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Sartori in Bourg-Trésor
de Kibouille

                   


Bourg-Trésor est un point de passage. Elle est la bourgade des revenants des profondeurs et le point de départ de ceux que de plus hautes cités appellent.

Bourg-Trésor peut sembler insignifiante, elle et sa poignée d'échoppes. Loin d'être hideuse, elle est à la mode de toutes les autres villes de son accabit : une face sur laquelle alternent quelques sursauts de beauté quelque peu inaboutis et sursauts de laideur à l'arrogance affadie.

Bourg-Trésor se sait n'être qu'une étape. À la différence des métropoles verticales à la fois tuteur et étau, elle est dictée par les êtres à défaut d'être en mesure de les dicter. Même au temps où le temps lui-même était plus lent, elle ne semble pas avoir eu comme autre ambition que de voir passer, que de se tenir au bord de centaines de milliers de routes. La rumeur disant le contraire a beau courir au marché Keckleon, Bourg-Trésor semble tirer fierté d'être, selon le prisme employé, le soubassement de la pyramide ou le vallon du plateau.

Bourg-Trésor offre le nécessaire. La patine des temps modernes ne s'est au moins pas trop acharnée sur son aisance à prodiguer : résidu de noblesse paysanne qui veut que tout ce que l'on ait à offrir soit offert. Sa terre est bonne pour praliner les racines trop longtemps à nu. Elle rempote les êtres et leur donne une assise.

Bourg-Trésor est une ville qui dort la nuit. À l'heure où l'agitation incessante est révérée, elle regarde cette dernière avec la même stupeur que les campagnards de jadis regardaient le travail nocturne. Tout y rappelle que le sommeil est d'or, que le bon repos prédispose à la bonne santé, que le vivant ne triomphera jamais du ciel.

À Bourg-Trésor, certains font leur trou et certains s'y enterrent. La terre n'est jamais loin sous le bitume, et sur une autre mélodie que celle des va-et-viens, sans pour autant qu'elle soit jamais dissonante, résonnent toujours des chants de pétrichor.
À Bourg-Trésor vivent ceux qui tuent le temps et ceux qui le comptent. On y pense aux horreurs des donjons-mystères passés et aux prochaines aventures que l'on y écrira, à nos catabases et nos ascensions. On y est vacciné de toute illusion, mais on y inocule nos meilleures espérances.

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Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


La folle et trépidante histoire de mes lapins — Épisode 4 :
Le peuple du Bip la réclamait ; la voilà. L'épopée lapine. Nos garennes de WaterBip Down à nous. On commence tout de suite.

Nous reprenons en l'an 2010. Noisette Ier règne sur sa bonne petite colonie prospère, les HLM sont pleins à craquer et les voisins nous prennent déjà pour des drôles de gourous du lapin. En effet, la colonie devient un sujet de conversation, une sorte de phénomène malgré nous qui poussent moi et ma famille à en parler autour de nous (c'était et ce sera par la suite l'un de mes premiers sujets de conversation : bonjour, je m'appelle Kibouille, j'ai tel âge et j'ai plein de lapins). Beaucoup s'en étonnent : « Quoi, mais vous ne les mangez pas ? » quand d'autres se feraient une joie d'aller voir nos boules de poils, d'autant que les petits lapereaux sont nombreux et tous plus adorables les uns que les autres. Nos amis à grandes oreilles sont devenus nécessaires pour ma famille, notamment pour ma mère, qui bien qu'elle doive déjà faire avec quatre enfants, trouve toujours une heure ou deux par jour pour ses lapins chéris.

La colonie, hélas, devra affronter un premier fléau des populations nombreuses : la maladie. Un mal déjà coriace pour ces petites bêtes fragiles, mais qui se transforme en catastrophe pour les grands élevages de lapins. Une épidémie d'un mal inconnu se propage et emportera Vanille II ainsi que ses cinq petits. Les pauvres lapereaux mourront les uns après les autres, chacun de manière foudroyante sans aucun symptôme. Heureusement si l'on peut dire, le mal sera contenu dans ce seul clapier, mais il va nous pousser à revoir l'hygiène des clapiers.. et les frais de vétérinaire.

J'ai parlé de comment mes chers pinpins étaient logés et blanchis, mais pas de comment ils étaient nourris ! Vous vous doutez bien que rassasier une bonne trentaine de lapins n'est pas chose aisée. C'est ma mère qui s'en charge la majeure partie du temps, même si nous l'aidons parfois. La tâche consiste à repérer ce que l'on appelle « les coins à crépettes » ou en bon français véhiculaire : les coins à pissenlits. Plante symbole de la dynastie de Noisette Ier, le pissenlit constitue l'essentiel de la nourriture lapine avec les carottes et la pomme (toujours distribués le matin en guise de petit déjeuner : nous avons depuis longtemps pris le réflexe de les acheter par paquets de 10 à 20kg) en plus d'autres plantes que nous apprendrons à connaître par la suite, comme l'achillée et le plantain par exemple. Une fois par semaine, ma mère, en allant courir, faire du vélo ou tout simplement en y allant en voiture, va cueillir la précieuse herbe dans les champs et les sous-bois, remplissant de nombreux sacs que nous mettons ensuite à sécher (l'herbe trop humide peut être vectrice de troubles digestifs et de maladies). Alors, c'est quel degré d'investissement ?

Nos voisins ont un chat. Ce chat se baladait librement chez nous, mais depuis quelques temps, voilà qu'il se mettait à envier nos petits lapereaux, leur tourner autour, vouloir se rendre dans leur parc... pour les croquer évidemment. C'est avec regret que dès lors, nous nous mettrons à le bouter hors de notre territoire, toujours gentiment, mais assez significativement pour nous attirer les foudres des voisins (qui ne nous aimaient déjà pas beaucoup de base). Le mot se propagera dans le quartier, nous isolant un peu plus. Je me rappelle que pendant un temps, les enfants d'à côté n'avaient plus le droit de jouer avec moi : le sauvage vivant dans la paille. Salaud de chat.

Que de malheurs, mais aussi que de bonheur avec ces copains à quatre pattes ! Je me rappelle des exposés que je préparais sur eux à l'école (et que je ne présentais jamais car trop timide), des constructions que je leur fabriquais, des jeux que je faisais avec Noisette, qui je le remarquais était un peu plus fatigué, traînait de la patte, allant jusqu'à rester à la maison certains jours pour se reposer. Il allait bientôt avoir huit ans tout de même.

Mais même Noisette Ier, tout fier et beau qu'il était, n'échappait pas au temps. C'est ainsi qu'un matin d'Octobre 2010, à sept ans et demi, notre cher souverain, le vrai maître de la maison, rendit son dernier souffle au pied de la cheminée. Le trouver là aura été un déchirement à nul autre pareil, lui, le lapin de mon enfance, mon meilleur copain. J'avais grandi avec lui, et au moment où j'allais rentrer au collège et dans le monde des grands, son chemin s'arrêtait là. J'avais été le seul avec mon père à ne pas pleurer ; j'en étais tout bonnement incapable.
Le nom de Noisette sera retiré de nos choix de prénoms afin de lui rendre hommage. Mon père lui fera un petit cercueil en bois et nous l'enterrerons à l'arrière du jardin, afin qu'il veille toujours sur la colonie. Repose en paix Noisette Ier : notre roi cramoisi, fier fondateur de la colonie au poitrail blanc.

Le roi est mort. Mais comme on dit : vive le Roi ! Et petit Kibouille, déjà bien monarchiste à l'époque, voulait bien que ses lapins retrouvent un souverain. Et puis quoi encore ? Une démocratie lapine ? Un gouvernement du peuple des HLM ? Laissez-moi rire !

C'est ainsi que nous chercherons parmi nos lapins un digne successeur à Noisette Ier afin de remplir la maison. Plusieurs individus passeront ainsi à l'essai : nous songeront à Berlingot, mais son caractère farouche faisait craindre pour nos installations électriques et nos menuiseries. Nous essaierons Kiwi, le favori de ma petite sœur, mais celui-ci avait la sale manie de tout ronger, puis Touffi, un gros lapin très angora aussi appelé « Touffi le magicien » du fait de ses yeux bleus pénétrants, qui s'avèrera craintif et sauvage ; un grand timide. Nous introduirons des jeunes lapins, que nous serons finalement obligés de vendre faute de place. Une lapine se détachera néanmoins du lot : Cookie, dite Cookie la pirate car elle habitait dans une cage en bois qui ressemblait à un bateau. Oui, nous aimions les surnoms...

Lapine angora marron vivant en bonne compagnie avec ses peluches (un éléphant et un chat bleu), affectueuse, marrante (elle avait l'habitude de plonger dans le sac de ma mère pour y grignoter la pomme qu'elle s'emmenait au travail), souvent pot de colle, nous viendrons à considérer ce choix d'une reine plutôt qu'un roi. Malheureusement, Cookie restait comme toutes les femelles (désolé mesdames) moins facile à vivre que les mâles. Elle aimait un peu trop la liberté dans le jardin, risquant plusieurs fois de se faire manger par le chien de chasse du voisin, se battra avec les autres femelles et fera du charme aux mâles (une vraie pirate). Ses épisodes de chaleurs – phénomène inexistant chez ces messieurs – seront assez pénibles à gérer, en plus d'être salissants... De plus, elle aussi rongeait murs, meubles et fils électriques. Au final, Cookie restera dans son bateau.

Les mâles sont plus faciles à vivre car dans la nature, les alphas viennent exclusivement de Mars plutôt que de Vénus ; ainsi, les autres mâles sont plus tentés de reconnaître sa supériorité – les dissuadant d'aller se frotter à lui, sauf pour les jeunes têtes brûlées qui comprennent bien vite la leçon – et les femelles se regroupant naturellement en harem autour du big boss régulent leurs tempéraments... et celui des garçons. Les femelles sont également de caractère plus craintif et donc moins doux que les mâles dans leur généralité.
En gros : prenez un mec viril à la maison et les lapins seront bien gardés. Que voulez-vous, c'est la nature...

Pas un seul candidat ne fera donc l'affaire, et la maison restera donc vide un moment... et d'autant plus vide que nous humains manquions aussi de place ! Un déménagement se préparait, et ça, ce sera toute une histoire, vous verrez...

La prochaine fois, nous narrerons la grande odyssée des lapins !

Kibouille, bête à manger du foin.
Article ajouté le Dimanche 19 Mars 2023 à 16h47 |
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Les recettes du lapin : sucre vanillé maison et flan pâtissier
De retour pour vous jouer un succulent tour ! Je sais, j'abuse ces derniers temps mais c'est au-dessus de mes forces de savoir que des bipiens mangent encore leurs pâtes trop cuites au beurre l'air démunis... Ne me jugez pas.

Aujourd'hui, on va apprendre des trucs avec un ingrédient de luxe : la gousse de vanille ! Je sais, ça peut paraître impressionnant et surtout très cher pour ce que c'est. Après tout, vous voyez toujours ces pauvres gousses à six euros l'unité coupées en longueur, infusées dans du lait, puis jetées sans vergogne. C'est pourquoi l'on va dans cet article rentabiliser au maximum ces filaments noirs, et en profiter pour apprendre la recette du flan pâtissier : un dessert tout, mais alors tout simple.

Commençons par le flan. Pour un flan pâtissier, vous pouvez utiliser une pâte brisée dont vous trouverez la recette sur le blog, mais vous pouvez tout aussi bien faire sans. Prenez votre gousse de vanille et coupez-la dans le sens de la longueur. Passez ensuite la pointe de votre couteau sur la gousse pour en retirer les petits grains noirs, et gardez bien les gousses vides ! Versez un litre de lait dans une casserole et ajoutez-y les grains de vanille. Portez à ébullition en surveillant bien : le lait a la fâcheuse tendance à déborder dès que vous relâchez votre vigilance.

Préchauffez votre four à 180°C. Pesez 100 grammes de Maïzena, 100 grammes de sucre et prenez trois œufs. Battez le tout jusqu'à ce que le mélange ait légèrement blanchi. Reprenez votre casserole de lait et versez-en le contenu sur votre mixture œufs-maïzena-sucre en mélangeant bien afin que les œufs ne cuisent pas trop vite. Une fois le tout bien amalgamé, remettez-le dans la casserole et la casserole sur feu doux. Le mélange va épaissir. Remuez bien afin d'éviter les grumeaux... et que ça brûle ! Sortez du feu quand votre préparation a la consistance de... d'une crème bien épaisse qui colle à la cuillère.

J'ajouterai que vous venez également d'apprendre la base de la crème anglaise ! Cette dernière suit exactement la même recette, sauf qu'elle utilise quatre jaunes d'œufs à la place d'œufs entiers et seulement deux cuillères à soupe de Maïzena.

Graissez et foncez un moule à tarte haut ou un moule à gâteau avec votre pâte brisée (« Foncer » veut dire étaler la pâte dans le moule) et versez votre préparation dessus. Si vous avez choisi de faire votre flan sans pâte, versez-le simplement dans un moule graissé. Enfournez pour quarante minutes à cinquante minutes. Avant de vous jeter dessus tel le morfale que vous êtes, laisser donc un peu refroidir le flan quelques heures : il n'en sera que meilleur.

Félicitations : vous avez un beau flan sucré. Sachez que vous pouvez remplacer la vanille par du cacao pour un flan chocolaté, de la pâte de pistache, de la purée de fruits, du sirop... j'illustre cet exemple avec des gousses de vanilles simplement car elles vont nous resservir.

En parlant d'elles, vous avez normalement réservé vos gousses vides. Tant mieux ! Tout ce dont vous aurez besoin à présent est d'un contenant hermétique et d'un paquet de sucre. Mettez les gousses de vanille dans le contenant et versez-y le sucre. Secouez un peu le tout pour bien mélanger et laissez le quelques jours de côté. Vous avez maintenant un contenant à sucre vanillé ! Vous pourrez chaque fois que vous utilisez des gousses mettre celles-ci dans le pot et rajouter du sucre par-dessus pour en avoir à l'infini. La gousse de vanille contient encore plein d'arômes et ces derniers vont être libérés dans le sucre avec le temps. La gousse de vanille devient ainsi un investissement rentable, plus encore que l'extrait de vanille que vous trouverez dans le commerce.

Oh, et encore mieux : une fois vos gousses de vanille bien cristallisées dans le sucre, vous pouvez retirer celles-ci, les mettre sur une plaque pour les déshydrater au four (réglez-le sur la chaleur la plus basse pendant une vingtaine à une trentaine de minutes suivant le nombre de gousses) et les réduire en poudre avec un mélangeur ou un mortier. Vous avez à présent de la poudre de vanille : à incorporer dans vos yaourts, vos desserts ou dans votre sucre vanillé. Pas mal, non ?

C'est tout pour aujourd'hui, et c'est déjà pas mal ! La prochaine fois (qui est déjà écrite car je VIS pour ce pauvre blog en ce moment), nous parlerons d'un substitut miracle et peu onéreux à la barbaque...

Kibouille, votre ménagère préférée.
Article ajouté le Vendredi 17 Mars 2023 à 14h52 |
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Les recettes du lapin : Pâte brisée et tarte renversée aux endives
Je vous reviens (vite) pour une nouvelle recette, car le chômage a du bon. Cette fois-ci, on va apprendre une base qui vous servira pour toutes vos tartes, quiches, tourtes (vous verrez par la suite à quel point une tarte est une recette versatile) ; j'ai nommé la pâte brisée, la mère de toutes les pâtes. On verra également une recette pas bien chère avec un légume boudé que l'on ne sait jamais trop comment faire sinon en salade ou au four ; l'endive.

Passons directement à l'action : pour une pâte brisée toute simple, prenez une dose de farine quelconque (disons 300 grammes par exemple) et ajoutez-y tout simplement l'équivalent de la moitié du poids en matière grasse (de préférence du beurre ou de la margarine en petits morceaux, mais selon votre régime, une bonne huile va très bien. Notez qu'une tarte salée avec de la graisse de canard est une tuerie, mais c'est plus cher). Mélangez du bout des doigts quelques minutes et vous devriez vous retrouver avec une sorte de sable. C'est ce qu'on recherche. Ajoutez-y de l'eau ou du lait en versant petit à petit, juste de quoi lier la pâte. Travaillez la un peu avec les doigts pour la réunir et qu'elle soit bien homogène ; il n'y a pas de technique pour ça, sinon celle consistant à ne pas trop travailler la pâte, sans quoi vous vous retrouverez avec du carton sous la dent. Si la pâte colle trop, pas d'inquiétude : remettez de la farine.

Voilà pour notre pâte brisée ; rien de compliqué, non ? Vous pouvez selon la recette y ajouter ce que vous voulez : des épices (essayez de mettre de la muscade pour une pâte à quiche ou encore de la cannelle dans une pâte à tarte à la pomme), du sel ou du sucre, des brisures de noix, un peu d'alcool (de l'amaretto pour une pâte à tarte aux poires par exemple), remplacer l'eau ou le lait par du jus ou une purée de fruits ou de légumes... Soyez créatifs mais toujours mesurés dans ce genre d'ajout : l'important reste ce que vous mettrez comme garniture !

Et de la garniture : parlons-en ! On va s'attaquer à une garniture à l'endive, ne partez pas...

Qu'est-ce qu'on reproche généralement à l'endive ? « c'est trop amer » ? Et bien je vous assure que la recette qui va suivre n'est pas amère du tout, pour peu que l'on s'y prenne bien !

Pour une tarte, prenez un sachet standard d'un kilo d'endives, soit environ six ou sept. Vous pouvez même monter à huit ou neuf endives : riches en eau, les endives ont tendance à beaucoup perdre de volume à la cuisson. Et la cuisson, c'est ce qui les attend...

Prenez vos endives et enlevez le cœur : c'est tout simple à faire. Le cœur étant là où réside toute l'amertume, on s'en débarasse dès le début. Coupez ensuite vos endives en petits morceaux et faites chauffer une poêle avec pas mal de matière grasse (n'oubliez pas de préchauffer le four entre 180 et 200°C !). Mettez sur feu doux et faites compoter vos endives : on veut qu'elles brunissent et qu'elles deviennent molles et juteuses. Vous pouvez saler et poivrer, ajouter des épices (du cumin par exemple), joindre des oignons émincés aux endives... On va les laisser tranquille pendant une vingtaine de minutes en remuant quelquefois : juste histoire que ça n'accroche pas.
Ce qui va se produire porte un nom : la réaction de Maillard. En gros, il s'agit du phénomène faisant que la nourriture va brunir et développer des saveurs : les protéines et les sucres vont subir des réactions chimiques sous l'effet de la chaleur et donner ce goût caramélisé aux aliments. Maintenant, vous pouvez à votre tour faire les malins en société.

Une fois vos endives bien caramélisées, disposez-les dans un plat à tarte avec un peu de matière grasse et... je vais encore me répéter : ce que vous voulez. Des restants de fromage (croûte comprise !), des noix, des lardons, des herbes, un peu de crème, un reste de viande ou de légumes... un seul impératif : faites selon vos goûts. Ceci fait, aplatissez votre pâte à tarte et disposez-là sur votre garniture. Vous pouvez évidemment tout aussi bien faire une tarte normale.

Mettez au four une vingtaine de minutes. Attendez que la pâte soit cuite et bien dorée pour défourner. Pour ce faire, tâtez la pâte à l'aide d'un couteau ; si celui-ci s'enfonce, c'est qu'il manque de la cuisson. Une fois sorti du four, placez une assiette sur le plat et retournez-le pour démouler la tarte.

Vous devriez vous retrouver avec ceci : une tarte renversée croustillante avec un goût légèrement caramélisé. Servez avec une viande ou tout seul.


C'était la tarte renversée à l'endive. La prochaine fois, je vous livrerai un substitut à la viande tout simple. À bientôt !

Kibouille, lagomorphe polymathe.
Article ajouté le Mercredi 15 Mars 2023 à 18h09 |
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Les recettes du lapin (le retour) : Bouillon de légumes et langue de bœuf sauce aigre
Amis du jour bonjour.

Voilà longtemps, très longtemps que j'hésite à reprendre les recettes sur mon blog. Mais à chaque fois, je me convaincs qu'internet regorge déjà de bien meilleures recettes que les miennes, et que je n'apporte rien de plus.

Alors comme tout péquenaud désireux de réussir, j'ai réfléchi à ce qui me démarquait du reste. Les recettes que je maîtrise, que j'ai plus ou moins imaginé, les plus économiques et les plus à même de convenir à nos modes de vie, nous autres étudiants, jeunes salariés et autres chômeurs (HU-HUM). J'en ai fait une petite liste que je vous proposerait de temps à autre.
Je tenterai à chaque itération de vous présenter d'abord une base, puis une recette qui utilise cette même base, ceci afin de faire de vous de vrais cuistots capables d'improviser. Je tenterai également d'illustrer les recettes dès que je le pourrai, et ceci avec autre chose que mes animaux.


Le chien-ogre vous observe, et vous ne savez pas ce que ce regard terrifiant de prédateur désire le plus : le fruit de votre recette... ou vous.

Dans cette première édition, nous allons apprendre à faire de l'or culinaire à partir de rien ainsi qu'une viande en sauce peu coûteuse, peu grasse et délicieuse. J'ai nommé la langue de bœuf.
Je ne sais pas si comme moi, votre maman (ou votre papa) a un jour posé cet énorme truc sur la table et vous a dit "à midi, on mange ça !". C'est un souvenir impérissable, pour de bonnes ou de mauvaises raison. En l'occurence, la langue est devenu un classique dans ma famille, mais pour ceux qui en sont dégoûtés ou que la perspective de porter à sa bouche la langue d'un ruminant n'enchante guère, ne craignez rien : la langue est un abat comme les autres. Mes articles de cuisine auront aussi pour vocation de vous refamiliariser avec la viande, la vraie. Pas les pauvres steaks hachés au minerai de viande et autres pièces gorgées d'eau de supermarché. Et si vous savez que vous n'aimez pas, retentez quand même le coup : vous avez sûrement grandi et vos goûts se sont affirmés depuis la première fois que vous avez goûté. Osez goûter de tout, tenter de nouvelles saveurs et oubliez que vous êtes en train de rouler un patin à un bovidé non consentant. La vie est trop courte pour ne pas galocher une vache.


Pour ceux qui l'ignorent : quel goût a la langue de boeuf ? Et bien c'est une viande musculeuse certes, mais qui propose du coup une bonne mâche et devient moelleuse et fondante à la cuisson. Ça n'a rien à voir avec une semelle trop cuite, la texture est de plus assez particulière. En quelques sortes, "ça chatouille".
La langue se vend chez le boucher, mais vous pouvez aussi en trouver en supermarché. Vous vous retrouverez pour pas cher avec environ 1,5 kilos de pure viande de bœuf : à faire donc si vous invitez du monde ou avez très faim. Rassurez-vous, comme vous le verrez par la suite, la langue se conserve bien.

Place... à la recette.

Commençons : vous déballez votre langue et vous aperçevrez généralement qu'elle saigne encore. Pas de panique, il vous suffit de bien la rincer à l'eau froide ou, si vous voulez très bien faire les choses, de l'immerger dans de l'eau salée et de l'oublier une nuit au frigo. Le sel va dénaturer les protéines de la viande et la rendre plus juteuse. Le sang nettoyé, rassemblez les légumes qui traînent ; poireaux, carottes, oignons, ail, navets, pommes de terre, céleri et j'en passe. Vous allez en faire un bon bouillon. Prenez vos légumes, coupez-les en gros morceaux (les poireaux et les carottes en deux ou trois, les oignons en deux, les pommes de terre en deux ou quatre..;), ajoutez quelques épices si vous en avez (clous de girofle, poivre, baies de genièvre...) prenez votre langue entière et mettez le tout dans votre plus gros récipient ; cocotte, faitout, etc... Couvrez d'eau froide (jamais chaude : démarrez toujours les cuissons à l'eau froide), mettez à cuire à feu vif jusqu'à ébullition, puis baissez le feu au minimum et une fois encore, oubliez votre viande pendant deux heures et demi environ, à couvert. La langue va d'abord cuire en durcissant, comme toutes les viandes très musculeuses, puis lentement devenir moelleuse. attention à ne pas trop la faire cuire, sans quoi vous vous retrouverez avec de la bouillie qui aura transmis tout son goût au bouillon ; ce serait dommage.

Voilà... c'est à peu près tout. Oh, j'oubliais la sauce, à préparer environ un petit quart d'heure avant la fin de la cuisson. Prenez une partie égale de farine et de beurre (disons 40 grammes de chaque). Faites fondre le beurre à feu moyen dans une casserole puis ajouter la farine d'un coup en remuant bien. Bravo : vous savez faire un roux brun. Ajoutez ensuite quelques louches de bouillon : en mélangeant, vous vous retrouverez vite avec une sorte de béchamel dont vous pouvez ajuster la consistance en rajoutant plus ou moins de liquide. Ensuite, vous voyez le vinaigre des bocaux de cornichons, celui que vous jetez dans l'évier une fois ceux-ci terminés ? C'est de ça dont on va avoir besoin. Versez aussi quelques louches de ce vinaigre de cornichons dans la sauce et mélangez toujours. Vous pouvez ensuite ajouter un peu de pulpe, du concentré ou du coulis de tomates (toujours acheter cela quand ce n'est pas la saison : c'est meilleur, moins cher et plus écolo), un brin de moutarde, du jus de citron, des échalottes ou des petits oignons coupés le plus finement que vous pourrez... Il n'y a pas de limite, tant que vous restez dans des tons aigres ou acidulés.

Deux heures et demi plus tard, votre langue est cuite. Vous allez voir ; tout va servir. Sortez-là du bouillon et laissez la refroidir. Récupérez les légumes en passant le tout dans un chinois ou une passoire EN PRENANT BIEN LE SOIN DE RÉCUPÉRER LE BOUILLON que vous pouvez conserver dans une bouteille et utiliser pour cuire du riz, des pâtes ou en faire un petit repas du soir, comme une soupe. Reprenez votre langue refroidie, enlevez la peau blanche qui doit se détacher aisément et coupez la langue en bonnes tranches : elle doit être tendre et se couper facilement. Si non, poursuivez la cuisson une demi-heure. Disposez la langue dans la sauce et voilà. Vous pouvez la déguster avec vos légumes du bouillon, du riz, des pommes de terre vapeur ou tout autre féculent neutre : la sauce étant assez prononcée en goût, il faut rester sobre dans l'accompagnement.

Simple, n'est-ce pas ? Il faut juste du temps, mais au final, vous n'aurez pas fait un grand nombre de manipulations. Comme tout un tas de viandes dites "à braiser", vous les faites simplement cuire longtemps pendant que vous faites autre chose. Vous pouvez conserver votre langue au frigo plusieurs jours : l'acidité de la sauce va faire mariner la viande et l'aider à se conserver plus longtemps. Et si vous en avez assez de manger votre langue, ne la jetez pas : mixez-la quelques à-coups pour la faire avec des pâtes ou dans une tarte/tourte que l'on verra une prochaine fois, ou congelez-la.

BONUS : FAIRE UN BOUILLON DE LÉGUMES AVEC DES DÉCHETS

Je n'allais pas vous laisser sans vous donner une petite base, tout de même...
Comme décrit dans le titre : du bouillon de légumes, tout simple et avec lequel vous pourrez faire plein de choses. Mais pour cela, il va falloir changer une habitude : celle consistant à jeter vos pelures, épluchures voire vos légumes un peu fatigués. À la place, prenez le réflexe de les garder au congélateur dans des sacs plastiques. Tout passe : pelures d'oignons, verts de blettes ou de poireaux, épluchures de patates ou de carottes, tronc de brocolis, tiges d'herbes aromatiques... Absolument tout. Une fois quelques uns de ces sacs accumulés, mettez le tout dans une grande casserole, un faitout, une cocotte... couvrez d'eau, ajoutez quelques bonnes pincées de sel et faites cuire 30 à 40 minutes. Récupérez ensuite le bouillon que vous stockerez au frais et ENFIN, vous pouvez jeter vos déchets (au compost si vous en avez un) qui auront eu une heureuse seconde vie. À noter que vos légumes doivent préalablement être lavés.

À bientôt pour une autre recette. Osez la langue.

Kibouille, suiveur de la voie du tablier.
Article ajouté le Samedi 11 Mars 2023 à 23h14 |
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Des pierres, la suite...
Amis du jour, bonjour.

Souvenez-vous, lecteurs de mon blog, qu'il y a bientôt six mois, je vous parlais d'un projet de muret en pierre sèche. Et bien il se trouve qu'après une pause hivernale, j'ai repris ce petit projet.

Le but est toujours le même : délimiter une bordure de route avec des cailloux empilés. Je n'avais fait qu'une fraction de cette portion en septembre, et il a cette fois été question de tout finir.

Je ne serai malheureusement pas accompagné du chien-ogre pour ces travaux, celui-ci ayant préféré partir en montagne afin de parfaire la maîtrise de l'art ancestral du Miam no Jutsu de son apprenti le chiot-goinfre.


Une leçon à trois avec un chien de passage. Devant la violence insoutenable de cette scène, nous invitons les spectateurs sensibles à poursuivre la lecture de cet article.

Ma première étape a été de réhausser un peu le mur existant, qui était franchement bas. Une épaisseur de cailloux plus tard, le voilà prêt à arrêter les assauts des voitures de passage. J'en profite pour déconstruire l'extrémité du muret afin de pouvoir repartir sans faire ce que l'on nomme un « coup de sabre » : un alignement vertical de pierres en ligne droite qui fragiliserait l'ouvrage. Il faut toujours croiser les cailloux, alterner les boutisses (les pierres placées en profondeur dans le mur) et les panneresses (les pierres placées le long du mur).
N'ayant pas assez de très grosses pierres, je finis le haut du muret en y posant un chapeau en simple caillasse ; moins joli qu'une suite de chapeaux en pierres taillées, mais mon mur très brut ne s'y prête pas, de toute manière.



Mon muret est prêt à être continué, et comme d'habitude, il faut commencer par les fondations. Je creuse et égalise la terre sur toute la longueur restante avant de poser une rangée de cailloux. Un bon petit travail à la houe qui a heureusement été plus rapide et facile que prévu. Je ne m'embête cette fois-ci pas à trouver de très grosses pierres : le poids de mon muret sera déjà bien supporté par la terre tassée, il est donc inutile de se casser le dos.




Notez que le mur n'est pas droit et serpente quand même pas mal. C'est à la fois un choix — pour imiter les murets paysans que l'on peut voir dans les environs — et une contrainte ; je n'ai pas de cailloux bien droits et je suis parti de telle sorte qu'il m'a fallu au final zigzaguer pour éviter de rentrer dans le poteau électrique. Toutes ces raisons ne sauraient excuser mon incompétence, bien entendu. J'aurais dû, avec le recul, commencer en fabriquant un guide et avancer au cordeau. Ça aurait évité bien des renfoncements et d'autres faiblesses dans mon muret. Tout ça pour dire que je ferai mieux la prochaine fois, qui ne saurait tarder d'ailleurs...


Le montage du muret continue.

C'est alors qu'un problème s'annonce : il n'y a plus de pierres ! Ou plutôt ; il n'y en a plus que des petites : toutes les pierres moyennes et les mieux formées ont été utilisées. Je m'attendais à tout sauf à cela, et il a fallu faire avec des gros cailloux brisés ou bien avec des patates presque inutilisables et intaillables. Comme évoqué ci-dessus, j'ai la malchance d'avoir des pierres biscornues, dures et très littelées, soit des pierres difficilement sectionnables sans y passer des heures et surtout, SURTOUT sans les casser en plein de petits morceaux, saloperie...

Mais je continue, il le faut bien. Je suis près du but, et ma rapidité de pose est accrue ; je ne pinaille plus autant sur la recherche d'une pierre idéale : je prends celle qui me passe sous la main et lui trouve une place, comme il convient de le faire.

Il m'aura fallu en total une petite dizaine de jours entiers pour finir cet ouvrage. J'ai avancé lentement mais sûrement, le maître d'ouvrage n'étant pas pressé et moi non plus. Je ne dirais pas que je suis fier, mais pour la première fois que je touchais des cailloux depuis un bout de temps, c'est un bon exercice.



Le muret fini. N'ayez pas peur de l'abomination visuelle de la seconde image, c'est une facétie du chien-ogre.

Voilà pour cette histoire de pierres. N'hésitez pas à mentionner votre caillou préféré dans les commentaires.
À bientôt pour l'histoire des lapins !

Kibouille, mord-poussière.
Article ajouté le Jeudi 09 Mars 2023 à 14h44 |
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La folle et trépidante histoire de mes lapins — Épisode 3 :
Revoilà Kibouille pour l'épisode 3 des lapins. Oui, il est omniprésent et ne parle que de ça, il sait. Mais vous aimez ça, non ?
Allez, attrapez les victuailles et avachissez-vous dans le lieu de votre choix. On commence :

Nous reprenons en l'an de grâce 2009. Berlingot l'increvable est bien vivante, Noisette Ier également et quant aux jumeaux Caramel III et Vanille II, tout s'annonce sous des hospices radieux pour eux. La colonie se relève de l'attaque des chiens, qui n'écoperont pour ça d'absolument rien : leur propriétaire étant un gros con qui ne comprenait pas que ses chiens puissent se sauver. Ma mère développera une certaine haine envers les chasseurs à la suite de cet incident.

Une surprise adviendra un soir, et une surprise de taille. Sans doute attiré par l'odeur et la nourriture, un lapin de garenne ramènera son râble pour squatter en bas des HLM. Plutôt docile, nous déciderons de lui donner un logis et nous le baptiseront Chocolat. Il faut bien se figurer l'écart de taille entre un lapin de garenne et un lapin nain tête de lion : ça revient à mettre côte à côte un jockey et un basketteur moyen, surtout que Chocolat est particulièrement costaud. Son charme sauvage de mauvais garçon conquerra bien vite le cœur de Berlingot, grande amatrice de balades en pleine nature.

Une idylle naît entre les deux, et le père Noisette n'y trouve curieusement rien à redire. Chocolat étant un excavateur hors-pair, il creuse souvent sous les parcs grillagés pour rendre visite à sa dulcinée. Les deux partagent d'ailleurs l'amour des évasions de parcs, ce qui nous convaincra, en plus de l'incident des chiens, à ne sortir les lapins que quand nous serons présents à la maison et non plus en permanence.

Mais hélas, le sort ne fut pas très favorable à cette union. Bien vite, Chocolat dépérit, se languit de sa vie en pleine nature. Nous déciderons, un soir, de lui dire adieu et de le relâcher dans le champ voisin, dans lequel il détalera sans un au revoir. Berlingot vivra sa rupture la plus douloureuse, mais a gardé de cette aventure une petite surprise.

Un soir, en rentrant de nos occupations d'humains, nous remarquons qu'un énorme terrier s'est creusé dans le parc grillagé de Berlingot. Elle n'en sortira plus durant des jours, et ne parvenant pas à l'attraper (le trou étant particulièrement profond : c'est qu'elle a appris à bonne école, la bougresse), nous déciderons de la laisser vivre dans le parc, lui apportant de la nourriture et de l'eau. Environ dix jours plus tard, non pas deux, non pas trois, mais sept lapereaux sortiront de la galerie, dans la stupéfaction totale de ma mère qui a vu la scène de la fenêtre.

Tous seront baptisés, mais ma mémoire fait défaut ici (c'est bien évidemment faux, j'ai juste trop honte des noms qu'on a attribué à ces petits pères innocents). L'un d'entre eux mourra hélas : la pauvre mère n'ayant tout simplement pas assez de tétines pour nourrir tout le monde. Trois garçons et trois filles au total ; nous avons entre temps appris à sexer les lapins. Ils vivront encore quelques temps dans le parc grillagé, le temps qu'ils soient sevrés, car nous avons également appris à ne pas toucher les lapereaux pendant le premier mois de leur naissance, de peur que leur mère, ne reconnaissant plus son odeur sur eux, ne les abandonne (c'est ce qui est arrivé à la première portée de Berlingot).

La colonie rencontrera alors un problème inédit : il n'y a plus de place ! Les clapiers sont pleins. C'est donc le cœur gros qu'une fois grands, nous vendrons les petits à des familles en quête d'une boule de poils. Un petit business se met alors en place pour libérer de la place dans les clapiers ; la colonie part conquérir d'autres territoires. Nous saurons rarement ce qu'il adviendra de ces lapereaux vendus : peut être qu'ils ont aussi démarré une autre colonie ?

Noisette Ier peut être heureux : sa colonie s'étend au delà des frontières de la maison, il a plein de petits enfants avec qui jouer et la maison file droit avec lui pour chef. Mais l'âge avançant, il est temps de penser à la succession…

Dans le prochain épisode, du drame, de l'action et un chat !

Kibkib, votre ménagerie bipienne.
Article ajouté le Samedi 18 Février 2023 à 19h49 |
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Confusion.

Deux chiens-ogres (et un chiot-goinfre au milieu).

La montagne est foutue.

Article ajouté le Dimanche 12 Février 2023 à 12h54 |
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La folle et trépidante histoire de mes lapins — Épisode 2 :
Votre gourou du lapin vous revient pour cette deuxième édition de ses chroniques lapines. Comme d'habitude, installez vous et prenez un en-cas. On va brasser des souvenirs à l'odeur de paille.

Nous revenons en l'an de grâce 2008. Berlingot(e) est officiellement une femelle (contrairement à ce que nous avait indiqué feu mon grand-père, qui reste toutefois un héros) et mère de trois petits.
J'en profite pour souligner que chez mes lapins, les petits se conçoivent par l'amour divin, car ce sont les bêtes du Seigneur. Il ne serait donc pas question d'inceste ou d'autres rapports abusifs. Tout commentaire faisant planer le doute sur la question sera donc taxé de facto d'impie : qu'on se le tienne pour dit.

La brave Berlingot, donc, a eu des petits qui hélas ne survivront pas. Notre surprise et notre impréparation à cette venue au monde n'ont en rien arrangé le sort de cette première portée, première portée qui est d'ailleurs souvent la plus fatale. Rappelons que les lapins, même en captivité, gardent leur modèle évolutif r. Une autre portée viendra quelques mois plus tard : deux jumeaux, nommés Vanille et Caramel : Caramel II. La volonté évidente d'accroissement de la population lapine contraindra mon père à acquérir quelques clapiers en béton armé : les premiers HLM (pour Habitat des Lapins M.; M. étant mon nom de famille que je dissimule ici derrière une majuscule).

Une organisation se met en place à tous les niveaux : l'ancienne cage de Noisette sera réutilisée pour l'entreposage des grains, des bottes (oui des bottes) de paille et de foin doivent être acquises puis stockées, le changement des litières instauré : toutes les deux semaines et ce pour les treize années à venir, la corvée de nettoyage des clapiers se met en place pour les humains. Ma mère prend un rôle de divinité nourricière qu'elle ne perdra plus jamais, tout comme mon père, qui subit cette folie cunicultrice plus qu'il ne l'approuve (lui qui rêve bien plutôt de chien en lieu et place de lapins) prendra celui de Grand Architecte. De son côté, petit Kibouille s'investit en créant des terrains de jeux et autres fantasmagories bonnes à faire sauter, courir, ramper ses compagnons à quatre pattes.

Nous sommes en 2009. Nos désormais quatre lapins vivent donc heureux entre leurs logis Impérissables et leurs parcs grillagés à l'extérieur. Noisette Ier se promène quant à lui en toute liberté à l'extérieur, traînant sa prestance royale à travers tout le jardin.
C'est évidemment au moment le plus paisible que l'impensable frappera.

Deux chiens échappés viendront faire une visite inamicale aux lapins, alors tranquillement dans leurs parcs grillagés. Ils déchireront le grillage, creuseront des trous et sèmeront la désolation. Vanille mourra d'une crise cardiaque sous le choc, Caramel II et Berlingot s'enfuiront dans la campagne. Quand à Noisette Ier, il a couru se réfugier chez les voisins. En un instant, la petite colonie est décimée.
À l'abri dans les HLM, témoins de l'horreur, seule reste une portée de deux jumeaux : les futurs Vanille II et Caramel III, qui portent déjà sur leurs dos de frêles lapereaux la tâche de refonder une colonie (toujours dans l'amour du Seigneur).

Fort heureusement, un soir, ma mère découvrira des crottes familière près des parcs : Berlingot, l'increvable Berlingot, est revenue. Elle aura survécu plusieurs jours en pleine nature Dieu sait comment. L'expérience nous apprendra que cette lapine d'à peine un an est une véritable guerrière.

Au prochain épisode, nous découvrirons un invité surprise, l'avènement d'un successeur et une romance insoupçonnée. À tantôt !

Kibouille, bouffeur de foin à tous les râteliers
Article ajouté le Mardi 31 Janvier 2023 à 23h34 |
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La folle et trépidante histoire de mes lapins — Épisode 1 :
Ma fic en cours me donne du fil à retordre ; c'est donc le moment de me délier le poignet en vous racontant le long passif que j'ai avec les lapins. Installez-vous confortablement, attrapez un truc à bouffer ; on va brasser dix-huit ans d'histoire.

Les lapins et moi, c'est une longue idylle. Ce n'est pas pour rien que je m'identifie à un lapin anthropomorphe et que mon pseudo vient de l'un d'eux (on aura le temps d'y revenir). En dix-huit années, ma famille (surtout moi et ma mère) en avons constitué un véritable élevage. Et non, pas un élevage pour les manger, comme je l'ai répété à toutes les personnes étonnées d'en apprendre le nombre. De toute façon, je n'aime pas la viande de lapin.

Tout commence en l'an de grâce 2003. Pour l'anniversaire de mon grand frère, mes parents lui offrent un lapin tête de lion qui sera baptisé Noisette : Noisette Ier, le premier d'une longue lignée. Vivant d'abord dans une vieille cage à oiseau, c'est feu-mon papy ce héros qui lui fabriquera une superbe cage en bois estampillée de son nom. En dehors de ça, il a bien évidemment un parc grillagé à l'extérieur de notre maison de l'époque, car il faut bien qu'il prenne l'air : les lapins ne sont pas des animaux vivant en cage.

En l'absence de photographie de Noisette, nous vous proposons cette description écrite : un lapin tête de lion au poil ras, majoritairement fauve. Crinière assez marquée, une grande tache blanche sous le poitrail, un museau plus sombre et une petite tache blanche en médaillon sur la tête : symbole des lapins alpha de la famille (médaillon blanc que porte également le chien-ogre au poitrail, comme quoi c'est un signe).

Noisette est un pacifique, faisant de longues siestes avec le chat du voisin qui était pourtant un redoutable fauve. Noisette est un bon vivant, se sauvant fréquemment pour aller grignoter dans le jardin et grand amateur de chocolat, pourtant toxique pour lui comme chacun sait. Rassurez-vous ; il semblerait qu'au fil de sa longue vie, Noisette s'y soit mithridatisé. Plus tard, il faudra veiller à bien fermer le placard à sucreries, sans quoi il ne fera qu'une bouchée de tout ce qui se rapporte de près ou de loin à un produit du cacao. Noisette aime beaucoup ma mère, étant sans cesse dans ses pattes et réclamant des gratouilles de son "nif nif" caractéristique. Noisette est la mascotte de la famille, qui ne compte à l'époque pas encore tous ses enfants.

Une fois adulte, on tentera une première fois de lui donner une descendance avec la ravissante Flocon : la lapine de l'école primaire. Malheureusement, elle restera insensible à son charme et à sa belle crinière fauve et blanche.

2006 : c'est le déménagement. Noisette est évidemment dans nos cartons (pas littéralement, faut pas être con). Il délaissera sa vieille cage et prendra immédiatement ses quartiers… dans la maison, instaurant une longue tradition pour les futurs alphas. Il vit dans le salon, dort au coin du feu et a –comble du privilège – le droit de se promener en liberté dans le jardin (un autre des octrois des alphas).

La vie est belle pour Noisette, mais l'âge avançant, la question de la descendance revient inévitablement sur la table. L'occasion se présentant, la nounou de ma petite sœur accepte d'introduire sa lapine naine à notre Noisou national. Une dénommée... Noisette. C'est donc le coup de foudre.
Après une splendide lune de miel, Noisette femelle donnera naissance à quatre petits ; deux resteront chez la nourrice tandis que les deux autres viendront agrandir notre famille : un mâle et une femelle, Berlingot et Caramel, dit Caramel Ière.

Hélas, Mère Nature est une peau de chien. Sur les quatre petits, trois mourront rapidement de maladie, laissant Berlingot seul survivant. Je me passerai de vous raconter les pleurs de petit Kib lors de la soirée où Caramel Ière rendit l'esprit.
Noisette prendra donc son fils Berlingot auprès de lui. Les deux s'entendent à merveille, fait rare pour deux mâles. Ils gambadent dans la maison, se lèchent, s'apprécient.
Un soir, alors que ma mère change la cage du petit survivant, elle découvre une épaisse couche de poils arrangée en une sorte de boule. Elle écarte la trouvaille et quelle ne fut pas sa surprise de trouver trois lapereaux nouveaux-nés.
Berlingot est une femelle.

Nous venons de brasser cinq ans d'histoire lapine, une histoire qui, au prochain numéro, prendra une tournure rocambolesque.
À bientôt !

Kibouille, votre gourou du lapin.
Article ajouté le Jeudi 29 Décembre 2022 à 20h56 |
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C'est l'heure.

"Allons-y. Lève-toi."




Et ils y allèrent.
Article ajouté le Mardi 20 Décembre 2022 à 17h51 |
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