Et qui dès que relus me font me croire saoul.La plupart du temps, j’ai presque une crainte superstitieuse de la poésie, mais il m’arrive d’avoir une envie incontrôlable d’en faire. J’imagine que c’est comme ça que les gens normaux se sentent vis-à-vis des maths.
Bref, je sais aussi que l’alexandrin n’est pas la seule mesure au monde, mais la césure y est plus logique dans ma tête, et puis je m’étais infligé un traumatisme là-dessus il y a un an en en faisant pour le Calendrier de l’Avent édition 2019. Donc j’ai voulu conjurer un peu le démon et même si ça va pas chercher loin, je ne me suis pas tué à faire ces quatre trucs et c’est le principal.
Dans l’ordre, on a du Lovecraft, de la vraie horreur, du haricot (et diable ! l’hommage a été sacrément coton à ne serait-ce qu’entamer), et du troll. J’aurais pu chercher à faire moins de Pokémon mais zut, on a dit que c’était pas prise de tête.
1.Je me tenais, vaincue, devant l’entrée du temple
Et masquais ma colère, Hélio pour mon exemple
En face de la jeune idiote qui sans aide
Pensait pouvoir tuer notre univers remède.
Et je la croyais folle, et je la détestais
Mes yeux rivés au sol, sur mes amis tombés.
Mais je ne croyais pas qu’elle puisse gagner,
Elle devait s’arrêter, et l’heure enfin tombait
Car dans le saint des saints, un son fier et puissant
Émanait de la chaîne forgée par nos talents.
Au sein de la lumière, Hélio psalmodiait :
Il appelait les Dieux que Sinnoh vénérait,
Et par sa voix puissante, par l’antique rituel,
Il alliait la Team aux puissances éternelles.
Nous savions tous que rien, ni de l’homme ni du dieu,
Ne pourrait se tenir en face de ces deux ;
Et quand nous vîmes agir les trois Esprits des Lacs,
S’élevant de leurs antres en subtils entrelacs,
Nous criâmes de joie, car ils devaient échouer.
Ils n’entraveraient pas ce qu’avait libéré
Leurs cristaux de pouvoir, par nous récupérés,
Et l’instant se prêtait à être célébré.
Aurore la fluette assistait au spectacle
Des forces dont le mont était le réceptacle :
Deux spirales de feu aux pieds des créateurs
Vampirisant l’éther, passant l’air au broyeur,
Et détruisant l’ancien, créaient un nouveau monde.
C’est ce triomphe qui fut détruit par l’Immonde.
Quelle chose, souffla Hélio, et dans sa voix
Un frisson de terreur qui jeta un grand froid,
Quelle chose dégage une si grande rage ?
Répondant à l’alarme, et semblant sans courage,
La Perle et le Diamant, pourtant divinités,
Partagèrent entre eux un regard de gibier.
Inhumains ils étaient, et pourtant leurs visages
Se tirèrent soudain, comme le ferait l’âge ;
Nous eûmes sous les yeux deux Titans apeurés.
Quelle horreur d’outre-tombe, me suis-je demandé
Avons-nous réveillée ? Oh ! la réalité
Se trouvait hélas cent fois plus dénaturée.
Le ciel d’or et de pourpre a pris plus sombre teinte,
Le ballet des Esprits, une nouvelle empreinte,
Et bientôt une tache est tombée sur le marbre.
On aurait dit de l’encre, ou la sève d’un arbre :
Petite goutte d’eau, qui bientôt s’obscurcit.
Les deux Dieux reculèrent, leur prestance ternie.
Ce n’était pas du noir, on aurait dit une ombre ;
Mais ce qu’elle nous masquait avait un certain nombre.
Deux lampes font trois teintes, mais on voyait ici
Une absence malsaine évoquant mille cris :
Tout se passait de même que si un univers
Brillait par son absence au sein de cet hiver.
Rien n’était épargné, surtout pas les pensées,
Et le temps qui passa le fit sans nous troubler.
Avant que l’Ombre ne daignât se déployer,
À peine vîmes-nous ses premières trainées.
Tout éclat avait eu le temps de se faner
Pendant que nous voyions, d’un air éberlué,
La danse des Esprits sombrer dans le chaos
Où tout était plongé par cet ancien fléau.
Ce qui suit, je ne sais, car j’étais trop figée,
Mon âme prise au piège en la toile d’araignée
Qu’était devenu le vieux temple corrompu.
Tout ce que je peux dire est le peu que j’ai vu
Par instants décousus, trop pour être saisis.
J’ai vu comme un éclair, bien plus noir que la nuit,
Tomber sur notre chef, un cri abominable,
Et un clin d’œil plus tard, il ne restait plus rien de fiable :
Les Colonnes d’antan vidées de ces présences,
Le Chef, les dieux et l’Ombre aspirés dans l’absence.
Le droit s’était tordu, les vieux piliers de pierre
S’élançant de biais, et pourtant sans fracture,
Car l’univers lui-même avait été brisé.
Au centre du pinacle tout juste profané,
Un maëlstrom de ténèbres tournoyait lentement,
Muette invitation vers un monde dément.
Cela je ne le sus, et je ne l’ai appris
Que bien longtemps après, car je me suis enfuie.
Beaucoup trop inspirante, cette scène. La narratrice est théoriquement Mars mais Jupiter passe aussi.2. (Les termes bizarres s'épellent)
Le Professeur :
On voudrait intégrer de zéro à vingt-trois
Un sur k deux sinus de un sur k dk.
À titre indicatif, commencez par poser
Une variable en plus, ici mise au carré.
Le Cancre
(il dialogue avec le Déterminé) :
Mon vieux, j’ai rien compris : devons-nous intégrer
Ou bien décomposer ?
Le Déterminé
(il répond) :
Indentons un peu...Ça n’a rien d’assuré…
Regarde la formule, moi je la vois sourire
Et je dois la traiter, mais j’ai envie de fuir.
Le Cancre :
Ça, tu m’en diras tant. Est-ce encore un DL ?
Le Déterminé :
Essayons ! Au moins, l’exo n’est pas cruel…
Le Cancre :
Ne me dis pas que tu penses encore au premier ?
Le Déterminé :
Je ne l’ai pas compris, je ne peux le quitter !
Mais regarde : en changeant la variable, on obtient
Ceci. C’est bien moins moche…
Le Cancre :
Indentons encore un peu...… Et toujours pas très bien.
Le Déterminé :
Tu rigoles ? On s’en sort ! X quatre fois sinus x,
Ça ne vaut pas grand-chose, mais c’est bien mieux qu’Unix.
Le Cancre et le Déterminé
(chuchotant en chœur) :
À bas Unix !
Le Cancre :
Indentons...Qu’il s’étouffe en gobant ses sucettes !
Le Déterminé :
Pourquoi on a encore ce foutu type en tête…
Le Cancre :
C’est toi qui l’a cité.
Le Déterminé :
Indentons un peu...Mea culpa.
Le Cancre :
Indentons encore un petit peu plus...Ramen, frère.
Le Déterminé :
On en revient aux maths ?
Le Cancre :
Indentons un peu...Ça, mon vieux, c’est amer…
Le Déterminé :
Appliquons la formule et voyons ce qu’il sort.
Le Cancre :
Dk égale un sur dx ?
Le Déterminé :
Indentons un peu...Ah non, alors !
Le Cancre :
Mais comment trouves-tu ton x puissance quatre ?
Le Déterminé :
En… Oh, attends ! Mais non !
Le Cancre :
Indentons encore un peu...Je sens l’anxiété croître…
Le Déterminé :
Ici, ici et là, ça nous fait trois erreurs…
Le Professeur :
Nous allons corriger !
Le Cancre et le Déterminé
(chuchotant en chœur) :
Indentons un peu...Satané professeur !
… J’arrivais pas à intégrer cette saleté, alors j’ai conclu l’exercice.3. (C'est une tentative de pastiche de
Plop!. Voilà, c'est ça, une... tentative.)
Plop ! Fébrile
Mais sans bouger un cil,
J’observe la ville.
Un combat ? Puéril !
Pour ces affaires futiles,
Je suis bien trop habile.
Et cet Azumarill
Qui joue les grands virils
Va au-devant d’une tuile !
Nos deux Dresseurs babillent,
Eh bien ! Branchons le grill.
Pour ce minable, ce krill…
Roulant comme un baril,
Sorti d’un drôle de terril,
La souris m’attaque au nombril
Pour rencontrer le fil
D’une lame parmi mille,
Sur ma cuirasse de béryl.
Une autre fois, petit Crocodil !
Tranche-Nuit, je file
Trop vite pour ses petits yeux débiles,
T’es pas assez mobile !
Le voilà presque stérile,
Un duel sans péril.
4.Le Professeur :
Bienvenue, voyageur ! L’aventure t’attend
Dans ce monde peuplé d’êtres fort étonnants.
Ce sont les Pokémon ; et tu découvriras
Leurs mystères et pouvoirs, cela t’éblouira !
Je suis toujours content quand un nouveau Dresseur
Vient demander mon aide, recevoir un starter.
C’est ton cas, n’est-ce pas ! Parfait, magnifique !
Viens par-là, j’en ai trois. Quelques détails techniques !
Lui a le type Feu, lui la Plante et lui l’Eau.
Que sont ces types ? alors, écoute c’est très beau.
Les Pokémon ont ce qu’on nomme des Attaques ;
Comme eux elles ont des types, et c’est là que ça claque :
Une Attaque au bon type est rendue plus puissante !
Et certains types aussi les rendent plus violentes ;
Le Feu brûle la Plante, La Plante absorbe l’Eau,
L’Eau affaiblit le Feu, c’est logique et c’est beau.
Oh ? tu as fait ton choix ? Je palabre, palabre…
Mes excuses ! et bon choix : il n’y a que Lugulabre
Qui peut concurrencer ce futur Goupelin.
Laisse-moi te donner un outil bien malin :
C’est un Pokédex vide, et en le remplissant
Tu seras plus savant, et un Dresseur plus grand.
J’ai tout dit, j’ai tout fait, et c’est peut-être trop,
Bon courage et bonne chance, Dresseur nouveau !
Le tout pas relu et bourré de fautes de rythme. Bonne journée !