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Smirnoff, 2ème recueil de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 26/09/2008 à 01:46
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:37

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance   Sinnoh

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065 - Droit de visite
« Puisqu'on ne se souvient que des humiliations et des défaites, à quoi donc aura servi le reste ? »
(Emil Michel Cioran)

-Ce matin… C'est moi, le cas !
Andrew soupira.
-En voilà une nouvelle !
-Non, non, je suis le cas stratégique de ce matin.
Sadia s'étonna.
-Vous ruminez encore votre défaite d'hier contre Penny ? Elle vous a bien mis à l'amende, y'a pas à dire…
-Nous nous chargerons de la tricherie de Miss Fellinton plus tard…
-Je n'ai pas triché ! S'étonna Penny.
-Les perdants se plaisent à penser que leur défaite est la cause d'une tricherie, c'est plus rassurant, songea Andrew.
-Passons, passons… soupira Etienne, embarrassé.
Il traça un plan au tableau noir.
-Ca, c'est un grossier plan de la faculté, j'ai probablement été cartographe dans une vie antérieure, j'espère que socialement j'étais meilleur. Ca, c'est la salle des CPE, ça c'est notre salle. Je veux que vous trouviez le moyen pour moi d'accéder du point A au point B.
Jules semblait perplexe.
-Pourquoi ne pas utiliser… les couloirs ?!
-Ils sont gardés par un monstre mythologique nommé Gorgone Méduse de l'espace à trois cent tentacules gluants. Impossible de passer. Et impossible de tuer la gorgone sans passer par la case prison et recevoir 20 000 Pokédollars... de la part du CPE !
-Vous n'avez qu'à voler jusqu'à la fenêtre… proposa Penny.
-Primo je n'ai pas de Pokémon volants, deuxio je veux juste pouvoir taper la causette à un ami, pas le rejoindre pour lui rouler une pelle dans son bureau !
Les quatre écarquillèrent les yeux, surpris.
-Oui je suis très ouvert d'esprit comme garçon ! notifia Etienne. Celui qui me trouvera un plan infaillible pour voir mon ami se trouvant au point B aura gagné… Une lettre de recommandation pour une autre section afin de procéder à un échange d'élèves et donc de ne plus me voir ! Vous avez le droit de travailler par petits groupes de deux afin de pouvoir si possible accuser l'autre en cas de prise en flagrant délit, et n'oubliez pas : Je ne suis pas votre prof, mais votre "Chef de mission" ! Exécution !
Les quatre se lèvent et se dirigent vers le couloir de l'administration tandis qu'Etienne jouait avec Erwan à la balle.

Etienne regarda Capumain.
-Bon, Erwan… Ce nom te va vraiment super bien, je trouve, enfin, plus je le prononce pour te nommer plus je m'y habitue… Euh… Il faut que je commence à te dresser… Etape numéro 1… Vérifier les attaques du Pokémon…
Etienne soupira et fouilla une grosse encyclopédie numérique sous les yeux intrigués du singe : « Pokémon découverts à Johto ».
-Germignon… Togepi…. Granivol… Capumain !! Capumain… Griffe, Mimi-queue… Jet de sable… Han ça m'ennuie tout ça !
Capumain regarda son maître, surpris.
-J'ai pas envie de m'occuper de tes attaques maintenant, ça me saoule ! Aide-moi !

Etienne déplaçait les meubles dans sa chambre. Estelle passa devant, surprise.
-Tu fais quoi, là ?!!
-J'aménage ma chambre pour Erwan !
-Er…. Ah oui, ton Capumain…
Le Pokémon était sur le lit, étonné.
-Tu vas quand même pas dormir avec ?! Si tu fais ça, j'appelle maman !
-Mais nan !!
-Tu vas lui faire quoi à ce Pokémon ?!
-Je vais utiliser l'argent de l'allocation d'élevage pour lui trouver de quoi être tranquille dans ma chambre.
-C'est un Pokémon, pas une poupée, il n'a pas besoin que ta chambre soit adaptée à lui !
-Je sais.
Estelle soupira et passa son chemin. « De toute façon autant parler à un manche à balai, j'aurais une réponse qui me conviendra, au moins… »


On frappa à la porte du bureau de Jonathan Ludges.
-Ouaip ?
Estelle entra.
-Salut !
-Salut. Tu permets…
Estelle observa Motisma, changé en four micro-ondes, il avait pris une teinte luisante rouge. Le Pokémon émit une sonnerie digitale. Les mains gantées du Pokémon sortirent des croissants chauds du four sur une petite assiette. Estelle s'avoua amusée.
-Tiens… marrant ça…
-C'est un truc que j'ai trouvé en allant à une convention de mécanique. Si un Motisma investit un appareil qui ne fonctionne pas, il peut le réactiver en prenant possession de l'engin. Pratique et sans danger. T'en veux ?
Estelle prit un croissant, toujours aussi amusée.
-Merci ! Je suis venue en fait parce que d'après Eddy, je devrais recevoir de ta part les certificats de scolarité des élèves à remplir et à envoyer…
-Je sais, je m'en suis chargé.
Estelle s'étonna.
-C'est pas un boulot pour une secrétaire qui vient à peine d'arriver. Je me suis permis de faire ça pour toi.
N'importe qui en aurait été flatté. Pas Estelle Smirnoff. C'était typique de ce qu'elle ne supportait pas.
-Super… Ca veut dire quoi, que je suis une nouille, incapable de faire quoi que ce soit toute seule ?!
-T'avais envie de le faire ?
-Pas forcément mais j'aurais préféré, je sais pas… Le faire moi-même comme une grande !
-Bon écoute, je sais que Dolce & Gabbana t'en rajoutent des tonnes, alors j'ai cru bon…
-Ca va, j'ai compris… Tu essaies d'être gentil, le grand gentil qui fait tomber toutes les nanas, c'est ça ?
-… Tu t'es trompée de porte, c'est le CPE qui drague tout ce qui bouge !
-Hmph ! Connard !
-Pisseuse…
Jonathan soupira, l'œil mauvais. Estelle fronça les sourcils et repartit vers son bureau. Elle regarda le croissant.
-Délicieux en tout cas…
Elle entendit un ricanement masculin venant du bureau de la directrice.
-Hm ?

Sadia et Jules se trouvaient devant l'entrée de l'administration.
-Y'a rien de plus bête, n'importe qui peut entrer…
Un prof essaya d'entrer dans le bureau de l'administration. Il passa la porte. Sadia sourit et observa.
Le prof marcha dans le hall, mais il fut interrompu dans sa marche par un Zigzaton. Jules rehaussa ses lunettes.
Judith Nathis, l'assistante de Gisèle, arriva au bout du couloir.
-Monsieur ?
-J'ai été convoqué par le doyen pour recevoir mon emploi du temps…
-Montrez-moi l'ordre de convocation…
L'homme montra un papier. Judith hocha la tête.
-Parfait. Vous pouvez y aller.
L'homme se rendit dans le bureau du doyen. Sadia hocha la tête.
-L'accès à l'administration est limité…
-C'est tout à fait normal, ils n'ont pas intérêt à laisser n'importe qui entrer ! estima Jules.
-Elle les repère au flair de son Zigzaton…
-Et si Mr Smirnoff inventait une bonne raison d'aller à chaque fois aux CPE ? Ce serait bien, non ?
-Qu'est-ce qui te fait croire que je t'écoute ?
Jules s'étonna, puis soupira.
-Le fait qu'en tant que musulmane tu te soucierais surement plus de tolérer ma présence, ayant probablement déjà été victime de discrimination !
-Tu es ce qu'on appelle un lèche-botte. Je suis femme et musulmane, pour autant je ne vais pas me soumettre corps et âme à un professeur, même si c'est un homme. Toutes les femmes musulmanes ne sont pas soumises et endoctrinées au point de se coltiner n'importe quelle victime sur le bord de la route. Je vais t'apprendre un truc : Nous avons même des opinions à nous ! ironisa Sadia. Et surtout : N'assimile pas ton rejet social au délit de faciès, ça n'a mais alors absolument RIEN à voir !
-J'ai le droit d'apprécier le travail de Mr Smirnoff !
-Tu as le droit, c'est un fait. Maintenant, prendre parti pour lui sans cesse c'est du fanatisme.
-Si j'étais fanatique, je ne serais même pas sorti de la salle !
-Non mais tu as obéi à sa directive !
-Toi aussi ! rétorqua le brun en rehaussant ses lunettes.
-Moi à contrecœur, toi tu es content d'être là.
-Détrompe-toi. Je ne veux pas changer de poste. La preuve : Là, je ne fais rien pour t'aider !
Sadia entra après avoir sorti Lumivole. Elle déposa le Doux Parfum pour tromper l'odorat de Zigzaton. Elle arriva jusqu'au milieu du couloir. Là, un homme arriva vers elle.
-Mademoiselle !
-Excusez-moi, je…
Eric était précédé d'Apireine.
-Vous n'avez rien à faire ici !
Sadia recula et se mit à courir vers la sortie, accompagnée de Lumivole. Jules s'étonna.
-Ca… Va ?!
-J'ai une peur monstre des abeilles !!
-Hein ?!
Jules regarda Eric et Apireine surveiller le couloir. L'assistant de la directrice vint sermonner l'assistante.
-Que ce soit Apireine, Apitrini ou Dardagnan, je suis morte de trouille quand je vois un truc qui ressemble à une abeille ! Même les Aspicot me font flipper !
-T'en fais pas, celle-là est dressée… s'étonna Jules. En tout cas tu as été repérée drôlement vite…
-Ouais ! J'ai rien compris !!
Jules réfléchit.
-Si ça se trouve ils ont des caméras de surveillance !
Sadia soupira.
-Tu crois que c'est le FBI ? Laisse tomber, viens, on va essayer l'autre entrée.

-Et il nous a demandés de trouver le moyen de venir voir le CPE sans risquer d'être viré du couloir.
Andrew et Penny étaient face à Gisèle qui hocha la tête.
-Etant donné que mon père participe au fonctionnement de cet établissement, j'ai pensé qu'il était préférable que je vous prévienne.
Penny regarda Andrew, embarrassée. Gisèle hocha la tête.
-Vous êtes les élèves de Mr Smirnoff, c'est ça ?
-Exact.
-Bien… Vous direz à Mr Smirnoff de se présenter dans mon bureau après la pause de midi.
-Bien, madame.
Les deux élèves se levèrent et sortirent du bureau. Eric regarda Gisèle.
-Ses élèves viennent nous prévenir ?! Il est fada…
-Cet homme pourrait bien être le fruit pourri qui gangrène le panier de cette administration… Rien de particulier ce matin ?
Eric soupira.
-A part une tentative d'intrusion non signalée et une conversation marrante dans un bureau…
-Conversation Marrante ?!
-Ouais, le proviseur adjoint a essayé de draguer la secrétaire, c'était trop marrant !
Gisèle fronça les sourcils.
-Bon sang, et c'est ça, une administration SERIEUSE de faculté SERIEUSE ???

Penny regarda Andrew qui la regarda.
-Quoi ? Tu veux ma photo ?
-Ce que tu as fait c'était…
-Tu vas me dire que tu voulais vraiment réussir cet exercice ? Pfff ! C'était un coup à nous faire virer. Les deux autres idiots doivent être en train d'essayer de trouver une faille dans leur système de sécurité.
-Idiots ? Et tu penses que je suis une idiote moi aussi ?!
-Bien sur, tu te crois spéciale, peut-être ? T'as battu le prof, mais franchement ne crois pas que tu vas gagner mon respect comme ça.
Penny fronça les sourcils.
-Je suppose qu'il faut payer cash, c'est ça ?
Andrew regarda Penny.
-C'est bien ce que je disais, t'es très conne. M'étonne pas que tu te sentes bien dans ce cours.
-Quoi ?! Qu'est-ce qui te fait dire… Et ne me traite pas de conne !!!

Etienne vit revenir ses quatre adjudants.
-Alors agence tous risques, je veux un rapport ! Barracuda ?
Sadia haussa un sourcil.
-Peau foncée, bijoux, coiffure de femme… Barracuda !!
-Euh… Mouais… Impossible par les deux entrées, une seule est accessible, l'autre condamnée, et les assistants de la dirlo veillent au grain.
-Looping ?
Jules regarda les autres et hocha la tête.
-Je n'ai rien fait, je tiens à garder ma place !
-Tout en gardant votre pantalon sec, bel exploit… Le Futé ?
Andrew sourit, cynique.
-Vous êtes convoqué chez la directrice à 14 heures !
-Excellent ! Triple A ?
Penny regarda les autres.
-Sous entendu « Triple Bonnet A », oui c'est à vous que je m'adresse.
-J'étais avec Andrew, vous allez avoir des problèmes, monsieur…
Etienne sourit.
-J'adore qu'un plan se déroule sans accroc !
-Vous allez vous faire virer, la directrice va vous incendier ! ricana Andrew
-Que nenni, mon jeune ami, que nenni ! Car maintenant j'ai une bonne raison pour pénétrer le bâtiment !
Le visage d'Andrew se décomposa. Etienne se leva en fredonnant « Chou, Andy, dis-moi oui… Andy ! »
Les autres regardèrent leur camarade, dégoûté.
-J'y crois pas… J'ai joué son jeu !!
-Et après c'est moi le lèche-bottes ! Soupira Jules, tandis que les filles hochèrent la tête, d'accord pour une fois.

On toqua encore plus fort. Jonathan soupira.
-Ouaip.
Gisèle entra dans le bureau du proviseur adjoint qui travaillait sur son ordinateur.
-Monsieur... Ludges, c'est ça ?
-C'est ce qui est marqué sur la porte… Ca se prononce « Leudj », s'il vous plait… Pas « Ludjeuss » !
-Qu'est-ce que vous mâchez ?!
-Chewing-gum à la nicotine. J'essaie d'arrêter de fumer depuis des années, non sans mal.
-Est-il vrai que Mademoiselle Smirnoff est venue dans votre bureau ce matin ?!
Jonathan hocha la tête.
-Ouais en effet… Pourquoi, c'est grave ?
-Voulez-vous bien parler de façon plus correcte ?!
-Ok, ok, ok… Ecoutez, elle est venue me prendre un croissant, on a bavardé, rien de grave…
-Pas de tentative de harcèlement ?!
Jonathan plissa les yeux.
-C'est elle qui vient me voir et c'est moi qui la harcèle ? Révisez votre Bescherelle…
Gisèle fit de gros yeux. Jonathan se leva, menaçant. Les regards se croisèrent. Tension. La gifle peut partir, l'important serait de savoir d'où. Derrière ses écrans, Eric semblait stupéfié. « Ecartez-vous, Gisèle, ce type va vous empoigner… »
-Moi j'embête personne. Je fais mon travail. Avisez-vous de faire pareil, grogna l'ex-taulard.
Gisèle plissa les yeux.
-Je vous ai à l'œil !
-Moi aussi. Faites gaffe.
Gisèle regarda Jonathan, méprisante. Lequel soupira et retourna à sa programmation.
-C'est quoi cette folle…

-Voilà ! Un coussin, une gamelle, des barres pour grimper, de l'eau, …
Capumain regarda le coin de la chambre d'Etienne spécialement organisé pour lui.
-Tu es content, Erwan ?
Capumain hocha la tête.
-Après tout ça, j'ai sacrément soif, moi…
Capumain sortit de la chambre en courant. Il remonta avec une petite bouteille d'eau. Etienne regarda Erwan étonné.
-Euh… Merci ?!
Erwan sautilla. Il semblait attendre une autre directive.
-Euh… Repose-toi, maintenant…
Le Pokémon se reposa sur son coussin. Etienne recula, effaré par son nouveau pouvoir.
« Si je lui demande de se jeter par la fenêtre, il le fera ?! Non, vaut mieux que j'attende que Kenneth soit là pour qu'il voie ça ! »

-Maman !
-Oui mon chéri…
-Er…
Coralie regarda son fils, le regard sévère.
-Euh, Capumain, il fait tout ce que je lui demande !
-Et alors mon chéri, tu devrais être content, les Pokémon mettent parfois du temps à apprécier leur entraineur.
Estelle arriva avec Mangriff et Feuforêve qui avançaient à ses côtés.
-Oui mais là… Enfin c'est-à-dire que j'ai aménagé un coin entier de ma chambre pour lui…
Estelle ricana.
-Ah mais quel bébé…
-Estelle… grommela Coralie, pas très friande de ce genre de remarques.
-…et quand j'ai demandé à boire, il est allé m'en chercher illico !
Estelle s'étonna.
-C'est vrai ?!
-Oui ! Regarde ! Erwa… Capumain !
Coralie soupira. Le singe arriva et sautilla sur place.
-Euh… J'ai faim ! Je voudrais des chips !
Le Pokémon grimpa sur le buffet, chercha, trouva et sortit des chips, à l'étonnement d'Estelle et Coralie.
-Voyez ?
-J'y crois pas…
-Eh bien Etienne… Je suis ravie pour toi…
-Peut-être qu'Er… Capumain, pardon maman, pourrait t'aider toi aussi ?
Coralie regarda le Pokémon, étonnée.
-Capumain, tu m'aides à faire la vaisselle ? demanda la mère d'Etienne.
Le Pokémon s'attela à la tache, mais Coralie le reposa par terre.
-C'est très bien mon petit Etienne, mais c'est ton Pokémon, pas ton esclave ! Ton père ne serait pas content de te voir faire ça !
-Papa le faisait, maman !
-Estelle, chut !
-Mais c'est vrai, il…
-Estelle ! J'ai dit chut !!
Mère et fille échangèrent un regard significatif. L'adolescente soupira.
-Pour une fois que j'étais pas en train de lui crier dessus…
Etienne regarda sa sœur repartir dans sa chambre, surpris.


-Et donc je suis convoqué !
Kenneth soupira tout en mangeant ses frites.
-Elle n'est pas venue me voir, mais ça ne va pas tarder… Tu vas m'attirer des emmerdes, Etienne !
-Mais non…
-Mais si !
-Je ne lui dirais pas que nous sommes amis. Du moins pas plus que les autres membres de l'administration !
Estelle sourit en regardant les deux amis argumenter. Jonathan arriva et regarda la secrétaire.
-Hep, toi, là !
Estelle leva la tête vers le grand type.
-Faut qu'on cause !!
Etienne et Kenneth regardèrent, étonnés le proviseur adjoint.
-De quoi ?
-Y'a l'autre Coco Chanel de Prisunic qui est venue me voir soi-disant que je t'aurais harcelée !!
Estelle pouffa de rire. Etienne et Kenneth eurent du mal à se retenir.
-Tu m'as juste passé un croissant et après je t'ai reproché de faire mon travail, c'est tout !!
-T'as rien dit à la vieille ?
-Mais non !
-Comment elle a su que t'étais venue me voir alors ?!
-Son bureau est dans le couloir face au tien, c'est pas compliqué… Moi je t'aurais… Harcelée Pfffff !!!
Etienne et Kenneth ricanèrent à leur tour.
-C'pas drôle, purée ! J'ai pas envie que l'autre soit sur mon dos ! J'ai déjà assez de problèmes perso, alors elle en plus…
-Ecoute, je n'ai rien dit et elle n'est même pas venue me voir ! assura Estelle. Quant à ce matin, je m'excuse de t'avoir sermonné, mais je déteste qu'on fasse quelque chose pour moi sans que je l'ai demandé, ça m'insupporte.
-Ok, ok… Mais va pas dire que je suis méchant avec toi après !
-Pas de risque, ça se voit rien qu'à ta tête !
Ils échangèrent un sourire complice et Jonathan repartit à sa table, satisfait.
-J'adore travailler ici ! sourit Estelle devant Kenneth et Etienne, étonnés.

-J'ai tenu à vous voir…
Etienne était face à la directrice.
-…Parce que vous n'avez de cesse de tenter de vous introduire dans les locaux administratifs. Je veux connaître la raison.
Etienne hocha la tête.
-J'ai beaucoup d'amis ici. Je viens les voir de temps en temps…
-En temps normal ça ne serait pas gênant mais vous le faites sur vos heures de cours !
Etienne hocha la tête.
-J'ai pas beaucoup de temps, autrement…
-Ecoutez, Mr Smirnoff, c'est une administration, pas un salon de thé. Vous n'avez pas le droit de venir comme ça, comme dans un moulin…
-Je vous assure que je ne gêne pas les employés. S'ils ne veulent pas de moi dans leurs pattes, ils me le disent et je pars.
-Ce n'est pas ça, Mr Smirnoff… Vos heures de cours à vous en pâtissent. Votre cours est très important pour l'établissement. Vous n'avez pas à le négliger au profit de vos… amis.
-Mais c'est que… J'ai envie de les voir, moi !
-C'est indissociable de votre cours ?
-Il y a ma grande sœur que j'ai peut-être envie de passer voir, c'est ma famille…
-Qu'en est-il de vos rapports avec le CPE ?
Etienne regarda Gisèle.
-En quoi ça vous intéresse ? demanda Etienne.
-Si ça ne m'intéresse pas, ça ne rentre pas dans ce que vous pouvez faire pendant vos heures de cours. Dehors, et ne faites aucun détour par quelque bureau. D'ailleurs votre présence dans ces couloirs sera désormais à peine tolérée.
Eric se leva de sa chaise.
-J'y veillerais personnellement.
Etienne regarda Eric qui souriait.
-Rien ne m'échappe.
Etienne soupira.
-Vous vous prenez trop la tête… C'est un service administratif, pas un polar à la Orwell…
Etienne sortit, vanné.

Il s'en retourna à sa salle.
-Alors, vous êtes viré ? s'étonna Andrew.
-Non, et vous non plus ! Je suis interdit d'aller là bas. Votre mission a échoué, Kamarad !
Andrew soupira. Etienne regarda les étudiants.
-Bon, pour le cours de l'après midi… C'est l'heure du match du jour. Je voudrais voir Jules face à… Sadia.
Les deux étudiants se levèrent, pas forcément impatients d'en découdre.
-Bien… Mon fan-club officiel à lui tout seul contre Salama ya Salama…
Les deux levèrent les yeux au ciel.
-Comme vous voulez, simple ou double…
Jules sortit une Pokéball. Sadia fit de même.
-Spectrum, à toi de jouer !
Le Pokémon fantôme apparut.
-J'appelle Rafflésia !
Les deux Pokémon se firent face. Jules lança la première offensive.
-Ball'Ombre !
Le Pokémon créa entre ses mains une sphère noire qu'il envoya vers l'adversaire.
-Danse Fleurs !
Le Pokémon fleur envoya les pétales qui explosèrent la sphère noire.
-Et maintenant, Eco-sphère !
Rafflésia envoya des balles d'énergie vertes sur Spectrum qui se retrouva canardé.
-R… Reviens, Spectrum !
Sadia rappela Rafflésia. Etienne s'étonna.
-Surprenant… Vous avez eu peur d'elle ?!
Jules s'étonna.
-N… Non !
-Parce que… En matière de capacités générales, votre Spectrum collait une raclée à son Rafflésia…
-P… Peut-être…
Sadia crut mal comprendre.
-Il a abandonné parce qu'il allait gagner ?!
-Haut la main, vu comme votre Rafflésia est mal dressé, mais Jules a visiblement surestimé sa force. Vous l'avez fait évoluer trop vite…
-Il est bien dressé !! Vous me prenez pour qui ?
-Pour une future secouriste qui compte se servir d'Aromathérapie à pleine compétence.
Sadia soupira.
-Votre Pokémon n'est absolument pas fait pour le combat… Vous contrez plus que vous ne cherchez à attaquer… Face à un blanc-bec comme lui, ça marche, mais face à des braconniers ou à des agresseurs…
-C'est un cours de self-défense ?! demanda Sadia.
-Non, mais ça pourrait le devenir… J'ai envie de vous jeter contre un tatami pour voir si ça rebondit bien. Deuxième Round, et cette fois, Jules, essayez de ne pas salir le fond de votre caleçon !!
-Ok… Phogleur !
-A toi, Sablaireau !
Jules s'efforça de retrouver un peu de contenance.
-Laser Glace !
L'attaque partit droit sur le Pokémon Sol.
-Tunnel !
Le Pokémon creusa un trou sous le terrain. Etienne, Andrew et Penny suivaient le match.
-Boul'Armure !
Le Pokémon s'engraissa d'un coup. Quand Sablaireau frappa, il se retrouva coincé sous le gros Pokémon.
-Euh…
Phogleur roula sur le côté et aspergea Sablaireau d'un Pistolet à O.
-Argh… soupira Sadia.
Etienne regarda son élève féminine.
-Z'êtes pas douée ou vous le faites exprès ?
-Euh, je…
-Ou alors c'est plus subtil…
Etienne désigna Jules.
-Vous ne l'estimez pas assez dangereux… En tant que secouriste, vous ne vous battrez jamais que pour protéger une zone donnée pour soigner vos patients. En somme, ici, dans un cas de parfaite paix humaine sur terre exceptée dans un des 64 pays d'où vous pourriez être originaire qui est forcément en guerre…
Sadia leva les yeux au ciel.
-Je suis originaire de…
-…vous ne vous battrez pas sérieusement. De plus, étant un homme d'action et d'investigation, je me suis renseigné : Dans votre religion, hommes et femmes n'ont pas le droit de se battre l'un contre l'autre.
-Je ne suis pas les écritures à la lettre. Le livre dit au sujet des combats Pokémon que les hommes n'ont pas le droit de montrer d'animosité envers les femmes à l'aide de moyens utilisés par les hommes entre les hommes. J'ai le droit de disputer un match contre n'importe qui. Pas pour régler mes comptes personnels, c'est tout !
Etienne hocha la tête.
-Bien… Quoi qu'il en soit vous avez perdu… Jules, merci d'avoir rétabli l'honneur des hommes ! Vous avez des capacités, mon garçon.
-Merci !
-Seulement cessez de vous tenir comme si vous aviez vidé une boîte de laxatifs. Un peu de confiance en vous et ça ira mieux.
Jules hocha la tête.

-Etienne ! Estelle !
Les deux enfants descendirent dans la cuisine. Leur mère hésitait à se rendre dehors.
-Il y a un Pomdepik dans l'arbre, là, juste à côté de mon séchoir à linge !
-Et alors ? s'étonna Estelle.
-J'ai peur de ces bestioles ! S'il explose…
-J'm'en charge ! sourit Etienne. Erwan, on y… Euh, Capumain !
Coralie semblait rouspéter moins vindicativement maintenant.
Etienne et son Pokémon observèrent le Pomdepik.
-Ok… Météores !!
L'attaque toucha Pomdepik qui tomba au sol. L'insecte grommela et regarda Etienne.
-Calme…
Un rapide coup d'œil permit à Etienne de voir que Pomdepik ne connaissait pas Destruction ou Explosion.
« Les cornes ne sont pas brûlées ou usées. S'il explosait souvent, il aurait ses cornes usées. »
-Capumain, Chatouille !
Le Pokémon gêna Pomdepik qui chargea toutefois Capumain.
-Arg… Capumain, Combo Griffe !
L'attaque frappa de part en part le Pokémon adverse. Pomdepik tournoya et envoya des Picots autour de lui. Capumain ne pouvait plus trop bouger.
-Oups…
Pomdepik fonça sur Capumain, menaçant. Etienne fronça les sourcils.
-Mitrapoing !!
L'attaque frappa Pomdepik, bien qu'imparfaite et à l'état d'apprentissage seulement. Pomdepik se retrouva assommé. Etienne vint prendre Capumain et regarda Pomdepik, dans les vaps.
« Qu'est-ce que je fais, je le capture ?! »
Etienne regarda bien le Pomdepik.
« Ce serait le premier Pokémon que je capture de ma vie entière, avec une Pokéball et tout… Et ce serait un Pomdepik ?! »
Etienne soupira et attrapa le Pokémon. Coralie et Estelle arrivèrent.
-Eh bien mon grand, quelle raclée tu lui as mis…
Etienne regarda la Pokéball.
-Il est couvert de piquants alors je vais l'appeler Simon. Comme tonton Simon qui pique à cause de sa barbe mal rasée.
Estelle sentit l'ouragan venir, avec Coralie auprès de lui, mais au lieu de ça la mère regarda son fils et lui tapota l'épaule.
-Appelle tes Pokémon comme tu veux, mon chéri.
-C… C'est vrai maman, je peux ?
-Oui. C'est un peu comme un jeu pour toi je suppose…
-Ouais… Voilà.
Coralie hocha la tête et commença à installer son linge. Estelle souffla de soulagement.
-Merci bien, en tout cas.
Etienne hocha la tête, rassuré.


-Et voilà les retards/absences que vous avez à gérer aujourd'hui !
Estelle regarda le tas qu'Eddy lui avait posé sur la table.
-Oh mais c'est pas vrai…
-Eh si. Vous devez les référencer sur l'intranet de l'administration et les porter au CPE qui ensuite les classera dans les dossiers respectifs des élèves !
Estelle regarda Eddy.
-Je vous ai fait quoi ?!
-A moi rien, c'est votre travail !
-Hmph…
Jonathan arriva. Estelle l'observa, intriguée.
-Euh… Le père Linus me fait vous dire que dorénavant, si vous voyez Mr Smirnoff dans les couloirs dans la période de ses heures, il faudra lui signaler de retourner dans sa salle.
Estelle s'étonna. Eddy de même.
-Mais Mr Smirnoff ne gêne personne ici ! S'insurgea Eddy.
-La directrice, si, apparemment.
Jonathan repartit. Estelle se leva et le suivit dans le couloir.
-Jonathan… Tu crois qu'elle va faire virer mon frère ?
Le proviseur adjoint haussa les épaules.
-Avec elle, je sais pas à quoi on peut s'attendre. Je serais toi, je ferais attention, Minette.
Estelle regarda Jonathan partir vers le bureau du CPE lui donner le même avertissement.
« Je lui ai pas déjà dit de pas m'appeler Minette ?! » s'étonna Estelle en retournant à son travail.

Penny observait Andrew qui semblait excédé devant son ordinateur.
-Un problème ?
Andrew soupira.
-Je pensais que la directrice allait nous débarrasser de lui…
-Il n'est pas si désagréable… soupira Penny. Tu exagères un peu je trouve. Mr Smirnoff est loin d'être un enfoiré.
-C'est un mauvais professeur, et un sous-stratège !
Penny soupira.
-Impossible de discuter avec toi, tu ne fais aucun effort pour écouter ce qu'on te dit…
-Pfff… Parler avec une idiote, c'est cultiver son idiotie.
Penny soupira et s'en retourna à ses cas à résoudre. Etienne regarda les deux et soupira aussi. « Si seulement je pouvais parier avec Kenny sur leur mariage en Août prochain ! »
Ca lui manquait, tout ça. Ne plus pouvoir parler à Kenny… Alors qu'en ce moment surtout il en avait tant besoin.

-Etienne ?
-Hm ?
Estelle regarda son frère qui avait pendu son Pomdepik à un vieux porte-manteau. Le Pokémon semblait content de sa nouvelle vie casanière.
-Euh… A propos de toi et de tes Pokémon, tu sais, le fait de… les laisser te servir.
-Hm ? Quoi ?
-Eh bah… Papa faisait souvent ça aussi. Il demandait à son Lucario de l'aider dans la plupart des tâches. C'est pour ça que maman était gênée.
Etienne hocha la tête.
-Je m'en veux de la gêner comme ça. En plus à cause de ça, Debra est partie…
-Debra a pris sa retraite, Etienne ! soupira Estelle. Je sais qu'elle te manque.
-Pas à toi ?
Estelle secoua la tête.
-Les gens, c'est comme les Pokémon. Si tu les relâches, tu n'as plus qu'à espérer qu'ils soient heureux sans toi.
Etienne regarda sa sœur retourner dans sa chambre.


-Je ferme…
Les étudiants sortirent de la salle.
-A demain, monsieur ! cria Sadia.
-C'est ça…
-Au revoir, murmura sobrement Andrew.
-A demain ! sourit Penny.
Jules arriva vers Etienne.
-Ouiiiii ? Qu'y a-t-il ?
-Pour joindre votre pote, vous avez pensé à MSN ?
-J'y ai pensé, oui… Mais le type du service informatique ne voudra pas. Il peut pas supporter qu'on télécharge quoi que ce soit qui puisse amener des virus.
-Eh bah trouvez un moyen de le convaincre, ou d'utiliser ça à son insu. A demain.
Etienne regarda Jules.
-Vous ne m'avez pas proposé ça devant les autres pour…
Jules soupira.
-Pour ne pas perdre ma place !
-Mouais… Quoi d'autre…
Jules soupira.
-Et ne pas passer pour un lèche-bottes !
-Je savais bien… Cependant installer MSN serait faire une crasse au proviseur adjoint, qui n'a pas besoin de ça avec l'Affreuse qui traine dans les parages. Bien essayé. Je trouverais bien quelque chose.
-Vous en avez besoin, hein ?
Etienne hocha la tête.
-Ouais, on peut dire ça…
Jules sourit.
-Je m'en doutais. Tchao !
-Mouais…