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Rêves de loup... de Yamiyo



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Informations

» Auteur : Yamiyo - Voir le profil
» Créé le 06/08/2008 à 19:59
» Dernière mise à jour le 08/08/2008 à 18:44

» Mots-clés :   Aventure   Hoenn   Romance

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Il était une fois
« Ookami-kun ? »

Tsuki avait remarqué qu'il s'était réveillé. Elle avait les yeux tous rouges, pleins de larmes qui s'était déposées sur la fourrure d'Ookami lorsqu'elle le serrait dans ses pattes. Mais elle continuait de pleurer, et les larmes coulaient abondamment sur ses joues.

« Je suis désolée... Je n'ai... rien pu faire...
- Non, c'est à moi de m'excuser, Tsuki... J'ai failli abandonner... Excuse-moi... »

Tsuki eut un petit rire nerveux.

« On dirait que nous sommes quittes, non ? »

L'Absol approuva d'un signe de tête, répondant au passage au rire de la Noctali par un sourire sincère. Mais c'est alors qu'un cri beaucoup plus puissant que les autres les fit sursauter, et ils relâchèrent leur étreinte. Ils se regardèrent d'un air gêné, et Tsuki se mit à courir vers l'origine du cri, suivie de près par Ookami.

Groudon. C'était Groudon. Mais dans un même temps, ce n'était pas lui. Physiquement, ce n'était autre que le grand dinosaure à la cuirasse rouge magma traversée de rainures d'un bleu brillant. Mais son comportement ne ressemblait pas au Groudon qu'Ookami connaissait. D'ordinaire, il paraissait sans pitié au premier regard, mais avait en réalité de l'affection à revendre. Là, il semblait fou de rage. Aveuglé par la colère. Il détruisait tout, sans aucune raison. Atanalopolis n'était plus que des ruines. Les cris des humains et Pokémon qui n'étaient pas encore morts, détruits par la puissance dévastatrice de Groudon, fusaient de partout dans la cratère formé par le légendaire. Les paroles de Tsuki lui revinrent en mémoire.

Là-bas, c'est Groudon qui est possédé. Et pas par n'importe qui... Par un démon que l'on appelle « Yuurei ».

Cela expliquait le comportement plus qu'étrange du titan. Soudain, Groudon s'immobilisa. Tourna la tête vers le bord de la falaise où étaient perchés Ookami et Tsuki. Non. Ce n'était pas le bord de la falaise qu'il fixait avec ce regard à la fois cruel et réjoui. C'était l'Absol. Alors, le dinosaure s'avança vers le mur de cette falaise, lentement, faisant trembler le sol à chacun de ses pas qui résonnaient en bruits sourds amplifiés par la roche. Arrivé à la paroi du cratère, il se mit à frapper la roche de toute la puissance de ses membres, grattant la roche avec ses longues griffes meurtrières. Des rochers ne tardèrent pas à tomber. Les deux Pokémon au sommet comprirent – un peu trop tard – qu'il voulait les faire descendre par la manière brute. Ils allaient commencer à courir pour s'éloigner du bord, quand un rocher tomba. Et ils étaient sur ce rocher. Groudon le remarqua, et attrapa Ookami au vol, laissant Tsuki finir sa chute quelques mètres plus bas sur la roche. Son corps frappa la roche avec violence. Aussitôt, Ookami s'inquiéta. Il estima que la falaise faisait au total environ une quinzaine de mètres. Comment aurait-elle avoir pu survivre à cela ? L'Absol eut envie de pleurer. Mais les larmes ne vinrent pas. De là naquit en lui une lueur d'espoir. Tsuki était forcément encore en vie...

Mais il n'avait pas le temps de s'en inquiéter pour le moment. La voix glaciale résonna dans son esprit.

« Tu veux que je te raconte une histoire pour t'endormir, Ookami ? »

Tout devint noir. Ookami s'attendait à ce qu'un décor apparaisse, mais rien ne vint. Tout restait noir. Alors, la voix glaciale prit la parole.

« Il était une fois un petit Absol. C'était bien avant la Répartition du Monde. Par conséquent, le monde n'était que chaos. Il n'y avait pas de distinction entre la mer et la terre. La roche et l'eau étaient parsemées dans le monde avec un désordre incroyable. Un tel désordre qu'il est impossible à décrire... Imagine juste des rochers sortant de partout. Des crevasses remplies d'eau là où la roche ne sortait pas, mais au contraire rentrait dans les profondeurs. C'était le monde avant l'existence de Kyogre et Groudon.
Le petit Absol n'aimait pas ce monde. Il le haïssait. Selon lui, ce monde si cruel l'avait maudit pour l'avoir faire naître à cette époque chaotique. Et le petit Absol le lui rendait bien. Il maudissait ce monde comme le monde le maudissait. Et il vivait ainsi. A haïr et maudire ce monde de toutes ses forces. Il s'imaginait que cela suffirait à changer ce monde. Le haïr. Le maudire. A cette époque, il n'avait pas compris que l'avis d'un seul être importait peu au monde. Pourtant, l'Absol pensait être seul au monde, car il l'était. Pour lui, les autres n'existaient pas. Et c'est cela qui causa sa perte.
L'Absol avait grandi. Mais sa haine pour ce monde ne faisait que grandir au fil des jours. Il n'avait toujours pas conscience qu'il n'y avait pas que lui qui vivait dans ce monde.
Mais une seule chose avait changé. Il s'était mis à imaginer un monde meilleur. Le monde dans lequel il aimerait vivre. Il avait comprit que pendant tout ce temps, il ne savait pas ce qu'il voulait. Il savait juste ce qu'il ne voulait pas.
Malheureusement pour lui, il ne savait toujours pas ce qu'il voulait. Il ne parvenait pas à imaginer ce qu'il voulait. Il ne connaissait rien d'autre que ce monde, que ce chaos. Lui qui avait toujours vécu dans ce monde, il ne connaissait rien d'autre pour savoir ce qu'il voulait.
Alors, un jour, il se mit à tracer des symboles étranges dans la terre. Ces symboles n'avaient ni forme ni couleur, mais c'était juste un essai. Pour voir autre chose que ce monde. La nuit suivante, il rêva. C'était la première fois qu'il rêvait, lui semblait-il. Dans son rêve, il vit clairement un symbole. Un rond, avec quatre petits traits placés autour de ce cercle. Il ne le savait pas encore, mais ce rêve était un présage. Une sorte de « rêve prémonitoire ». Les Absol ont la capacité de prévoir les catastrophes, tu sais ?
Le lendemain, il reproduit avec application le symbole de son rêve. Il ne savait pas ce que cela représentait. Mais il s'en fichait. Il était arrivé à quelque chose. Il voulait bâtir son monde meilleur à partir de ce cercle avec ses quatre petits traits autour.
Mais quelques jours plus tard, ce symbole prit un sens. Un sens tragique... L'Absol se promenait. Comme souvent. Mais cette fois-là, pour la première fois, il entendit des bruits étranges. Des sons secs, brefs, presque apeurants. Il ne connaissait pas ces sons. Cédant à la curiosité, il alla voir d'où ils venaient. Et il les vit.
Grands, ils marchaient sur seulement deux pattes. Des Humains. L'Absol ne savait pas comment il connaissait leur nom, mais ne se préoccupa pas de se détail insignifiant. Ils avaient des armes. Des armes qu'il n'avait jamais vues auparavant. Des fusils.
L'Absol savait qu'il devait fuir. Mais les Humains l'avaient déjà repéré. Ils se mirent à sa poursuite. Un bruit sec retentit. L'Absol ne sentit rien, pensa qu'ils l'avaient manqué – pour cette fois. Mais il se rendit compte qu'il y avait un trou rond dans sa corne. Il se mit à courir de plus belle. A nouveau, un claquement se fit entendre. L'Absol eut mal. Vacilla. Tomba. Les Humains accoururent, de façon à admirer leur proie de plus près. Les fusils disparurent alors mystérieusement, ainsi que les Humain. L'Absol eut juste le temps de voir une fine lamelle de verre circulaire tomba sur le sol, juste devant ses yeux. La dernière chose qu'il vit, la seule chose restante du fusil. Son viseur. Un cercle, quatre petits traits autour. L'Absol comprit. Il haït alors le monde plus que jamais, le maudit plus fort que jamais, et promit de revenir le hanter.
Car au final, ce monde l'avait effectivement maudit. »