18 - Fuite
Alexia courait. Elle courait, encore et encore, s'enfonçant dans les bois, sans perdre Corentin du regard. Il nous avait sauvés juste à temps. Quand Thomas avait vu Alexia, il s'était précipité sur elle, mais s'était subitement arrêté et avait hurlé. Sans rien comprendre, Alexia s'était enfuie et avait croisé Corentin et sa nidoran. Elle avait en fait attaqué Thomas avec son Dard venin. Et maintenant, Alexia et Corentin couraient, pour aller le plus loin possible. Évidemment, le venin contenu dans le dard avait empêché Thomas de nous poursuivre, mais il fallait en profiter pour prendre de l'avance.
- Je pense qu'il ne nous trouvera pas, fit Corentin. On peut marcher maintenant.
C'était le soir. Alexia et Corentin avaient allumé un feu de camp et nous avaient fait sortir de nos pokéballs. Je discutais avec Phyllali et Keunotor quand Alexia nous appela :
- À table !
Corentin et Alexia mangeaient ce qu'ils avaient trouvé tandis que nous avions de la nourriture pokémon.
- Je ne comprends pas... ne cessait de répéter Alexia. Comment est-ce qu'il a pu...
Puis elle fondit en larme.
- T'inquiètes pas Alex, tout va bien...
- Il voulait me prendre Lovdisc !
- Salala, lamèche ! ( Il faut la réconforter ! )
- Keuno ? ( Ben oui, mais comment ? )
- Nido ! ( On a qu'à chercher des trucs à ramasser ! )
- Lii ? ( En quoi ça va l'aider ? )
- Ran ! ( On trouvera peut-être un objet rare ! )
- Mèche... Sa ? ( Hé bien... Pourquoi pas ? )
- Dididisc ! Loove ! ( Mais c'est pas juste ! Je peux pas chercher moi ! )
- Notor ! ( Tu peux toujours chercher du regard ! )
- Qu'est ce qu'ils se disent à ton avis ?
- Aucune idée...
Lovdisc repéra trois pépites d'or que Phyllali ramassa. Lequel trouva ensuite un joli pendentif en forme de feuille et un petit mouchoir. Nidoran trouva un badge d'arène, Keunotor ne trouva rien et je ramassai une vielle capsule marron. Nous réunîmes nos trouvailles en un tas.
- Diiisc... ( C'est pas vraiment un trésor... )
- Lalila... ( Les seuls trucs bien qu'on ai trouvé ce sont tes pépites, Lovdisc... )
- Tor ? ( Pourquoi j'ai rien trouvé ? )
- Ran ? ( Vous croyez qu'elle voudra du badge ? )
- Mèche... Salamèche... ( Une capsule... Rien qu'une vieille capsule... )
Nous poussâmes tout de même notre tas jusqu'à la souche d'arbre sur laquelle Alexia était assise.
- Oh, Alex, regarde ! Ils t'ont ramassé des trucs !
- Oh, c'est trop gentil ! Voyons ça... Un pendentif pour le collier de Phyllali... Trois pépites ! J'espère que je pourrais les revendre... soupira-t-elle. Oh, un mouchoir de soie ! Ça améliore les capacités de type normal si le noue autour du cou de ton pokémon ! Ça t'intéresse Corentin ? Je n'ai pas de pokémon normal.
- Oh, heu... D'accord !
Corentin prit le mouchoir et l'attacha au cou de Keunotor.
- Keunotor ! ( Wouah, génial, je me sens plus fort ! )
- Alors, qu'est ce qu'il y a d'autre... Wouah, un badge d'arène ! Allez, hop, ça peut servir, fit-elle en enfournant le badge dans sa poche. Et il reste... Oh, une CT ! s'écria-t-elle en apercevant ma capsule. Il est écrit... Tunnel ! Génial ! Lequel d'entre vous l'a ramassé ?
- Mèche ! ( C'est moi ! )
- Tu veux apprendre Tunnel Salamèche ?
- Sa... la ! ( Heu... Oui ! )
- Attends, il faut voir si tu y es apte d'abord !
Elle approcha la CT de moi. Je me sentis bizarre, comme ayant une furieuse envie d'apprendre.
- C'est bon, tu es apte ! Je vais te l'enseigner !
La capsule se mit à briller intensément. J'avais la sensation d'être en train d'apprendre quelque chose. Puis la capsule s'arrêta de briller.
- Ça y est Salamèche, tu as appris Tunnel !
- Sala ? ( C'est tout ? )
- Allez, essaie-la ! me pressa Corentin.
Je me concentrai sans savoir ce qui allait se passer. J'avais le pressentiment que je devais faire passer l'énergie dans mes griffes. Elles s'allongèrent et j'eus une folle envie de creuser. Il fallait creuser. Alors je creusai. Je creusai jusqu'à m'enfoncer sous terre. C'était un bel endroit, sous la terre. Puis je ressortis, en creusant vers le haut.
- Sala ! ( Elle est marrante cette attaque ! )
- Aaaah, j'ai bien dormi !
- Chut Salamèche, je dors ! fit la voix de Phyllali.
La porte apparut et je sortis de ma pokéball. Dehors, Lovdisc et moi étions bien réveillés, mais Phyllali dormait encore.
- Sa... ( Chut... ) fis-je à Lovdisc.
Puis je creusai et ressorti juste en dessous de Phyllali.
- Lamèche ! ( Bouh ! )
- Phyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyyy ! ( Hiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! )
- Salamèche, ce n'était pas très gentil ! me cria Alexia.
- Lali ! ( Pas gentil du tout même ! )
- Didisc ! ( Si, c'était très drôle ! )
- Bon, je vais faire sortir les miens... fit Corentin.
Nidoran et Keunotor apparurent, bien réveillés tous les deux. Les dresseurs prirent un rapide petit-déjeuner et nous donnèrent de la nourriture pokémon.
- Bon, on fait quoi maintenant ? demanda Alexia.
- On pourrait sortir du bois par-là, ça nous mènerait directement à Carmin-sur-mer.
- D'accord... Mais en se faisant les plus discrets possible, je ne sais pas ce qui se passerait si on retombait sur Thomas. D'ailleurs, je ne veux même pas y penser !
Les deux dresseurs marchaient de puis déjà plusieurs heures. Nous étions dans l'appartement de Lovdisc, avec Phyllali.
- Rah, j'en peux plus de tout ce rose ! fit-il. On va chez moi ?
- S'il-te-plait Lovdisc ! la suppliai-je.
- Bon, bon, d'accord ! Mais je ne vois vraiment pas pourquoi vous détestez tant le rose !
Nous sortîmes donc de son appartement et arrivâmes dans le centre de communication. Lovdisc s'arrêta net.
- Qu'est ce qui se passe ? demanda Phyllali
- Et ce que cette porte était là avant ? demanda-t-elle en désignant une porte.
- Vas-y Salamèche, lis ce qui est écrit dessus ! me demanda Phyllali. Tu sais bien lire maintenant !
Je m'approchai de la porte et lut :
- Centre... de communi... cation in...ter-dresseur !
- Qu'est-ce que ça veut dire ? demanda Lovdisc.
- Je suis pas sûr, mais je crois que c'est pour parler avec les pokémons de Corentin.
- Génial ! Comment ça se fait ?
- Ça doit être parce qu'ils sont proches, supposai-je. Bon, on entre ?
Je poussai la porte. Nous arrivâmes dans un centre de communication géant, avec plein de jeux et de portes. Elles menaient respectivement à nos cinq appartements.
- Hé ! s'écria Phyllali ! La porte a disparu !
En effet, la porte par laquelle nous venions d'entrer n'était plus là.
- C'est ça notre centre de communication, maintenant.
- Mais où sont les autres ? demanda Lovdisc.
- Ils doivent être dans un appartement.
Nous allâmes dans celui de Keunotor, un appartement tout simple, avec des meubles beige et classiques. Il n'y avait personne. Nous allâmes donc chez Nidoran. La couleur dominante y était le violet. Il y avait des tubes bizarres dans lesquels montaient et descendaient des nuages couleur de prune. Le papier peint, mauve, était décoré de formes géométriques s'entrecroisant en tous sens. La moquette était orange et pleine d'étranges formes violettes. Elle s'accordait étonnamment bien avec les murs. Le canapé était violet, avec le dossier se terminant dans toutes sortes de formes biscornues. Des grands haut-parleurs orange diffusaient une étrange musique, à la fois relaxante et stressante. Un tableau au mur représentait une famille de nidorans bleus et roses, jouant autour d'un grand pokémon bleu. Ils n'y étaient pas non plus.
- Personne...
- Ils ne sont peut-être pas dans leurs pokéballs.
- Bon, retournons chez moi, on y regardera la télé ! fit Phyllali.
Nous sortîmes de la pièce.
Arrivés chez Phyllali, celui-ci alluma immédiatement la télé. Nidoran et Keunotor étaient devant une pokéball qui bougeait et qui clignotait. Puis elle s'arrêta et Corentin la prit, tout joyeux.
- Mince, on sait même pas quel pokémon il a attrapé ! s'écria Phyllali.
- Attendez, regardez ! m'exclamai-je.
Le jeune dresseur était en train de fixer une extension sur la pokéball.
- Cool, ça veut dire qu'on pourra aller chez lui ! Venez, on va lui rendre visite !
"Toc toc toc".
- Oui ? fit une voix.
- On est les pokémons d'Alexia, on vient te rendre visite !
- D'accord, entrez ! fit la voix.
Nous entrâmes dans l'appartement. Sur les murs, il y avait un beau papier peint bleu très pâle, tandis que la moquette était bleu ciel. Tous les meubles étaient montés sur des pieds transparents, ce qui donnait l'impression qu'ils flottaient. Avec la moquette et le papier peint, on se croyait vraiment en plein ciel. Au centre de la pièce voletait un petit oiseau bleu aux ailes cotonneuses.
- Enchanté, fit-il. Je m'appelle Tylton.
Les dresseurs continuaient leur chemin tandis que nous discutions tous les six. Tylton était manifestement le plus jeune d'entre nous. À la télé, nous vîmes soudain Thomas. Alexia et Corentin se retournèrent, mais des hommes et des femmes en combinaisons jaunes étaient partout autour d'eux. Les dresseurs étaient encerclés.
- On ne bouge plus... fit calmement Thomas.