Je range ma chambre. Je m'apprête à soulever un vieux carton pour le balancer à la poubelle et là. LÀ.

Coucou :D
Je fais un cri de petite fille affolée et fait semblant de pleurer alors qu'elle décampe plus loin (en vrai je suis sûr qu'elle était aussi terrifiée que moi)
Du coup, mon petit frère me dit "Ça va Darky ? D:"
"J'ai vu une araignée courir :'("
J'appelle mon grand frère.
"T'as peur des araignées ?"
Pis il a l'air de faire mumuse avec l'autre carton où elle était et du coup je suis terrorisé à chaque fois que je la vois bouger dessus. Finalement, il l'a mis dehors.
"Darkrai a une grosse mygale poilue et t'as peur de ça ?
-J'ai peur des araignées vivantes :'(" (vous me verriez jouer avec mon araignée en Lego on dirait pas que j'en ai peur, idem, j'adore Muffet ! en fait Jirachi a peur de la mygale de Darkrai, du coup, en fait, j'ai l'impression d'être un Jirachi x'))
Donc voilà.
#momentgênant
SpoilerN'empêche, est-ce que vous aussi vous avez déjà ressenti ça ?
Je ne me souviens que très peu de qui j'étais avant. Tout ce que je sais, c'est que j'ai souvent pleuré, trébuché, et tenté en vain de me relever. C'était dur. Je me souviens aussi de ce que j'avais l'habitude de regarder ou les jeux auquels je jouais avec ma famille. Avec le temps, j'ai l'impression que l'ancien moi est mort et qu'une nouvelle personne tente de reprendre sa vie et de continuer à vivre à sa place. Quand j'ai écris mon nom, celui avec lequel je suis né, sur les feuilles du Bac Blanc, je n'avais pas l'impression que c'était moi, pas réellement. J'ai été terrorisé.
Avant, j'avais des habitudes et mes proches en attendaient beaucoup de moi alors que je ne faisais que lire et pleurer, seul. Je ne travaillais pas, j'en avais pas besoin a priori. Le Brevet je l'ai eu mention très bien en ne faisant quasiment rien. J'ai malheureusement pris l'habitude de ne pas travailler. Les autres me semblaient heureux comme ça, alors je l'étais aussi.
Je n'ai jamais aimé voir les autres souffrir parce que je savais ce que ça faisais de vivre seul sans savoir à qui parler. J'ai toujours pensé que je devais tout garder pour moi, que de toute façon, personne n'arriverait à me comprendre, que j'étais « à part ». De ce fait, je faisais toujours passer ma douleur après celle des autres. Je n'ai jamais aimé être le centre de l'attention, et je n'ai pas l'habitude que quelqu'un se soucie de moi.
Aujourd'hui encore, j'ai l'impression que peu de gens se soucient réellement de moi. Je me souviens qu'avant j'ai souvent été trahi par des gens que je pensais être mes amis. Peut-être est-ce la cause de pourquoi je me sens si seul. Je suis rempli de problèmes mais je n'ose pas en parler à mes proches, après tout, j'ai l'impression que cela ne changera rien au final et qu'ils ne me prendront pas au sérieux. Après tout, même des gens de ma famille m'ont fait énormément de mal.
Je donne trop facilement ma confiance aux autres cependant, c'est plus fort que moi de croire en l'humanité. Mais au fond, je crois que je me méfie beaucoup de tout le monde, même de mes amis les plus proches. Ce n'est pas contre eux, contre vous, contre qui que ce soit, c'est ainsi, j'ai vécu avant de mourir, c'est pourquoi certaines pensées ne me quittent jamais.
Avant, on jouait avec mon grand frère et ma cousine. Puis, petit à petit, la cousine s'est éloignée et le petit frère est arrivé. Et on a continué à jouer. Aujourd'hui, et ça me tue de dire ça, mais aujourd'hui, tout a changé.
Tout mon univers a basculé du jour au lendemain sans que je ne m'en rende compte.
Les élections aux États-Unis. Avant j'étais trop jeune, du coup, pour moi le 44ème Président allait le rester pour toujours. Mais ça a changé. Les années passent trop vite, je n'arrive pas à m'habituer au Président Français actuel que déjà ça change.
Je prend des claques de la vie depuis début 2017. Tout a trop changé trop rapidement. Maintenant, je reste dans ma chambre, mon grand frère aussi, à cause de l'école, du lycée, de la prépa. Et le petit frère reste scotché devant la Wii U. On jouait tout le temps ensemble, mais maintenant, il n'a plus personne avec qui jouer dans la famille. Il n'a que onze ans. Il mérite mieux.
Et puis, en troisième, je me souviens avoir beaucoup pleuré ce mardi-là. C'est ce jour où l'ancien moi est mort. Ce jour-là, une autre personne a pris la relève. Et cette personne n'arrive pas à s'habituer à la vie, cette personne n'était pas préparée, n'était pas prête. Elle ne sait rien. Et cette personne, c'est l'actuel moi. Cette ombre sans visage a gardé les blessures de l'ancienne vie et essaie tant bien que mal de vivre avec et de donner un sens à cette nouvelle vie, cette nouvelle aventure. Cette ombre essaie de rire, de sourire, d'oublier pourquoi elle souffre ou pourquoi l'autre a souffert. Je me rend compte que si je m'enfermais dans l'univers des jeux-vidéos ce n'était pas pour me créer un univers dans lequel je serai en sécurité mais plutôt d'éviter celui dans lequel je vis qui me fait peur, me terrifie et me rend malade.
L'ombre sans visage essaie aussi de trouver quelque chose pour combler tous ces vides au fond d'elle, à prendre tour à tour les visages de ses héros, de ceux qui l'aident à se relever sans le savoir. Cette ombre rêve secrètement de rencontrer ses héros.
Mais la vie, la vraie vie avec le temps qui passe sans marquer d'arrêt, lui donne alors une nouvelle claque. Cette ombre est fatiguée, elle est en bout de course, ses jambes lui font mal et elle arrive de moins en moins à se relever. Elle a peur.
Mais elle a l'impression que personne n'est là pour l'aider ou la comprendre.
Ma plus grande peur est de décevoir ceux que j'aime. J'ai l'horrible sentiment que si je ne suis pas parfait alors je ne mérite pas de vivre. Si je n'arrive pas à rendre ceux que j'aime fiers de moi alors je devrais juste disparaître, que je n'ai pas ma place ici. Et pourtant, personne n'est parfait, surtout pas moi. Je m'illusionne des choses car c'est la seule chose que je suis capable de faire pour rester en vie.
Je ne veux plus pleurer, pourtant, c'est la seule chose que je suis capable de faire.
L'ancienne vie n'avait pourtant rien pour se plaindre. Deux parents mariés, des frères et des chats. Et pourtant, je n'ai cessé de me sentir seul. Cependant, je ne me suis jamais senti autant vivant qu'en étant seul parce que dans ces moments-là je pouvais être honnête avec quelqu'un ou alors tenté de l'être.
N'empêche, est-ce que vous aussi vous avez déjà ressenti ça ?
Votre univers qui s'effondre. Vivre mais être mort à l'intérieur. Une crise identitaire, ne pas savoir qui vous êtes exactement.
Parce que moi, je vis continuellement avec.
Finalement j'ai décidé d'y partager avec vous parce que c'est pas en gardant ça pour moi que ça va s'arranger tout seul. aussi, j'ai réellement confiance en vous hein. Pis big bro si tu passes par là no comment ok, c'est déjà assez dur pour moi
sous spoil c'est mon texte d'hier pour ceux que ça intéresse
Article ajouté le Samedi 21 Janvier 2017 à 12h26 |
46 commentaires