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Un enfer, dites-vous... ? de Eevee33



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» Auteur : Eevee33 - Voir le profil
» Créé le 07/11/2008 à 18:25
» Dernière mise à jour le 23/08/2015 à 00:19

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Le Léviathan des cieux
- Ce précipice n'était pas prévu...
Darkeus ruminait ses idées dans son antre. Puis il remarqua un mouvement suspect dans un coin de sa boule de cristal.
- Un autre humain. Il vient de repêcher la petite troupe. J'espère qu'il est mauvais, car sinon mon enfer n'en serait pas un...
Malheureusement pour lui, ce ne fut pas le cas…


Jean se réveilla dans un lit. Il se demanda où il était ; la pièce où il se trouvait était chaleureuse, comme celle d'un hotel. Le jeune homme se dit alors que tout ce qui s'était passé précédemment n'était qu'un rêve, et qu'en réalité, il avait pris une nuit hors de sa ville natale. Jusqu'à ce qu'il voit une épée, une fée et un cochon-lapin à ses côtés, qui semblaient endormis. Autant dire que la déception fut immense. Joseline se réveilla à son tour. Elle paniqua :
- On est où ? On est où ? On est où ?
- J'en sais rien moi, lui répondit Jean, boudeur. Mais moi, j'en fais pas tout un plat.
Deux personnes entrèrent dans la pièce. C'étaient un homme et une femme, et ils semblaient plutôt âgés. Sur leur visage, on pouvait lire une mine bien sympathique, qui ferait fondre même le plus gros dur. Jade se réveilla à ce moment là. Joseline, toujours aussi paniquée, bombarda le couple de question :
- Qui êtes-vous ? Où sommes-nous ? Comment est-on arrivé ici ?
- Calmez-vous ! commença le vieil homme, souriant. Tout d'abord, je me nomme Amos, voici ma femme Martha.
Jean, se sentait dans une humeur bien meilleure après le choc du réveil, se leva et prit la parole :
- Je m'appelle Jean, la fée est Joseline, le cochon c'est Jade, l'épée c'est Zar'roc, et pis l'autre c'est... mais où est le gadouboue ?
- Lui ? Oh, je l'ai laissé sur la rive, commenta le vieil homme, perplexe. Je pensais qu'il était un ennemi. C'est normalement le cas, pour ce genre de créatures…
- REX, NON !
Jean fonça hors du bâtiment pour chercher la bête, tout en prenant soin de tomber dans les escaliers en se cognant à chaque marche.
- Vous avez donné un nom à votre épée ? Original ! remarqua Martha.
- Hum, oui... répondit Joseline en regardant Zar'roc.
Jade boudait. « Ch'uis pas un cochon ! » pensait-elle.
- Mais au fait, continua la fée. Où sommes-nous ?
- Vous êtes à l'Hôtel Côte, un petit endroit tranquille.
Ce fut à ce moment précis que Jean revint, avec le gadouboue dans les bras.
- Ouf ! dit le jeune homme. Il n'a rien !
- Jean ?
- Quoi, Jade ?
- « Rex », c'est une femelle.
Jean écarquilla les yeux et regarda Rex, l'air plus que surpris. Elle approuva la parole de Jade avec un « Yarp ! » sonore. C'est alors que Zar'roc éclata de rire. Amos et Martha la regardèrent avec étonnement. Joseline remit immédiatement l'épée dans on fourreau.
- C'est une épée dernier cri : on peut enregistrer des bruits de voix dedans ! dit alors la fée.
Le couple ria, et les autres poussèrent un soupir de soulagement. Zar'roc jura en silence. Soudain, trois chats sortirent de nulle part. Ils se frottèrent contre le fourreau de l'épée, tout en ronronnant. Celle-ci chuchota quelque chose d'étrange et les félins furent complètement cramés, et fuirent avant de tomber en cendre dans le couloir. Le couple n'y fit pas attention, et Amos conseilla :
- Vous devriez vous reposer.
C'est alors qu'un bonhomme tout en rondeur entra dans la pièce. Il était petit et portait un bonnet jaune à pompon rouge. Il hurla soudainement :
- BONJOUR, BONJOUR !
Tout le monde sursauta, les cendres du couloir se reformèrent en chats, et ces derniers décidèrent de s'échapper au rez-de-chaussée.
- Bonik, voyons ! gronda Martha. Tu as une voix à réveiller les morts !
- MAIS C'EST TOI QUI M'A TOUJOURS DIT : « Bonik, comme tu es plus petit que les autres, tu dois leur faire bonne impression avec ta voix ! » ET C'EST CE QUE JE FAIS ! HO HO !
- Oh ! J'allais oublier les présentations ! remarqua Amos en se tournant vers Jean. Lui, c'est Bonik !
On ne s'en serait pas douté, tiens.
- Bonik, continua le vieil homme, eux, ce sont...
- ECONOMISE TA SALIVE ! coupa-t-il. JE VOUS AI ENTENDU DISCUTER TOUT À L'HEURE ! JE VOUS CONNAIS TOUS ! MAINTENANT, EXCUSEZ MOI, JE DOIS FAIRE DES AFFAIRES !
Il sortit de la chambre et, avec tout le bruit qu'il faisait, on devinait qu'il allait dans une chambre à côté.
- Je vous conseille de vous reposez, dit Martha, répétant ce qu'avait dit Amos quelques minutes plus tôt. Vous partirez demain matin.
Amos et Martha sortirent de la chambre.


Quelques minutes passèrent. Le groupe ne trouvait pas le sommeil.
- J'ai envie de savoir ce que fabrique l'autre ! s'écria soudain Jean.
- « L'autre », comme tu dis, s'appelle Bonik ! rétorqua Jade.
- Je vais voir quand même !
Ainsi, le jeune homme sortit de la pièce, en mode ninja furtif. Les autres se regardèrent, haussèrent les épaules, puis suivirent tour à tour Jean, aussi curieux les uns que les autres.


Bonik était assis. Il feuilletait un livre dans un bruit incroyable ; comment pouvait-on faire autant de boucan en tournant les pages d'un livre ?! Malgré ce bruit énorme, le bonhomme rondouillard remarqua la présence des autres et cria :
- BONJOUR ! QUE VOULEZ-VOUS ?
- Tu ne peux pas crier moins fort ? dit calmement Jean.
- OH NON, IMPOSSIBLE ! VEUX-TU QUELQUE CHOSE À ACHETER ?
- Non, merci, nous n'avons besoin de rien ! rétorqua Joseline.
- OH, MAIS J'Y TIENS ! TENEZ !
Bonik sortit un bordel pas possible d'un sac posé par terre, et refila tout son bric-à-brac à Jean, qui croula sous le nombre d'objets. La fée balbutia un remerciement, tout en se demandant comment il avait pu sortir tout ce bazar d'un aussi petit sac. Jade remarqua :
- Et l'épée qui est dans la corbeille à papier ?
- OH, CELLE-LÀ ? cria le garçon de plus belle. ELLE EST DEJÀ RESERVEE ! ELLE EST MAGNIFIQUE, JE SAIS !
La bestiole rose s'abstint de rétorquer que si une chose était magnifique, on évitait de la jeter à la poubelle. Soudain, Bonik tourna la tête et cria encore une fois, émerveillé :
- OH ! UNE EPEE QUI SAUTILLE !
Zar'roc, qui avait suivi les autres comme elle le pouvait, était consciente que c'était d'elle que l'on parlait, et tomba au sol comme une épée normale.
- Désolé, elle n'est pas à vendre ! s'empressa de dire Jean.
- DOMMAGE ! OH ! VOUS DEVRIEZ ALLER VOUS COUCHER, IL SE FAIT TARD ! BONSOIR !
Bonik les jeta à la limite dehors ; Jean et sa ribambelle de curieux retournèrent ainsi dans leur chambre. Cette fois-ci, ils s'endormirent en trois secondes.


Le lendemain, ils furent réveillés par un chant de coq. Ils descendirent l'escalier à une vitesse folle, affamés. Jean, quand à lui, prit à nouveau soin de dégringoler l'escalier comme un demeuré…
- Bonik n'est pas là ? demanda Joseline.
- Non, répondit Martha. Il est déjà parti.
- Je ne l'ai même pas entendu ! s'étonna la fée. Personne ne l'a entendu, d'ailleurs.
- Je vous en prie, dit Amos. Asseyez-vous et prenez un petit déjeuner.
C'est ce qu'ils firent. Sur la table se trouvaient tout un tas de bonnes choses : petits pains au chocolat, croissants au beurre, confiture de fraise, de rhubarbe, d'abricot, de coing punitif, chocolatines… Les propriétaires de l'Hôtel Côte proposèrent à leurs hôtes différentes boissons ; Jean et Joseline prirent un café, Jade un chocolat chaud, et Rex un grand bol de lait. Puis tous se mirent à manger comme des goinfres – sauf Jade… Voyons, un peu de dignité ! Et bien sûr, Zar'roc ne pouvait que baver devant toute cette nourriture qu'elle ne pouvait avaler… Même si elle ne pouvait pas baver non plus…
- Au fait, demanda la fée, la bouche pleine. Bonik, ch'est votre fish ?
- Oh ! Non, répondit Martha, tandis que les chats regardaient avec étonnement Joseline. Poisson ? C'est un marchant, en chemin pour Isten. Il a réservé une chambre ici le temps de se reposer.
Après le petit déjeuner, la femme annonça :
- Vous repartez ? Prenez bien soin de vous, et ne prenez pas de risques inutiles.
- Compris ! s'écria Joseline.
Jean, qui avait disparu, sortit d'un coup d'une pièce, avec un chat bleu aux talons et un jouet dans les mains.
- Vous en vous servez encore ?
- Non. Tu peux le prendre, répondit Amos.
Jean le jeta dans le sac sans limite. Il ouvrit la porte et s'apprêta à sortir quand soudain, le vieil homme l'arrêta :
- Attendez !
Il ouvrit un coffre et en sortit un jouet poussiéreux, qui prenait la forme d'un globe terrestre.
- C'est une carte. Elle vous servira à vous repérer.
La fée le remercia, et le jeune homme fourra le jouet dans le sac. Jean, Jade, Joseline, Rex et Zar'roc, qui se trouvait dans son fourreau, sortirent dans la nature sauvage.


Des oiseaux chantaient dans les arbres. On en distinguait qui volaient à basse altitude et embrassaient les nuages. Les arbres dansaient sous le vent qui les caressait. Jean regarda Jade, pensif, puis lui dit :
- Vas chercher un objet ! Allez, vas !
- Non, j'ai pas envie ! Et je suis pas ton chien, sérieux !
- Vas !
Avant que le jeune homme ne pique à nouveau une crise, Jade explosa de colère et envoya un jet de flammes bleues sur la figure du garçon. Celui-ci arriva à éteindre le feu avec un tissu.
- Waouh ! Un cochon qui crache du feu ! s'écria Jean.
- Je suis pas un cochon ! protesta Jade avec indignation.
- Et tu es quoi alors ?
- Tu le sauras plus tard !
Elle continua le chemin en bouillonnant de colère, laissant les autres qui ne comprenaient pas trop ce qui s'était passé.


Tout était calme. Les seuls bruits qui brisaient le silence étaient le souffle du vent et le bruit des vagues venant de la mer, qui martelaient les falaises, non loin de là. Un oiseau chantait en « cui cui » régulier. Mais, soudain, il se tut. Une ombre passa dans le ciel à une vitesse surprenante. Les alentours s'assombrirent, les arbres se ployèrent sous la forme d'un puissant vent, puis tout redevint normal.
- Qu'est... Qu'est ce que c'était ? demanda Jade, traumatisée.
- C'était sûrement un rapace ! répondit Jean.
Le jeune homme, la fée et la bête rose continuèrent leur chemin, même si ces deux derniers n'étaient pas réellement convaincus par la réponse apportée par Jean. Ce dernier s'arrêta d'un coup, regardant autour de lui, puis fit remarquer :
- Où est Rex ?
Il l'appela plusieurs fois, mais elle ne répondait pas.
- Mais où est-elle passée ?
Et soudain, le Ningale réapparut devant les trois personnes. Joseline s'énerva :
- Encore toi ? Pourquoi tu nous suis depuis avant ?
Le Ningale siffla. Il n'avait pas l'air content. Jean songea à renouer ses pinces entre elles, mais Jade éternua soudainement, et un jet de flammes bleues se projeta sur l'insecte. Celui-ci fut K.O.
- Ben voilà ! s'écria Jade.
Mais le Pokémon se releva. Il brilla.
- Il... il évolue ! cria Jean.
Effectivement. Le Ningale évolua en Ninjask. Il était de nouveau en pleine force.
- Je vais le cramer de nouveau ! dit Jade.
Elle envoya un jet de flammes sur le Ninjask. Il l'esquiva d'un geste habile. Jade s'énerva. Elle envoya plein de jets de flammes jusqu'à en être fatiguée. L'insecte esquiva toutes les attaques.
Soudain, il se cogna contre un Munja. Celui-ci ne bougeait pas d'un pouce. Il ne clignait pas des yeux. Il ne respirait pas. Il était immobile dans les airs, à fixer le Ninjask. L'insecte volant fit signe à l'immobile de se pousser. Il ne bougeait point. Alors, le Ninjask s'énerva.
- Miiii ! fit soudainement l'insecte immobile.
Sur ce mot, il fit une plaie croix sur le Ninjask. Celui-ci s'enfuit rapidement en poussant des cris stridents. Le Munja regarda le Ninjask partit en restant immobile.
Comme par magie, Jean vit, par terre, deux objets : une Hyperball et une Masterball. Il prit l'Hyperball et la lança sur le Munja. La Ball rebondit sur la tête de l'insecte et tomba par terre.
- Je crois qu'il a déjà été attrapé... dit Jade.
- Je crois aussi.
Le Munja, une bosse sur la tête, décida que c'était bien assez tout ça et partit. Jean ramassa l'Hyperball et mit les deux objets dans ses poches. Le trio continua son chemin. Quelques pas plus loin, un panneau indiquait deux chemins : « À gauche, Isten. À droite, la plaine Denime. ». Jean décida d'aller à droite, les autres le suivirent, puisque de toute façon, ils ne purent lui faire changer d'avis...


La plaine était vaste. Des corbeaux aux plumes brillantes essayaient de briser des noix en les jetant dans l'herbe. Une grosse noix tomba sur la tête de Jean. Jade se moqua de lui, puis sous les menaces de Joseline et son lance-grenades, ils reprirent leur marche dans la plaine.
Quelques minutes plus tard, un son d'écoulement d'eau se fit entendre. Le pont, qui traversait la rivière, était cassé. Il menait à la grotte de la peur. Jean, Jade et Joseline rebroussèrent chemin. Ils se dirigèrent vers une forêt de troncs renversés.
Après être passés à côté de beaucoup de tronc, un énorme tronc apparut. Une ouverture permettait d'entrer, et un chemin menait sous terre.
- Allons-y !
Avant que les filles n'eurent protesté, Jean entra dans le gros tronc. Elles furent contraintes de le suivre. À l'entrée, un énorme insecte regardait les voyageurs arriver. Il se mit devant eux et émit un grondement sourd.
- Oh, un Insécateur ! remarqua Jean.
L'Insécateur leva ses griffes. Jean sortit calmement la Masterball. L'insecte écarquilla les yeux et s'enfuit tellement vite que l'on ne put distinguer le mouvement.
- Et voilà !
Sur ce, Jean et les autres continuèrent leur chemin dans la grotte.
Plus tard, ils virent une lumière vive, éblouissante, qui jaillissait d'entre deux racines.
- Une lumière ! s'écria Jean. Je vais voir ce qu'il y a dedans !
Jean entra dans la lumière, et Jade et Joseline l'attendirent. Une demi-seconde plus tard, Jean était dehors.
- Y a un champ de force... remarqua-t-il.
- Bon, on peut y aller maintenant ? demanda Joseline, exaspérée.
Jean acquiesça, et le trio sortit du grand tronc.


Quand ils arrivèrent au panneau, ils prirent cette fois à gauche, vers Isten. Soudain, ils entendirent deux voix :
- COMMENT ?! fit la première. VOUS NE LA PRENEZ PAS ?!
- Oui ! répondit la seconde. Elle est de mauvaise qualité !
- NON ! rétorqua la première. ELLE EST EN PARFAIT ETAT !
- Je reconnais cette voix ! chuchota Joseline. Allons là-bas !
Le trio s'avança à la rencontre des deux personnes.
- JEAN ! JADE ! JOSELINE ! s'écria Bonik. VOUS TOMBEZ BIEN ! CE TYPE ME DIT QUE L'EPEE QUE JE LUI AIS VENDU EST DE MAUVAISE QUALITE !
- J'approuve ! murmura Zar'roc.
L'homme qui parlait avec Bonik pris la parole :
- Bonjour, messieurs, mesdames, mesdemoiselles !
- Quelle politesse... marmonna Jade.
- Je me nomme Richten. Simple question... Vous, dit-il en montrant Jean, êtes-vous chevalier ?
Le jeune homme hésita, puis, bombant le torse, répondit :
- Euh... oui, pourquoi ?
L'homme répondit calmement :
- En fait, l'élection des maires à lieu bientôt. Les candidats s'affronteront sur la grande place. Le gagnant deviendra maire.
- Oui, répondit Jean. Et... ?
- En fait, hier, je me suis blessé. Le combat a lieu demain. Il me faut un remplaçant.
Richten n'avait absolument pas l'air blessé. Enfin, bon, cela faisait parti des mystères de la vie et de la nature. Ou alors, c'était simplement un gars très stupide, songea Jade.
- Et si on refuse ? demanda Joseline.
L'homme eut soudainement un regard sombre. Il ricana sadiquement et lança :
- Eh bien, vous ne reverrez plus votre ami Bonik ! Mouahaha !
Sa voix résonna à travers la région, et deux hommes habillés en noir emmenèrent Bonik dans la ville. Ils revinrent quelques secondes plus tard ; le petit homme rondouillard n'était plus avec eux.
- Mes gardes du corps veilleront à ce que vous ne sortez pas de la ville. Suivez-moi.
Le trio suivit Richten jusque dans sa maison.


La demeure était très riche. Les canapés étaient fabriqués avec un tissu semblable à du cuir. Ils étaient lisses et doux au toucher. Sous un coussin, dix millions de faux billets étaient collés l'un contre l'autre. Ils semblaient venir d'un jeu. À côté des canapés, sur un meuble magnifiquement peint à la main, se trouvait un vase où y étaient écrits des caractères chinois. De jolies fleurs de lotus étaient dessinées dessus. Dans le vase se trouvait une eau poisseuse. Le sol était recouvert de tapis de soie.
Dans la pièce d'à côté, une table recouverte de gravure trônait au milieu. Les chaises étaient en or, et la cheminée en argent. Comme dans la pièce précédente, des tapis jonchaient le sol. L'escalier qui montait à l'étage n'avait pas une seule marche où rien n'y était incrusté. La maison entière valait une fortune.
Richten prit la parole :
- Très bien. Comme je vous l'ai dit, vous me remplacerez pour le combat électoral. Tâchez de ne pas perdre, sinon...
- Sinon, quoi ? demanda Joseline.
- Sinon, rien.
L'homme riche monta au premièr étage, et Jean, Jade et Joseline sortirent de la maison.


Darkeus regardait la scène à travers sa boule de cristal.
- Eh bien ! L'enfer a mis du temps à venir ! lança-t-il, satisfait.
Il se tourna vers son disciple, qui n'était autre que le Ninjask, et lui dit :
- Tu n'apportes rien à cet enfer ! Tu mériterais d'être renvoyé !
Le Pokémon eut un air désolé. Darkeus continua :
- Allez, je veux que tu ailles à nouveau chez les autres. Vas !
Le Ninjask partit, et le Dark Arceus se reconcentra sur sa boule de cristal.


Jean, Jade et Joseline se baladaient dans la ville. Ils ne savaient pas quoi faire. Un homme s'approcha d'eux et leur adressa la parole :
- Bonjour ! C'est bien vous les remplaçants de Richten ?
- Oui, exactement, répondit Jean.
- J'ai une question, continua l'homme. Avez-vous vraiment l'intention de gagner ? Personne ne veut que Richten soit maire...
Jean réfléchit un instant. Il ne sut pas quoi répondre, quoiqu'il eut envie de dire « Oui ». L'homme continua :
- Cela est quand même étrange que Richten se soit blessé au moment du combat électoral...
- Ah, oui, j'approuve ! s'écria Joseline.
- Je vais vous laisser. Au revoir !
L'homme partit. Le trio continua son chemin dans la ville. Jean aperçut une personne. Elle prenait des paris. Elle interpella Jean en lui disant :
- Sur qui pariez-vous ? Le morse ou le cochon ?
Jean sortit soudainement Zar'roc. Il menaça l'homme :
- Donne-moi l'argent des paris ou sinon...
Jade continua :
- Ou sinon, le « cochon » va te cramer !
L'homme, qui avait plutôt peur de Jean et son épée que du « cochon », donna l'argent. Il s'enfuit ensuite en courant.
- Jean ! cria Joseline. Ce n'est pas bien de faire ça ! Tu pourrais blesser quelqu'un !
- Et alors ?
- Moi, dit Zar'roc, je n'ai pas envie d'être l'objet d'un conflit.
- Et pis il n'avait qu'à pas me traiter de cochon ! répliqua Jade.
Joseline sortit son lance-grenades. Jade et Jean firent de gros yeux, puis s'enfuirent.
- Revenez ici ! hurla la fée.
Elle les poursuivit dans la ville.
Une femme se plaça soudain devant eux. Tous trois s'arrêtèrent. La dame portait une longue robe verte, qui était parsemée de nombreuses nuances de bleu. Elle portait une capuche, ce qui cachait son visage, mais quelques mèches rousses en sortaient. Elle tendit un papier à Jean en disant :
- Paix sur le monde !
Puis, elle entra dans l'église qui se trouvait à côté.
- C'était qui ? demanda Jade.
- On dirait un culte de fous... dit Jean.
Le garçon se tourna et vit un bâtiment.
- Oh ! Un bar ! s'exclama-t-il. Allons voir dedans !
Jean fonça vers le bar. Quand il s'apprêta à entrer, il entendit un grognement. Une bête jaune, ressemblant à un morse fusionné avec un dragon et un dinosaure, se tenait à côté du bar. Elle portait deux paires de moustaches, une paire de petites ailes et avait un regard froid.
Jade et Joseline arrivèrent enfin. Le monstre jaune regarda Jade et s'esclaffa :
- Ouah ! Un gros cochon bien gras !
Jade s'énerva :
- Je suis pas un cochon !
Jean la retint pour ne pas qu'elle se jette sur le morse. Le garçon ouvrit la porte du bar. C'est alors que le videur sortit.
- Ah, non, interdit ! dit-il. Pas d'animaux.
- Ok, répondit Joseline. Jade, reste ici. Nous, entrons.
- Ah, non, interdit ! répliqua le vendeur. Pas de libellule. Ce sont des animaux.
- Je ne suis pas une libellule !
Joseline sortit son lance-grenades.
- Joseline, dit Jean, c'est toi qui m'as dit qu'il ne fallait pas jouer avec les armes...
- Les fées sont aussi interdites, elles sont considérées comme des animaux, dit le videur.
- Alors, rétorqua Joseline, le bar est interdit à tout le monde. Les humains, ce sont des primates. Donc des animaux, aussi
Le videur se tut. Il était surpris par la réplique.
- C'est bon, entrez ! déclara-t-il enfin.
Jade se tourna vers le morse et lui dit :
- Nous, on peut entrer, on prend pas trop de place, par rapport à toi !
Le morse grogna et donna un coup de queue sur l'enseigne du bar. La colonne se brisa et tomba à terre. Jade fut effrayée et suivit les autres dans le bâtiment.


Il n'y avait que quelques clients dans la pièce principale. A droite de l'entrée, contre un mur, une multitude de tonneaux reposaient en silence. Trois tables de bois entourées chacune de trois chaises, en bois également, étaient éparpillées dans la pièce. Deux hommes saouls étaient assis à l'une d'entre elle. Ils parlaient fort et impoliment, mais personne ne semblait s'en soucier. Au bar, un homme essuyait les verres. Il ne faisait nullement attention à ceux qui venaient d'arriver. Sur le bar se trouvait un engin pour fabriquer la bière. Dans la pièce d'à côté, on distinguait une multitude de vins, cognac et whiskies. Une plante aux feuilles vertes et brillantes se trouvait dans un coin de la pièce. Jade s'approcha des hommes saouls. L'un dit :
- Oh regarde ! Un cochon bien rose !
- Et qui parle ! rétorqua Jade.
- Bah ça alors, c'est magique ! fit le second.
Joseline regardait la plante. Elle caressa lentement les feuilles. Soudain, quelque chose mordit ses doigts. Elle regarda sa main et vit que cela était une fourmi.
Jean alla voir le barman.
- Je voudrais une bière, s'il vous plait ! lui demanda-t-il.
Le barman le servit, puis continua à nettoyer les verres. À côté de Jean, un homme – ou quelque chose qui ressemblait à un homme – sirotait du vin. Jean était intrigué par lui, car il possédait de longues oreilles, plus longues que celle d'un elfe, mais légèrement plus courtes que celle de Jade. Il avait les cheveux noirs et était habillé élégamment. Il tourna soudainement la tête, faisant apparaître deux yeux noirs. Jean eut peur qu'il le sermonna. Mais il ne dit rien. En vérité, il regardait Jade parler avec les hommes saouls, et Joseline se battre avec la fourmi. Il but une gorgée de son verre, et tourna la tête vers Jean, lui adressant la parole :
- Serait-ce toi qui remplaceras Richten pendant le combat ?
Jean fut étonné. « Je viens d'arriver, et la nouvelle s'est déjà répandue ! » songea-t-il.
- Oui, c'est moi, répondit calmement Jean.
- Tu ne devrais pas essayer de gagner. Tu n'es de toute façon pas à la hauteur.
Jean fut interloqué.
- C... Comment ça ?
- Personne ne veut que Richten soit maire. Et je suis bien plus fort que toi.
Jean, devinant que cette personne était l'autre candidat aux élections, explosa :
- Ah ouais ? C'est ce qu'on verra !
Il s'approcha des tonneaux et donna un coup rageux dedans. Les tonneaux ne bougèrent point, mais un diamant tomba par terre. Jean le ramassa. D'un coup, un homme qui était assis s'écria :
- Je vous l'achète dix mille rubis !
Notez que le rubis est la monnaie de ce monde. Et que Jean était pauvre, du coup… Personne ne prendra des euros, ici… Un autre homme lança :
- Moi, je vous l'achète trente mille rubis !
- Un million ! répliqua le premier.
- Dix millions ! rétorqua le second.
Pendant vingt minutes, les deux hommes montaient les prix. A la fin, le second ne dit plus rien. Le prix avait atteint vingt milliards de rubis. Jean remit le diamant en échange de l'argent et les deux hommes sortirent du bar. Jean s'adressa à la personne du bar :
- Tu as vu, j'ai beaucoup de chance !
- Peut-être, mais pas assez pour me battre.
C'est alors que Joseline s'en mêla :
- Qui es-tu, toi, pour être si prétentieux ?
La personne lui répondit calmement :
- Je me nomme Jack, le dernier Kalajik.
- Le dernier ? Pourtant j'en ai vu un, pas plus tard qu'hier... plaisanta Joseline, tout en gardant son sérieux.
Soudain, son interlocuteur perdit son calme. Il paraissait effaré, et cela se confirma lorsqu'il commença à poser plusieurs questions à la suite :
- Quoi ?! Comment ? Où ça ? Qui ?
- Je plaisantais... avoua la fée.
- Ah... Heum...
Jack reprit son calme et s'adressa à Jean :
- Et toi ? Qui es-tu ?
- Je suis Jean !
- ...Bon ! fit Jack, avec un ton sarcastique. Et tu vas combattre avec ce... – il regarda Jade – Cette bête ?
- Oui, pourquoi, tu combats seul, toi ?
Jean essayait de garder son calme, face à cet individu. Peine perdu ; il fulmina encore plus lorsqu'il le vit étirer un sourire moqueur.
- Bien sûr que non, je combats avec Julie.
- Julie ? Qui est-ce ?
- Tu ne l'as pas vue ? Elle est dehors, à côté du bar. C'est l'espèce de morse jaune.
Jean écarquilla les yeux. Il pensait qu'il pouvait battre Jack quand il était seul, mais avec le morse, cela paraissait impossible.
- Ah, oui, au fait... continua Jack. Le diamant était un faux.
- Et comment tu sais cela ?
- C'est moi qui l'avais mis là.
Le Kalajik posa son verre et sortit du bar.


Quelques minutes s'écoulèrent. Jean restait planté au milieu du bar. Il était très en colère. Joseline s'approcha de lui et lui dit :
- Jean, il faudrait aller se reposer. Allons à l'auberge.
Le trio sortit du bar et alla donc dormir dans l'auberge.


Le lendemain, Jean, Jade et Joseline se réveillèrent et prirent leur petit déjeuner. Quand ils eurent fini, Richten arriva dans l'auberge.
- Très bien, dit-il, vous êtes prêt. Veillez me suivre jusqu'à la grande place.
Le trio le suivit donc. Ils se retrouvèrent sur la Grande Place, où beaucoup de monde était déjà présent. Il semblait que toute la ville s'était réunie pour assister au match. Le maire actuel gérait le combat, et un autre homme était déjà sur place. Richten se plaça à ses côtés, laissant Jean, Jade et Joseline seuls en face de Jack et Julie. Jean devina alors qu'il allait combattre le remplaçant d'un des candidats ; Cependant, lui semblait bien blessé, par rapport à Richten. Le maire dit :
- À ma droite, le remplaçant de Marco, Jack ! À ma gauche, le remplaçant de Richten, Jean !
Les habitants huèrent Jean. Celui-ci était nerveux.
- Très bien ! continua le maire. Le combat peut commencer !
Jack tira son épée. Elle était cinq fois plus grosse que Zar'roc. Jean s'apprêta lui aussi à sortir son épée, mais Jack dit :
- Ce n'est pas la peine de sortir ton épée.
- Eh bien, je vais me gêner ! répliqua froidement Jean.
Il sortit Zar'roc de son fourreau.
- Tu peux commencer, lui dit Jack.
Jean regarda Jade. Il lui cria :
- Jade, mords le morse !
La bestiole rose ne se fit pas prier cette fois-ci, et se jeta sur Julie. Mais même avant de l'avoir atteint, elle fut surprise par l'haleine de la bête.
- Pouah ! Ça sent pas bon !
Julie aspira de l'air et le renvoya avec des sortes de flammes. Jade fut K.O, ainsi que Joseline, qui pourtant ne participait pas au combat. Jean était encore sur pied. Jack s'approcha de lui.
- Tu peux me frapper avec ton épée, lança le jeune homme, mais je résisterais !
Jack le toucha juste du bout du doigt, et Jean s'évanouit.


Jean se réveilla dans la chambre de l'auberge. Il avait terriblement mal à la tête. À côté de lui, par terre sur un tapis, se trouvait Jade. Elle dormait profondément. Joseline aussi, dormait. Elle était sur la table de chevet. Jean entendit des voix dans le couloir. Il reconnut le premier homme de la ville qui leur avait adressé la parole.
- C'est notre faute, disait-t-il. Nous lui avons dit que nous ne voulons pas de Richten comme maire. Alors il s'est laissé battre.
- Mais non, dit une seconde voix. Tu dis n'importe quoi, Jack était bien trop puissant pour lui... Mais il se fait tard. Rentrons chez nous.
Jean entendit les gens partir. Il se rendormit peu après.


Le lendemain, le trio était en pleine forme. Il sortit de l'auberge. Un jeune homme vint à leur rencontre.
- Bonjour ! dit-il. Je suis Marco, le nouveau maire. Je suis content que vous vous soyez rétablis.
Jean ne disait rien. Il regardait Marco. Il semblait être un honnête homme.
- Je tenais à vous dire que Richten a relâché votre ami Bonik, continua Marco. Maintenant, Richten a disparu. Vous pouvez partir de la ville, ses gardes du corps ne vous embêteront plus.
Sur ce, Marco leur fit au revoir s'en alla. « Mais comment savait-il que Richten retenait Bonik ? » se demanda Jean, étonné. Joseline le tira de ses pensées :
- Jean ! Allez ! On part !
Les trois sortirent donc de la ville.


C'est alors qu'il se passa quelque chose d'étrange, et qui s'était aussi passé très vite. Une ombre passa dans le ciel, puis se posa devant le trio. La bête était énorme. Au moins sept mètres de haut. C'était un Léviathan vert, qui avait d'étranges anneaux jaunes répartis sur tout le corps. Il avait des yeux rouges de colère. Des sortes d'ailerons étaient éparpillés ici et là, mais souvent étaient rassembler en trois. La bête ouvrit la gueule. Des crocs acérés se trouvaient dedans. Elle poussa un cri terrifiant.
Jean était bouche bée.
- Ouah... Un Rayquaza !
Le Léviathan des cieux rugit de plus belle. Jean s'empressa de sortir sa Masterball. Mais c'était trop tard. Le Rayquaza poussa un rugissement à glacer le sang. Puis il s'écroula par terre, soulevant des tonnes de poussières. Quand la fumée se dissipa, Jean aperçut Jack qui rangeait son épée.
- C'est toi qui l'as tué ?
- Bien sûr ! répondit Jack. Ne voyais-tu pas qu'il allait te dévorer ?
- Mais cette bête était unique ! Et je me débrouillais bien tout seul !
- Puisque tu le dis...
Jack partit avec Julie. Jean resta sur place, enragé.