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Ame de Pokémon de Yamiyo



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Informations

» Auteur : Yamiyo - Voir le profil
» Créé le 11/09/2008 à 18:10
» Dernière mise à jour le 11/09/2008 à 18:10

» Mots-clés :   Aventure   Présence de poké-humains   Présence de transformations ou de change   Suspense

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Encore
« Laboratoire du Nord, 2 juillet 1946.

Cela fait à peu près trois ans qu'Harshness nous a rejoints. Nous n'avions que fait passer une petite annonce anodine, histoire de chercher une sorte d'homme à tout faire. Quelle ne fut pas notre surprise quand c'est un scientifique expérimenté entouré de mystères et de secrets qui s'est présenté ! Evidemment, nous l'avions gardé. Il était volontaire, il avait accepté de travailler pour nous gratuitement, du moment qu'il pouvait avoir le secret sur son passé et l'autorisation de pratiquer des expériences à son propre compte dans nos locaux – et avec notre argent. Cela ne représentait pas grand-chose pour nous, après tout.

Mais je me demande quel genre d'expériences il pratique... »

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17 octobre.

« Harshness, nous avons un problème. »

Cette fois, ce n'était plus simplement Smartness qui appelait le scientifique, mais personne d'autre que Head, son supérieur, mais aussi celui des autres scientifiques. Le scientifique en chef. Harshness haussa les sourcils. La situation devait être vraiment grave, pour qu'il prenne la peine de l'appeler. Et quoi que fut ce problème, ce serait apparemment à Harshness de le régler, qu'il le veuille ou non.

« Encore ? s'étonna-t-il.
- Oui, encore, comme tu dis. Et c'est à toi de le régler.
- Comme par hasard, grommela l'homme, de façon à ce que son interlocuteur ne l'entende pas : Harshness savait qu'il n'aurait pas apprécié.
- Pardon ?
- J'ai rien dit, mentit le scientifique.
- Comme je disais, si c'est à toi de régler, c'est surtout que tu es le responsable de cet ennui. Une de tes... « expériences » s'est enfuie.
- Fabuleux, ironisa Harshness. Laquelle est-ce ?
- Ton expérience numéro... 13, ajouta Head après un silence, comme s'il avait vérifié sur un document quelconque le code correspond au nouvel échappé, ne trouvant cela pas assez intéressant pour s'en souvenir lui-même.
- Encore mieux. Bon, Head, je vous envoie rapidement les deux premiers échappés... dans cinq jours, au grand maximum, je pense. Nous sommes bien le 17 ?
- Oui. Pourquoi la date d'aujourd'hui t'importe-t-elle ?
- Pour une raison si peu importante que ce n'est même pas la peine que vous la connaissiez, répondit le scientifique, jugeant plus prudent de ne pas mettre son supérieur au courant de la promesse qu'il avait faite aux deux chimères.
- Mhh, marmonna le scientifique en chef, moyennement convaincu. Dépêche-toi, dans ce cas, Harshness. Je compte sur toi. »

Head raccrocha. La tonalité monotone du téléphone raccroché se fit entendre dans le combiné d'Harshness. Il soupira. Troisième problème en moins d'un mois, alors qu'en tant d'années de recherche, il n'y avait pas eu le moindre ennui. En tout cas, le délai de dix jours offert aux deux fuyards était expiré, et à présent, grâce à son fidèle Grahyena, il allait rapidement retrouver leur trace, les renvoyer au Laboratoire du Nord. Après quoi, il s'occuperait du cas plus compliqué de son expérience numéro 13. Cela promettait d'être amusant.

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« Lucy, cette fois-ci, nous partons vraiment.
- Mais pourquoi ? »

William fermait soigneusement son manteau. En effet, l'hiver approchait, il se faisait de plus en plus froid, et le pouvoir du feu d'Eliott, trop irrégulier et dangereux, ne leur serait pas d'une grande utilité pour les réchauffer. Il était fermement décidé à partir, contre la volonté de Lucy. Le roux, lui, semblait déchiré entre les deux, étant de l'avis de son compagnon, mais désireux d'être un peu moins brusque envers la jeune fille.

« Lucy... hésita Eliott.
- Eliott, nous n'avons pas le temps ! Cela fait dix jours, tu le sais aussi bien que moi. Nous avons déjà perdu assez de temps. Nous devons partir. Dépêche-toi ! »

Eliott adressa un regard désolé à Lucy, en signe d'excuse au caractère obstiné de William, avant d'attacher à son tour les boutons de son manteau en vitesse. Après quoi, il suivit précipitamment le garçon aux cheveux noir qui s'empressait.

« Mais pourquoi ne restez-vous pas ? Il vous trouve grâce à l'odeur. Ici, je pense que vous ne courez aucun risque !
- Lucy, non, c'est non, trancha William. Point final. »

L'adolescent ouvrit la porte, laissant le froid s'engouffrer dans la demeure, et avança de quelques pas dehors avant de s'arrêter. Là, il se gratta la tête, l'air embêté, mais bredouilla tout de même quelques mots d'au revoir, laissant par un même temps Eliott faire ses adieux à Lucy d'une façon plus amicale et le rejoindre. Ils se remirent en marche tous les deux. Lucy resta quelques instant à les regarder s'éloigner dans l'obscurité du soir, épaule appuyée contre l'encadrement de la porte. Les larmes coulaient tendrement sur ses douces joues. Mais elle souriait. Souriait tristement...

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« William, soupira Eliott, pourquoi n'as-tu pas voulu lui dire que si nous partions, c'était pour elle, et non pas contre elle ?
- ... Je ne pouvais quand même pas lui dire que je voulais juste la protéger du scientifique, si ? Si nous étions découverts, elle aussi. C'est un danger pour elle. Je ne peux pas lui dire ce genre de choses, si ? »

Eliott sourit, tout attendri par les sentiments de son ami. Par sa maladresse, sa timidité. Par son côté asocial, mais si adorable en réalité. Mais il ne répondit pas. La question de William était une question sans réponse.

« Où est-ce que tu veux aller, déjà, Will ?
- Dans le Nord.
- Et... Est-ce que tu sens où est le scientifique ?
- Oui, et c'est là le problème. Il est au Nord, lui aussi. Et il se dirige vers nous.
- Mais alors, pourquoi... ?
- Où veux-tu aller d'autre ? coupa le garçon aux cheveux noirs. Je ne veux plus simplement fuir. Si on a fui, c'est pour une raison précise, non ? Autant aller jusqu'au bout, au lieu d'éviter les problèmes. »

Là encore, Eliott ne répondit rien, mais cette fois-là, c'était contre lui. Il n'était pas d'accord. Lui, il ne voulait pas retourner dans ce laboratoire. Si ils avaient fui, c'était peut-être pour une bonne raison, mais certainement pas pour prendre des risques immenses. Se diriger droit vers l'endroit et la personne à éviter équivalait à du suicide pur et simple. Et cette fois, le scientifique ne leur ferait pas de cadeau.