Pikachu
Pokébip Pokédex Espace Membre
Inscription

Chips aux crevettes
de Eliii

                   


Ladies and gentlemen, bienvenue.

Si vous désirez un moment de lecture, mes modestes fanfictions sont à votre disposition.

GREAT WARS

> Tome 1 : All men dream, but not equally (en cours, 30 chapitres publiés)

Autres fics

> Sans ét(h)iquette (en cours, 9 chapitres publiés)
> Une flopée de one-shots allant du mauvais au... très mauvais.

A venir

> Le Chant des Dragons (en cours d'écriture, 4,5/19 chapitres rédigés)
> Superstition (fic en travaux)

Articles « importants »

> Liste des fanfics que je lis [à titre de mémo]
> Liste recensant mes fanfics en cours ainsi que mes projets


Facebook (si vous voulez discuter, je ne mords pas)
Discord : Eliasounet#3421



« Il ne me parut ni vieux ni jeune, mais âgé de mille ans, ou plutôt, sans âge, portant l'empreinte d'autres cycles que ceux vécus par nous. Des animaux peuvent avoir cet air-là, ou des arbres, ou des étoiles, je ne sais. »
— Hermann Hesse, Demian


Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


TEXTE - L'Ignoble
Nouveau texte, cette fois-ci sur le personnage suivant : un officier des renseignements désabusé. Me lancer dessus a été assez difficile, mais ça a glissé tout seul ensuite ; c'est en tout cas de l'improvisation, même si le schéma global de la scène était clair dans mon esprit.

Spoiler
L'uniforme gris sombre paraît presque trop serré, comme le chapeau de feutre entre ses doigts crispés. Sur la joue livide, une goutte de sueur fait son petit bonhomme de chemin. Loin des soucis et tracas de monsieur, descend jusqu'au menton, tombe sur le col de chemise blanc et disparaît. Là sur le mur, le grand tableau accroché semble si laid à son regard ; il voudrait presque le trouer des yeux.

Et qu'est-ce qu'il fait là, d'abord ? Il le sait que c'est de la folie, de confronter Monsieur l'Illustre à propos d'un tel sujet, mais le voilà assis dans cette salle d'attente austère, dans l'antichambre des enfers. Il l'a voulu, à présent il regrette, mais trop tard ; on ne décommande pas un rendez-vous pareil, ça se sait et ça se transgresse pas, ce genre de règle.

Il est peut-être encore temps de pondre un mensonge potable, mais d'ici à ce que l'Ignoble arrive, c'est pas gagné. Et puis non, il lira dans son jeu de toute façon, comme il fait toujours. L'œil acéré comme un gueriaigle, la griffe tranchante comme un scalpion. Adversaire redoutable, qu'on soit dans son camp ou dans un autre, à la vérité. Pas moyen de lui échapper, c'est son pays, ce sont ses lois, c'est lui qui décide. Le Conseil ministériel, c'est juste une parodie de démocratie.

« Surtout, contrôler ta voix, ne pas te laisser impressionner par son regard. Tiens, encore mieux, ne pas croiser son regard, sous aucun prétexte. Tu évites les complications inutiles et tu attires son attention sur autre chose. »

Tenter de se convaincre, même ça, ça ne suffit pas ; il est toujours là, ce sentiment d'insécurité que monsieur le Premier ministre inspire à tout un chacun. Tout commence par un frisson dans le dos, et tout le monde sait comment ça finit, une balle dans la tête ou la corde au cou. Au fond, c'est quoi le pire ? Au moins la balle, c'est radical, tandis que la corde... c'est lui qui la tient, et c'est lui qui décide du moment opportun pour la resserrer. Sans prévenir évidemment, c'est plus amusant.

Tout à coup l'officier sent le besoin de desserrer la cravate et le col de chemise ; le contrecoup d'une pensée morbide, l'esprit trop fragile pour résister. De drôles d'ombres vacillantes dansent devant ses yeux, comme des flammes au fond de la cheminée. Les paupières papillonnent deux, trois fois, peut-être un peu plus, et soudain c'est le visage tant redouté qui s'offre aux pupilles hallucinées.

Le flou vert de gris reprend de l'assurance ; prestement monsieur se lève, droit dans ses bottes et lèvres serrées. Les yeux pénétrants de l'autre scrutent un moment sa face blanchâtre, et s'attardent un peu sur son cou. Le temps est-il venu de tirer sur la corde ?

« Votre cravate, Erich. Vous feriez mieux d'arranger un peu ça, hm ? »

Manières mielleuses, voix vénéneuse. Le plus jeune suit l'Ignoble dans son bureau infernal.

Article ajouté le Vendredi 09 Juin 2017 à 15h41 |
10 commentaires
TEXTE - « Hé dites, docteur ! »
Toujours dans la lignée des précédents, un texte dépeignant cette fois-ci un médecin nommé ministre contre son gré.


Spoiler
Il fait beau là dehors, soleil haut dans le ciel dégagé, nuages partis au loin, absents comme les grévistes de l'usine. C'est dans ces moments-là qu'il se rend compte que son bureau est trop étroit, qu'il serait mieux dans la rue, assis à la terrasse d'un petit café de boulevard. Thé fumant et odorant, gâteaux crémeux et conversations perdues dans une masse de voix volant au vent.

L'acajou, c'est joli aussi, bien sûr ; jusqu'à ce qu'on s'en lasse. Table basse, étagères à livres, porte, cette nuance boisée est partout, le suit, obsède ses yeux cernés et fatigués. Il peut se plonger dans les dossiers, rien n'y fait, et de toute façon il n'a rien à faire là. On l'a nommé ministre pour quoi, au fond ? Parce que son nom fait joli sur un papier, bien sûr. « Le meilleur médecin du coin » ça en jette tout de suite. Et après ?

Y en a pas un qui lui a demandé son avis, parmi tous ces grands hommes en tenue impeccable, boutons de manchette aux poignets, pas un cheveu qui dépasse. Et encore, eux les clampins autour de la table, ils n'y sont pour rien. Tout ça, c'est la faute de Monsieur l'Illustre, le prince à tête blanche qui règne sur les autres bellâtres, cigare à la bouche et montre d'or au bras.

Difficile à admettre, mais maintenant lui aussi est un des leurs. Une fois par semaine, il se pose à sa place autour de la table, cul sur la chaise pendant deux, trois heures, à les écouter parler — écoute-t-il seulement depuis le temps ? Y a des jours, il aimerait bien se lever sous leurs regards consternés, claquer la porte et dire « au revoir » à cette vie-là. Il est docteur lui, pas démagogue aux manières de velours et sourires goguenards.

Souvent il regarde au plafond, jambe droite posée sur l'autre, pied remuant, et il pense à tout ce qu'on lui a retiré en lui donnant cette promotion rétrograde. Au fond ça lui manque affreusement, être médecin ; il adorait ça. Tous ces « Hé dites, docteur ! C'est pas trop grave hein ? » qu'il entendait bien une fois par jour, ça c'est tout ce qu'il reste de ce temps révolu. Des souvenirs au fond du trou béant de la mémoire. Elle finira par les engloutir ceux-là aussi, comme bien d'autres et—

« Docteur Luger ! »

Quand la porte s'ouvre à la volée, battant de bois claquant contre le mur au papier peint gris, le petit homme est presque soulevé de son fauteuil par la stupeur. Le temps de cligner des yeux plusieurs fois, voilà déjà qu'une main ferme l'entraîne par la manche à l'extérieur. Obligation professionnelle, que l'autre lui dit ; troisième fois ce mois-ci que Monsieur l'Illustre lui force la main pour ces maudites réunions inutiles.

« Vous direz à votre supérieur direct, qu'il grommelle, presque essouflé, que la prochaine fois il n'a qu'à téléphoner. »

Comme les gens bien éduqués, se retient-il d'ajouter.
Article ajouté le Jeudi 08 Juin 2017 à 16h58 |
19 commentaires
TEXTE - Hauteurs solitaires
Toujours par rapport à ma fanfic en projet, un nouveau petit texte ; cette fois-ci à propos de l'épouse d'un officier des renseignements, une femme respectable et respectée dans son entourage. J'en suis moins satisfait que les précédents, mais ça reste dans l'esprit.


Spoiler
Y a bien des jours où elle aimerait descendre de son perchoir, se mettre à la hauteur des autres dames du voisinage, participer à ces idiots commérages. Parfois ça lui pèse, toute cette condition de « grande dame ». Et tout ça parce qu'elle a épousé un bel officier du renseignement, uniforme gris, bottes noires qui claquent contre le béton et démarche martiale. Bien sûr elle ne regrette pas, mais ça pourrait être plus simple, aussi ; on pourrait juste la considérer comme une femme ordinaire, elle ne veut que ça.

Là sur ces hauteurs solitaires, elle s'ennuie ferme. S'occuper des enfants, pas le temps, y a le travail. Pas des plus exaltants, mais ça fait passer les heures qui s'additionnent, en somme. Il n'y a guère que les fins de semaine qui sont un peu profitables, et encore ; cette stupide « communauté citoyenne » que les autres appellent le club de lecture, ça aussi, c'est plus une contrainte qu'un loisir. Elle s'en passerait avec joie, mais après ?

Qui serait là pour lui tenir compagnie ? Pas les gosses en tout cas, chaque dimanche on les refourgue à la tante ou à l'un des voisins ; trop envahissants parfois, et puis surtout ils aiment l'espace, y en a jamais assez à la maison. Et Erich alors, lui le weekend, qu'est-ce qu'il fait au juste ? Toujours à remplir de la paperasse dans son bureau ; corps à la maison mais esprit au boulot.

La main en visière, installée sur une chaise longue dans son jardin, madame profite de l'air calme d'octobre, qui tournera bientôt à une brise froide. Pour le moment le soleil a le nez dehors, mais pour combien de temps ?

Helen sent son propre ciel s'assombrir, sous les impressions ternes et le manque permanent de compagnie, en dehors des deux, trois occasions inutiles qu'elle peut avoir. Demander des heures sup' le dimanche, pourquoi pas après tout... pour ce qu'elle en fait, de cette septième journée ! Sa semaine à elle, elle n'a que six jours au fond.

Là-bas, du côté du centre-ville, le long de la route bordée de grands pavillons, une silhouette se découpe dans le fond bleuté du décor. La forme sombre progresse lentement, poussant un fardeau. Puis arrive à sa hauteur ; une jeune mère avec son bébé en poussette, sourire aux lèvres et joie au coin des yeux.

Madame à tête blonde se sent presque repartie à la fin des années trente, quand elle aussi poussait sa fille aînée, toutes deux débordantes de joie, sur le pavé frais des nouveaux quartiers. Douce réminiscence qui l'attire loin de l'ennuyeuse réalité. Sans raison elle se lève, le pas un peu chancelant mais qu'importe. Marche vers sa cadette, l'interpelle, blanc sourire empreint de vie.

« Si ça vous dit, peut-être... voulez-vous venir prendre le thé ? »

La plus jeune bat des paupières un instant, semble considérer la proposition. Comme tout un chacun dans le quartier, elle connaît la réputation de l'autre ; Helen Wegener, « reine mère » des banlieues aisées. Cependant ce n'est pas cette femme qu'elle a en face d'elle en ce moment. Rien d'une figure d'autorité, non, juste le visage doux-amer de la sincérité.
Article ajouté le Mercredi 07 Juin 2017 à 10h31 |
15 commentaires
TEXTE - A moitié de tout
Supprimé par inadvertance en voulant faire un peu de ménage dans le blog ; on saluera ma compétence légendaire avec les ordinateurs...

Dans la lignée du texte précédent, un court texte qui peut faire office de présentation pour « Monsieur le ministre de l'Intérieur, homme rigide mais droit dans ses bottes à mi-temps ». Même si le concept d'être « droit dans ses bottes à l'occasion » n'est pas vraiment exploité ici, c'est parce que la scène ne s'y prêtait pas.


Spoiler
« Qu'est-ce que j'ai raté, bon sang ? »

Depuis des heures et des heures, la question sans réponse s'impose à son esprit. Monsieur le ministre de l'Intérieur n'en peut plus, à force, ça commence à faire beaucoup d'un seul coup. Il n'en a pas assez avec les problèmes de sécurité nationale, non, faut qu'elle s'y mette elle aussi, qu'elle lui rappelle à quel point il est minable et qu'il ferait mieux de tout laisser tomber. Y en a plein d'autres, des couillons prêts à signer pour son poste, ça oui. Il en croise tous les jours dans les couloirs, c'est dire.

Il a l'air de quoi, affalé sur son canapé de bureau en manches de chemise, cravate lâche et cheveux en désordre ? D'une épave au mieux, d'un cadavre au pire. Le teint est blanc comme de la cire de bougie, les yeux morts, la bouche entrouverte n'attend que de l'air, la respiration se fait erratique.

Pas dormi depuis quoi, deux jours ? Non, moins. Il ne sait plus, il ne sait rien, il est tout perdu il n'a plus rien. Aucun repère à part le foutu son de la foutue horloge, les étagères remplies de bouquins qu'il n'a pas le temps de toucher, la fenêtre entrouverte et l'odeur de café. Dure torpeur maintenant qu'elle lui a interdit formellement de fumer — mais maintenant ?

Elle a joué avec les règles du jeu elle aussi, alors il peut faire ce qui lui plaît. Qu'est-ce qu'il reste du contrat entre eux deux, puisqu'elle l'a brisé ? En même temps elle aurait pu choisir pire... Rudolph n'est pas le plus mauvais choix quand on y pense. Bel homme à belle situation, sûr que ça plaît bien.

« Pourquoi pas... qu'est-ce que ça change au fond ? » qu'il soupire, main abattue sur le front poisseux de sueur.

Il se lève en même temps que la porte s'ouvre ; mademoiselle la rouquine entre, dossiers à la main, les pose sur le bureau, fait à peine attention à lui. Monsieur rajuste sa cravate et attrape le poignet de la secrétaire. Elle s'arrête net et se retourne, sourcil haussé et lèvres tordues en un demi-sourire intrigant.

« Monsieur Schutz ? Tout va bien ? »

Le susnommé bat des paupières un instant, lâche le poignet hâlé, hoche la tête. A l'impression de retrouver un équilibre qu'il n'a pas perdu. Drôle de brûlure au fond de la gorge sèche ; il a peut-être besoin d'eau, qu'en sait-il. Il se sent comme à moitié mort, à moitié vivant. A moitié de tout, à la vérité.

La femme croise les bras, incline à peine la tête d'un côté, s'interrogeant.

« Monsieur, vous êtes sûr... »

Il la coupe d'un signe de la main, doigts un peu tremblants, peau trop laiteuse qui prend une teinte jaunâtre sous l'éclairage du plafond. Les prunelles brunes sont vacillantes, mais en même temps assurées. Les lèvres remuent faiblement, pour demander, comme une vaine supplique :

« Vous n'auriez pas une cigarette ? »
Article ajouté le Mardi 06 Juin 2017 à 18h03 |
14 commentaires
TEXTE - Comme des fleurs
Un texte sur l'adolescente idéaliste proposée dans la liste, parmi les divers personnages. Au final ça ne rend pas tout à fait comme imaginé à l'origine, mais ça me plaît bien.


Spoiler
« Papa ? »

Froissement de journal, le feuillet est posé sur la table, à côté de la tasse vide. Les prunelles bleues glacées croisent les yeux d'or de l'adolescente, installée la tête en bas sur son fauteuil. C'est sa position favorite depuis quelques semaines, et on a toujours grand peine à la redresser car elle n'en démord pas, elle aime voir le monde à l'envers ; elle dit que ça lui offre une perspective nouvelle. Monsieur le ministre à tête blonde tire une bouffée de sa cigarette, oreille tendue.

« Maman m'a dit, poursuit la jeune fille, que les gens ce sont comme des fleurs. Qu'est-ce que ça veut dire, ça ? »

Pas de réponse. La clope consumée est écrasée dans le cendrier, et voilà que papa lâche un bâillement. Puis s'étire comme souvent, longuement et souplement, à la manière d'un léopardus ; lequel dort dans son panier, près de la porte du salon, laissant de temps à autre filtrer quelque obscur ronronnement.

« J'en ai aucune idée ça ma puce, faut demander à ta mère. C'est bien elle qui te l'a dit, c'est à elle de t'expliquer. »

Il croit que ça suffit, mais la gamine est tenace, elle revient à la charge. Toujours dans sa position fétiche, jambes pliées sur le dossier du fauteuil, tête à l'envers et yeux rieurs.

« Elle est pas rentrée hier soir. J'ai bien appelé son amie, madame Luger, mais elle n'est pas là-bas. Je sais pas où elle est moi, comment je fais pour lui demander ? »

L'homme à tête blonde pose les coudes sur la table, enfouit le visage dans les mains. Elle a seize ans maintenant, dix-sept dans quelques semaines, bien sûr qu'elle est intelligente ! Au moins autant que sa mère, et sans doute plus, elle qui passe son temps à poser des questions et à apprendre. Maman elle, ces temps-ci, c'est pas la joie. Il le sait bien lui, où elle est, mais comment dire à sa fille qu'elle et lui, le mariage, c'est mort et enterré ?

« Alors ? tente à nouveau l'ange aux yeux d'or. Tu sais vraiment pas ce que ça veut dire ?
— Non... non, je sais pas ma chérie. J'en sais rien du tout. »

Et au fond il a comme l'impression qu'elle sait très bien ce que sa mère a voulu dire. Presque cinquante ans, et même pas fichu d'expliquer à sa fille ce qu'une phrase peut signifier. Cette gamine, elle est tout ce qui lui reste maintenant, pas vrai ? C'est pas lui qui va ramper devant maman pour regagner sa confiance et son amour, le mal est fait. Il a joué aux dés, le destin a gagné. Rien à ajouter.

Huit heures sonnent, c'est le moment d'aller au bureau. Pour une fois il s'est mis en retard, pas le temps de l'être davantage. Elizabeth regarde papa sortir, lui adresse un sourire et un vague signe du bout des doigts, puis laisse sa main retomber sur sa poitrine, inerte. Sitôt qu'elle entend la voiture démarrer, elle se redresse d'elle-même, abandonne son étonnante perspective sur le monde.

« Les gens ce sont comme des fleurs... »

Elle se lève, d'un pas chancelant marche jusqu'à la fenêtre. Pose ses paumes chaudes contre la vitre gelée, puis son front.

« Elles sont belles et le lendemain elles fanent... pour peu qu'on ne les arrose pas. »

Se berce d'un nouvel espoir ; il est peut-être encore temps.
Article ajouté le Lundi 05 Juin 2017 à 23h17 |
11 commentaires
Avis à vous, les gens qui passent par là.
Comme j'écris pas mal sur une fic en projet ces temps-ci, je me demande sur quel personnage écrire prochainement. Encore une fois sur le ministre à tête blonde ou le cinéaste, ou bien sur un nouveau ? J'ai toute une galerie de personnages qui n'attendent que d'être exploités, du coup pourquoi ne pas laisser le choix aux potentiels lecteurs ? En voici une liste, forcément non exhaustive, mais assez complète :

Spoiler
- Un officier des renseignements désabusé. (Terminé)
- L'épouse dudit officier, femme respectable et respectée. (Terminé)
- L'épouse de monsieur le ministre blondinet, une femme au sacré caractère.
- La fille de ladite dame, adolescente idéaliste. (Terminé)
- Le fils de ladite dame, jeune journaliste mal élevé. (En travaux)
- Un collègue de celui-ci, journaliste aussi (il est question de ces deux-là dans "Nœud marin", petit texte posté précédemment.)
- Monsieur le ministre de l'Intérieur, homme rigide mais droit dans ses bottes à mi-temps. (Terminé)
- Son épouse aux mauvaises habitudes.
- Monsieur le Premier ministre, antagoniste principal.
- Une jeune actrice qui profite de la vie et de la bonne société.
- Un ex-médecin et docteur en physique (ce second titre n'étant là que pour faire joli) reconverti en ministre de la Santé et des Sciences malgré lui. (Terminé)
- Un antiquaire mal dégrossi mais honnête.
- Un entrepreneur bon vivant et indifférent à toute forme de scrupule ou d'éthique. (Terminé)
- Et enfin, une femme qui joue sur tous les fronts, avec une obsession maladive pour l'argent. (En travaux)
Article ajouté le Lundi 05 Juin 2017 à 18h00 |
21 commentaires
TEXTE - Sous les projecteurs
Toujours dans le cadre de ma fic en projet, un texte au sujet du personnage précédemment présenté — le cinéaste au nœud pap' vert —, qui consiste en son interaction avec l'antagoniste majeur de l'histoire.

Spoiler
« En somme, z'êtes un loup solitaire vous, le genre de loup au poil terne qui rôde dans les steppes arides.
— Dois-je le prendre comme un compliment ? » s'interroge ledit loup des steppes, sourcil grisonnant levé et curieux.

L'autre hausse les épaules, dans un mouvement mollasson, sans intérêt ni énergie ; mouvement économique, dépense minimale et gain optimal. Les deux émeraudes malaisées changent de direction, pour s'imprégner de la lumière tamisée qui s'échappe du projecteur au sol, sur la scène où la danseuse s'active. Jolie la danseuse. Pas exceptionnelle, trop banale avec son rouge et ses boucles blondes, mais ses courbes lisses lui font honneur. Le cinéaste se l'avoue sans détour, il ne dirait pas non à un entretien plus approfondi avec ces lignes douces et incurvées.

« On m'a dit un jour, reprend la tête blanchâtre, que le cinéma n'est après tout qu'un moyen d'échapper à un quotidien sans vie pour assister à celui d'un autre. En un sens les films, ce sont comme des rêves, on y croit le temps que ça dure et puis quand c'est fini, on revient à la vie. »

De toute façon le cadet ne répond toujours pas. Allume une cigarette, en tire une longue bouffée odorante et se la fiche derrière l'oreille. Peu importe qu'elle soit en train de se consumer, elle reste là, en suspens contre la chair livide, pas loin des fils noirs et courts rendus rutilants par une quelconque lotion. Un faux mouvement et le cheveu brûle, le cinéaste le sait mais est bien trop distrait pour y accorder quelque attention. Fait insignifiant, rien de plus rien de moins, comme la voix si agaçante, mielleuse de son vis à vis. La voilà qui revient d'ailleurs à la charge.

« Monsieur Clifford ? Vous m'entendez ? »

D'un geste vif la main experte récupère la cigarette, la porte aux lèvres exsangues qui en aspirent la fumée. Les prunelles mortes s'animent et se promènent sur la face marquée par le temps, sur les cheveux virant au blanc. Bientôt la fumée est expirée, le bras se détend et le sourcil noir du plus jeune se fronce, creusant sur le front le pli soucieux de la perplexité.

« Z'êtes encore là, vous ? Je vous avais cru parti. »

Monsieur l'Illustre veut l'éviter, mais voilà que son visage lui désobéit pendant une fraction de seconde. Laisse entrevoir la surprise causée par la distraction de l'autre ; que voici un homme intéressant ! Il n'y a pas à dire, plus mort que vivant, mais tellement plus vivant que tous ceux qu'il côtoie.

« Vous êtes un délicieux mélange de contradictions, comme une association de sucre et de sel inconvenante. »

L'aîné jette à sa montre de poignet un regard à la dérobée, puis poursuit, un terrifiant croissant de lune à la place de la bouche :

« Si je vous invitais à dîner, ce soir ? Rien ne vaut une salade et un bon cru pour parler affaires. »
Article ajouté le Lundi 05 Juin 2017 à 15h52 |
21 commentaires
L'Excentrique
En lien avec les articles précédents, un personnage (secondaire cette fois) de ma fanfic en projet. Pour le résumer, c'est un jeune cinéaste volubile dormant peu et ayant la fâcheuse habitude de ficher ses cigarettes allumées derrière son oreille.

Et tant que j'y suis, puisque ça n'a pas été précisé, l'histoire se déroule en 1949-1950.

(J'ai aussi un certain nombre de personnages féminins, mais j'ai besoin de maîtriser un peu mieux pour pouvoir les dessiner.)

Article ajouté le Mardi 30 Mai 2017 à 21h12 |
14 commentaires
J'aime les cheveux blonds.
Un autre personnage du projet évoqué précédemment, accompagné d'un extrait de texte qui sert en gros de présentation très très brève du monsieur. C'est encore un blondinet en plus. Qui fait plus jeune que son âge réel et qui carbure au café serré sans sucre.

Spoiler

J'aime dessiner des visages adultes rondouillards.

« Monsieur le ministre se pince l'arête du nez. Se frotte les yeux, se redresse dans son siège, larges épaules et haute stature. Plaque les fins fils blonds foncés en arrière, essuie vivement la sueur d'un coup de mouchoir en soie blanche, et se lève d'un pas titubant, comme un homme à qui l'on aurait retiré sa bouteille à l'instant. Tant bien que mal, et plutôt mal que bien, l'officiel reprend sa contenance ; reste professionnel, garde tout le crédit qu'il te reste encore. »
Article ajouté le Lundi 29 Mai 2017 à 17h56 |
16 commentaires
TEXTE - Nœud marin
Très court extrait d'une future fic (cf. article précédent) pour illustrer une relation d'amitié/rivalité entre deux personnages assez importants. Le thème du nœud marin et de la mer en général sera une récurrence chez l'un de ces deux protagonistes.


Le bateau tangue sous son poids, les remous désagréables le secouent un moment, puis plus rien. Se laisser tomber dans un fauteuil, c'est comme de naviguer en pleine mer. Plus le textile est moelleux, plus on a l'impression de sentir le flux et le reflux des vagues. Le petit homme retire son chapeau, se frictionne le front un instant ; brûlant comme une plaque de cuisson.

Au souvenir des journées en haute mer, résidus de son défunt père, l'estomac se tord, se serre comme une corde pour former un nœud marin impossible à défaire. Ça, le défaire, il aimerait bien, mais il n'a jamais été foutu de les apprendre ces nœuds, et ce n'est pas faute d'avoir essayé. Son père, de toute façon, c'était l'un d'entre eux, ces nobliaux bien au chaud, costumes coûteux et cravates en soie importée, dans leurs hauts châteaux.

Bientôt l'autre jeunot arrive, à peine adulte et le cheveu déjà presque tout gris, serviette sous le bras et maintien de roi, comme s'il était le maître à bord. La porte se referme doucement, les voilà seuls tous les deux, capitaine et moussaillon. Reste à savoir qui est qui, qui mène la barque ici. L'homme au mal de mer est forcé de prendre le large, il doit montrer son statut supérieur, ne doit pas se laisser marcher sur les pieds - se laisser couler.

Puisqu'ici de toute façon, c'est la loi du plus fort qui règne. C'est nage ou crève, tu te noies ou t'atteins la berge.

Article ajouté le Dimanche 28 Mai 2017 à 23h06 |
11 commentaires