Délire ! ! ! (Mélody)
Calypso sortit de la forêt, les bras chargés de baies. Elle les posa à côté des poissons que j'avais pêchés et des cailloux et des branches qu'on avait pris pour faire le feu. C'est pas parce qu'on crachait des incendies qu'on allait cuire nos baies et nos poissons comme ça ! Etalée par terre sur le ventre, les pieds en l'air et la tête dans les mains, je rigolais en voyant Calypso brûler les cailloux et les branches pour la 5ème fois. J'étais prise d'un fou rire alors que Calypso jurait contre la trop grande puissance des Brasegali et shoota dans une des pierres roussies. On n'entendait rien de plus bruyant que mes rires quand soudain… Je produit beaucoup plus fort mais aussi plus gênant… J'avais l'estomac qui gargouillait… Alors que le soleil commençait à peine à coucher… Là, je ne riais plus du tout, me tenant le ventre, rouge de honte. Et Calypso se vengea bien de mes moqueries :
« Ha ha ha ! ! ! T'as les ailes, la queue, les cornes, les dents et même l'estomac qui va avec ! ! ! »
Pour répondre à ça, je me leva et m'approcha des pierres et des branches rescapées du massacre de Calypso, me boucha une narine et, par je ne sais quel miracle, réussis à expédier du feu par l'autre… La puissance étant donc mini, moi, je ne cramai rien, MOI ! Je me redressa de toute ma hauteur, fière comme une puce d'avoir cloué le bec (et c'est pas peu dire) de la Brasegali humaine en face de moi. Vexée, elle leva les épaules et planta des poissons et des baies dans sa broche qu'elle mit à faire cuire au dessus de MON feu.
« On n'attend pas les Pokemon ? fis-je remarquer.
-Bah sors les tiens… soupira Calypso.
-Fait pas la tête ! Les coqs savent pas cracher le feu par les narines donc tu pouvais rien y faire… »
Je fis ensuite sortir Lockpin et Greuillif (lequel dont l'humeur n'avait hélas pas changé) et hésita un peu avant de laisser sortir Mathias mais je me décida finalement à lancer sa Ball en l'air. Vous savez la première chose qu'il a dit ?
« WAAAA ! J'me sens en super forme ! Je pourrais soulever des montagnes !
-Tu vas mieux, toi… » souffla Calypso.
Lockpin et Mathias restèrent quelques instants à regarder Calypso. Ils avaient compris qu'elle était préoccupée. Je m'approcha d'eux :
« J'ai allumé le feu pour elle… Vous n'avez pas à en savoir plus… »
Mathias me lança un regard hautain (qui dans son langage des signes voulait dire « t'inquiète, je me débrouillerai ») et Lockpin semblait un peu triste pour Calypso. Cette dernière lança un regard furtif autour d'elle et bondis sur ses pieds. Bien sûr, elle s'envola en l'air… Quand elle fut de retour à terre, elle s'exclama, furieuse :
« C'est pas vrai ! Faut vraiment que je fasse plus attention !
-C'était quoi ça ? ! hurla Mathias.
-Ha ouais, ça vrai que tu dormais toi… Elle a des pouvoirs de Brasegali et moi de Dracaufeu ! » répondis-je avec une petite pointe de fierté dans la voix.
Mathias ouvrit des yeux énormes et tapa sa paume gauche avec son poing droit avant de s'écrier :
« Bingo ! C'est ça que je voulais dire !
-Hein ? demanda Calypso d'une petite voix en s'approchant de nous.
-Je vous dis pas comment mais je sais où se trouve Dracaufeu ! annonça gaiement mon tendre et adorable dragon.
-OU CA ? ? ? ! ! ! hurla, et encore, c'est peu dire, Calypso.
-Gloup ! Sur le Mont Couronné à Sinnoh ! répondit Mathias que la voix de new Calypso avait fait blanchir.
-Comment tu le sais ? questionna Lockpin.
-Hum… Si je le dis, vous allez penser que j'ai déliré alors laisse tomber…
-Allez, dit !
-Non !
-Alleeeez !
-Ok ! Hier soir, avant de m'évanouir, j'ai entendue sa voix qui m'a dit où il était… »
Là, on était figées… Lockpin s'était éloignée de Mathias de cinq bons pas, j'avais une atroce envie de vérifier sa fièvre et Calypso… Ben Calypso…
« TU TE FICHES DE NOUS ? ! »
Etonné par la brusquerie du cri, Mathias tomba à la renverse. Il se retrouvait les fesses par terre, les yeux en Grolem, regardant Calypso comme un Ramoloss regarde le plan de construction d'une machine à remonter le temps… Calypso posa une main sur la tête de mon dragon :
« T'as complètement déliré à cause de la fièvre, point !
-Voilà ! Qu'est-ce que je disais ? s'énerva Mathias en se dégageant de la main de la rousse. Vous voulez pas me croire ! Ok, si ça se trouve j'ai déliré, mais ça vaut pas l'coup d'essayer ? »
Le regard de Mathias était plein d'espoir et de prières. Lui aussi n'avait pas envie de récupérer Drac' en deux morceaux… Calypso figea ses yeux sur lui et ils restèrent ainsi à supporter leurs regards pendant une minute. Finalement, Calypso abandonna :
« Ok, t'as gagné ! T'façon, on n'a pas d'autres pistes…
-Génial ! sourit Mathias. On y va ?
-Hum… toussota Lockpin. Excusez de me ramener dans votre conversation mais… Greuillif est allé faire un tour dans la forêt tout à l'heure… Et là je le vois revenir avec quelque que chose dans les bras qui devrait vous intéresser… »
Effectivement, Greuillif venait vers nous et tenait dans ses bras… Une relique ! La mine triste, le petit écureuil me tendit la relique et s'assit à mes pieds, sans aucune émotion sur le visage. Je contemplais la relique que mon trésor m'avait donnée : elle le représentait assit, en train de pleurer. La relique de la tristesse !
« C'est cool, mais maintenant, on pourrait peut-être aller chercher mon Dracaufeu ? proposa Calypso, impatiente.
-Oui… » rassurai-je en rappelant mes Pokemon.
Et là, comme si tout à l'heure n'avait pas suffit, je gargouillai de nouveau, sous les rires moqueurs de Calypso… Ennuyée, je saisis quelques baies et en engouffra une dans la bouche grande ouverte de mon amie :
« Mais d'abord, on mange ! »
Calypso avait finit depuis un bon moment son dîner et regardai les vagues reculer à cause de la marrée basse pendant que je terminais les restes. Etrangement, j'avais mangé le double de d'habitude, ce soir ! Et si Calypso avait raison ? Et si j'avais peut-être eu un caractère Dracaufeunien ? ? Ho non ! Si ça se trouvait, j'allais aussi montrer des signes de paresse… Maman… C'était cool de pouvoir voler mais il était insupportable d'avoir des réactions qu'on n'avait pas d'habitude. A contrecœur (parce que j'essais quand même de garder la ligne mais j'étais affamée), je délaissai les dernières baies et m'assis à côté de Calypso. Elle semblait nostalgique, avec son doux sourire vague. Elle entama avec moi une conversation :
« C'est trop beau…
-Bof… J'en ai vu des plus beaux…
-Ben… J'ai pas beaucoup voyagé… »
Petite pause où on n'entendait plus que le doux son des vagues qui lissaient le long du sable. On était si bien… J'oubliais tous mes problèmes pendant un instant. C'était bon de se sentir légère… Vide de toutes contraintes… Je pencha ma tête en arrière et entendit ma nuque craquer. Aïe ! Je me massa un peu et balança de nouveau ma tête vers l'arrière mais plus doucement cette fois. Et là… Je vis, qui fonçait sur nous, un énorme Tauros qui avait vraiment l'air fâché. Je ne remarqua pas tout de suite qu'il allait peut-être nous shooter et qu'on allait peut-être avoir mal aux fesses…
« Hum, Calypso ?
-Oui ?
-Tu vois le Tauros, là ?
-Oui ?
-T'as vu comme il a l'air en colère ?
-Oui…
-Tu crois qu'il veut nous shooter ?
-… Oui… »
Nous hurlâmes et nous relevâmes d'un bond en évitant le monstre de justesse. Calypso lui hurla dessus qu'elle allait se venger quand, damnation, il ramena toute son clan… Ouille…