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Sartori in Bourg-Trésor
de Kibouille

                   


Bourg-Trésor est un point de passage. Elle est la bourgade des revenants des profondeurs et le point de départ de ceux que de plus hautes cités appellent.

Bourg-Trésor peut sembler insignifiante, elle et sa poignée d'échoppes. Loin d'être hideuse, elle est à la mode de toutes les autres villes de son accabit : une face sur laquelle alternent quelques sursauts de beauté quelque peu inaboutis et sursauts de laideur à l'arrogance affadie.

Bourg-Trésor se sait n'être qu'une étape. À la différence des métropoles verticales à la fois tuteur et étau, elle est dictée par les êtres à défaut d'être en mesure de les dicter. Même au temps où le temps lui-même était plus lent, elle ne semble pas avoir eu comme autre ambition que de voir passer, que de se tenir au bord de centaines de milliers de routes. La rumeur disant le contraire a beau courir au marché Keckleon, Bourg-Trésor semble tirer fierté d'être, selon le prisme employé, le soubassement de la pyramide ou le vallon du plateau.

Bourg-Trésor offre le nécessaire. La patine des temps modernes ne s'est au moins pas trop acharnée sur son aisance à prodiguer : résidu de noblesse paysanne qui veut que tout ce que l'on ait à offrir soit offert. Sa terre est bonne pour praliner les racines trop longtemps à nu. Elle rempote les êtres et leur donne une assise.

Bourg-Trésor est une ville qui dort la nuit. À l'heure où l'agitation incessante est révérée, elle regarde cette dernière avec la même stupeur que les campagnards de jadis regardaient le travail nocturne. Tout y rappelle que le sommeil est d'or, que le bon repos prédispose à la bonne santé, que le vivant ne triomphera jamais du ciel.

À Bourg-Trésor, certains font leur trou et certains s'y enterrent. La terre n'est jamais loin sous le bitume, et sur une autre mélodie que celle des va-et-viens, sans pour autant qu'elle soit jamais dissonante, résonnent toujours des chants de pétrichor.
À Bourg-Trésor vivent ceux qui tuent le temps et ceux qui le comptent. On y pense aux horreurs des donjons-mystères passés et aux prochaines aventures que l'on y écrira, à nos catabases et nos ascensions. On y est vacciné de toute illusion, mais on y inocule nos meilleures espérances.

[youtube=https://youtu.be/jllhCYvrYgI?si=9KJaYYJquiHeYjOV]

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Comment écrivez-vous vos scénarios (et non pas scénarii, car nous sommes français) ?
Amis écrivains bonsoir !
Étant décidément bien en galère et voulant modifier mes façons de faire, j'en appelle encore à vos conseils et avis concernant vos manières d'écrire. J'invite aussi ceux qui découvriraient ma démarche par cet article à aller voir le précédent, et pourquoi pas en profiter pour donner votre avis dessus.
Ah, et avant de commencer, une excellente année à vous tous !

J'aimerais savoir comment vous procédez pour écrire, structurer et visualiser votre scénario. Si vous faites des schémas, combien de chapitres laissez vous en avance, ce que vous avez besoin de noter, comment... bref dites moi un peu tout.

Comment ? Je "brasserais trop large" et je serais "évasif" ? Mais enfin voyons c'est euh... et comment, hum. Je vais donc vous expliciter ma manière de coucher le scénario de Que Tombe la Foudre, méthode qui a montré ses limites avec moi (sans doute à cause de mon excès de perfectionnisme que je ne renierais pourtant pour rien au monde).

Étant étudiant (le terme juste serait plutôt "jeune paumé ayant abandonné sa licence"), je vis comme beaucoup en appartement la semaine pour repartir chez mes parents le week-end ou les vacances. C'est donc durant mes trajets en train m'amenant ou me ramenant que j'écris mon scénario, depuis mon portable sur un fichier Word (où je résume les chapitres successifs sous forme de gros paragraphes). L'organisation peut paraître surprenante voire fainéante... pourtant cela me permet de me fixer un genre de rythme, de contrainte où je focalise toute mon attention sur mon scénario et ma fic, sans vraiment de contrainte ou de distraction extérieure comme il pourrait y avoir entre quatre murs pourvus de Wi-Fi, d'autres personnes pouvant gêner ou de préoccupations extérieures/responsabilités/attentes parentales bouffant mes pensées.

Mais comme je l'ai dit, ce système recèle bien des failles ; premièrement celle du temps. Mes trajets vont rarement au-delà d'une heure vingt (en passant je suis sans doute le seul passager à me réjouir lorsque le train s'arrête sur les voies pour une durée indéterminée), ce qui veut dire que je dois mobiliser et structurer toute mon imagination, mes idées et toutes mes pensées en un laps de temps assez court étant donné qu'après, c'est le foyer familial et son agitation ou alors l'appart et ses corvées qui m'attendent. Et une fois coupé ainsi dans mon rythme, difficile de reprendre.

Vient ensuite évidemment le cadre de travail. Dans un TER, je n'ai pas la place de déballer toutes mes petites notes, mes croquis et autres petits papiers sur ma maigre banquette, d'autant que mes voisins de wagon seraient tentés de regarder par-dessus mon épaule ; ce qui provoque chez moi des pulsions meurtrières à la couleuvrine et à l'épée géante que ne renierait pas un certain mercenaire noir... mais je m'égare.

À cela s'ajoute la mise en page de ce scénario, en tartines de texte indigestes ne pouvaht être annotées et qui me poussent à remonter des colonnes infinies pour me remémorer un élément précis. Une forme que je souhaiterais beaucoup rendre plus lisible et même schématique. J'ai cependant un mal incommensurable à trouver des exemples de schémas de scénario (l'essentiel de mes recherches Internet me ramenant sur des sites de business que je jure de brûler à la Pyro-explosion Cataclysmique) comme l'a proposé notamment le 3ème numéro du Journal des fanfics, d'où ma demande à votre égard que vous m'en proposiez.

C'est entre autre ces problèmes organisationnels et "structurels" qui me font accuser beaucoup de délai entre deux nouveau chapitres. Si on oublie mon obsession dévorante de perfection qui m'ont fait réécrire de zéro 4 fois (et je pèse mes mots) mon arc narratif actuel et mes multiples contretemps qui se dressent sur mon chemin de création...

En tout cas, merci une fois de plus pour votre coopération, et en espérant pouvoir vous rendre la pareille chers confrères et consoeurs !
Article ajouté le Jeudi 03 Janvier 2019 à 05h22 |
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Où écrivez-vous ?
Bonsoir ! (wow Kibouille, quelle activité débordante sur ton blog dernièrement ! Si seulement ton énergie pouvait se répercuter sur le rythme de parution de ta fic !)

Et justement tu dis vrai, acrimonieux commentateur qu'on croirait être une vraie personne ! Et c'est là où je veux en venir sur cet article. Je m'adresse là à tous les écrivains qui seraient tentés de me répondre : je vous encourage à me donner votre avis, et ce même si vous ne savez ce que je poste, ni même qui je suis. Je récapitule brièvement ma situation :

Je poste une fic longue (je prévois une centaine de chapitres longs) sur le site depuis Avril dernier. Les premiers chapitres (plus courts que les derniers actuellement sortis) mettaient environ une semaine/10 jours à être écrits. C'est bien simple : je commençais l'écriture le dimache soir ou le lundi et je terminais le tout le vendredi avant de parfois fignoler mes textes les jours qui suivaient. Tout cela a duré environ deux mois, et je suis ensuite passé à un rythme plus relâché de 14/20 jours suite à un emploi du temps plus chargé, avant de pousser à trois semaines, puis un mois et enfin 5 à 6 semaines entre deux parutions... après 10 chapitres.

L'intrigue de mon histoire est intégralement dans ma tête, et j'écris le scénario détaillé en gardant toujours une avance de cinq à six chapitres sur ma progression actuelle. J'ai beaucoup d'idées pour étoffer mon univers et mes personnages et j'essaie sans cesse d'écrire quelque chose d'unique : c'est là mon objectif premier.

Depuis très récemment donc, je subis une perte de productivité qui m'est assez dérangeante : je suis très perfectionniste sur mes textes, mais je ne peux en effet pas continuer sur ce rythme de parution trop étendu sous peine de finir ma fanfic... d'ici 9 ans. Ma motivation n'est pas tarie, elle est seulement moins vivace qu'aux débuts, et je trouve ça normal. J'aime toujours autant les personnages et l'histoire que je crée, et ai bien l'intention de terminer mon récit. Quand à l'inspiration, elle me vient toujours.

Le problème est vraiment organisationnel, et méthodique. Depuis quelques chapitres, j'éprouve beaucoup de mal à écrire chez moi, et ai remarqué qu'un lieu autre que mon appartement me contraignait bien mieux à la tâche.
Or malgré mes journées relativement peu intenses, j'ai du mal à me trouver un endroit vraiment propice à l'écriture : je me sens rapidement de trop dans un café, les bibliothèques sont très souvent bondées de monde et quand aux parcs, la météo et le bruit sont souvent un obstacle de taille... Et c'est là que vous intervenez.

Confrères écrivains, j'aimerai que vous me parliez de l'endroit où vous écrivez, et plus largement de votre cadre d'écriture. Avez-vous besoin d'être dans un état d'esprit particulier, à quoi ressemble ou doit ressembler votre endroit de travail, avez-vous un rituel, la nécessité d'avoir une contrainte spécifique ?

Certains viendraient me dire que ce n'est que de la fanfic, et qu'il n'y a pas à se tourmenter : seulement à prendre l'envie comme elle vient. Néanmoins, j'ai à coeur de bien faire, et des retours qui me sont chers. Les fics sont aussi là pour parfaire mon écriture, dont j'aimerai beaucoup faire mavocation au passage.

Sur ce, j'attends vos retours !
Article ajouté le Lundi 17 Décembre 2018 à 00h40 |
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Les Recettes du Lapin #1 (et non pas les recettes DE lapin) - Quiche Lorraine
Salut ! Je vous réveille ? Tant mieux, je serai pas le seul encore debout à cette heure.

Pour emboîter le pas à l'ami Flageolaid et sa démarche formidable que j'ai découverte il y a quelques semaines, et constatant que, Arceus soit loué, on est encore trop peu à cuisiner sur le Bip, j'ai décidé de lancer mes propres recettes de cuisine ! Il est temps de vous apprendre à manger, bande de primates à peine descendus d'un arbre (voilà qui vous réveillera).

Et pour me démarquer de mon estimé acolyte, je vais non seulement vous donner des recettes que j'aime, mais aussi des gifs cocasses. Ne me remerciez pas.

(document d'archive de moi et de ce cher Skyzoguy el Phyllali, alors que j'assouvissais en toute amitié platonique un de ses plus sordides fantasmes )

J'ai donc décidé de commencer ces articles culinaires par un truc plutôt facile, pas des plus rapides mais qui vous fera travailler plusieurs choses.
Il y a peu, j'ai présenté une version "alpha" de ces recettes (que je posterai ici prochainement) à cette chère Aymell, Keunotor parmi les Rattata quand il s'agit de popotte. Voilà justement un nouveau gif pour rendre hommage à son génie culinaire :

(haha on se marre, mais de grâce reprenons)


Pour honorer notre amie mosellanne, j'ai donc décidé de vous donner ma fidèle recette de quiche lorraine : un plat qui me vient à la tête quand je n'ai pas d'idée et que le bac à légumes a autant de carences qu'un végane en vitamine B12. Allez, commençons :

Pour la pâte brisée : (car oui, on va tout faire. Et soyez déjà rassurés qu'on ne fasse pas de pâte feuilletée à la place, bande de fieffés Parecool)
- 300g de Farine
- 150g de Beurre
- Quelques pincées de Sel
- 3 cuillères à soupe de Sucre
- 8cl de lait, ou d'eau
- Épices (Cumin, origan, herbes séchées, piment...), parmesan, tomates séchées hachées finement, moutarde (pour aromatiser, facultatif)

Pour la garniture :
- 150g de lardons (ou du thon, dés de jambon, restes ou blancs de poulet...)
- 3 oeufs (sortez-les un peu avant de faire la recette : à température ambiante les oeufs c'est meilleur)
- 250g de crème fraiche
- Poivre, Muscade
- Oignons (facultatif)

OK ON EST PRÊTS

Pâte sablée :

Mélanger la farine le sel et le sucre dans un saladier. Ajoutez les ingrédients facultatifs de votre choix pour aromatiser.
Ajoutez le beurre fondu au micro-ondes (ou mieux : sorti un peu avant afin qu'il soit mou) et pétrissez du bout des doigts (comme si vous émiettiez quelque chose). Vous devez avoir un genre de semoule grossière.
Ajoutez le lait ou l'eau tiédie (pour mieux lier le tout) et pétrissez à nouveau mais pas trop (ça n'est pas une pâte à pain ou feuilletée : on ne veut pas d'air dedans).
Formez une boule : vous avez votre pâte.
Étalez-là et garnissez un moule à tarte beurré ou tapissé de papier sulfurise (on appelle ça "chemiser un moule"). Piquez-là avec une fourchette avant de la garnir.

Garniture :

Préchauffez votre four à 200°C (thermostat 6 ou 7. Les fours ont encore un thermostat de nos jours ?).
Faites dorer les lardons quelques minutes dans une poêle sans matière grasse (ça marche aussi pour les autres ingrédients). Si vous voulez mettre des oignons, émincez-les et faites les dorer avec les lardons.
Battez les oeufs, ajoutez la crème et mélangez. Poivrez et ajoutez de la muscade à votre goût (mais pas trop car c'est un putain de psychotrope : pas plus de 10 grammes, les enfants). Incorporez vos lardons.
Versez le tout sur votre magnifique fond de tarte. Vous pouvez au préalable étaler un peu de moutarde sur la pâte chemisée : c'est fameux.
Mettez le tout au four pour 30 minutes. Si la garniture est trop liquide à la fin de la cuisson, rajoutez 5 à 10 minutes.

Laissez un peu refroidir la quiche si vous aimez la pâte un peu plus sèche. Vous pouvez déguster avec une salade ou des pâtes ou du riz... je déconne, vous en mangez déjà toute l'année, jouvenceaux étudiants que vous êtes : MORDEZ JUSTE DEDANS.

Voilà pour cette recette ! Et avant de vous laisser à vos fourneaux, un tout dernier hommage à cette chère Aymell, et son OC Valise. Sans rancune ?
Article ajouté le Samedi 15 Décembre 2018 à 07h37 |
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Que Tombe La Foudre - Avis aux lecteurs
Amis lecteurs bonsoir (et merci),

Non vous ne rêvez pas : ce blog n'est pas qu'un réceptacle à extraits de Zarathoustra à problèmes et à participations à des projets annexes, puisque quand je veux bien j'y parle de fics... de MES fics. Et il se trouve que l'envie me prend enfin, après 7 mois de mise en ligne de Que Tombe la Foudre, quand même (en passant encore une fois navré pour cet enième retard du chapitre, sans cesse retardé par la pollution extérieure qu'est la Vie).

Comprenez que je refuse de trop m'exprimer à son sujet (bien que je le fasse avec plaisir irl, n'en déplaise à cette chère Luny ^.^) : QTF (j'abrège) est un récit solitaire et personnel qui a besoin d'être entièrement dans sa bulle pour exister. Aussi amateur puisse être ce récit, c'est un peu une boîte de Pandore, une création que je mène seul avec mes propres références, et qui si elle se trouve trop ébruitée se tarit. Dites-moi par ailleurs si vous comprenez ou expérimentez aussi ce que je décris, histoire que ce ne soit pas une énième tirade éthérée que je balance dans les airs, sans personne pour la choper...

Bref, si je pose cette fic sur la table, c'est pour vous faire une suggestion (et pas forcément des moindres) sur un ajout à double tranchant. En effet, voilà depuis son travail de conception que j'hésite à ajouter ou non des fakemon à QTF. Beaucoup de créatures me plaisent pour ainsi dire beaucoup, ont une esthétique et un fond intéressants et ajouteraient encore plus de diversité à l'univers de la fic. Non pas que le pokédex actuel soit étroit, simplement que je préfère utiliser chaque lignée d'évolution une seule fois pour des raisons d'identification et de démarcation des personnages. Et là viennent les arguments pour ou contre :

Pour rappel, QTF se situe dans un futur lointain, très lointain. Le fait que de nouvelles espèces puissent apparaître ou être découvertes dans un laps de temps si large ne posera aucun problème de cohérence au récit, et évite de devoir faire des entorses à un univers réaliste par rapport aux jeux. De plus, ces fakemon seraient évidemment illustrés, et ajouteraient une diversité encore plus grande aux illustrations, permise notamment par des pokémon collant davantage à certaines situations, à la composition, à l'ambiance... ces fakemon seraient assez peu nombreux (le but n'est pas de devenir un récit de fakemon), évidemment francisés et apparaîtraient obligatoirement dans les illustrations afin que l'on se fasse tout de même une idée d'eux.

Cependant, il y a deux (voire trois) problèmes majeurs à cette implantation, et autant de raisons pour lesquelles je vous solicite, amis lecteurs. La première - et pas des moindres - c'est la lisibilité de ces fakemon. Ils apparaîtront avec un nom français propre au récit, devront sans cesse demander un travail de description plus complet que les pokémon classiques connus de tous et malgré tout ça resteront tout de même obcurs auprès de la plupart des gens, n'ayant pas le même impact que des créatures officielles. Ce côté officieux peut ensuite donner un côté artificiel au récit, qui peut être perçu comme une prise de distance avec l'univers pokémon établi pour aller vers un côté franchement "niche hardcore", voire autarcique. En un mot, ne pas considérer ces monstres de poche comme de vrais monstres de poche.
Enfin et pas des moindres, c'est le fait que ces fakemon "éclipsent" le reste de la trame et de la structure qui me freine. Je refuse que le fond prime sur la forme, que, comme ce que je n'aime pas dans la culture pop, le concept prime sur le scénario, que finalement ces pokémon officieux deviennent un atout majeur de la fic au lieu d'un simple élément de récit. Qu'ils siphonnent ces enjeux et "vulgarise" en quelque sorte ma prose, qui doit rester un texte "pour tous et pour personne"... mais vous me direz sans doute que je vais bien trop loin.

C'est entre vos jugements sages que je vous remets ce problème cornélien, chers lecteurs : faut-il des fakemon dans Que Tombe La Foudre ? Quand à ceux qui espéraient cette fois-ci trouver légèreté, grivoiseries et autres moments de détente du Keeibuy : SACHEZ QUE CE LAPIN NE SE REPOSE JAMAIS, ERRANT TOURMENTÉ DANS LA NUIT NOIRE PAR SES QUESTIONNEMENTS ATROCES QUAND VOUS DORMEZ PAISIBLEMENT ; PITOYABLES CONTENTEURS DE VOUS-MÊMES !

Sur ce merci d'avance !
Article ajouté le Jeudi 13 Décembre 2018 à 09h38 |
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Anniversaire Bipien (encore un) + 3615 ma vie de lapin aux aspirations surhumaines
Eh oui, voilà un an pile que j'ai créé mon compte ici ! Un an et un mois, du coup... et quand j'y pense ce doit aussi être mes douze ans sur le Bip, ma première visite tout lapereau que j'étais devant être aux alentours de fin 2006.

Et c'est là qu'un dilemne se pose : suis-je effectivement un vieux ou non ?

Reste que cette idée de vieillir a plutôt entaché mes pensées ces temps. Je sors d'un gros mois d'octobre assez galère, hanté par des paniques et des angoisses aussi âgées que mes premiers errements sur ce site, et les démons de l'insomnie, de l'apparence et du vide créatif... j'ai pris conscience d'un tournant de ma petite existence, et je pense abreuver Pokébip de mes créations à la hauteur de mon tumulte intérieur. En espérant m'y tenir, j'espère de tout coeur fournir une deuxième année plus productive et moins tâtonnante que fut celle-ci !



Photographie lagomorphesque illustrant avec tout la pertinence de votre serviteur le Keeibuy émergeant de son terrier, l'oeil débonnaire et la crinière de feu prête à croquer le monde et la fortune comme ses incisives ingèrent une juteuse branche de fenouil
Article ajouté le Dimanche 11 Novembre 2018 à 02h03 |
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Élaboration Volcanique (ou Complétion Volcanique : à vous de voir)
Il est deux heures du matin, je viens de finir quelques crayonnés pour ma fic en grignottant le gâteau poire-pralines fait pour l'irl et que l'on aura jamais eu le temps de manger. Posé dans mon lit et déterminé à écourter ma nuit pendant que le chat joue avec mes orteils, je relis le MP de Flageolaid et me décide après quelques vidéos de me mettre à écrire, histoire de ne pas trop regretter de ne pas avoir avancé sur le chapitre qui traîne depuis un gros mois...

Intégration Volcanique... rien que le projet d'un cadavre exquis formulé il y a quelques mois m'avait botté. J'étais sur un bon rythme d'écriture, je sortais un peu plus de ma bulle en créant des liens avec les membres sur Discord et l'envie d'apporter ma pierre à un édifice et, en définitive, d'enfin intégrer le cercle des "auteurs sérieux" (ce cercle existe bel et bien dans ma tête) me titillait depuis quelques temps.

J'avais bien posé un peu à l'improviste ma participation à un speedfic quelques semaines auparavant (à l'heure actuelle toujours sans gagnant) et avais échoué à poster ma candidature au concours Échec et Mat. Mais à chaque fois, ces deux expériences m'avaient donné plus envie d'explorer d'autres pistes, d'autres contraintes et confronter ma plume à celles d'autres auteurs.

Une fois l'idée lancée, j'ai directement eu en tête mon idée de Dwight, et j'ai voulu lui donner une place centrale dans mes chapitres. Là où d'autres variaient les points de vue, je voulais (un peu sur le même registre que ma fic) clairement mettre l'emphase sur notre Zoroark tout en gardant la distance observatrice de la troisième personne ; ce qui se passe dans sa tête, comment il interagit avec le monde qui l'entoure, ce qu'il tire de cette société... le point central était clairement pour moi la constrction d'une psychologie du personnage plus que le scénario ou l'action.

J'ai tout de suite apprécié ce personnage un peu enfant, presque autiste dans un monde qui ne laisse guère de place à sa naïveté. En l'écrivant, je n'avais tout du long aucune idée claire de la relation le liant à Terrence, ni même des motivations derrière son choix d'intégrer la société : j'ai en quelque sorte laissé tout ça à plus aptes que moi. Ce qui m'intéressait avec lui, c'était son propre traitement, sa psyché qui, malgré le fait qu'il soit le personnage principal, garde une distance avec son propre récit. J'ai écrit Dwight un peu comme dans une bulle, emprisonné comme il est par cette enveloppe de chair candide et renfermée.

En soi, je ne suis pas vraiment sorti de ma zone de confort comme d'autres l'auraient pu. À vrai dire, je pense que personne parmi nous n'est clairement sorti de ce qu'il savait faire le mieux : le but de la manoeuvre était de chacun apporter un fragment de notre plume pour édifier quelque chose de commun, un ensemble réussi. Une fic collective astreint certes à une cadence de groupe et une linéarité, mais pas à des tentatives d'écriture ou des explorations de styles ou d'exécutions différentes. Quand nous sommes avec les autres, on donne ce qu'on estime être la meilleure part de soi.
Et finalement, en plus de la réussite ressentie d'avoir participé à ce tout, ce cadavre exquis a poussé plus loin mes capacités et mon aisance à construire des personnages. J'ai suivi de près toute l'avancée, ai parfois eu du mal avec les échéances courtes qui ne sont pas ma méthode de rédaction, et me suis longuement pris lavtête sur la vraissemblance globale des Cramois'Îles que nous construisions au point d'en oublier d'écrire.

Tout cela reste une belle expérience enrichissante, que l'on est enthousiastes d'entreprendre et fiers de finir. Je la conseille vivement à tout auteur un peu tâtonnant et cherchant à imposer son style propre.
Article ajouté le Vendredi 02 Novembre 2018 à 03h08 |
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Intégration Volcanique #16
Chapitre précédent, de la ravissante LunElf

« Hey ! Lâche-là sale bê… »

Le cri paniqué du guide des arènes mourut au fond de sa gorge, dissous par un soudain regain lucide qui le pétrifia. Son regard aggravait encore son étreinte sur le monstre élancé face à lui, qui les pattes encastrées dans le goudron restait sur la défensive, dans l’attente des premiers états d’âme adverses pour bouger.

« Dwight, c’est… espèce de salaud… » crachota Guido en compressant une éraflure qui parcourait son bras gauche.

Le Zoroark étouffait de plus belle dans les cendres, et des tremblotements déments se saisissaient de ses membres roussis. Comment pouvait-il savoir ?
Son masque s’effritait en un crissement horrible ; être découvert par Auguste était encore rassurant, mais Guido, et Rose… désemparé, il geignait en son cœur qu’elle ne l’eut encore point dévoilé, qu’elle ne pense qu’à un rêve…

D’ordinaire stoïque et peu enclin à la parole, l’homme était devenu furieux, bouillait de mépris, de frustration. Du quadragénaire serviable et avenant, le reflux chimérique s’était extrait, comme si, à la manière du volcan, des années d’impulsivité proscrite refaisait surface dans des gargouillis terribles.
Humain, Guido l’était redevenu à l’excès. Il frappa du pied sur l’asphalte tout en laissant sa hargne exploser en des moulinets fous de ses bras meurtris. Un long soupir interrompit ses spasmes, précédant une voix grave, acariâtreté mélangée à un magma d’adrénaline.

« Ah, tu veux fuir maintenant ?! En te voyant, j'ai bien cru à un vrai pokémon, mais avec cet Arcanin qui te suis, elle dans tes sales pattes, et ce regard pitoyable, tout s’explique… oui, tout s’explique désormais ! Tout ce temps aux basques du champion, à papillonner autour de la petite secrétaire, à errer comme une bête dans ce petit logement, à tripoter comme un débile les objets trop humains pour toi, crevure ! Tu peux être fier, oui ! Trèèès fier de toi ! Tu as réussi à tous nous berner, à nous prendre pour des imbéciles durant des mois, des mois ! Et Auguste t’avait même dans ses bonnes grâces, petit salopard ! »

Le jeune imposteur eut envie de courber l’échine, s’incliner, s’étendre piteusement au sol pour fondre en larmes. D’une œillade fuyarde, il cherchait fébrilement un endroit, non pour se défaire du Guido prédateur, mais pour y pleurer. Déverser le fardeau qui brûlait ses épaules le fit décrocher des diatribes caustiques du second d’Auguste, et mut malgré lui ses pattes lentement, pour reprendre la direction de l’océan.

« Arrête-toi, ordure ! le stoppa l’homme mûr, un morceau de poteau calciné dans son poing. Tu comptes te carapater avec elle, nous voler un esquif et partir assouvir tes pulsions ! Lâche-là, sale monstre ! »

Au pas mesuré d’un prédateur, Guido arriva à hauteur du Zoroark qui timidement recouvrait de son corps son amie, feignant de la protéger en tremblant.

La main de l’homme se tendit vers son épaule, faussement conciliante, pour empoigner l’articulation fondue et la secouer violemment. Dwight se défendit du peu d’ardeur lui collant encore dans les entrailles, mais chancela quand un vicieux coup de bâton heurta sa jambe roussie, l’amenant dans la poussière avec sa protégée.

En tombant, l’illusionniste parvint à agripper la jambe de son tortionnaire dans un élan de hargne, et l’entraîna au sol dans un gémissement enragé.

Une vive douleur saisit le jeune imposteur au bassin, se loge dans l’os en explorant la chair alentours. S’appuyant difficilement sur ses bras, il constata un morceau aiguisé de roche percer sa hanche, et se loua de l’avoir reçu en lieu et place de Rose.

L’angoisse lui déchira de nouveau le cœur lorsqu’il réalisa que la jeune femme n’était plus entre ses bras, et une inquiétude encore plus forte lui vint lorsqu’il l’aperçut à genoux à quelques mètres.
Sa frêle silhouette tiubait dans les voiles de feux de l’île incendiée, tremblait à la moindre exhalaison soufrée des cendres qui frappait sa peau meurtrie.

Ses yeux s’ouvrirent, et un univers réapparut à Dwight, y trouvant malgré la fatigue, la douleur et la panique qui les cernaient un incommensurable espoir.
Dressée sur ses jambes grelottant rythmiquement sous des spasmes dolents, la jeune femme regarda sans un mot autour d’elle, perdue entre le ciel d’encre balafré de flammes et l’odeur capiteuse du béton fracturé... lorsqu’enfin elle croisa l’œil bleui du Zoroark, cet espérance qu’il avait ressenti mourut prématurément.

Le fard de la honte recouvrit la face de Dwight, se mêla aux touffes de poils noirs et à la chair à vif partiellement calcinée en une étreinte qui l’étouffait, comme s’il surgissait là de l’enfer de l’archipel, le fruit ordurier du volcan.

Il ne put pleinement appréhender la nature du regard. Etait-ce là désillusion, compassion rebutée, simple coup d’œil absent… son visage redessiné par la crainte noyait toute haine ayant pu transparaître.

« ROSE ! Ecarte-toi de ce monstre ! » lui vociféra Guido à peine debout.

Une détonation retentit une énième fois, ceinturant le volcan d’une trainée rouge sur toute sa circonférence.
« D-Dwight… murmura sans bouger la jeune femme, sortie semblait-il d’un long rêve.
- Laisse-le au sol, ne t’avise pas de le relever ! Il nous dupait depuis le début, il simulait une forme humaine ! Et maintenant son instinct de charogne veut le faire survivre : il nous tuerait pour cela ! Rose ! »

Le guide des arènes avançait malgré les secousses de la terre, tendait sa main vers la demoiselle en lui signifiant de détourner le regard du Polymorfox gisant à terre. Or Rose, écartelée entre le feu et la terreur, dardait ses yeux nus sur l’amas de fourrure sang et encre à bout de force, au souffle sans cesse plus difficile et constellé de brûlures.

« Nous… nous le savions tous les deux, Auguste et moi ! cria-t-elle comme elle le put.
- Qu’est ce que tu dis ?!
- Dwight est un pokémon, oui ! Nous… nous étions dans la confidence pour lui éviter le rejet ! Nous ignorions son but, mais s’étant trahi tout seul, nous ne pouvions douter de sa bonté et de sa sincérité à vivre parmi les humains !
- Tu ne sais pas ce que tu dis ! C’est un intrus, un parasite ! S’il tenait tant à vivre parmi les humains, pourquoi n’est-il pas resté sous sa forme et laissé apprivoiser par un dresseur ? Il te ment, il cache sa vraie nature ! Pourquoi à ton avis ?! POURQUOI ?! »

Rose eut un bref mouvement de recul, cramponna son ventre de ses doigts écorchés. Elle chercha plusieurs secondes les yeux de son ami, de cette bête souffrante paraissant sortie d’une lutte infernale, et l’incompréhension ruisselait sur son visage en autant de perles amères.
Dwight, lui, ne cherchait plus son regard, et l’air résigné ne montrait ni désespoir ni larmoiements. Il dissipait l’idée de tout coup bas, déposait au sol sa candeur comme si celle-ci était une arme. Il voulait, non, il devait être châtié.

« Ecarte-toi maintenant : je l’assomme et on s’en va en vitesse. Tu te sens capable de courir ? »

Tandis que ces mots heurtaient l’oreille de la jeune femme, Guido brandit d’un seul bras le morceau de pilonne électrique au dessus du pokémon, lequel exposa calmement la nuque. L’image apparut à son tour, frappa Rose comme une gifle.

Ses amas de pensées confondues se heurtaient, ballotées par les frissons de ses muscles et le feu sporadique de la montagne qui grillait sa rétine. Son corps se raidit entièrement dans une douleur singulière ; elle voulut fuir, se réveiller et quitter ce chaos de lave et de vacarme...

L’homme abattit froidement son arme, quand un choc le heurta à la hanche droite, faisant basculer le ciel et les ruines. Un son résonna puissamment dans son crâne, puis l’obscurité s’abattit.

Guido était étendu à terre, sa tête ramenée vers son torse par un cou disloqué. Surpris, Dwight se releva comme il put, ignorant le fragment de pierre qui se mouvait dans son bassin…

Rose ceinturait le corps inerte, le visage crispé. Couverte de suie, elle se redressa difficilement, puis d’une vigueur désemparée, tendit sa main délicate au Zoroark.

« Il ne devrait pas pouvoir nous poursuivre. C’est le moment ou jamais, suis moi ! »

Ultime Chapitre, par Flageolaid
Article ajouté le Jeudi 04 Octobre 2018 à 22h33 |
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Intégration Volcanique #9
Chapitre précédent de Flageolaid

Les luminaires des générateurs de secours grésillaient avec affolement, écrasaient contre les murs des ombres pétrifiées dans des gerbes de lumière stridulantes.
Un éclat jaune révéla à travers la pénombre les traits renfrognés du champion, accablé par une réflexion hâtive s’étant abattu sur lui. Ses yeux graves semblaient passer en revue toutes les conjonctures imaginables, comme s’ils imaginaient une des énigmes tortueuses qui faisaient la réputation du badge Volcan.

Dwight serrait les poings, à la recherche vaine d’un endroit où s’appuyer. Sa bestialité hurlait dans ses entrailles, déchirait ses tympans d’un appel qu’il ne pouvait transcrire dans la langue humaine. Ce pressentiment imminent au-delà de toute raison le tétanisait pourtant par manque d’assurance, le suspendant au seul jugement d’Auguste.

« Dwight, ça sent le roussi, cette histoire. annonça le maître des énigmes plus concerné que jamais. Suis moi : je vais au sous sol voir les relevés sismographiques et prévenir l’Institut. Tu vas devoir m’assister, je t’expliquerai ! »

Faisant volte face, les deux hommes s’enfoncèrent dans les ténèbres de l’arène, le Zoroark presque cramponné au champion et à son légendaire sang froid.

Une détonation plus puissante fit tout à coup trébucher le vieillard, emportant dans un fracas la baie vitrée de l’entrée du bâtiment. Cloué au sol, Auguste se releva avec peine, puis pressa le pas en encourageant son protégé, prostré sur place.
Il n’avait pourtant rien vu venir. Le cri inné de sa poitrine n’avait su soulever son être, probablement tiraillé de mille doutes trop vorace pour avoir pu l’écouter. Tâtonnant l’obscurité comme un enfant apprenant à se tenir debout, il se tourna vers la provenance de la secousse, et se mit à frémir...

« Aug… Auguste… » bégaya le Polymorfox en désignant le verre répandu au sol.

La trainée d’éclats laissait se refléter une inquiétante lumière rougeâtre dansante, jaillissant en un écho bouillonnant illuminant la rue entière.

La même déduction que le jeune illusionniste vint à l’esprit du champion, dont le corps entier se raidit.

« Dieu du ciel… bredouilla-t-il. Voilà six ans qu’il dormait et se tenait tranquille, et le voilà de bien mauvaise humeur. Pas le temps d’aller bidouiller les ordinateurs. A l’extérieur Dwight, vite ! Ne restons pas là ! »

Rebroussant chemin, le Zoroark suivait de près le vieil homme, presque plus véloce que lui. Franchissant l’issue éventrée, un vacarme mugissant stoppa dde nouveau leur route.

Dans des cris de panique, les immeubles vomissaient une foule compacte et fourmillante, emplissant la chaussée entière en déambulant l’air hagard sur les morceaux scintillants des fenêtres pulvérisées.

Un groupe d’hommes à la carrure forte et aux visages blêmes accoururent vers Auguste dès qu’ils l’aperçurent. A la vue des solides gaillards, Dwight se cacha timidement derrière son protecteur, et ce bien qu’il le dominait presque d’une tête…

« Te voilà ! Qu’est ce qu… il se passe quoi à la fin ?! Pourquoi on doit évacuer ? argua un des colosses au vieillard rajustant ses lunettes.
- Le volcan est entré en éruption, comme tu le vois ! Répondit Auguste en haussant considérablement le ton. Je n’en sait pas plus, mais les communications étant coupées, j’ignore la gravité des faits ! Guido a dû vous donner la marche à suivre, évacuez en direction du port et ne revenez pas ici tant qu’on ne vous en a pas donné l’ordre ! Je me charge de rallier l’Institut pour voir quoi faire !
- Comment ça ? Tu ne veux pas nous dire que l’île va être rayée de la carte, non ?! Et les fameux barrages Anti-Éruption que tu nous as promis et qu’on finance depuis des lustres ?!
- Je n’en sait rien, suivez Guido ! »

Sur ces mots, le champion dévala les escaliers quatre à quatre, devançant l’imposteur qui fuyait les regards se tournant sur lui.

« Eh ! Nous la fait pas à l’envers, Auguste ! brailla un second géant. Tu te carapates te mettre à l’abri avec l’Unysien et tu nous laisses comme ça, sans infos ?! Pourquoi le freluquet doit te suivre et pas nous ?! J’ai une femme et des enfants, moi d’abord ! »

La vindicte monta dans la petite assemblée, avide et carnassière. Devenant blême et tremblant sur ses pattes, le Zoroark visé de tous les regards avançait sans oser réfléchir, refluant comme il le put les colères plébéiennes qui l’investissaient.

Mais à mesure que le duo progressait, dans la masse, la poussière et les bouillons de lave décrivant au loin leurs jets ardents sur le bitume, les yeux accusateurs laissèrent place aux insultes et aux menaces enragées, perforant le cœur de Dwight comme des projectiles. L’investissant avec la perfidie d’un venin, le rejet et l’indifférence le ballotaient d’un côté à l’autre de la foule, ankylosaient tous ses membres en l’enlisant dans un chaos étourdissant.

Son bras paralysé fut empoigné par un marin, qui le tira à lui. Piqués à vif par le geste, une grappe de gens se ruèrent sur le pokémon, trop terrorisé pour geindre ou se débattre.

« LÂCHEZ-LE, CA SUFFIT ! » vociférait Auguste en essayant d’empoigner la manche de son protégé.

Or, doucement et alors que les mains l’empoignaient et le tordaient dans une même clameur vengeresse, le jeune imposteur se résignait, acceptait avec un paisible abattement le flot humain déverser sa rancœur et sa crainte sur sa méprisable personne. Apercevant Terrence dans la lumière succombante, il lui adressait ses plus pitoyables excuses, alors que le goudron craquelé commençait son étreinte douloureuse.

« Navré, j’aurai essayé… »

Une nouvelle explosion ébranla la terre, dispersa en exultant une trainée incandescente dans les nuées dans un nouveau mugissement déchainé.
L’écho crut résonner dans les bouches des insulaires, qui paniqués en abandonnèrent leur châtiment expiatoire pour se ruer férocement vers les docks.

Le gros des hagards dissipé, le vénérable se jeta presque aux pieds d’un Dwight groggy, et tâta ses bras mièvres. La peau claire recouvrant son corps malingre n’était colorée que de quelques minces hématomes et écorchures, arrachant un soupir soulagé au vieil homme, remettant comme il put son protégé sur ses pieds.

« Dwight, tu peux me répondre ? Ecoute moi ! On n’a plus beaucoup de temps pour aller à l’Institut ! On sera à l’abri là-bas : ce sont les seuls qui peuvent nous dire ce qui se passe au volcan et comment réagir ! Ah, si seulement j’arrêtais de faire mon vieux croulant et savait me servir d’un de ces téléphones portables !
- Vous n’êtes pas… vieux, Aug-uste… gémit l’imposteur tout juste revenu parmi les vivants, affichant comme un air contrarié d’avoir encore à subir la catastrophe.
- Haha, bien sûr que si ! Je suis à peine capable de te porter ! Viens vite, Arcanin doit pouvoir nous porter jusqu’au portail ! »

Les derniers mots du champion prirent une connotation particulière à l’esprit encore vaporeux du Zoroark. « Institut », « téléphone », « portable », puis le visage affolé de Rose, ses lunettes brisées sur le parvis…

« Prenez mon… té-léphone… Auguste… » ânonna le pokémon en tendant l’objet.

Auguste s’en saisit tout en avançant péniblement. Ses doigts hésitants frôlaient l’interface sans trop savoir quoi faire.

« Rose… a-appelez Rose… elle est là-bas.
- « Rose » ? Comment un civil comme toi peut connaitre le personnel de l’Institut mieux que moi ? Raah décidément je suis bien moins doué que toi avec les mobiles, mon pauvre Dwight...
- Maintenez le… maintenez le 2…
- Tu es sûr que cette Rose nous sera utile ? Je ne connais pas de « Rose » parmi les chercheurs…
- Non, elle… elle travaille à la mairie elle… je dois la protéger….
- Ah je vois, une amie à toi. » se figura Auguste en portant le combiné à son oreille.

Le boîtier fissuré par le lynchage avorté sonna une, puis deux fois. Chaque sonnerie plongeait plus profondément Dwight dans la terreur de ne pas entendre de nouveau la jeune femme.

« Dwight c’est toi ? Tu as pu rallier l’arène ?! sortit enfin une voix grésillante, apposant un sourire réjouit sur le visage de l’infiltré.
- Auguste en personne pour vous aider ! Bon sang, ta voix… tu es bien la fille à l’immigration ?
- Euh, oui monsieur ! Dwight est avec vous ?! Dites moi qu’il va bien !
- Il est en pleine f… du moins il tient debout. Il est à mes côtés, c’est un miracle qu’il ait pu me prévenir aussi vite !
- Dieu merci ! En effet, c’est un homme de confiance : il parle peu mais fait à merveille ce qu’on lui demande ! Dites moi en quoi je peux vous aider, monsieur le Champion ?!
- Rose, je vais te demander de te faire le relais entre moi et les volcanologues : tu devras me transmettre leurs diagnostics et leur transmettre l’état de l’évacuation que je te donnerai. Tu t’en sens capable ?
- A vos ordres, monsieur !
- Bien ! A présent nous allons nous déplacer dans toute la ville pour ramener les dernières personnes encore non évacuées vers le port ! Peux-tu me donner les dernières observations ?
- Tout de suite ! » clama Rose dont la voix disparut du combiné un court instant.

Observant pantois la conversation entre les deux humains, le Zoroark, plus que jamais, se sentait relégué au rang de poids. Dans son fort intérieur, une envie croissante motivait ses jambes, le pressait presque de quitter cette insoutenable peau livide figée sur place comme un Aspicot son cocon. Une ardeur, typiquement rapportée aux hommes, mordait à même son épiderme : il voulut se rendre utile.

Tout en gardant le combiné plaqué contre sa joue, Auguste détacha une de ces sphères noires liserées de jaune et l’ouvrit dans un embrasement de lumière bleue.

S’élança de l’habitacle avec panache une créature encore jamais vue par Dwight. Ressemblant à s’y méprendre à un Caninos, la bête fauve rayée d’encre atteignait pourtant les deux mètres au garrot, parée d’une majestueuse crinière jaillissant fièrement de sa musculature vigoureuse.

L’instinct de pokémon même du jeune homme s’en sentit gêné, tant la comparaison de leur deux essences canines s’annonçait disproportionnée. Le molosse géant le fixa d’un œil d’airain, puis se tourna vers son maître avec une expression de bienveillance.

« Entendu, nous devons faire au plus vite : commencez à évacuer les lieux ! » ordonna Auguste la voix affermie, qui se tourna vers le Polymorfox.

« Grimpe sur le dos d’Arcanin, nous devons rassembler les gens n’ayant pas rallié le port. L’Institut prévoit d’importantes projections de lave et de cendres : si nous n’évacuons pas sous une heure ou deux, toute l’île sera recouverte de cendres et nous avec ! Il va falloir faire vite avant que… »

Dans un craquement sourd, une intense projection de magma perça à travers le cratère, traçant sur le volcan au loin une fracture ardente qui engloutit un pan entier de roc. Un soubresaut vibrant projeta dans les airs une pluie de roches incendiées, et l’enfer crut s’abattre sur la terre…

Le béton alentours cédait à l’unisson sous le déluge de gravats incarnats, parsemé par la bouche infernale jusqu’à la berge opposée située des kilomètres au Sud. L’un d’eux courba sa trajectoire pour fondre sur le duo…

« Arcanin, Déflagration ! »

En hurlant, le canidé extirpa des recoins de son ventre une boule de flammes difforme, qui vint s’écraser sur la pierre en la vaporisant.

Les deux hommes reprirent leur souffle et montèrent sur le dos du pokémon, lequel partit vers l’arrière à toute allure. Mais tandis qu’il fendait l’air, un fracas distinct crut se superposer aux autres…

Un déluge de verre et d’acier crachant une fumée âcre, dont l’esclandre venait semble-t-il d’un bâtiment du centre, à quelques minutes du cinéma…


Chapitre suivant de... bah de Flageolaid aussi.
Article ajouté le Dimanche 23 Septembre 2018 à 15h00 |
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Intégration volcanique #3
Chapitre précédent, par Skyzoguy

L'ombre malingre de Dwight ondulait sur les murs de plâtre râpeux, collait à ses pieds comme son bleu de travail adhérait péniblement à sa peau nue. Des nécessaires subterfuges qu'il avait à employer en tant qu'humain, les vêtements étaient de loin la plus inconfortable des entraves, si bien qu'en plus des efforts qu'exigeaient des pattes plus élancées pour marcher, il devait oeuvrer de concert avec les caprices des coutures épaisses condamnant sa souplesse naturelle.

Au bout d'un tortueux enchainement d'escaliers, la porte de service à la peinture verte émaillée lui déroba un grognement soulagé, et après un regard noir aux damnées marches de béton dans son dos, il ouvrit en toute hâte l'issue pour reparaître aux yeux de tous...

Dwight apparut timidement à l'accueil de l'arène, en répondant à peine au salut flegmatique du guide des challengers devant les portes.
Cinquantenaire rachitique toujours emballé dans son costume, aux cheveux grisonnants et aux lunettes impénétrables, ce "Guido" comme les visiteurs se plaisaient à l'appeler était pour le Zoroark le premier obstacle de la journée.

L'expression impassible et solennelle de l'homme plaçait en effet le jeune usurpateur dans une posture délicate, ne savant trop comment agir normalement face à un personnage guindé de la sorte. Le regard fuyant, il se dirigeait à pas de Lougaroc vers le placard à balai, cherchant de ses yeux bleus errants une présence rassurante.

Il ne le trouvait pas. Ses mains frêles crispées sur son chariot de lavage, il remit en place une mèche de cheveux grisâtre avant de franchir la porte coulissante menant au terrain de combat, lui aussi désert.

La respiration du jeune usurpateur s'emballa. Porté par ses membres trop minces, il fit alors prestement marche arrière, et franchit les portes coulissantes de l'entrée pour s'emparer à pleins poumons de l'air extérieur.

Auguste n'était pas là. Sans cette figure rassurante, la journée ne pouvait résolument pas commencer.

Egaré et anxieux, Dwight semblait hors du monde. Plus encore que son apparence, le généreux champion d'arène était son oxygène, la présence lui garantissant un semblant de soutien au sein d'un archipel indifférent à son triste sort... tout comme Rose, cela allait de soit.

Sans la moindre idée des conventions à adopter dans cette situation, le Zoroark restait de marbre devant les escaliers de l'arène. "Tout conscencieux qu'il était, Auguste finirait tôt ou tard par arriver, et il n'avait qu'à l'attendre dehors, au milieu des quelques passants matinaux" se convanquait-il sans réel succès.

D'un élan absent, il quitta soudainement sa posture immobile. Une étrange curiosité l'avait piqué à vif, guidait fiévreusement ses pas en direction de l'avenue piétonne en bas des marches.

Cette marche n'était pas celle des habituelles promenades de l'après-midi. C'était une impulsion pleine d'incertitude, alimentée par les angoisses qu'il s'efforçait à enfouir et qui à une cadence trop tranquille le menait droit vers le kiosque faisant l'angle de l'avenue. Le même devant lequel il s'était arrêté plusieurs fois pour parfaire sa lecture des caractères humains, en prenant grand soin d'éviter le regard si inquiétant du vendeur...

Dwight s'arrêta net, comme si les fils qui le tenaient s'étaient brusquement immobilisés. Face à lui, plusieurs périodiques locaux rigoureusement alignés, surplombant quelques tas plus éparpillés de magazines à grand tirage... et ce même vendeur, dont la voix forte paraissait braire contre un client.

Mais comme pour le fuir, les yeux du jeune imposteur furent alors absorbés par les grosses lettres en gras surplombant avec gravité la couverture des journaux. Dwight reconnut instantanément les caractères de "volcan", enchaînement de lettres qui sur cette île était aussi courant que les mots les plus basiques.

Poursuivant lentement la lecture en plissant les paupières, il put avec réjouissance former la phrase succincte du titre : "Accalmie dans l'activité du volcan : les chercheurs inquiets". Rassuré par sa lecture, dont la fluidité dépassait ses espérances, il renchérit directement en se penchant sur les magazines du rayon inférieur.

"Volcan : Top 10 des... astuces en cas de... de catas-trophe. murmura-t-il en suivant avec attention les caractères.
- Je peux vous aider jeune homme ?" émit une voix rauque toute proche.

Dwight eut un vif mouvement de recul, arquant le pied en arrière comme pour s'enfuir. Le kiosquier, homme trapu et dégarni au visage simplet, s'adressait sans doute possible à lui, et à lui seul...

"Tiens, vous n'êtes pas l'étranger embauché par Auguste ? Ce grand nigaud, un vrai coeur de Leveinard avec toutes les origines dites donc. 'Fin, faudrait tout de même pas qu'il accueille tous les bâteaux de migrants non p'us, on a pas à nourrir le tiers-monde..."

Le Zoroark écoutait à peine les marmonnages du vendeur. Tous les muscles de sa faible corpulence se raidissaient, son regard épiait furieusement de droite à gauche : cerné entre le kiosque, les passants et les clients focalisés sur son visage inconnu, aucune issue à cet échange ne se profilait.

"Dites, vous êtes ailleurs ? Vous ne parlez pas le Kantoïte ou quoi ? Tss, j'te jure ces apatrides..."

Reclus, lâchement pris en tenaille par un étranger insistant, le jeune artificieux ne bougeait plus, incapable d'articuler un traître son et s'offrant à la locace fatalité dressée face à lui tous crocs dehors. Ce que les humains étaient cruels...

"Ho ? Oh, Dwight ! Qu'est ce que tu fais là ?"

Le cri qui venait de retentir lui aurait presque arraché des larmes de joie. Saisissant avidement cette main tendue, il se rua à corps perdu vers les escaliers, les gravissant quatre à quatre.

"Qu'est ce que tu faisais là ? Je te cherchais, Guido m'a dit qu'il t'avait vu se vaporiser devant lui ! Tu voulais faire le coup du fumiste au grand Auguste ou quoi, tête brûlée ? Haha !"

La simple vue de la veste blanche et de la canne nervurée carbonisée sur une des faces suffit à faire disparaitre les angoisses du jeune homme, qui comme un enfant apeuré, tirait une moue timide et recroquevillait ses bras contre lui.
Le champion d'arène tapota son épaule, un amusant sourire carnassier traversant sa moustache blanche.

"Quoi, tu me refais le coup du Caninos battu ? Allons petit gars, tu es un flamboyant garçon maintenant, tu peux bien commencer le travail même quand je ne suis pas arrivé ! J'étais juste à la mairie, à deux pas : un simple relevé des données sismographiques mensuelles. Ne te fais pas de mouron pour moi, je peux réduire quiconque m'embête en cendres tu sais !"

Dwight répondit au vieil homme d'un petit sourire soulagé, ayant maintes fois reçu la preuve qu'il comprenait les taciturnes par delà leurs silences. Les doigts du champion se raffermirent sur son omoplate, et d'un geste volontaire, ils rentrèrent de nouveau dans l'arène.

"Navré mais j'aurai pas mal de boulot à te donner ce matin : plusieurs challengers risquent de passer aujourd'hui, et j'aimerai que tu nettoies vite fait entre les combats. C'est que la dernière fois, Arcanin a envoyé valser un Staross en pleine poire de son dresseur et... enfin tu as vu le festival d'hémoglobine sur les murs. Je peux compter sur toi pour ce coup, champion ? Et puis tu pourras voir en direct le feu des combats, toi qui disais hier que ça te laissait ni chaud ni froid..."

Le Zoroark acquiescait tandis qu'il reprenait en main son chariot. En effet, les combats étaient loin d'être son fort...

Chapitre Suivant, par LunElf
Article ajouté le Lundi 10 Septembre 2018 à 23h24 |
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