Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Smirnoff, 2ème recueil de Domino



Retour à la liste des chapitres

Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 26/09/2008 à 20:44
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:37

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance   Sinnoh

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Largeur      
066 - Ca pourrait chauffer...
« Le feu qui te brûleras, c'est celui auquel tu te chauffes »
(Proverbe africain)

-Alors ça j'avoue que c'est étrange… marmonna Jules.
Les quatre étudiants et Etienne étaient face à un mâle Gravalanch et à une femelle Coatox qui semblaient s'apprécier. Leurs maîtres respectifs semblaient dégoûtés.
-Vous êtes….
Il désigna les deux.
-Voisins !
-Nos Pokémon s'occupent des travaux de jardin !
Andrew regardait les deux Pokémon, énamourés l'un par l'autre. Penny semblait plutôt amusée. Sadia littéralement dégoûtée.
-On voulait savoir si c'était digne d'être un vrai cas stratégique… demandèrent les voisins.
Etienne hocha la tête.
-Les relations entre Pokémon qui ne sont pas du même groupe d'œuf sont sujettes à un débat ahurissant dans la communauté scientifique… C'est à celui qui arrivera à prouver que c'est une aberration le premier.
-Votre opinion sur le sujet ? demanda Penny.
-Je trouve ça cool, moi, que des Pokémon qui n'ont pas la même façon de s'accoupler s'aiment quand même…
-C'est… ignoble ! lâcha Sadia.
-Vous avez quelque chose contre… Ah oui ! J'oubliais ! Vous souffrez d'un déficit en tolérance qui demande à ce que vous imitiez un aspirateur tout en vous tournant vers la Mecque cinq fois par jour !
Sadia lança un regard noir à Etienne qui fit mine de n'avoir rien dit.
-Les relations de ce genre n'ont pas pour but de mettre un enfant au monde, deux Pokémon n'ont… aucun intérêt à… faire ça !
-D'accord, d'accord… Néanmoins la seule… création de ce lien est scientifiquement intéressante.
Sadia hocha la tête.
-Des contraintes spécifiques par rapport à l'environnement ? Ou habitez-vous ? demanda Etienne.
-Ici, à Doublonville.
-Il n'y a pas d'herbe bizarre avec laquelle vos Pokémon aient pu être en contact ? questionna Penny.
-Il se charge de remuer la terre pour que ma femme plante ses fleurs !
-Moi c'est les légumes ! répondit l'autre voisin.
-Vous avez l'air mécontent… s'étonna Andrew.
-Un peu, oui ! On est la risée du voisinage à cause de ça !
-En plus ils travaillent de moins en moins et passent leur temps à se regarder dans le blanc des yeux…
Jules regarda les deux Pokémon.
-Pas de trace d'une éventuelle substance qui les relierait l'un à l'autre…
-L'un des deux Pokémon connait l'attaque Attraction ? demanda Andrew.
-Non, pas mon Coatox…
-Gravalanch non plus !
Etienne sourit.
-Là, ça devient intéressant… Bien, on garde vos deux Pokémon ici en observation, et on vous rappelle
Les deux voisins hochèrent la tête. Penny soupira et les suivit.
-Quoi ?!
-Vous avez oublié de prendre leurs numéros !! grommela la jeune femme.
-Oups… Mouais…

Ce matin là, deux hommes arrivaient au travail côte à côte.
-Grmbl… Ta mère aura intérêt à me revaloir ça…
-T'es en colère papa ?
-Non, tout va bien mon grand…
Norbert vit passer Linus et son fils, surpris.
-Ah bah… Ok…
Linus se rendit jusqu'au bureau de Jonathan.
-Ludges ! J'ai besoin de ton aide !
Jonathan s'étonna en voyant Linus rentrer avec son gamin.
-Tu… Fais quoi, là ?
-Lucy travaille aujourd'hui ! On est mercredi, il n'a pas école ! Je suis coincé !!
-C'est toi qui nous dit de nous tenir à carreaux et…
-Bon sang John ! Tu crois que j'ai le choix ?
Jonathan soupira.
-T'as le choix entre un ex-taulard, un couple gay, un CPE dépressif et la sœur d'un taré, j'avoue…
-J'ai énormément de travail !
-Et moi alors ?!
-Toi tu peux déléguer, moi non ! Je t'en supplie Jonathan !!
-… Bon… c'est bien parce que je te connais depuis longtemps.
-Merci mon Dieu !! Merci !
-Mouais… C'est moi qu'il faut remercier surtout…
Jonathan regarda le gamin qui restait face à lui.
-… Va t'asseoir.
-J'veux jouer !
-J'ai pas de jouets pour toi.
-Ooooh…
Jonathan soupira.

-24601 !!
L'homme ronflait toujours.
-24601 BORDEL !!
-Huh…
Jonathan se réveilla dans sa cellule.
-Hon ? Quoi ?
-C'est l'heure de ta session d'entrainement !
Jonathan soupira et s'assied sur le bord de son lit. Son compagnon de cellule du moment était un vrai fêlé.
-Eh, Jo, tu sais de quoi j'ai rêvé cette nuit ?
Jonathan soupira.
-Du petit garçon de l'autre fois ?
Le type carrément flippant hocha la tête.
-C'était bien au moins ? demanda Jonathan, faussement intéressé – mais il savait que pour contenir un fou, il fallait rentrer dans son jeu.
-C'était… bon ! Tellement bon… hmm !
Jonathan hocha la tête, indifférent à ce genre de folie furieuse. Il sortit, menotté par le gardien.
-Et toi, 14989, tu te tiens à carreaux, tu sors dans quelques heures !
Jonathan soupira. Vive la réinsertion…

La salle d'entrainement de la prison est une grande salle hyper protégée. Là, les prisonniers possédant des Pokémon peuvent s'en occuper, les entrainer, sans risque de tenter de s'évader. Bien sur cela implique une fouille minutieuse du prisonnier avant et après séance. Jonathan appréciait ce genre de session, seul moment ou il n'avait pas à supporter quelque folie ou autre bagarre physique gênante. Il se tenait le plus souvent à une table, entouré de Porygon, Terhal, Motisma, Elekid et Magneti. La plupart des autres prisonniers le prenaient pour un fou car il leur parlait et leur faisait simplement effectuer des travaux d'électronique.
Ce jour là, la barrière électrique entourant le grand terrain, empêchant les prisonniers d'aller en dehors du terrain avec leurs Pokémon, semblait moins intense que les autre jours, encourageant les prisonniers à tenter un plan d'évasion.
-J'vous entrainerais plus tard. J'ai tout le temps pour ça. Après tout, vous êtes mes seuls vrais amis ici.
Les cinq Pokémon se regardaient, intrigués par leur maître qui leur demandait de réparer l'installation de la barrière de sécurité. Un gardien s'approcha.
-24601, qu'est-ce que vous faites ?
La barrière se ralluma d'un coup, au désarroi de certains prisonniers.
-Petite réparation de routine, gardien.
L'homme observa, étonné, le grand prisonnier retourner à son entrainement, tranquille.


Sadia acheva d'examiner Coatox et Gravalanch.
-Rien d'anormal physiquement. Ce sont deux Pokémon tout à fait sains de constitution.
-Et si c'était une attaque Attraction lancée par un Pokémon tiers ? demanda Penny.
Etienne secoua la tête.
-Aucune attaque ne provoque ce genre de chose… Aucune attaque « C » ne permet à un Pokémon « A » de tomber amoureux d'un Pokémon « B ».
Jules hocha la tête et fit le compte.
-Il nous reste trois hypothèses : Confusion, l'hypothèse d'Andrew, Maladie mentale, l'hypothèse de Sadia, Penny et moi-même ou… Amour réel, votre hypothèse, Mr Smirnoff.
Etienne sembla dubitatif.
-C'est possible !
-Autant que l'amour entre un cafard et un mannequin… grommela Andrew.
-Détrompe-toi, certains mannequins n'ont pas peur des cafards. Parfois elles en tombent même amoureuses. Seulement les cafards sont trop nuls pour garder leur femme, et comme les cafards résistent aux radiations, au feu et au gaz, ils ne prêtent pas assez attention à leur mannequin qui elle y est sensible. On continue les recherches.
-C'est la confusion, c'est certain ! soupira Andrew. Vous ne vous imaginez pas sérieusement qu'un Coatox et un Gravalanch ont pu tomber amoureux ?!
Etienne regarda les deux qui se frottaient l'un contre l'autre.
-Je sais pas. Doit y avoir un truc qui les réunit. Qu'est-ce qui unit généralement un couple humain ?
Les quatre étudiants se regardèrent.
-Oh, allez, vous n'êtes pas tous sortis du couvent non plus ! Vous avez vingt ans et quelques, vous êtes surement sorti, peut-être même plus… Nan ?
-C'est pas trop mon truc… balbutia Jules.
-Ca ne vous regarde absolument pas… marmonna Andrew, indifférent.
-Je vais finir par vous gifler… grommela Sadia.
Etienne soupira. Penny réfléchissait.
-L'argent… L'affection… Le fait de trouver auprès de l'autre quelque chose qui nous fait du bien…
Etienne hocha la tête.
-Continuez…
-Je pense qu'il y a quelque chose chez l'un que l'autre désire ou… Ou alors… Ils ont quelque chose en commun. Ceux qui se mettent ensemble ont souvent beaucoup de points communs.
-En l'occurrence là, un crapaud et un caillou… marmonna Jules.
-On devrait faire un test olfactif, suggéra Penny. Ca doit se situer dans une odeur qu'ils fréquentent. Ils travaillent au jardin, ils sont en contact avec des produits chimiques.
-Ca n'est pas chimique, je viens de les examiner ! rétorqua Sadia.
-Quelque chose qui subit des effusions chimiques alors ! Quoi qu'il en soit c'est évident qu'ils ont subi une modification d'un certain ordre…
-La confusion ! acquiesça Andrew.
-Tu dis confusion parce que la confusion est un état dans lequel il est impossible de prévoir les réactions adverses ! Je pense à quelque chose de plus logique et rationnel, à savoir une influence chimique.
Etienne n'écoutait pas, regardant les deux Pokémon, tout à leur affection. Il soupira et détourna les yeux.
-On réexamine les cas d'amour bizarre. Tous les cas faisant état de relations anormales entre Pokémon.
Les quatre étudiants s'attelèrent à leur bureau.

Kenneth remplissait un rapport concernant un élève. On chercha à ouvrir sa porte. Il aperçut un Zigzaton.
-Hm ?
Kenneth se leva et regarda la créature qui portait un collier. Il se dirigea vers ses secrétaires.
-C'est à l'un de vous ?
-Non…
-Ah non monsieur…
Kenneth sortit de son bureau et alla voir dans le secrétariat. Eddy caressait son Feunard et Estelle s'occupait de Korillon, Caninos et Coquiperl.
-Euh… L'un de vous a un Zigzaton ?
-Nan… s'étonna Eddy.
-Ah non… marmonna Estelle.
Kenneth retourna dans le couloir.
-Ziggy ? Ziggy ou es-tu ?!
Kenneth se retrouva nez à nez avec Judith, l'assistante de Gisèle.
-Excusez-moi… Votre Pokémon grattait à ma porte !
-Oh je suis désolée !! Quand il a faim, il fait n'importe quoi !
-C'est rien, il est juste un peu curieux comme tous les Zigzaton… Je viens de Mérouville, là bas croyez-moi, on sait ce que c'est des Zigzaton curieux, quand tous les matins on doit ramasser les poubelles renversées !
Judith sourit et reprit son Pokémon.
-Merci de l'avoir réceptionné, il est tellement filou…
-Aucun souci…
Gisèle sortit de son bureau. Elle se dirigea en trombe vers le CPE et l'assistante qui se décalèrent. Mais Gisèle allait dans le bureau du proviseur. Kenneth regarda Judith et se souvint qu'elle était du « camp ennemi ».
-Je… retourne travailler, sinon… je vais me faire enguirlander !
Judith hocha la tête.
-Vous êtes… Mr Heine, c'est ça ?
-Oui… Kenneth. Mais vous pouvez m'appeler Kenny, c'est plus simple.
Judith hocha la tête alors que l'homme retournait dans son bureau. Elle retourna dans le sien et aperçut Eric qui observait toujours l'établissement.
-Fais attention, il paraît qu'il saute sur tout ce qui bouge… marmonna l'assistant.
Judith soupira et s'en retourna à ses papiers.

-Monsieur Winchester, qu'est-ce que cela signifie ?
-C'est… mon fils. Je ne peux pas le faire garder aujourd'hui, sa mère et ses sœurs sont absentes…
-Donc vous le laissez à garder à votre adjoint ?!
-Y'a un problème ?!
Gisèle et Linus se tournèrent vers Jonathan qui apparaissaient dans l'entrebâillement de la porte.
-Oui il y a un problème, monsieur ! Vous n'êtes pas censé faire garderie !!
-Ouais, euh… et vous, vous n'êtes pas censée avoir du travail ?
Gisèle sembla bouillir.
-COMMENT OSEZ-VOUS ME PARLER AVEC….
-Mr le proviseur, j'ai besoin de la clé pour la tondeuse de Motisma. J'ai les pelouses à faire, et j'en profiterais pour amuser le gamin avec.
-Oh, oui… Oui bien sur.
Linus donna une clef à Jonathan.
-Vous en faites pas, m'dame, j'peux m'occuper d'un minot et travailler en même temps. Si vous avez besoin de moi, je suis dans les jardins.
Jonathan partit. Gisèle regarda Linus.
-Qui est cet homme ?! Il est… Grossier, acariâtre, et rustre !
Linus soupira et reprit sa contenance.
-Madame, cet homme est mon proviseur adjoint et mon ami depuis bien 20 ans, je vous prierais… de lui accorder le respect qu'il mérite.
Gisèle toisa Linus qui tenta de rester ferme.
-Et maintenant… Retournez à votre bureau et travaillez. Notre précédente directrice ne se permettait pas de tels écarts dans son emploi du temps.
Gisèle retourna à son bureau, furieuse.

-Ludges !!!
Douches collectives. Pas le moment préféré de Jonathan, mais il se disait surtout que c'était l'occasion d'avoir chaud. Cette prison était vraiment glaciale.
-Qu'est-ce qui t'a pris de réparer cette barrière ?! l'interrogea un gros moustachu.
Jonathan répondit sans se tourner.
-J'aime bien réparer des trucs.
-Ouais bah nous on allait en profiter pour s'évader !
-Pourquoi faire ? On est bien ici. Nourris, logés, blanchis… On a même l'eau chaude !
Le gros moustachu plaqua Jonathan contre le mur, l'étranglant.
-La prochaine fois que tu fais un truc pareil, je te fracasse ! T'entends ?!
-Ouais. Ouais, ouais.
-Les blancs-becs comme toi qui essaient de se faire bien voir, ça me fout la haine !!
-Je comprends… Mais moi je fais juste mes trucs de mon côté, j'veux embêter personne.
-Alors évite de rendre service comme ça ! T'es de quel côté ?!
-D'aucun !
Le gros moustachu regarda Jonathan, méprisant, et lui cracha au visage.
-Grand con, va !
Le gros repartit, laissant Jonathan assis contre le mur de la douche, observé par les autres prisonniers. Il se contenta de se relever et de s'essuyer sous le jet de la douche, semblant indifférent à ce qui venait de se passer.

Jonathan mangeait avec les prisonniers les plus calmes. Mais pas forcément les mieux lunés.
-Alors hier, j'ai essayé… La fourchette dans la prise… comme à la télé… Mais ça a pas marché !
Jonathan soupira.
-Dans la série que tu regardais, c'était une prise américaine, y'avait pas de terre. Ici, y'a des prises de terre. Théoriquement t'auras beau essayer, tu pourras à peine te donner un coup de jus…
-Tu crois que j'aurais plus de chance avec un couteau ?
-Ils te laisseront pas emporter un couteau jusqu'à une prise, t'auras pas le temps de traverser une pièce avec, expliqua Jonathan.
Le prisonnier acquiesça, malheureux.
-Comment je vais faire…
-Désolé pour toi vieux.
Jonathan regarda autour de lui. Tellement de malheur, de haine, de souffrance…
C'était vraiment l'endroit parfait pour lui. Au moins tout le monde s'en foutait de lui. S'en foutait de sa douleur à lui, car tout le monde avait la sienne. Un endroit merveilleux que celui-là. La prison, quelle bénédiction…


Le gamin courait derrière la tondeuse. Jonathan observait, tranquille. Il savait que Motisma ne ferait pas de mal à Charlie. Estelle observait Jonathan en train de tondre les pelouses, admirative. Elle retourna au travail, craignant des représailles de la direction.
-Fais attention aux élèves, Charlie, somma Jonathan.
-Ouiiiii ! Je cours derrière la tondeuse ouiiiii !
Les élèves de la faculté observaient le Motisma tondant la pelouse, surpris. Peut être aussi intrigués par le petit garçon qui courait derrière.

-Le cas Bénédicte Cruz : C'était le premier cas reconnu d'homosexualité entre deux Pokémon. Après mûrs examens, il s'est avéré que les deux Kangourex n'étaient pas amoureuses mais se nourrissaient mutuellement par trophallaxie pendant les périodes d'allaitement ou bouger leur était difficilement supportable...
Andrew, Sadia et Penny regardèrent Jules. Etienne hocha la tête.
-Fantasmeslesbiens.net n'est pas un site de cas stratégiques… Juste pour rappel ! signala Etienne.
-Non c'est… Je vous jure !
-Je sais, c'était juste pour voir si votre pantalon restait sec ! sourit Etienne.
-On a le cas Maya Jones. Son Capidextre et son Grodoudou sont tombés amoureux…
Etienne regarda Penny, surpris.
-…mais leurs tentatives pour avoir un œuf ont échouées. Toutes. On s'est aperçus que les deux Pokémon étaient en réalité nés d'un accouplement consanguin ce qui expliquait partiellement…
-Oui bon… Evacuez les cas dégueulasses ! grommela Etienne. Là ça n'est pas génétique. Les antécédents familiaux sont normaux…
-J'ai peut-être quelque chose…
Tout le monde regarda Andrew.
-Le cas Ed Thompson. Il possédait seulement deux Pokémon. Un Lixy et une Embrylex. Ils s'aimaient beaucoup. Il s'est avéré par la suite que… C'était de la manipulation pour avoir plus de nourriture. L'Embrylex faisait croire au dresseur qu'elle était gentille, en échange elle obtenait de la nourriture supplémentaire. En réalité elle frappait Lixy.
Etienne hocha la tête.
-Pénélope avait raison. Il y a quelque chose chez Gravalanch qui plait à Coatox, ou quelque chose chez Coatox qui plait à Gravalanch. Un échange de bons procédés quelconque qui fait qu'ils se sentent bien ensemble.
-Je rappelle les voisins ? demanda Penny.
-Non, on va se déplacer. On a le droit, on va pas s'en priver.
Tous se levèrent. Etienne regarda Sadia qui ne fermait rien sur son ordinateur.
-Vous… N'avez pas cherché ?
-Je trouvais ça inconvenant.
-Vos convictions personnelles seront encore plus secouées dans le cadre d'un sauvetage. Vous tomberez sur des cas encore plus bizarres, gênants, dérangeants…
-Ce sont deux Pokémon qui s'aiment. On ne devrait pas… Chercher ce qui les relie.
Etienne hocha la tête.
-Bien d'accord avec vous sur ce point. Seulement, moi, ça m'intéresse !
Etienne fonça vers la porte. Sadia soupira.
-Pffff…

Jonathan remonta avec Motisma et Charlie. Norbert les rejoignit avec des dossiers.
-Salut Charlie !
-Coucou tonton Norbert !
-Linus vous l'a laissé ?! s'étonna Norbert.
-Je les mange pas, vous savez… rétorqua Jonathan.
Lucy sortit du bureau de Linus.
-Charlie ! Oh mon Dieu !!!
Lucy reprit son fils des bras de Jonathan comme si l'ex-taulard allait tuer son enfant.
-Je suis là mon poussin… Tes sœurs vont te garder cet après-midi !
-D'accord ! cria simplement le gamin.
-Bonjour, Mr Finsbury !
-Madame Winchester…
Lucy partit en lançant un regard méfiant à Jonathan qui resta impassible. Norbert regarda la femme, étonné.

Jonathan s'assied au parloir. Il regarda le couple face à lui. Il s'empara du téléphone.
-Hey…
-Salut, John.
Linus et Lucy étaient venus le visiter, une fois de plus.
-Combien de fois il faudra que je vous le dise, ça ne sert à rien de venir !
-Tu auras beau me dire ça cinq cent fois, je continuerais à venir !
Lucy semblait quelque peu gênée.
-En plus t'as réveillé ta femme un dimanche pour ça… Sortez, allez promener les mômes…
-John, je ne veux pas te laisser !
-Et moi je ne veux pas détruire votre couple.
Linus regarda Lucy qui hocha la tête.
-Tu as entendu le monsieur. On y va, somma Lucy.
-John…
-Va t'en, Lindbergh. Je ne veux pas que tu viennes ici, ajouta Jonathan.
L'avocat soupira et partit, dépité.
-C'était débile…
-Lucy…
-Ca fait quatre fois, à chaque fois c'est pareil ! S'il ne veut pas qu'on vienne, suffit de rester à la maison !!
Jonathan regarda le couple partir, indifférent.


Linus sortit de son bureau, soupirant. Norbert et Jonathan le regardèrent.
-Quoi ? Elle m'a passé un savon parce que je te l'ai confié !
-C'est du propre, elle te demande de le garder et après elle t'engueule…
Linus soupira.
-Désolé…
-C'est moi. J'aurais dû refuser, comme d'hab.
Ils s'en retournèrent à leur bureau. Norbert alla au secrétariat et déposa les dossiers sur le bureau d'Estelle.
-Et voilà votre travail de l'après-midi mademoiselle : Vous devez tamponner les certificats de l'infirmerie.
Un Togetic passa sa tête par-dessus l'épaule de Norbert. Estelle grimaça, cynique.
-Joli numéro d'ange et démon…
-Vous êtes moins douée que votre frère pour ce genre d'exercice. Au travail.
-Ca doit vraiment faire tout ça une secrétaire ?
Norbert regarda Estelle, surpris, sous les yeux bienveillants d'Eddy.
-Oui, mademoiselle. Vous n'espériez pas que Linus vous avait trouvé une belle place au soleil !?
-Ecoutez, je ne sais pas ce que vous vous imaginez à mon sujet, mais je n'ai rien contre…
-Le travail ? Super ! Moi non plus !
Norbert partit sous le sourire amusé d'Eddy.
-Pschhh…
Dans le couloir, Norbert fut intercepté par Jonathan.
-Hm ?
Le proviseur adjoint fit craquer ses articulations.
-Ecoute… Si j'te vois encore à lui refiler du boulot supplémentaire… Linus va devoir changer de doyen.
Norbert s'étonna.
-C'est une… menace ?!
Jonathan hocha la tête. Norbert soupira.
-Ca ne m'étonne pas, finalement, qu'elle rechigne à vous le faire garder !
Jonathan regarda Norbert partir vers son bureau, le même regard indifférent.

-Hmmmm ! Fromage de chèvre !
-Ils nous ont fait à manger ?!! s'étonna Jules
Etienne ferma la porte de la maison d'un des voisins.
-Ah non ! Je suis entré et je me suis servi. Lui il est pas là !
-Oh…
-Vous auriez pu nous prévenir qu'on sortirait pendant l'heure du déjeuner ! soupira Andrew.
-C'est ça, montrez des dents, pitbull qui ne sait pas lire l'heure ! Bon… Qu'ont donné vos recherches sur le terrain ?
-L'engrais utilisé n'est pas toxique ! résuma Sadia.
-Les plantes cultivées n'ont aucun effet nocif, ajouta Penny.
-Et pas de traces de pesticides ou même de mauvaises herbes toxiques, souligna Jules.
Etienne observa les deux jardins mitoyens.
-Hmmm… Ce sandwich est délicieux. Dommage que vous n'ayez rien à manger !
Andrew soupira.
-On pourrait se concentrer sur le cas ?
-J'ai déjà trouvé pourquoi ils s'aimaient bien, moi… c'est plus drôle si vous trouvez.
Jules, Sadia, Penny et Andrew s'étonnèrent. Ils scrutèrent les jardins.
-Vous voulez un indice ? Jouez aux sept différences.
Les élèves observèrent. Andrew sourit.
-J'avais raison. C'est un nouvel usage de la Flatterie.
Les trois autres regardèrent Andrew.
-Les pierres du jardin de Gravalanch sont très belles. Pas celles de Coatox, parce qu'il les brise avec sa force. Contrairement à Gravalanch qui prend plus soin des minerais, Coatox, lui, s'en moque. Mais pas les maîtres : Les pierres rendent un jardin plus joli, plus naturel, elles rentrent dans le décor. Coatox en a eu assez que son maître l'enguirlande parce qu'il cassait les pierres, alors il s'est mis à flatter Gravalanch qui l'a aidé à entretenir les pierres de son jardin.
-Ca explique l'affection d'un côté mais pas de l'autre ! s'étonna Jules.
-Mr Smirnoff a dit de jouer aux différences avec un S. Je suppose donc qu'en contrepartie, Coatox usait de son venin pour tuer les mauvaises herbes que Gravalanch ne parvenait pas à détruire vu que dans les deux jardins, c'est nickel de ce point de vue.
Etienne hocha la tête.
-On rentre et vous écrivez le cas, puis vous l'envoyez à la commission. S'il est accepté, je vous vaudrais une immense jalousie, tout comme vos camarades !
Les autres semblaient quelque peu embarrassés.
-J'y compte bien ! sourit Andrew, narquois.

-Et voilà. Elle a fini.
Norbert soupira.
-A tous les coups elle croit qu'on la déteste !
Eddy sourit en hochant la tête.
-Pourtant Marielle en avait plus sur les bras. J'ai l'impression que tu te comportes avec elle comme Linus au début avec toi !
Norbert s'étonna.
-Moi ? Non… Enfin, je n'oserais pas…
-Mouais… Elle doit pas beaucoup t'apprécier en tout cas. C'est dommage qu'elle passe à côté de ton côté prévenant, gentil…
-Y'a un truc bizarre… C'est que Ludges m'a menacé quand je suis venu lui ramener les dossiers.
Eddy regarda Norbert. Ils ricanèrent.
-Vaut mieux ne pas penser à ça !
-Ce serait la meilleure de l'année en tout cas ! ricana Norbert. Lui et elle… Brrrr !
Eddy sourit. On frappa.
-Hm… Oui ?
Estelle entra et ferma la porte derrière elle.
-Oh, Mademoiselle Smirnoff, que puis-je…
-Restez là, Eddy… Je voulais vous parler à tous les deux. Je crois qu'on a besoin de s'expliquer.
Norbert s'étonna.
-Hm… Allez-y…
-Voilà… Il y a… un peu plus de quatre ans, j'ai rencontré un homme. Il s'appelait Maynard Kowalski. J'étais très, très amoureuse, ça a duré un an. L'ennui, c'est que… Cet enfoiré m'a quittée pour un homme.
Norbert et Eddy grimacèrent.
-Donc… J'ai rien contre vous ! C'est juste que… Je suis un peu embarrassée quand…
Norbert soupira à son tour.
-Je comprends, mais… En aucun cas je ne vous donne de travail en plus, Miss Smirnoff. Notre précédente secrétaire écoulait une masse de travail immense chaque jour. Bon, c'était une vraie garce avec mon Eddy, mais…
Eddy sourit.
-Mais je fais ça pour que vous vous habituiez à recevoir du travail en plus. Le travail d'une secrétaire en faculté est très difficile ! Vraiment ! En plus avec la nouvelle directrice, je préfère que vous soyez bien couverte sur le plan de la masse de travail abattue chaque jour.
-Alors… Vous ne me détestez pas ?!
Norbert leva les yeux au ciel.
-Vous êtes la sœur d'un de mes meilleurs amis, comme pourrais-je vous détester sérieusement ?
Estelle hocha la tête en souriant.
-Je suis contente que ce soit réglé !
-Oh, Estelle…
-Oui ?
Norbert hésita, puis il se lança.
-Evitez de vous acoquiner avec Mr Ludges. Ce n'est pas quelqu'un de très… fréquentable.
Estelle eut un sourire malicieux.
-D'accord.
-C'est un homme très à cheval sur sa solitude, je n'ai personnellement jamais réussi à bien le cerner… Faites attention.
-Merci du conseil ! remercia obséquieusement Estelle.
Elle sortit du bureau, un grand sourire aux lèvres.
-Ca m'incite plus à aller lui parler qu'autre chose…

-Nous avons eu vent de vos réparations dans la salle d'entrainement.
Jonathan regarda le bureau du directeur de la prison.
-Vous… allez me demander des services ?!
-Vous êtes un prisonnier modèle, vous ne causez aucun problème, pourtant à voir votre tête…
Jonathan remercia sa tête de lui donner un air si dangereux.
-Quoi qu'il en soit, depuis quelques jours, un avocat travaille à votre libération…
Jonathan écarquilla les yeux.
-Oh bordel…
-Et donc nous…
Jonathan grimpa sur le bureau et se jeta sur le directeur, tentant de l'étrangler avec ses menottes. Il fut fort heureusement arrêté par les gardiens dans la pièce.
-V… VOUS ETES MALADE !
-N'est-ce pas ?
-R… RENVOYEZ-MOI CETTE MERDE EN CELLULE ! AU TROU S'IL LE FAUT !!! J… JAMAIS VOUS NE SORTIREZ D'ICI, JE VOUS LE GARANTIS ! BON SANG…
Jonathan fut emmené par les gardes, le sourire aux lèvres, bienheureux.


Andrew était en train d'enregistrer son cas tandis que les trois autres semblaient au cœur d'un débat idéologique sur l'utilité du type Dragon. Etienne vint s'asseoir devant Andrew.
-Le cas est enregistré.
Etienne hocha la tête.
-Il y a une raison particulière au fait que vous me détestiez ?
Andrew regarda Etienne qui avait un regard à la fois dur et plaintif. Andrew se redressa.
-Eh bien… J'en ai entendu de belles sur votre compte, et je connais votre conception du dressage, elle ne me plait pas du tout. Considérer ses Pokémon comme une… fratrie, ça n'amène rien de bon. Si un Pokémon a conscience que son rôle se résume à se battre, il y mettra moins d'amertume.
-Vous ne me détestez pas vraiment alors ?
-Si, bien sur. Je n'aime pas votre ton, ni cette… recherche d'attention permanente que vous pratiquez. Laissez aux gens le droit de s'en foutre de vous.
Andrew hocha la tête, sur de son propos. Etienne se leva et alla vers son bureau. Il regarda son écran d'ordinateur, un regard mi-triste, mi froid.

Gisèle entra dans le bureau de Linus qui se retourna vers elle.
-Madame…
-Monsieur Winchester… Il faut qu'on discute.
-Volontiers…
Linus s'assied devant Gisèle qui restait debout.
-Je pense… avoir trouvé quel était l'individu qui posait problème dans cette faculté.
Linus s'étonna.
-Qui ça ?
-Eh bien, je comptais organiser un conseil administratif au cours duquel je donnerais le nom de ladite personne, puis je procèderais à son éviction par vote.
Linus hocha la tête.
-Et vous pensez que nous allons accepter d'exclure l'un des nôtres ? Vraiment ?
-Ecoutez-moi bien, Mr Winchester. Votre faculté est passée troisième des meilleures facultés de dressage du pays. Votre administration est, de ce que j'en ai vu, lente et molle. Question enseignement, ça se défend mais certains de vos professeurs n'ont pas beaucoup d'intérêt pour le règlement…
Linus hocha la tête.
-Je comprends…
-Je crois en avoir découvert la source, et je vous serais donc gré, le jour ou cela se produira, d'agréer dans mon sens. Me suis-je bien fait comprendre ?
Linus regarda Gisèle.
-Vous voulez dire…
-Voilà. Ce jour là, vous devrez voter « Pour » à l'éviction de ce membre. Sinon je fais virer tout le monde sur le champ et je remplace toute votre équipe.
Linus hocha la tête. Mistigri III le regardait, intrigué.
-Vous allez vite comprendre, Mr Winchester, qui, ici, tient la baguette.
Linus sembla quelque peu stressé. Il sembla réfléchir en regardant son Pokémon qui le regardait d'un air troublé.

Estelle entra dans le bureau de Jonathan. Il lui sourit poliment, et elle lui rendit son sourire.
-Je t'ai vu tout à l'heure, avec le fils du proviseur.
-Hm… Ouais. Si c'est à propos du passage de la tondeuse, c'est quelque chose que je fais habituellement, tu sais…
-Oh, non, j'ai rien dit… Dis-moi, ça te dirait qu'on…
-Non.
Estelle s'étonna.
-Je voulais juste te demander si tu ne voulais pas…
-C'est non. Pour quoi que ce soit, avec qui que ce soit en tête à tête dans le but d'obtenir quoi que ce soit.
Estelle sembla embarrassée.
-C'est que… Je pensais juste…
-Quoi que tu voulais qu'on fasse c'est non. Absolument non.
Estelle resta immobile.
-Bon… Eh bah…
-Tu peux sortir, tu sais, la porte est derrière toi.
Estelle regarda Jonathan, surprise. Il ne la regardait pas et signait ses papiers.
-Je… repasserais plus tard…
-Si ça t'amuse de te prendre des râteaux…
Estelle regarda Jonathan, intriguée, puis elle sortit. Jonathan appuya une main contre son front, peiné. Il poussa un gros soupir de lassitude ou peut-être de tristesse. Il retourna à sa paperasse.