Jalousie (Galifeu)
Mathias s'éloigna pour essayer de trouver un autre endroit d'où regarder Dracaufeu se ridiculiser, mais Firera veillait au grain...
« Pff... Au moins quand j'étais un Poussifeu j'étais mignon ! Là, je suis un poulet et même pas beau ! soupirais-je en regardant Calypso et Mélody s'escrimer à donner des conseils à la maman d'un jour.
- Tout ça à cause de ce bébé... cracha Mattiméo.
- Nan... Pas seulement à cause de ça... »
Je baissais tristement la tête en repensant à une conversation de Calypso et de sa soeur... Ma dresseuse lui avait confié qu'elle ne voulait pas que j'évolue... Et ça me brisait le coeur de savoir qu'elle était triste de mon changement...
« Et c'est quoi l'autre truc ? demanda alors Mattiméo.
- Elle souhaitait que je reste Poussifeu... »
Le Pikachu semblait vraiment compatir à ma tristesse... Au début, je me méfiais de lui, mais maintenant je le voyais plus comme un ami.
« Ras le bol ! » rugit Dracaufeu quand Greuillif se mit à pleurer.
Aussitôt, le bébé pokémon arrêta de brailler et regarda Dracaufeu avec des yeux en boules de billard.
« C'est malin ! râla Mélody. Tu lui as fait peur...
- Fais un effort Drak' ! Ce n'est qu'un bébé ! Il a besoin de toi pour vivre... ajouta Calypso.
- Je sais mais j'aime pas jouer à la maman ! »
Je n'aimais pas Dracaufeu... Mais je me mis à le haïr à partir de ce jour... Il me volait Calypso avec l'aide de ce Greuillif de malheur ! Et mon évolution n'arrangeait pas les choses...
« Je suis sûr qu'elle t'aime toujours... Mais différemment ! » tenta de me rassurer Mattiméo.
J'haussais les épaules. Que pouvais-je répondre à ça ? Rien du tout, car je n'étais même certain que ma dresseuse se souvienne de mon existence...
« Si je reste plus longtemps ici, je vais faire un massacre... prévint Mattiméo. On s'éloigne ?
- Ok... » soupirais-je.
Tandis que nous marchions vers la grotte météore, je me suis retourné pour regarder encore une fois Dracaufeu... Il tenait Greuillif dans ses bras et souriait à Calypso... La jalousie s'infiltra dans mes veines. Je me forçais à regarder droit vers notre destination pour ne plus voir ce spectacle qui me faisait horreur.
« Si on trouvait la relique, on serait de nouveaux les héros... dit Mattiméo, pensif. Comme ça, on ferait d'une pierre deux coups : Calypso verra que tu es toujours aussi formidable et Mélody me chouchoutera de nouveau ! »
Je souriais. Je savais que cela ne durerait qu'un temps mais c'était mieux que rien !
« Saute sur mon dos ! fis-je soudain.
- Pourquoi ?
- En évoluant, j'ai gagné en vitesse, plus vite on sera dans la grotte, plus vite nous trouverons la relique ! »
Mattiméo ne se fit pas prier plus longtemps et s'accrocha à moi. Je courus aussi vite que me le permettait mes nouvelles pattes.
« Vas-y mon poulet ! T'es le meilleur !
- Bah te gênes surtout pas ! » riais-je.
La boule de poils jaunes prit un air gêné, mais il le quitta pour rire avec moi. Soudain, il redevint sérieux. Nous étions arrivés devant la grotte. Il se laissa tomber au sol et nous entrâmes dans l'immense souterrain.
Contrairement à ce que j'avais pensé, la caverne était lumineuse et les stalactites et les stalagmites étincelaient dans la lueur du jour. Une cascade déversait son flot dans un lac et le bruit se répercutait sur les parois créant une étrange atmosphère entre la brume et une aura dorée...
« C'est magnifique... » murmurais-je.
J'osais à peine respirer tellement la beauté du lieu me subjuguait. Mattiméo s'avança un peu et regarda dans tous les sens.
« Là-haut ! dit-il, me tirant ainsi de ma contemplation.
- Quoi ?
- Un passage !
- Alors, allons-y ! »
Nous prîmes un petit chemin escarpé longeant le lac puis nous dûmes escalader une paroi glissante. Mais par chance, mes griffes étaient assez solides pour se planter dans la roches et me permettre de franchir l'obstacle. Mattiméo était arrivé au sommet avant moi : son agilité et sa légèreté avaient fait la différence.
« Eh ! Un Galifeu et un Pikachu ! »
Nous nous tournâmes vers la voix et nous vîmes un dresseur qui s'approcha de nous.
« Salut vous deux !
- Bonjour ! nous répondîmes en chœur.
- Vous avez pas de dresseur ?
- Si ! Calypso !
- Et moi Mélody.
- Vous voulez que je vous intègre dans mon équipe ? Vous verrez, on va bien s'amuser ensemble !
- T'es sourd mon gars ! On a déjà des dresseuses ! dit Mattiméo.
- Il peut pas nous comprendre ! Il a pas d'oreillette ! fis-je alors que je venais de percuter.
- Ah oui c'est vrai !
- Je dois prendre ça pour un "oui" ? demanda le dresseur.
- Le mieux c'est qu'on s'en aille... »
Nous fîmes un signe de la main au dresseur et nous partîmes.
« Mais attendez !! Bon, Onix, il faut qu'on les capture ! »
Pris de panique en voyant le serpent de roche, je pris Mattiméo par la peau du cou et fonçais vers un tunnel.
« Plus vite !! Il gagne du terrain !! hurla mon ami.
- Je fais ce que je peux !!
- Argh !! Il attaque !!
- C'est la cata : il a l'avantage d'être résistant au feu et à l'électricité !! »
Je pressais l'allure et Mattiméo commençait à avoir mal au cœur à force d'être ballotté dans tous les sens.
« Saute !!! » cria la bouteille de soda.
J'obéis car seul Mattiméo pouvait voir les attaques de l'Onix. Ma crête frôla le plafond du boyau et mes pieds sentirent les boules de roche passer. C'est connu, la peur donne des ailes... Dans mon cas elle m'a mit des réacteurs !
« Oh non ! De l'eau !
- Bah quoi ? C'est génial ! On va être débarrassé de l'Onix !
- Je suis un pokémon feu !
- Oh l'horreur ! On va être capturé et on ne verra plus jamais nos dresseuses chéries !
- ... je réfléchissais à vitesse grand V. J'ai pas le choix... Mattiméo, j'ai été heureux de te connaître...
- Pourquoi tu dis ça ? » demanda mon ami, inquiet.
En utilisant toute ma force, j'envoyais le Pikachu de l'autre côté du lac. Je reculais un peu pour prendre mon essor et je m'élançais vers le lac. Mattiméo ferma les yeux, meurt de peur à l'idée que j'entre dans l'eau.
« GERONIMO !!! » criais-je en sautant.
L'Onix apparût derrière moi et il essaya de m'attraper au vol mais il échoua.
« Oh mon Arceus ! Oh mon Arceus ! Oh mon Arceus ! Oh mon Arceus ! Oh mon Arceus ! » priait mon jaune ami.
Je m'approchais de l'eau et je pris peur en me disant que j'avais peut-être sur-estimé ma force... Et quand j'entendis un « boum » au lieu d'un « plouf » j'ouvris les yeux et vis que j'étais sur la terre ferme !
« J'ai réussit !
- On a échappé à l'Onix !
- On est les champions ! On est les champions ! On est, on est, on est les champions ! » nous scandâmes.
Mais le plus dur nous attendait encore : trouver la statuette.