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» Auteur : fan-à-tics - Voir le profil
» Créé le 29/08/2008 à 00:40
» Dernière mise à jour le 01/10/2011 à 16:13

» Mots-clés :   Présence de personnages de l'animé   Présence de poké-humains   Présence de shippings

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Episode 1 : La fuite
Episode-Prologue 1 - La fuite-
Il existe en ce monde de nombreuses choses que l'on ne peut expliquer. L'univers n'est finalement compris, défini que grâce à des croyances, théories et légendes de tout âge. Mais le plus grand mystère, la plus fabuleuse légende, qu'aucune théorie ne peut expliquer, et, en laquelle on ne choisit que de croire, c'est celle du monde féerique des Pokémon !!

« « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « « «
Il faisait nuit noire ce soir là. La seule lumière perçant l'obscurité ténébreuse, brumeuse, entourant le repaire de la tragiquement célèbre Team rocket, était la douce auréole d'argent des astres nocturnes. En ce quartier général de gangsters, lieu de mort et de drames, pas un seul bruit, pas un seul souffle ne venait perturber le silence angoissant qui régnait, comme pour respecter la mémoire des défunts sacrifiés dont les âmes ne pouvaient s'échapper de leur dernier linceul.

-Aie ! Tu m'as marché sur le pied !

Enfin presque. Deux personnes, un homme et une femme, traînaient encore dans les couloirs déserts de monde, mais pas de caméras. Et ce n'était pas pour faire des heures supplémentaires.

-Tu n'as qu'à pas avoir de si grands pieds !

Le jeune homme, grand échalas, à la chevelure aussi blanche et brillante que la lune. Ses longues mèches, retenues dans un catogan, un nœud bleu indigo, lâche, voleta légèrement dans son dos tandis qu'il s'avançait près d'un panneau de contrôle. Sa peau blême, aux allures maladives, s'empourpra légèrement sous l'effort, la couleur impromptue entâchant ses pommettes saillantes rehaussant l'azur du regard de cet inconnu. Celui-ci scruta la pénombre, puis la machine, d'une mine soucieuse et sérieuse, puis poussa une exclamation ravie, d'un timbre léger. D'une main experte, il coupa tous les programmes de sécurité, puis enfin ouvrit une porte imposante, forgée dans le titane, aussi épaisse qu'un homme, parée à résister à tous les assauts ! A part peut être celui-là...

Alors que celui-ci marchait d'un pas sûr vers le centre de la pièce, la jeune femme quant à elle se contentait de se cacher derrière ses épaules. Sa silhouette devait être aussi fine et élancée que celle de son partenaire, et pourtant recroquevillée comme elle était, craintive, elle atteignait à peine ses épaules. Sa chevelure blonde, claire, s'opposait totalement à son alter ego. Elle était le jour, avec ses magnifiques couettes basses, aussi bouclées et rebondies que des nuages cotonneux illuminés sous le soleil en son zénith. Lui, ne révélait sa beauté, comme la lune, que dans l'obscurité, lorsque ses longs filins raides traversaient la pénombre telles des étoiles filantes, éternelles. La jeune femme grinça des dents, tandis que la porte crissa, ses gonds capricieux rechignant à l'idée de dévoiler ses secrets. Son teint hâlé, se décomposa progressivement, et son regard paniqué se posa alternativement sur son camarade et sur le chemin à suivre, ses prunelles céruléennes se perdant dans l'infini. Ses lèvres vermeilles se tordirent convulsivement, se laissant mordre par des dents blanches et droites, avant de murmurer, sur un ton étranglé par l'angoisse :

-Tu es sûr que c'est une bonne idée ?

Le voleur, car c'est ce qu'il s'apprêtait à devenir, poussa un soupir agacé en jouant sur le clavier d'un nouveau panneau de contrôle. Sa collègue contempla les touches s'illuminer une à une sous les doigts agiles du Destin, se mettant en branle. Dans un dernier sursaut de raison, elle bafouilla :

-Je veux dire, on est bien payés...Et si on se fait prendre à voler leur chef d'œuvre on va pas faire long feu ! Continua sa compagne en jetant des regards inquiets un peu partout autour de leur groupe.

Dans un déclic qui la fit sursauter, une grande colonne de verre descendit du plafond et les spots s'illuminèrent un à un avant de converger vers lui, dont les reflets aveuglants s'étirèrent pour lui conférer une impression Dantesque. A travers la paroi translucide, plus matérielle que leurs fantômes se penchant, curieux, vers la vitre, une pokéball trônait fièrement.

-Je te l'ai dit et je te le répète, la team ROCKET n'est plus ce qu'elle était depuis que cette bande de gamins contrecarre les plans du boss. Il nous suffit d'apporter ce joli petit cadeau à un émissaire de la team OPALE et on sera intégré d'office dans la plus grande bande de voleurs qui ait toujours fait faire dans leurs pantalons aux gouvernements ! Marmonna l'homme avec un sourire conquis.

Et sur ces bonnes paroles, le pilier de verre se retira, laissant le trésor qu'il protégeait aux mains de tous et plus spécifiquement, aux siennes.

A partir de ce moment précis le rythme s'accéléra, le jeune bandit posa une minuscule bombe à l'ex-emplacement de la pokéball, empoigna la main de sa coéquipière, et l'emmena avec lui dans une course folle vers la sortie. Les couloirs défilèrent à une vitesse folle, s'étiolant, pour n'être plus qu'une longue ligne grise, discontinue sous leurs regards concentrés, le bruit, le martèlement affolé du carrelage noir, foulé par leurs enjambées de plus en plus élancées se répercutaient, longtemps, dans un écho menaçant, derrière leurs dos, de plus en plus ressemblant aux battements affolés de leurs coeurs. En un bond, les deux scélérats sortirent du bâtiment de granit et de ciment par une fenêtre laissée ouverte sur leur passage. Ils dévalèrent en roulant la pente ardue et caillouteuse que surplombait le Quartier général des Rocket de Jadielle.

L'explosif s'embrasa, d'après les rapports de police, vingt minutes plus tard à cinq heures quarante huit. Mais à cette heure là les deux malfaiteurs s'enfuyaient déjà à toutes jambes vers leur lieu de rendez vous : le Bourg Palette.

Le Bourg Palette est ce que l'on peut vraiment qualifier de petite bourgade de campagne : un endroit calme, paisible, rempli d'habitants accueillants et entouré de paysages charmants, certes ; Mais à part le laboratoire du célèbre professeur Chen, il n'y a pas vraiment grand-chose à voir...On se contente de voir son voisin refaire sa cuisine, ou de se promener dans des chemins que l'on connaît par cœur.

Au commencement de son idée, Eléanore Sarl, fille unique du grand président de la Sylphe Sarl, ne se doutait pas de la petite pagaille qu'elle allait entraîner dans ce petit coin tranquille.

Eléanore Sarl donc, vivait dans cette petite commune depuis environ neuf ans. La maison dans laquelle elle demeurait, avec sa mère, et occasionnellement son père quand il rentrait de son travail à Safrania, se situait en haut d'une petite colline boisée, légèrement à l'écart des autres demeures, entourée de la rivière traversant le village. Sa famille s'était installée ici, pour son air pur, loin de la pollution continuelle des cités, et pour la vue incomparable qu'on y trouvait. La chambre de leur précieuse enfant, au premier, et celle de ses parents au rez-de-chaussée débouchait plein Nord, sur la vue du Bourg Palette entier. A l'heure de l'aurore ou du coucher de soleil, le ciel s'embrasait, la vague de flamme de mille-et-une teintes rougeoyantes, se consumait sur chaque toit de la ville, s'accrochait aux éoliennes, aux sapins, puis remontait le courant du ruisseau tel un poisson aux écailles pourpres et enfin finissait son voyage dans la cascade un peu plus loin, d'où partait de ce jeu de lumière une petite dizaine d'arcs-en-ciel. La gamine de douze ans restait toujours coite devant ce spectacle naturel.

Mais revenons à cette enfant. Si l'on devait définir le caractère d'Eléanore Sarl, la plupart des gens diraient qu'il s'agit d'une gentille petite fille, spontanée, sincère, bornée, franche, dotée d'une volonté inébranlable ; ne s'intéressant qu'à ce qu'elle jugeait utile, alternant l'optimisme et le pessimisme d'une manière qu'elle seule savait gérer. D'autres opteraient plutôt pour une fille pleine de vie sympathique, malchanceuse, bien que très irritable et orgueilleuse, sachant donner le sourire à ceux qui l'entourent. C'est le mélange de ces deux descriptions qui convient le mieux à cette jeune fille.

D'un point de vue physique, on avait affaire à une adolescente, un début de poitrine, une taille fine, 1m46 à tout casser, et des muscles en béton à force de jouer dans les champs et à faire quatre sports dans la semaine. Son visage encore rond, des joues bien roses, un petit nez discret, des sourcils fins, on remarquait toujours un sourire sur ses lèvres. Ses yeux faisaient la joie et la fierté de ses parents, beaucoup affirmait qu'on n'apercevait pas de si beaux iris verts dans toute la région de Kanto : ceux-ci arboraient la profondeur et le mystère de deux émeraudes. Au détour de ses pupilles luisait constamment un brin de malice et d'innocence.

En revanche si ses yeux attiraient les regards, ses cheveux, eux, les repoussaient. De la même couleur que son regard quoique plus sombres ; Hirsutes, volumineux, fourchus, sans cesse attachés et deux couettes basses ; deux mèches encadraient son visage, rongeant ses joues et dont les pointes lui touchaient presque les yeux ; puis une autre touffe lui tombait sur le front cachant totalement l'arête du nez.

On avait beau lui répéter de se coiffer, de soigner un tant soit peu cette tignasse digne d'une jungle, Eléanore répétait autant de fois qu'elle n'en voyait pas l'utilité puisque cela ne la dérangeait pas et mettait rageusement un bob sur sa tête finissant la discussion d'un « avec ça vous ne les verrez plus mes cheveux ! ».

Malheureusement on les remarquait encore plus.

Bref, reprenons. Cette histoire commença un dimanche d'Avril, peu avant la reprise des cours. Précisément quelques heures après le vol, mais ça, Eléanore n'en savait rien et c'est finalement une de ces causes qui lui permit de débuter l'aventure la plus fabuleuse de sa vie.

Ce matin là, alors que le soleil venait à peine de se lever et de colorer le bourg : les citoyens dormaient encore à poings fermés pour certains, d'autres en revanche, étaient bien réveillés.

Eléanore faisait partie de ceux là.

Dans sa chambre d'enfant entièrement décorée de gadgets pokémon, la jeune fille faisait des allers-retours le plus silencieusement possible entre sa commode et un sac jaune en bandoulière aussi gros qu'une caisse à outils. Après une bonne heure à empiler des vêtements, des livres, une trousse de soin et beaucoup d'ustensiles de survie, l'adolescente se releva et écrivit quelques mots sur du papier à lettre, à la qualité de soie. Alors qu'elle signait, son regard se porta sur une photo ornant son bureau. On y voyait son père, souriant, sa mère la portant dans les bras avec une expression de joie figée sur papier glacé, et elle, petit bout de chou de trois ans affublé d'une robe à dentelle, levait les bras bien haut en riant aux éclats. Elle hésita, puis sur un coup de tête sortit le cliché du cadre verni et le déposa dans sa valise.

Enfin elle ouvrit en grand la fenêtre de sa bow-window. La fraîcheur de l'aurore lui mordit le visage, l'humidité toute neuve, encore porteuse des songes de la nature sous cette voûte étoilée, enivra ses sens. Elle aspira à pleins poumons cet air salvateur, et toussa aussitôt, tantôt de rire, tantôt pour avoir bien trop vivement avalé cette goulée débordante de Liberté. Ses prunelles s'inondèrent de la rosée de l'aube, et ses traits s'adoucirent, pour savourer cette douce quiétude contemplative.

Sous elle, son village sommeillait paisiblement, sans même savoir qu'un regard se posait, compatissant, sur eux, veillant sur leurs rêves, et priant pour qu'ils soient longs et doux.
Discrètement, gravant ce quotidien auquel elle faisait ses adieux, au plus profond de son être, elle se détourna. Les rideaux de dentelle ondulèrent sous la bise, et la senteur des champs infiltra sa chambre, conférant un semblant de vie aux poupées inertes qui gisaient ça et là, sur le mobilier.

Eléanore sourit, inséra un disque sur son ordinateur, encore paresseux ce matin, enfila son sac, le cala au creux de ses reins, enjamba le rebord des encadrures de sa fenêtre, pour se jeter sur le chêne d'à côté.

Tout doucement pour ne pas réveiller sa mère, elle se laissa glisser le long du tronc, (le plus discrètement possible, même si ce ne fut pas tout à fait le cas vu qu'au milieu de son escalade elle glissa et atterrit dans les rosiers) à terre elle jeta un regard vers sa maison.

"Au revoir M'man !"

Eléanore prit une grande inspiration et s'enfuit sur le chemin terreux menant au village.

Pendant ce temps le duo de malfaiteurs avait profité du départ de Jackie, l'assistant du professeur, pour ligoter Chen et le cacher dans un placard du hall. Alors que le garçon s'habillait tranquillement d'une blouse blanche et mettait de fausses lunettes, la jeune femme quant à elle traînait un peu plus.

-Et comment reconnaîtra-t-on l'envoyé de la Team Opale ? Finit-elle par demander anxieuse, dans une plainte étouffée.
-C'est simple, il sera déguisé en un enfant qui viendra chercher son premier pokémon ! Rétorqua l'autre en sifflotant, fier comme un Feunard.
-Mais une bonne dizaine viennent tous les dimanches voir le professeur pour la même raison... ! Comment saura-t-on que c'est lui ? Continua-t-elle, de plus en plus nerveuse, tripotant ses mains et faisant craquer ses articulations dans une torture interminable pour détourner de leurs vraies causes ses inquiétudes.
-Ton serviteur a pensé à tout ! L'envoyé devra dire en entrant : « Vite avant que Maman ne se rende compte que je suis ici donnez moi mon pokémon ! » Maman faisant référence à la police. Expliqua-t-il savamment, avec un sourire imparable.

La femme bien que pas plus rassurée se tut. Et termina de se déguiser en assistante au cas où.

Soudain, alors qu'elle enfilait tout juste son bras dans la manche de la tenue de travail volée, la porte s'ouvrit à la volée, laissant apparaître une petite fille aux cheveux verts avec un bonnet sur la tête, un débardeur sophistiqué et un vieux jean débraillé.

-Vite avant que Maman ne se rende compte que je suis ici ! Donnez moi mon pokémon profess-...Elle stoppa immédiatement sa phrase en voyant qui se trouvait en face d'elle.

L'un était un homme d'environ 25 ans, pourtant il possédait des longs cheveux blancs, attachés en catogan avec un gros nœud indigo. Sous ses lunettes, on voyait ses yeux bleus et sous sa veste une sorte de smoking blanc avec de la broderie kitsch un peu partout. Sa compagne, du même âge, portait les cheveux blonds, longs, bouclés et libres seulement ornés d'une sorte de coiffe de bonne, qu'elle croyait n'exister que dans les films, en dentelle blanche, d'ailleurs sous sa veste, Eléanore apercevait un corsage et une jupe presque composés uniquement de dentelles blanches et roses. Ses prunelles semblaient turquoises.

"Berk ! Quand même ils ont mauvais goût pour les fringues..." Songea-t-elle un instant, camouflant un recul.

Puis elle se ressaisit, chassant la répugnance pour la placer à un second plan.

"Le professeur et Jackie ne sont pas là ? C'est étrange. Enfin bon ils seront plus faciles à convaincre vu qu'ils ne me connaissent pas !" Avisa-t-elle silencieusement.

De leur côté les deux bandits étaient en proie à de gros doutes...Pour le moins justifiés !

-Tu es sûr que c'est elle, l'envoyée de Team-Opale ?? Murmura confusément la femme, arborant un teint aussi livide que sa blouse.
-Elle est vraiment douée pour passer inaperçue ! Elle s'est super bien déguisée en toute jeune dresseuse ! Tu as vu ? Le sac sur ses reins, la petite taille, l'air impatient ! C'est ce qu'on appelle du professionnalisme ! Tu as vu Angèle ? Hein, tu as vu comme ils sont forts dans cette Team ! Hein ? Déclara le voleur les yeux plein d'étoiles.

Inutile d'essayer de le raisonner maintenant...

Angèle soupira.

-Oui, j'ai vu Christopher.... Mais c'est peut être simplement une vraie gosse, ça ne te vient pas à l'esprit ?
-Ils sont siii doués là-bas ! Non mais tu as vu ? Tu as vu ? Quelle technique de camouflage, quel...Quel...Professionnalisme ! Je veux devenir comme eux : Comme un super héros ! Angie : Angie ils sont trop COOLS ! Babillait le bandit, perdant son masque de malfaiteur, pour emprunter celui d'un gamin innocent, devant son idole de toujours.
-Dites ! Je peux prendre mon Pokémon maintenant ? S'il vous plait ? Coupa la jeune enfant, avec une moue d'impatience.

Chris' se retourna vivement sa pokéball à la main, et lui tendit fièrement. L'adolescente aux yeux verts admira la pokéball sous tous ses angles, ne croyant qu'à moitié ce qu'il lui arrivait. Elle caressa cette coque lustrée avec soin, douce sous ses doigts, et tellement lisse, qu'elle aurait pu lui glisser des mains. C'était, d'ailleurs, un peu ce qu'elle craignait, au fond d'elle-même : voir cette magnifique sphère, qui scintillait dans sa paume, aux reflets pourpres et argents si envoûtants, lui échapper sadiquement. Pourtant, elle restait bien là, tandis qu'elle assurait sa prise, sur son précieux bien, elle trônait, le contact froid du métal lui murmurait bien qu'elle ne rêvait pas.

Soudain elle retourna sur terre.

-C'est quel Pokémon ? Rétorqua-t-elle, méfiante.
-Un Salamèche bien sûr ! Comme convenu ! S'étonna Angèle, suspicieuse, de plus en plus perplexe.
(-Enfin voyons, c'est parce qu'elle est dans la peau de son personnage qu'elle dit ça ! Lui susurra son ami)

Comme convenu ? Mais Elle ne les avait jamais vus avant...À moins que...C'était cela ! Le professeur se doutait qu'elle viendrait et leur avait donné ses instructions ! Ouah ! Le professeur Chen et Jackie étaient géniaux ! Ils savaient qu'elle désirait un Salamèche !

Le visage de la gamine s'illumina, un grand sourire se dévoila, étirant ses lèvres. Elle repoussa savamment le petit doute qu'insinuait sa conscience dans son cœur, et décida de l'ignorer. Elle prit sa pokéball d'une main en sautillant sur place, ne pouvant contenir ce surplus de joie, ce sentiment bouillonnant faisant pulser le sang dans ses veines !

-Merci ! Merci ! Merci ! Chantonna-t-elle, les joues colorées par la joie et l'enthousiasme.

Puis elle s'arrêta et tendit la main vers ses bienfaiteurs, le regard pétillant.
Les deux brigands mirèrent avec incompréhension cette menotte tendue vers eux.

-Bah alors ? Donnez-moi un pokédex et mes pokéball ! S'impatienta la riche héritière, comme dans une évidence.

Avant que son compagnon n'ait pu s'émerveiller devant la « pro attitude » de cette « envoyée », la sweet lolita donna brutalement les accessoires à Eléanore, avec un soupir agacé. Elle ne put empêcher ses prunelles de s'attarder sur cette pré-adolescente, aux origines brumeuses, un sentiment malingre, malsain, remontant le long de sa colonne vertébrale.

-Merci beaucoup, Messieurs les assistants ! Je vous donnerai de mes nouvelles, dites merci au prof et à Jackie de ma part et rappelez leur de rien dire à Maman ! S'écria-t elle en sortant à toutes jambes du labo et en s'éloignant à l'horizon, les voleurs fermant la marche, sereins.

Alors que la gamine avait disparu depuis une dizaine de minutes les deux gangsters s'autorisèrent à jubiler.

-Enfin nous allons être inclus dans la T-Opale ! Nous allons être les malfaiteurs les plus reconnus du Pays !
-Nous avons réussi ! Tu te rends compte ?! Bientôt, nous serons aussi forts que cette fille ! Vive la gloire !

*tousse, tousse*


Les brigands se pétrifièrent en percevant ce son rauque, cette toux grasse, mais surtout, forcée, alors qu'une déclaration distincte leur perfora les tympans de par tout ce qu'elle signifiait.

« Vite avant que Maman ne se rende compte que je suis ici, donnez moi mon pokémon » Entendirent ils distinctement derrière leur dos.

*Un ange passe*


Ils se retournèrent, ayant peur de comprendre, et virent un homme d'une trentaine d'année, portant des habits d'adolescent à la mode.

Il répéta une nouvelle fois sa phrase en voyant les regards hallucinés qui le fixaient.

C'est seulement à ce moment là que Chris' et Angèle, saisirent l'importance de leur erreur.

-AH ! Quelle horreur !

Devant cette réaction l'envoyé d'Opale répéta à nouveau sa phrase l'air perdu.

Mais trop tard. Les deux brigands en sueur cherchaient à vitesse grand V une solution pour se sortir de ce pétrin.
« –C'est pas possible, on est foutu ! Calme toi, il doit y avoir une solution ! Tout ça c'est de TA FAUTE ! Je sais, on va faire semblant de ne pas comprendre, on va rattraper la morveuse et lui reprendre son Pokémon ! Ensuite on revient et on le donne à Opale ! ....On est foutu ! C'est TA FAUTE ! – Mais tu avoueras qu'elle était vachement plus crédible que ce vieux type en robe à fleur ! – JE m'en fiche, je te l'avais dit : - Oui mais je les croyais plus professionnels moi...-Arrête de pleurnicher : sinon on est foutus ! » C'est un peu près le discours qu'ils tinrent tout bas.

Ils se retournèrent vers le messager et prirent un drôle d'accent chinois.

-Nous pas comprendre quoi vous dire ! Nous assistant vénérable Chen, nous fini service ! Au revoir !! Honneur connaître vous !!!
Avant que l'homme puisse dire –une fois de plus je me suis fait avoir- les deux amis s'étaient enfuis.

Jackie revenait de son Week-end à Azuria en compagnie de l'aînée des fleurs d'eau d'Azuria. Non seulement ce moment passé ensemble leur avait permis de mieux se connaître, mais en plus il rentrait le cœur léger, son carnet remplis de croquis de Pokémon aquatiques –pour ses recherches- et de sa magnifique fleur. –heu, pour se souvenir !- Sur le chemin du retour, en passant devant le commissariat de la ville il se fit violemment bousculer par une gamine aux cheveux vert émeraude. Il crut ouïr un « désolée Jackie, je suis pressée, merci pour le Pokémon !! ».
Reconnaissant la voix d'Eléanore il se releva mais il se fit à nouveau heurter par deux autres personnes portant des vestes de savants.

-Aouch, mais ils ont le feu aux fesses aujourd'hui ! S'exclama-t il, indigné, en se massant le bas du dos, alors que ses agresseurs couraient vers l'horizon ne l'ayant même pas remarqué.
L'agent Caillou occupée jusqu'à maintenant à coller des avis de recherche, remarqua enfin le pauvre observateur.

-Ca va Jackie ?
-Oui mais je ne sais pas ce qui leur prend de si bon matin !
-Je ne te le fais pas dire, depuis l'aube le centre de police est sans dessus dessous, il parait qu'un sbire de la team Opale a été reconnu près d'ici.
-Un voleur de la team Opale ?! Répéta le jeune homme. -Et le professeur qui est tout seul au labo, je ferai bien de me dépêcher !
-Je viens avec toi, on ne sait jamais !

Évidemment, quand le voleur Opale vit poindre au loin le petit groupe constitué du brun et de l'agent, il s'imagina tout de suite être tombé dans un guet-apens et s'enfuit avant de se faire arrêter. Bonne idée, car si le groupe l'avait trouvé ici après avoir vu le capharnaüm du labo, il aurait tout de suite été accusé.

-Qu'est ce qui s'est passé ici ?
-Professeur ! Professeur ?? Hurlèrent-ils en cœur. Inquiets, ils commencèrent à le chercher dans les endroits les plus incongrus (comme dans un tube à essai) puis finalement ils le retrouvèrent saucissonné et bâillonné dans son placard, gigotant comme une puce.

A peine l'avaient-il libéré que celui-ci hurla de sa voix enrouée :

-Jackie ! Eléanore a réussi à échapper à la surveillance de sa mère et ces brigands lui ont donné un pokémon !
-Quoi !? Mais c'est affreux ! Il faut prévenir la police ! S'écria l'agent Caillou.
-Mais c'est vous la police, faites quelque chose !

*Deux anges passent*


A partir de ce jour là, le Bourg Palette ne fut plus calme pendant de longs, longs mois.


Eléanore quant à elle, marchait gaiement sur les chemins de la liberté. Pokédex en main, elle le bidouillait pour qu'il lui serve de passeport, et qu'il puisse envoyer des Pokémon au professeur sans que sa puce GPS n'indique sa position.

Un assistant de son père lui avait appris à faire cela...Il lui avait suffit de lui sortir un petit mensonge et la jeune femme avait couru de peur de se faire virer en refusant d'aider la fille du grand patron. Cela avait parfois du bon, d'être l'héritière d'une grande famille de chef d'entreprise.
La question fut vite réglée et l'engin répéta à haute voix les informations sur son identité :

« Eléa Lars, dresseuse novice venant du Bourg Palette »

Etant donné qu'elle n'aimait pas son prénom et que son nom aurait été beaucoup trop voyant, elle avait intégré ces fausses données. Elle n'ignorait pas leur simplicité, et si elle se fiait à son intuition, à la petite voix de la raison au fond d'elle, elle se rassurait en se disant que cela jouerait en sa faveur plus que le contraire. Après tout, qui la croirait assez bête pour user d'un pseudonyme aussi bancal ?

Eléa sourit, elle poussa un soupir et sortit sa toute nouvelle pokéball avec les yeux brillants d'orgueil. Elle fit tournoyer la sphère sur son doigt, la fit rouler le long de son bras, à l'aide d'un coup de coude elle lança dans son autre main l'objet argenté et la jeta en hurlant non sans une pointe de fierté : « Pokéball, Go ! »

Combien de fois avait-elle rêvé, aux détours des récits de ses amis d'enfance, crier ces mots là ? Elle n'en fut pas déçue : ils roulèrent sur sa langue avec aisance, naturellement, et son cœur palpita follement.
Dans un éclair rouge, comme on le lui avait décrit, un gros lézard à la peau orangée, aux yeux bleus profonds et à la queue enflammée apparut.

L'adolescente s'agenouilla auprès de lui, le pouls erratique, les lèvres sèches et pourtant, ô combien impatiente et confiante. Il allait l'aimer, et elle tout autant, cela ne faisait aucun doute.

-Bonjour Salamèche, je suis ta nouvelle dresseuse ! Je m'appelle Eléa. Dit-elle en lui caressant gentiment le crâne rugueux de ses écailles lustrées ; avec son plus beau sourire innocent.

Ce sourire, elle ne le réservait que pour les grandes occasions, son plus grand atout, auquel personne encore n'avait résisté.

Le Pokémon de couleur inhabituelle, il faut le remarquer, fondit sur place et poussa un petit rugissement de contentement. Ne pouvant se contenir plus longtemps la jeune fille se jeta sur lui et l'étreignit de toutes ses forces en riants aux éclats.

-J'ai un Pokémon ! Un Pokémon rien qu'à moi ! Un Pokémon Feu tout beau ! Faut que je lui trouve un nom ! C'est un garçon ou une fille ? Se demanda-t-elle à elle même en retournant son Salamèche pour dénicher cette information.
-SALAA !

Celle-ci reçut d'ailleurs une gerbe de flamme comme avertissement. Mais cela ne la calma pas, au contraire, elle en fut d'autant plus excitée.

-Wah quelle puissance de feu ! Tu es déjà si fort ! J'ai trouvé ton nom ce sera Ash ! Ash veut dire cendres, comme le phoenix tu renaîtras sans cesse de tes cendres ! Ca te plait ?

Le tendre Pokémon toisa sa dresseuse un instant, portant sa patte à sa gueule, jaugeant, ruminant, puis il acquiesça, accepta son nom avec un petit saut de joie. D'un bond la jeune fille se releva et rangea sa pokéball.

-Suis-moi Ash ! Déclara-t-elle en se tournant vers lui. Tu vas marcher avec moi, on fera le chemin ensemble ! C'est mieux non ? Allez saute dans mes bras !
-Sala !

Le pokémon lui obéit, et commença à lui lécher consciencieusement la joue. Eléanore rit de bon cœur.
Aussitôt ils se mirent en chemin vers Jadielle. En se dépêchant ils y seraient bien dans une heure ou deux !

Que sont devenus les gangsters me direz vous ? Et bien...je n'en ai aucune idée...Et je crois qu'eux aussi.

-Pitié !! Gamine où es-tu ?? Allez réponds ! Résonna une voix stridente dans une grande plaine déserte en cette heure trop matinale.
-TOUT CA C'EST DE TA FAUTE !

Et malgré tout, ce cri furieusement accusateur eut beau retentir dans les steppes bordant la vallée de Palette, elle n'atteignit jamais la gamine bien accompagnée déjà, portée par un vent nouveau, un bise qui lui soufflait déjà au creux de l'oreille, mille-et-une épopées. Aussi, sans se soucier de ce qui la précédait, Eléanore Sarl contempla, phénomène paradoxal pour elle, son avenir, et elle sourit, confiante.




Elle-même, n'imaginait pas, combien cette voix familière l'encourageant à s'aventurer vers cet horizon infini, n'exagérait en rien ce qui l'attendait.