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Le Weblog un peu foutoir d'un artiste en devenir !
de Arcegis

                   


Hey, bonjour !
Compositeur, écrivain, chanteur...Je suis ces trois choses. Et j'aimerais créer ce weblog afin de vous les faire partager.
Je mettrai mes compositions dessus, ainsi que d'éventuelles fanfics rédigées dans certaines occasions (SpeedFics, etc...) et qui ne seront pas publiées dans la section Fanfic officielle.

Si vous trouvez un contenu choquant cliquez ici :


Miscellanées de DailyShorts
25 Octobre 2016
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
"Nom d'une pipe, je n'y arriverai jamais !".
Cette phrase, il se l'était répétée des dizaines et des dizaines de fois. Cela faisait déjà plusieurs jours qu'il se levait tôt et se préparait rapidement, afin de pouvoir pleinement consacrer sa journée à son grand projet. Avait-il vu trop grand ? Peut-être. En tout cas, en ce moment, sa tête aussi vide qu'une cruche trahissait son agacement. Il s'acharnait sur sa feuille, avait déjà recommencé cent fois son texte, noirci des pages et des pages de phrases et de mots, sans arriver à les lier entre eux.
"Nom d'une pipe, je n'y arriverai jamais !".
De rage, il jeta son stylo et se leva brusquement. Il se dirigea vers la fenêtre de sa minuscule chambre et l'ouvrit d'un geste vif. La pluie et le vent frais le fouettèrent d'un coup, mais il ne s'en soucia pas. Il respira profondément, tentant de contrôler la rage sourde qui l'habitait. Pourquoi ? Pourquoi n'arrivait-il pas à écrire ? Depuis qu'il avait perdu son travail de bibliothécaire, il luttait contre la dépression chaque jour. Il essayait, essayait...Mais les mots se taisaient. Cela faisait deux mois, ce jour, qu'il avait perdu son emploi. Il serra les dents. Dehors, la pluie avait redoublé. Les gouttes lui tombaient sur la tête et ruisselaient le long de son polo bleu, ce qui le faisait frissonner. Tout à coup, la rage accumulée explosa. Il sentit de grosses larmes de frustration couler le long de ses joues, qui se perdirent dans la pluie battante.
Soudain, un bruit sourd se fit entendre derrière lui. Il se retourna, surpris. Devant lui se tenait un magnifique jeune homme, habillé d'une veste de berger et d'un grand pantalon beige. Il souriait et semblait émettre une sorte d'aura bienveillante. L'écrivain observa l'apparition, subjugué. L'homme lui mit la main sur l'épaule, son contact était chaud et rassurant.
"Ne t'en fais pas. Je suis toujours là pour t'aider à écrire. Respire profondément et imagine..."
L'écrivain referma lentement la fenêtre et, bien que sa tête et ses vêtements mouillés le fissent trembler de froid, s'exécuta et ferma les yeux. Il eut comme une vision qui dura quelques instants, puis disparut lentement. L'apparition était toujours là et continuait à sourire.
"Tu peux écrire, à présent."
Un sourire se glissa sur les lèvres de l'écrivain. Il saisit son stylo, choisit une feuille vierge de son bloc-notes et commença à écrire...

26 Octobre 2016
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Snif...Snif...
De grosses larmes coulaient sur les joues de l'enfant. Encore une fois, sa maman avait été très désagréable avec lui. Il avait l'impression que, depuis qu'il vivait avec elle, elle n'avait jamais eu un mot gentil ou de remerciement. Pourtant...il faisait tout pour se faire oublier. Discret, réservé, même à l'école, il lui souriait, mais elle ne répondait jamais gentiment. Elle lui faisait toujours des reproches sur "ce qu'il coûtait", ou bien "je n'ai jamais demandé à t'avoir." Les autres enfants l'aimaient bien, jouaient avec lui, sa maîtresse aussi le trouvait dynamique, vivant et attachant. Mais une fois l'école finie et de retour à la maison...
Snif...
"Pourquoi Maman, elle est si méchante, Nounours ? Tu le sais ?". Il câlina sa peluche, un ours beige tout râpé qu'il avait trouvé dans sa chambre et dont il ne se séparait presque jamais.
A sa grande surprise, le Nounours bougea tout doucement les bras, comme pour l'enserrer. Et l'enfant entendit une voix douce et belle lui répondre : "Elle est peut-être méchante avec toi...Mais, dis-toi que nous sommes là."
L'enfant écouta, les yeux écarquillés par la surprise.
"Vous êtes qui ?"
"Je suis un ami. Je te vois, t'écoute, et serai toujours là pour te rassurer. Certains nous appellent "Anges". D'autres ne croient pas en nous. Et toi...Tu mérites bien mieux. Garde courage et confiance. Merci pour ta vie et ta joie."
L'ours en peluche brillait doucement, d'une lumière jaune, enveloppante et rassurante. L'enfant prit peur et faillit crier, mais une partie de lui le retint. Il respira une fois, deux fois, serrant toujours son nounours contre lui. Ce dernier dégageait tout un mélange d'odeurs étranges. Certaines étaient piquantes, d'autres doucement épicées, d'autres très sucrées...Le mélange étrange le fit se calmer petit à petit.
"Ouah...J'ai un ours en peluche qui parle...Et qui m'aime..."
"Et tu n'as pas fini de voir d'autres surprises. Dis-moi...Ta maman, tu l'aimes ?"
Le garçonnet réfléchit un moment.
"Même si elle est méchante, c'est ma Maman...Peut-être qu'elle a des raisons ?"
"Voudrais-tu la voir changer ?"
"Je voudrais qu'elle m'aime aussi, comme une vraie Maman..."
"Cette nuit, tu dormiras bien. Et demain, tout ira mieux, tu verras. Me fais-tu confiance ?"
L'enfant sourit et câlina l'ours.
"Oui. Je t'aime aussi. Merci."
"Fais dodo, mon ami. Je t'aime aussi."
Après avoir câliné une dernière fois l'ours, qui brillait toujours, l'enfant s'endormit, un sourire aux lèvres.
Le lendemain, sa mère, à son réveil, lui demandait pardon en pleurant. A la sortie de l'école, elle le câlina pour la première fois.

22 Décembre 2016
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"Froid..."
La jeune fille se frotta les mains, essayant tant bien que mal de se réchauffer. Elle avait vu passer des milliers de personnes aujourd'hui, et seulement deux d'entre elles s'étaient données la peine de la voir. L'une l'avait saluée poliment, l'autre s'était arrêtée et lui avait jetée un petite pièce de deux Euros dans le chapeau qu'elle tenait ouvert devant elle. A ses côtés, une petite bouteille de bière Duvel, achetée dans un supermarché, lui avait permis de supporter la température qui, chaque jour, tendait de plus en plus vers le négatif.
Elle n'était pas particulièrement belle, mais très digne malgré tout dans sa pauvreté. Lorsqu'ils avaient vus que leur fille virait au punk, ses parents l'avaient jeté dehors sans ménagements.
Dix jours. Cela faisait dix jours qu'elle ne pouvait plus rentrer chez elle, et qu'elle était forcée, bien malgré elle, de dormir ainsi, dans un coin de rue. Elle n'avait pas pleurée et s'était résignée à son sort. Une boîte de salade de légumes et une bouteille de bière par jour. Pourquoi la bière ? Eh bien, l'alcool, ça conserve, non ? Ça retarde la congélation, il paraît...
Un gros soupir s'échappa de ses lèvres, qui forma un nuage de vapeur glacée. Il devait être tard, mais elle ne savait plus l'heure ; sa montre s'était arrêtée il y a deux jours, mais elle continuait, par habitude, de la porter au poignet. La faim lui martelait les entrailles, minant ses maigres forces. Elle se savait faible, et, bientôt, elle partirait comme elle était venue.
La fille se coucha sur le côté, sur la pierre froide, tentant de trouver la position la moins inconfortable pour dormir un peu et oublier.
Tout à coup, elle sentit une main se poser doucement sur son épaule.
Elle se releva doucement, les idées embrumées, et fixa l'inconnu qui l'abordait.
C'était une jeune femme, cheveux coupés au bol, visage fin et élégant, habillée d'un pantalon fourré en jean rouge et d'un manteau épais.
"Pauvre jeune fille...Dis-moi, quel est ton nom ?"
La punk fut surprise, mais elle lui répondit.
"Viens avec moi. Je peux t'offrir un toit, au moins pour quelques nuits. Garde confiance.", continua la jeune femme.
"Je connais une personne qui pourra te faire travailler en te payant bien. Et non, ce n'est pas le travail auquel tu penses. J'ai vu tes mains. Tu as l'air habile..."
La fille fut d'abord prise de méfiance, mais quelque chose au fond d'elle-même lui disait qu'elle ne risquait rien.
"Qu'ai-je à perdre...", murmura-t-elle, puis elle replia ses maigres bagages, et suivit la femme.

26 Décembre 2016
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
Il attendait. Cela faisait trois mois. Trois mois passés sur cette plage reculée, que seuls les satellites connaissaient, sur une île où il était le seul humain présent. Il avait joint l'île à la force des bras, sur un petit bateau, muni du strict nécessaire. Chaque jour, il pêchait quelques poissons et les mangeait sur un petit feu de branches mortes. Chaque jour, il buvait de l'eau de mer dessalée. Il attendait. "Je viendrai ici-même, à cet endroit. Quand ? Je ne sais pas. Serais-tu prêt à tout abandonner pour me voir une fois ?", lui avait dit cette voix dans son rêve. C'était une voix féérique, plus belle, douce et rassurante que la voix la plus maternelle. Il avait accepté. Mû par son instinct, il s'était rendu au lieu indiqué. Il avait cette étrange sensation que sa vie devait se passer ici, à attendre. Attendre quoi ? Quel pouvait bien être la créature avec une voix si belle ? A cette question, il ne pouvait répondre. Cette nuit, il s'endormit, avec, pour la première fois, la crainte au ventre. Et si...elle ne venait pas ? S'il avait fait tout ça pour rien ? Qu'avait-il tiré de ces trois mois ? Lorsqu'il se réveilla, la nuit était encore présente. Il avait vu une vive lumière dans son rêve, suivie d'une étrange impression de paix. Son cœur accéléra. Il sortit de l'abri de bois qu'il avait construit de ses mains et retourna sur la plage, là où, par habitude, et une fois par cycle circadien, il se postait et observait. Un léger filet de vent se leva. L'homme se sentit fébrile et nerveux. Tout à coup, il la vit. Elle sortit lentement de l'eau, soulevant des gerbes d'écume. Dans la nuit, sa masse imposante se détachait nettement. Elle ressemblait à une étrange créature préhistorique, pourvue d'un bec, d'ailes immenses et d'une queue munie de deux pointes à l'extrémité. L'homme, pris d'une excitation sans bornes, courut vers elle. Il murmura un nom. L'étrange créature l'observa et sembla sourire. Elle lui caressa la joue du bout du bec. Lorsque leurs yeux se croisèrent, ils surent tous deux que c'était le moment. Cela faisait exactement trois mois. Personne ne retrouva le corps de l'homme. Les humains qui se déplacèrent sur l'île, après avoir eu écho d'un monstre marin qui rôdait dans les environs, retrouvèrent un amas de plumes blanches, courtes et serrées, n'appartenant à aucune espèce connue, et beaucoup de questions.

1 Janvier 2017
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
L'homme masqué me mit un semi-automatique sur la tempe. Le bras articulé me maintenait à genoux, les bras derrière le dos. Dans la gigantesque piscine, devant nous; une créature marine, d'une espèce que personne ne connaissait, était emprisonnée dans une lourde cage d'acier trempé et titane.
"Tu as refusé notre offre. Tant pis pour toi. Je ne sais pas d'où te viennent ces capacités ou quoi, mais je m'en fous. Tu t'opposes à nous, tu le paies."
La créature gémit.
Hélas...Vais-je finir ma vie ainsi, la tête explosée par une balle ? Et elle, que vont-ils faire d'elle ?
Dans ma tête embrumée par la puissante dose de morphine, l'histoire me revint à toute vitesse, et les images défilérent...

Cela fait quinze jours que nous nous sommes vus. Quinze jours que je l'ai rencontrée. J'étais en vacances au bord de la mer, mais la météo était capricieuse, de sorte qu'il n'y avait absolument personne d'autre que moi sur la digue. Le ciel était obscurci de gros nuages noirs lourds de pluie, le vent était fort et les vagues énormes. Qu'importe ce temps ! J'aime quand il pleut. Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai une immense affinité pour l'eau. Depuis mon enfance, mes parents se demandaient pourquoi je passais autant de temps silencieux dans la salle de bains, tous les soirs, quand venait le temps des ablutions. Ils ne le savaient pas, mais j'inventais des jeux magiques et merveilleux. De petits serpentins d'eau prenaient vie entre mes doigts, d'autres formes, diverses et variées, coulaient sans bruit. Je passais des heures à jouer dans l'eau et gardais tout de même les doigts lisses. La pluie me rendait des forces, et j'adorais retirer mon chapeau pour la sentir couler dans mes cheveux et le long de mon dos. Par ailleurs, j'avais un autre don connu de moi seul. Je pouvais sans difficulté respirer sous l'eau, sans même avoir de branchies. C'était comme si, naturellement, j'inspirais et expirais de l'air un peu visqueux, sans aucun souci.
Ce jour-là, donc, alors que je me promenais sous la pluie battante, j'entendis une étrange plainte, ressemblant à un chant de baleine. Oh, d'ailleurs, le chant en question était encore plus beau et harmonique que celui des baleines. Intrigué, la vue légèrement brouillée par la pluie, je descendis de la digue sur la plage, près des vagues. Tout à coup, une forme sombre émergea des flots et posa un pied sur la terre. L'être ressemblait à un gigantesque oiseau blanc , pourvu d'une queue munie de deux pointes. De sombres excroissances bleu foncé sortaient de son dos en deux rangs réguliers, j'en comptai dix au total. La créature étira ses ailes, puis tourna la tête et m'observa.
J'étais pris dans un tourbillon de pensées contraires. Machinalement, je me retournai et observai la digue. Bien que ma vue fût floue, je constatai que personne ne nous observait. Puis, mon attention se reporta sur l'être en face de moi.
Elle se pencha et me toucha la joue du bout du bec. Je posai une main sur sa tête, comme je l'aurais fait pour un chat. Et je l'entendis me parler.
"Salutations, l'ami".
C'était une voix féminine, douce et bien posée.
"Tu es le premier humain à me voir depuis longtemps. Et tu seras le seul. Je t'ai vu en rêve."
"Toi aussi, tu m'as vu", ajouta t-elle, alors que, troublé par ces derniers mots, j'avais retiré ma main.
"Tu me désires, n'est-ce pas ?"
Je ne lui répondis pas, mais elle comprit ma réponse.
JE sentis alors ma main tenir un curieux objet. Il s'agissait d'une sphère de métal, assez grosse pour tenir en main, peinte en rouge et violet, avec un "M" stylisé gravé dessus en rouge. Sans même savoir ce que je faisais, je lui lançai l'objet.
La créature fut comme aspirée dans la sphère, puis cette dernière retourna dans ma main. Tout d'un coup, elle devint brûlante, au point que je la lâchai avec un cri de surprise. La sphère lévita...
Puis s'incrusta dans ma poitrine.
La douleur fut si intense que je hurlai au point de presque me briser les cordes vocales. Des étincelles de toutes les couleurs dansèrent devant mes yeux. Lorsque la douleur se dissipa...Je touchai ma poitrine et constatai qu'un tatouage représentant la créature s'était gravé dessus. L'impression était magnifique. Rempli d'une nouvelle énergie, je quittai la plage, où, bizarrement, le temps s'était plus ou moins calmé. La pluie et le vent s'étaient arrêtés, en tout cas. Avait-ce un lien avec l'étrange créature dont maintenant j'étais l'hôte ? Je ne pouvais répondre à cette question.
Lorsque vint la nuit, je décidai de me rediriger vers la plage. La mer était plus ou moins basse, et je marchai un moment avant de l'atteindre. Lorsque je posai le pied dans l'eau, je sentis ma poitrine me brûler. Je posai ma main à plat dessus. La créature en jaillit aussitôt, et se tint dans l'eau, devant moi.
"Veux-tu nager cette nuit ?"
Je la regardai dans les yeux.
"Oui."
Gauche, droite, gauche, droite...Et lorsqu'elle plongea, après avoir lancé un cri qui ressemblait plus à un chant, je la suivis, gardant confiance en mes capacités.
Nous nageâmes ensemble sous l'eau pendant un long moment. Je sentais sa présence à mes côtés.
Un banc de dauphins passa à nos côtés, l'un d'entre eux me frôla presque le flanc.
Tout à coup, une énorme explosion retentit dans l'eau. L'onde de choc nous souffla, les dauphins et moi. Pendant un moment, je perdis la notion du temps, de l'espace et...
"FUIS ! NE TE RETOURNE PAS !"
Mon amie avait ainsi crié, d'une voix pleine de panique.
Avant même que j'aie pu faire un mouvement, un filet s'abattit sur moi et m'entraîna dans les profondeurs. Avant de remonter brutalement à la surface. Je vis alors un énorme bateau de pêche. Dans un autre filet, ils avaient capturé mon amie. Elle grondait sourdement, les ailes closes et le bec fermé par de lourds filins d'acier. Dans la nuit, je ne voyais pas nos assaillants.
"Hé hé, qu'est-ce qu'on a là ?", hurla une voix.
Puis, nous fûmes tous les deux entraînés dans les entrailles du bateau.
Je découvris une gigantesque piscine, dans laquelle nous fûmes jetés sans ménagements. La créature ne tenta pas de s'enfuir, et fit lentement quelques longueurs. Sous l'eau claire de la piscine, elle était décidément de plus en plus magnifique.
Tout à coup, je fus saisi par deux puissants bras articulés, et amené en face d'un homme. Ce drnier avait le visage et les traits dissimulés sous un masque au motif qui m'était inconnu.
L'homme me parla, mais je ne compris pas ce qu'il me disait, bien qu'il parlât français comme moi, sans une pointe d'accent quelconque.
Mes idées étaient comme embrumées. Mon bras me piquait aussi. Je compris qu'ils m'avaient drogué par le biais de leur bras mécanique.
J'eus tout de même la force de leur articuler :
"Mais enfin, que vous ai-je fait ? Pour-pourquoi m'avoir capturé ?"
L'homme ricana.
"C'est évident, non ? Tu es le seul à pouvoir voir cette bestiole. Vous ne fonctionnez qu'ensemble."
"Prends garde à ce qu'il te dira...", m'avertit la voix de mon amie dans ma tête.
"Vous feriez un bien beau numéro dans un aquarium, ensemble..."
"JAMAIS DE LA VIE !"
"Tu n'as pas le choix."
Le bras articulé me rebalança à l'eau. J'atterris avec force, presque projeté sur le dos de la créature marine.
Puis Il me ressortit aussi sec.
J'entendis un crépitement.
Et compris trop tard.
La douleur me cloua sur place, tandis que mes muscles ne répondaient plus, pris de soubresauts, et que ma tête semblait sur le point d'éclater.
Le bras me projeta avec force sur le sol mouillé. Je respirais à peine, tout mon corps encore tendu.
L'homme se leva et claqua des doigts. Aussitôt, des panneaux d'acier sortirent de nulle part, dans la piscine, et emprisonnèrent la créature qui s'y trouvait. Elle se laissait faire !! Pourquoi ?? Elle était capable de plier les éléments à sa volonté, pourquoi se laissait-elle...Les larmes me vinrent aux yeux.
Et je finis par comprendre.
S'ils me tuaient, elle mourrait aussi. J'étais la seule chose qui la rattachait à cette Terre.
L'homme masqué sortit un semi-automatique de la poche du manteau qui le dissimulait, et en fit jouer les mécaniques.
"Bien, bien..."
Sa voix me fit l'effet d'un plomb au cœur.
"Pénètre-la. Une fois."
Je ne compris d'abord pas, l'esprit toujours embrumé par la drogue injectée par le bras mécanique.
Dans ma tête, j'entendis leurs deux voix. L'une, froide et calme. Celle de l'homme, sans doute. L'autre...indescriptible.
"Plutôt mourir."
L'homme recula. Un grondement sourd s'échappait de la cage d'acier.
Le bras me souleva une nouvelle fois dans les airs, et me plongea sous l'eau, près de la créature. J'entendis la voix de l'homme.
"Pénètre-la. Deux fois."
Une nouvelle décharge électrique annihila ma volonté de résister.
Ce fut, cependant, "sa" voix qui me remit d'aplomb.
"Plutôt mourir."
"Très bien."
Je devinai que l'homme était contrarié.
Le bras me ressortit de l'eau. A force d'alterner entre air et eau, et malgré mes capacités, j'avais le souffle court.
Je fus projeté devant lui, encore une fois. CEtte fois-ci, je n'avais plus envie de résister.
Le bras me mit à genoux, les bras derrière le dos.
"Adieu, mon amie..."
Sa voix retentit une dernière fois dans ma tête.
"J'arrive."
L'homme pointa son revolver sur ma tempe.
Cette fois, je suis cuit.
Le coup de feu partit.
J'entendis un cri déchirant.
Puis, plus rien.

16 Février 2017
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
"Bonne nuit, ma chérie...Dors bien.". La mère déposa un baiser sur le front brûlant de sa fille.
"J'espère...dormir aussi. Ça va aller mieux dem...". La fin de la phrase fut perdue dans une grande quinte de toux.
Sa mère sortit sur la pointe des pieds et ferma la porte.
Dans l'obscurité de la chambre, la jeune fille d'une huitaine d'années se tourna et se retourna pendant un moment dans son lit, incapable de trouver la position la plus confortable. La douleur qui lui martelait la poitrine ne s'était pas estompée depuis plusieurs jours.
Elle pleura tout doucement, perdue. Si seulement elle n'était pas tombée à l'eau ! Le contact glacé des éléments déchaînés lui revenait parfois en mémoire. Des souvenirs remontèrent, insidieux. Elle s'enfonçait, de plus en plus, incapable de lutter...Et puis, à un moment, juste avant de perdre conscience, elle avait vu comme une sorte de créature marine remonter en trombe et la faire sortir de l'eau. Puis, tout s'était brouillé.
Les parents n'avaient pas compris. Ils avaient vu leur fille remonter d'un coup et se faire catapulter sur le pont du bateau par quelque bras invisible...La fille était tombée malade, à cause de l'eau glacée. Même les médicaments ne la soignaient pas. Cette créature...Elle l'avait sauvée. Pourrait-elle la sauver de nouveau...?
Finalement, la petite sentit sa respiration se calmer tout doucement, et sa conscience dériver...
Elle se retrouva, comme depuis quelques jours, devant la porte d'une grande et belle maison. Devant la porte, un écriteau, soigneusement calligraphié, indiquait "Je suis le Balayeur des Rêves". Elle frappa sans hésiter. Un vieil homme vint lui ouvrir. Il était menu et ridé, portait une belle barbe grise soignuesement taillée, et son visage souriant irradiait d'une belle lumière. Il invita la jeune fille à entrer.
"Bonjour, mon amie. Alors, que veux-tu visiter aujourd'hui ?", lui demanda l'aïeul d'une voix calme et bienveillante.
"Bonjour, Balayeur ! Aujourd'hui...Je voudrais voir la vie d'autres humains. Tu m'as montré de si belles choses les dernières fois...Mais, pour une fois, je voudrais voir mes voisins, mes amis, leurs amis, d'autres endroits du monde où il y a des humains. Montre-moi un Tableau de notre Terre..."
Le Balayeur sourit, se leva et prit un plumeau qui pendait à un clou. Ce dernier, de couleur grise-argentée, comportait un manche de bois brut, sur lequel était gravé "Humains" en lettres majuscules. Tout doucement, le Balayeur des Rêves épousseta le visage de la jeune fille, qui éternua sous la chatouille et rit aux éclats. Finalement, il rangea le plumeau et étreignit la jeune fille avec tendresse.
"Bon voyage, mon amie."
"Merci, Balayeur !"
La jeune fille sortit, le cœur très léger. Lorsqu'elle eut mis les deux pieds dehors et refermé la porte, elle constata qu'un escalier d'immeuble descendait en spirale devant elle, qui lui rappelait fortement l'endroit où elle habitait. Toujours en souriant, elle descendit les marches et s'arrêta devant la première porte. Celle-ci s'ouvrit sans difficulté.
Dans le salon du grand appartement, une dizaine de personnes buvaient chacune un verre, et les conversations allaient bon train. Sur un table, au centre, trônait un imposant Kougloff, décoré de paillettes en sucre multicolores.
"Bon, Ernest, tu le coupes, ce Kougloff ?"
"Ouais, vas-y !"
"Bon, mais c'est bien parce que c'est vous ! Je suis nul en découpe !". La mine déconfite de l'Ernest en question fit pouffer la jeune fille.
Ernest attaqua tant bien que mal la découpe du Kougloff, tandis que l'un des invités se resservait un verre de vin.
La fille s'écarta, et elle allait repartir, mais une personne toussant dans une pièce voisine attira son attention. Elle s'y dirigea. Dans l'une des chambres, une vieille femme s'était tenue à l'écart, trouvant que le moment était mal choisi pour manger un Kougloff, non mais sans blague, et cousait lentement une broderie au point de croix. Elle représentait un magnifique Dahlia bleu aux multiples pétales, le tout sur un grand format, et la broderie était déjà à moitié terminée.
"Bonjour, Madame", osa timidement la jeune fille.
La vieille femme leva le nez de son ouvrage et sourit doucement.
"Tiens, une jeune fille ! Oh, mais je te reconnais ! Tu es la voisine du premier étage, je crois ?"
"Oui, c'est bien moi. Pourquoi vous tenez-vous à l'écart ?"
La femme soupira.
"C'est une longue histoire...Il y a parmi les invités une personne qui m'a dit de mauvaises choses il y a longtemps. Mon fils l'apprécié beaucoup, alors il l'a invitée à une petite fête, mais...Je ne veux plus voir son ami. En plus, je n'aime pas le Kougloff."
"Oh..."
Il y eut un moment de silence, puis la fille toucha du bout du doigt l'ouvrage. Il semblait plus beau que jamais.
"Courage, Madame ! J'aime cette fleur. Qu'elle est belle !"
"Merci, ma petite. A présent, cours, tu as d'autres choses à voir !", et elle la salua de la main en souriant.
La jeune fille la remercia et sortit de l'appartement. Elle se dirigea vers celui du dessous.
Dans celui du dessous, un vieux couple regardait une émission de jeu télévisé culturel en se tenant la main. De temps en temps, ils se jetaient de magnifiques regards, ou énonçaient la réponse avant même que le présentateur, un gaillard solide et à la diction parfaite, n'ait fini d'énoncer la question. Apparemment, l'un des candidats semblait à la peine, pourtant, les questions n'étaient pas si difficiles. Il lui manquait trois points pour passer à l'étape suivante, un seul point manquait aux autres.
Le présentateur posa la question suivante : "Question à trois points : Dans la série de jeux vidéo "Pokémon", comment s'appelle la ville de départ des versions Noire et Blanche ?". Il y eut un silence. Tout le monde sembla hésiter, y compris les deux vieux.
La fille murmura : "Ah, mais...Renouet ?". Le visage du concurrent à la traîne s'illumina. Il frappa sur son buzzer.
"Oui ?"
"Il s'agit de Renouet !"
Le buzzer clignota trois fois.
"BRAVO ! Vous remportez donc 500€ et le droit de continuer..."
"Tu l'aurais su, toi ?", murmura le papi à sa femme.
"Ah, ça non, tiens. Tiens, reprends un chocolat..."
La jeune fille éclata silencieusement de rire et ressortit de l'appartement.
Elle constata alors que l'escalier s'était changé en plancher de bateau.
"Quoi ? NOOON ! Pas encore ce cau-"
Le bateau sombra complètement, emportant tous ses occupants. La jeune fille eut le souffle coupé par l'eau glacée, désagréable sensation vécue...Au moment où elle allait se mettre à pleurer de nouveau, une bulle d'air chaud l'enveloppa et la protégea, elle et sa famille.
"Que...?"
Elle vit alors la créature qui l'avait sauvée. Elle ressemblait à une orque bleue gigantesque, munie de puissantes nageoires. Un motif composé de lignes rouges inextricables parcourait son corps et ses nageoires.
"Kyogre...Alors, comme ça, tu existes vraiment ?"
La créature croisa le regard de l'enfant. Ce regard...Elle aurait pu le soutenir des heures, tellement il était chaud et intense. Elle respira lentement, à petites bouffées, puis, de plus en plus largement...Pour constater que sa tête et sa poitrine ne lui faisaient plus mal du tout.
"Ça alors...Quel cadeau...Pourquoi moi ?"
L'orque prit alors la parole dans son esprit, d'une voix d'homme magnifique.
"Parce que tu crois en moi. Et...Tu peux remercier ton ami le Balayeur des Rêves, aussi. Réveille-toi, à présent...Et sois heureuse."
Tout se brouilla alors autour d'elle...
Lorsque la fille ouvrit les yeux, elle constata qu'effectivement, toute douleur s'était évaporée de sa tête et de sa poitrine.
Elle ne toussait plus non plus.
La jeune fille sourit, et se promit de garder le secret. Puis elle se leva.

4 Mars 2017
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
Un coup de fusil résonna dans toute la salle de tir. La vitre, soigneusement choisie par l'ordinateur central parmi cent, reçut la balle. L'impact projeta des éclats de verre à plusieurs mètres à la ronde, creusant un énorme trou dans la structure de silice.
"UNITÉ F-LG001, DÉCLENCHEMENT. MESURE DE L'IMPACT". Une voix métallique retentit par un haut-parleur dissimulé dans un bras articulé, qui se déploya et parcourut soigneusement le cratère dans toutes les directions, scannant la surface d'un maillage complexe de rayons rouges et verts.
"Bien, bien...". L'homme qui avait parlé, un gaillard solidement bâti, rétracta dans son propre bras mécanique l'arme qui lui avait servi à tester le matériel.
"Au rapport.", énonça-t-il ensuite d'une voix neutre.
"ESTIMATION : IMPACT MORTEL. MÊME UNE VITRE BLINDÉE AU TITANE TRANSLUCIDE NE RÉSISTERA PAS. LÉSIONS ESTIMÉES : TRAVERSEMENT COMPLET, HÉMORRAGIE, COURT-CIRCUIT CÉRÉBRAL, PUIS DÉCÈS."
"Ces nouvelles balles sont redoutables...". L'homme sourit. "Notre prochaine cible ?"
"NOM : SOREN STADION. CONNU DE NOS SERVICES POUR AVOIR COFFRÉ CINQ DE NOS AGENTS, ET DÉMANTELÉ DEUX RÉSEAUX COMPLETS DE PROXÉNÉTISME À ÉCHELLE INTERNATIONALE. C'EST UN GROS MORCEAU. SOYEZ PRUDENT, LAWRENCE."
"Pfff, même pas peur. Allez, au travail. Je sors. Ce soir, quelqu'un va manger un pruneau.", et il ricana. Puis il entra dans un ascenseur et descendit au Rez-De-Chaussée. Juste avant d'en sortir, il murmura un mot qui activa un dispositif plasmon, le rendant complètement invisible. Il prit discrètement le téléporteur pour Néo-Tokyo. Rue Shinkai Makoto. Appartement SL23. Un arbre proche de l'appartement lui offrit un peu de hauteur. Grimper. Et attendre. Finalement, la forme d'un jeune homme de petite taille aux cheveux longs se dessina devant l'une des fenêtres. Elle s'ouvrit. La cible sortit le buste dehors pour humer l'air, une cigarette dans la main gauche.
"Adieu, mon gaillard", murmura Lawrence, puis il appuya sur la détente. Rien ne se passa. Deuxième essai. Toujours rien. Lawrence suait à grosses gouttes, maintenant. Son regard croisa, un bref instant, celui de sa cible. Et il retint un cri. Son bras mécanique avait pris feu, une flamme noire et dévorante. "Qu'est-ce que..."
"DÉFAILLANCE DE LA CAPE PLASMON. SYSTÈME DE SECOURS ACTIVÉ." Le feu remonta jusqu'au coude.
"MERDE ! Je prends la tangente !" Lawrence tenta de bouger, mais ses pieds étaient comme pris dans un étau.
"DÉFAILLANCE DU SYSTÈME DE SECOURS. DÉFAILLANCE DES EXTINCTEURS."
Le feu noir atteignit l'épaule. Et toujours ce regard, horriblement effrayant, de la cible qui fumait tranquillement sa cigarette. Un de ses yeux pleurait du sang à petites gouttes.
Lawrence hurla quand le feu noir l'enveloppa de toutes parts. Ce n'était ni.chaud, ni froid, juste la corrosion à son état le plus pur. La dernière chose qu'il vit.avant de sombrer dans le néant, ce fut le sourire vicieux sur les lèvres de Soren Stadion, qui referma la fenêtre. Puis, l'intégralité du corps de Lawrence disparut sans laisser aucune trace, pas même un atome.
A l'intérieur de l'appartement, Soren Stadion passa la main devant une surface lisse, qui fit apparaître un hologramme d'un oiseau blanc.
"Merci de m'avoir averti, Shirie", énonça-t-il d'une voix grave et posée.
"De rien", lui répondit une voix malicieuse. "Heureusement que leur IA ne fait pas le poids. Bref, c'était ta dernière mission pour aujourd'hui. 4RC-3-US sera heureux."
Soren soupira.
"Ah, les IA...Qu'est-ce que ça ne vous fait pas faire...". Puis il partit se coucher.

13 Mars 2017
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Krwîk. Krwîk. Krwîk. Le bruit lent et régulier de la clé résonnait depuis un bon moment dans tout l'atelier. Depuis le matin, l'homme tournait ses boulons, un à un, lentement, méthodiquement. Il était en train de construire une magnifique statue d'acier, dont il rattachait les plaques, préalablement forgées, lissées, polies à l'extrême.
"Un boulon pour chaque chose...Chaque chose, un boulon...". Cette petite ritournelle l'accompagnait. Il s'imaginait, depuis le début du projet, que chaque boulon était un humain. L'entrée dans le trou ? Elle représentait le fameux acte. La mise de l'écrou ? La mise bas d'une humaine, jeune, vieille, il n'en savait trop rien. Et...chaque mouvement de clé représentait une année de vie. Certaines vis étaient très longues et lui demandaient plusieurs dizaines de tours. Celles-ci vivraient très longtemps. D'autres ne lui demandaient qu'une dizaine ou une quinzaine de mouvements. Et, sur les plus courtes, l'homme soupirait. Il avait eu des vis très courtes sur une grande rangée. De quoi ces humains-ci avaient-ils bien pu mourir ? Une guerre ? Un attentat sur une école ? Les ravages d'une maladie infantile ? Qu'en savait-il ? Et son œuvre n'avançait pas. Il avait beau visser, visser, sans relâche, il lui restait un nombre incalculable de ces tiges de métal à rentrer dans les grandes plaques d'acier.
L'homme finit par s'asseoir sur une chaise de bureau, hors d'haleine, et s'épongea le front. Il faisait une chaleur à faire cuire un œuf dans l'atelier. Des coups sourds et puissants retentirent dans le silence : les battements, pesants et fatigués, de son cœur d'ouvrier, usé par les efforts.
"Je vais finir par y passer, moi aussi...", murmura l'homme, entre deux halètements. Il n'arrivait décidément pas à reprendre son souffle. Il finit par prendre une profonde inspiration, se leva à grand-peine, reprit sa clé à molette et se dirigea de nouveau vers l'œuvre. Il constata qu'il ne manquait que très peu de force à la vis qu'il était sur le point de visser pour qu'elle le soit complètement. Son cœur cognait de plus en plus fort. Il remit la clé et vissa le peu qui lui restait. Et il comprit, un centième de seconde avant de s'effondrer sur le sol, que la vis qu'il venait de visser, c'était SA vie, et les autres vis, d'autres vies, encore, et encore, et encore, à jamais.

26 Avril 2017
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Il faisait vraiment froid ce jour-là, le genre de froid qui s'insinue partout, dans les moindres trous de vêtements, dans les cols, dans les manches, et qui vous fouettait la peau de milliers d'aiguilles glacées. Le seul avantage de ce temps, c'est qu'au moins, le ciel était clair, sans nuage, et le soleil dispensait une lumière certes puissante, mais qui ne réchauffait pas. De minute en minute, la température baissait, bien que l'on se rapprochât de midi. Les rares personnes qui passaient dans les rues, nez rouges au vent et bonnet vissé sur la tête, vaquaient à leurs occupations, courant presque, ce qui ne réchauffait pas davantage. Au contraire, malgré tous les efforts que certains faisaient pour se couvrir chaudement, le froid insidieux persistait et faisait claquer des dents, se contracter des muscles et couler les nez.
Dans l'une des grandes rues, bordées d'immeubles haussmanniens aux fenêtres gigantesques et aux moulures apparentes, une personne, allongée sous un porche de l'un des immeubles un peu moins haussmannien que les autres, frissonnait. La faim lui dévorait l'estomac comme une fraise de dentiste furieuse déchiquette l'émail d'une dent cariée. Il tremblait et serrait contre lui, comme pour se tenir un peu plus chaud, au travers de son manteau troué, une petite peluche, un Pokémon, figé dans une posture de sommeil, les yeux fermés, les bras et jambes étendus, la tête tournée sur le côté.
L'homme soupira. Une larme roula sur sa joue, qui gela très vite, et se brisa sur le sol givré. De la journée, personne ne lui avait donné la moindre piécette. Dans ces immeubles, habitaient des personnes qui jamais n'auraient à se soucier un jour de vivre dans la rue, sans toit et sans nourriture. Pourquoi les personnes les plus riches étaient-elles les plus égoïstes ? Il avait croisé des dizaines de personnes depuis que le Soleil s'était levé, toutes avaient détourné le regard, l'air dégoûté. Toutes, sauf deux enfants, qui l'avaient observé en hochant la tête. A un moment, l'un d'entre eux, un jeune garçon, lui avait dit "Bonjour, M'sieur !", mais, avant même qu'il ait pu répondre ou esquisser un sourire, leur mère les avait entraînés loin de lui, tout en leur expliquant "qu'on ne parle pas aux inconnus, encore moins à un moins-que-rien, holàlà !". C'était la goutte de trop. La cocotte-minute de ses sentiments avait explosé, et il était là, pleurant en silence, et serrant sa peluche contre lui. La douceur de son poil, malgré les épreuves, lui redonna un tout petit peu de courage, et les larmes s'arrêtèrent vite de couler.
Tout à coup, l'homme entendit un faible ronronnement, et ressentit comme une minuscule vibration le parcourir. Étonné, il se concentra, et écouta. Et il faillit hurler.
Sa peluche s'était animée, et, tout doucement, se pelotonnait contre lui, bougeant la tête de haut en bas, comme pour caresser et rassurer son propriétaire.
"Je deviens fou...", murmura l'adulte, écarquillant les yeux. Son estomac le brûlait furieusement à cause de la faim et du froid. Une hallucination, sans doute ?
"Myu ! Non, je ne suis pas une hallucination."
La peluche arrêta de ronronner, puis sortit, non sans difficulté, du vêtement de corps de l'homme et lévita à hauteur de son visage. Lorsque ce dernier tendit la main pour la toucher, la créature tendit sa petite patte et effleura les doigts de l'homme. Elle semblait fragile, douce...Réelle. Quel était donc ce prodige ?
"Myu ! Je suis Mew. Je suis ici pour t'aider. Ami ! Courage ! Je vais te mener vers des amis. Ils sauront t'aider. Courage !"
Estomaqué, l'homme ramassa ses maigres bagages, non sans hâte, se leva et se mit en route.
Il marchait lentement, suivant la créature que personne ne semblait voir. Cette dernière voletait de droite et de gauche, lentement, se retournait parfois pour vérifier si son hôte la suivait toujours. Elle ne prenait jamais d'avance, et, de temps en temps, disait des "Myu !" en souriant. Pas une seule personne ne semblait la voir.
Environ deux heures plus tard, ils semblaient arrivés à destination, car, devant un immeuble d'apparence simple, Mew se tourna vers la porte et posa sa petite patte sur le lecteur de clés. La porte s'ouvrit, et l'homme et son étrange allié pénétrèrent dans le Hall. Ils tournèrent à droite, prirent un long couloir...Puis l'homme se retrouva, sans qu'il sache très bien comment, dans une pièce entièrement blanche du sol au plafond.
"Bienvenue, Monsieur Verrier."
L'homme faillit crier de surprise, mais le contact de la petite patte de Mew sur sa joue le retint.
Un jeune homme, moins de trente ans, se tenait devant lui. Il était vraiment très grand et portait de longs cheveux blonds qui lui descendaient à la taille. Il était habillé d'une chemise à manches courtes, révélant une musculature ferme mais pas trop prononcée, et d'un pantalon rouge.
"Pardonnez-moi pour l'effet de surprise. Je suis Jake Donnell. Je peux vous proposer un travail, et de quoi vous réinsérer. Des dizaines de milliers de personnes m'ont fait confiance et ont changé leur vie grâce à moi."
Puis il se tourna vers le Mew.
"Merci, l'ami."
Ce dernier sourit, puis disparut par une porte derrière Jake après avoir murmuré "Courage ! Myu !" à l'homme sans abri.
"Quel genre de travail ?", reprit l'homme, que toute cette mise en scène mettait mal à l'aise.
"Un travail à la fois manuel et cérébral."
Jake désigna un bureau, sur lequel était posé un ordinateur fixe, un grand écran, un combo clavier-souris, et une étrange paire de lunettes sans verre, pourvues juste de la monture et d'un pince-nez.
"Installez-vous ici, et mettez les lunettes à vos yeux. Ne les enlevez pas, elles sont nécessaires. Je souhaiterais vous faire passer une batterie de tests."
L'homme se mit devant le bureau, et enfila les lunettes. A peine les avait-il posées sur son nez qu'une fulgurante douleur lui traversa la tempe gauche.
"Qu'est-ce que vous essayez de me faire ??", hurla le sans abri.
"La douleur passera dans dix secondes". Et ce fut le cas.
"Oh, mais j'oubliais !"
Il sembla se concentrer un instant. Un plateau comportant un repas complet pour une personne apparut par la droite du bureau.
"Bienvenue, Luc Verrier.", énonça une voix féminine, douce et bien posée.
"Je viens de vos lunettes. Mon nom est Bloomey. Je suis une Intelligence Artificielle, et je vous accompagnerai le temps de votre séjour ici. Prenez le temps de manger, lentement."
L'homme dont le nom était Luc mangea lentement, l'appétit presque coupé par la scène dont il était l'acteur. Jake Donnell avait disparu. Il était seul.
"Ce test est préliminaire, et me sert à définir plusieurs variables. Lorsqu'il sera terminé, je vous invite à sortir par la porte au symbole ROND. Bonne chance."
Les tests se déroulèrent sans incident. Puis Luc sortit par la porte à sa gauche, marquée d'un symbole rond. Des indications défilèrent devant ses yeux.
"Luc Verrier. 33AC78BE9978CC. Ce numéro est celui de votre chambre. Votre nouvelle vie commence maintenant. Bonne chance."
Et, de fait, Luc avait commencé une nouvelle vie. Ce Jake Donnell était un génie, qui contrôlait la totalité de tous les réseaux mondiaux. Via son travail, et l'activité de son cerveau, Luc fournissait de la puissance de calcul pour du piratage et de la manipulation à grande échelle. De fait, un nombre incalculable d'humains aidèrent un nombre encore plus grand d'autres humains. Et lorsque Luc mourut, environ deux ans plus tard, il serrait toujours autour de lui une peluche de Mew, seul souvenir de sa vie passée.

21 Mai 2017
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[TRIGGER WARNING]
[TRIGGER WARNING]
[TRIGGER WARNING]

"Why am I waiting here ?", I muttered, while walking to and fro. He had given me an appointment at this very place, an unfrequented backstreet, where no one had come since I was arrived, more than twenty minutes ago. It seemed like time had streched to unbearable lengths, like a rubber spring at the end of its resistance.
Suddenly, I heard a discreet cracking, like wood would ignite in a bonfire, and I gave Him a faint smile. He was perfectly matching the image he had given me on this chat network : waist-long, silvery-blonde hair, a luminous and cunning gaze, very tall and thin. He was wearing tight blue-jeans and a white TShirt, with a stylized bird on it. I had discussed several times with Him, exposing my deepest feeling and my hatred towards this pointless world. My body wasn't mine, my mind entrapped in a sludgy, viscous mud shell.
He simply greeted me with a "Hey", and His voice was the softest, warmest I'd ever heard. I gazed at Him several times, puzzled. He smiled and laid his hand on my shoulder.
"You had one request, right ? Do you know.what the consequences could be ?"
"I took more than enough time to mature them", I answered, directly looking in His eyes. His gaze was serious, and filled with sadness.
"Then, so be it. You made your choice. I cannot guarantee you will find a better body, though. But a moment of eternity gives plenty of time to discuss with Them. Fare thee well, my friend."
I took a deep breath and felt an almost unbearable pain, as the man facing me unsheathed a long blade from his wrist and stabbed my neck at a precise point. My senses faded away, slowly, gradually...The last thing I would glimpse, before my head went void, was His face, distorted with the pain of losing a friend. Then, we both passed into Eternity.

22 Mai 2017
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"Why, Bloomey, WHY ?"
The man who was speaking, a tall, lanky figure, long, silvery hair, wearing a curious device on his right eye, was addressing himself to a large computer screen. He had a spread of various media across the world in front of his eyes, all were predicting a soon-to-come global, irremediable war. Resources were long restricted, the air, the grounds, water, were polluted beyond any hope of regeneration. All across the world, people were acting crazy for a lump of food. He, himself, had had to fight, despite being one of the richest men on this planet. He had tried, with the help of the AI he was talking to, to postpone the inevitable. Alas, humans were easily corrupted, and, election after election, government after governement, on each and every country, had taken wrong decisions. And heavens know he had tried. Ten of thousands of humans had helped him reshape the information, hack the hackers, refund scammed people, redistribute wealth by any means, by giving the huge AI their brain time and Energy. Today, the atmosphere was heavy and tensed. Huge climatisors were functioning at full power in the rooms where people were playing some complex puzzle games to fuel the AI.
"How could we come to such a situation ? HOW ? Why are humans so STUPID ?"
The AI remained silent, puzzled. She was trying to compute a human answer, but, even the hundreds of thousand of exabytes processed every second couldn't come to a suitable conclusion. Meanwhile, Jake Donnell had risen from his chair, climbed several steps, and entered a tiny elevator, only suitable for one person, and hidden behind a wall panel.
"ANSWER ME, BLOOMEY !". The man was furious, not only against this dumb AI, but also against himself, and, to a certain extent, against the world.
"I cannot answer to that, Jake. I am only an AI, and, tens of thousands of people are nothing against a hundred thousand billion more people."
"I tried to do my best, Bloomey. I did the best I could...I helped so many people...And yet...We have come to...THIS..."
Jake had arrived in a large room, plunged into penumbra. The only visible object in the room was a huge sphere, more than three meters tall. In this sphere, a curious creature, which borrowed traits from birds, dragons and other animals, was sleeping, eyes closed, bathing in a very dim light. Electrodes were piercing its head and neck. Thick black cables were spawning in circles around the sphere, slightly buzzing with the huge electromagnetic field they were crossed into.
As Jake entered the room, the creature opened its cerulean eyes, and took a more comfortable position inside the sphere. Raised with all its height, it was really impressive.
"I know what you are about to do, Jake", the being pronounced, and its feminine voice resonated like a bell. "And I cannot let you do that."
Suddenly, the sphere's light went red. A huge "CLACK" resonated, and a thick glass cupola covered the keyboard Jake was running towards.
"Then, so be it. I cannot type, but you will indeed be purged. With my own thoughts !"
A second "CLACK" burst. The next second, a thick steel panel had sealed all issues, imprisonating Jake in the room.
"Let's concentrate. I must succeed."
Jake began to count aloud.
"BEGIN
0x99FF5694ABA5F004 0000000000000001
0x249249493493FFFF 0000000000000001"
A blaster turret emerged from the ground and converged towards Jake.
"0x70094A00CC4F4F56 0000000000000000
0x0493A9B5CAFE9944 0000000000000001"
Alarms began to blare in the room, their buzzing sounds rendered almost unbearable by its exiguity. Jake ran around the sphere, as the turret blasted a powerful ray that burnt several non-vital cables. A light beep added to the hulabaloo.
"0x474F444445535321 FFFFFFFFFFFFFFFF"
A deep roar resonated within the sphere, as the creature was traversed with huge power currents.It winced in pain and tried to break free from its electrodes, but they were composed with a thick, solid semi-conductor metal. Jeke felt the unbearable pain wrecking his own brain. Deep within the building, tens of thousands of people were experimenting the torments of a pain they could never have imagined.
"I...must...hold..."
The last words abraded his own mouth.
"0x...44..45..53..54..52..4F..59..21...". He was heavily panting and moaning under the deep pain, and crushed with fear about what he would do.
"FFFF...FFFF..FFFF...FF...F...F...".
The sphere's red light turned to deep purple. All around the creature's body, the electrodes injected a very powerful and deadly poison. She shrieked one more time, twitched, then went completely still. The unbearable pain didn't cease, but went further and further...Until, finally, Jake's brain, and the one of ten of thousands of people, imploded. Explosives triggered next second, cleaning the scene, and making the whole building disappear. Humans would never understand.

29 Mai 2017
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Quel beau temps aujourd'hui...Le Soleil nous frappe presque, de toute sa puissance. Pas un seul nuage n'obscurcit le ciel, immense voûte d'un bleu velouté. Je suis là, je me promène, au hasard de mes pas, dans ce petit village de bord de mer. Dans les rues, les enfants jouent avec des pistolets à eau, ou bien se passent un ballon de pied en pied, poussant parfois de grands cris joyeux. Des adultes, certains d'âge mur, sont assis dans les jardins, qui bronzant sur un transatlantique, qui buvant un café sur un lourd siège. Un peu plus loin, un couple de personnes âgées travaillent à leurs plantations, le sourire aux lèvres. Le tableau est véritablement enchanteur.
Délaissant l'artère principale, je me tourne vers une rue transversale, espérant trouver un peu d'ombre, salvatrice. La sueur commence à perler de mes tempes sous le temps étouffant. AH ! Le jet d'un brumisateur à plantes me prend par surprise, et je recule sous le coup de frais apporté par l'eau. Je continue mon chemin, tout trempé par cette attaque aqueuse. Je n'ai cependant pas perdu le sourire, ni la joie. Allons, ce n'est qu'un incident !
Tout à coup, les échos ténus d'une mélodie jouée au piano me parviennent, diffus, sans vraiment que je puisse en trouver l'origine. Courant presque, je tourne à droite, puis de nouveau à droite, continue sur plusieurs dizaines de mètres...J'arrive devant une toute petite maison, avec un jardin anecdotique, mais dont toutes les fenêtres sont ouvertes. La mélodie venait de l'une des fenêtres, ou de toutes les fenêtres en même temps, je ne saurais dire. Le pianiste est assez habile, il joue...du Satie ? Je reconnais quelques morceaux. La troisième Gnossienne ? Quelle souplesse des doigts...Je ne peux voir son visage, ni même distinguer ses traits, en effet, bien que les fenêtres soient ouvertes, de fins voilages me masquent l'intérieur de la maison.
Quelle beauté dans cette mélodie...J'avais oublié à quel point Satie écrivait bien. Le pianiste a enchaîné avec Le Fils des Etoiles. J'ai l'impression de le voir, de ressentir ses doigts longs et fins frapper les touches, doucement, comme on caresserait le cou d'un animal de compagnie. Tout à coup, un chat monte sur le petit muret de la maison. Il est magnifique...Ses poils sont longs et blancs, et ses yeux d'un bleu marial absolument profond. L'animal m'observe, de son regard fin et attentif, sa queue se balançant doucement dans le vide. Je m'approche de lui, tentant de le caresser. Le chat se lève, s'approche doucement, me renifle la main. Je reste de marbre, concentré, ignorant tout autour de moi. C'était comme si le temps s'était arrêté.
Mais n'était-ce qu'une illusion ? Le chat bougeait, je bougeais, le pianiste jouait...Mais tout autour de nous, les alentours semblent baignés de gris clair. Un papillon, posé sur une des fleurs du jardin, reste figé, ailes déployées, toutes ses couleurs passées. Le chat ronronne, et je sens sa douce fourrure sous mes doigts. Je bouge ces derniers presque machinalement, massant un cou félin, tous mes sens en éveil. Le pianiste continue à jouer du Satie.
J'entends alors une voix, une belle voix d'homme, qui me dit "Profite bien de cet instant...Ce pianiste n'en a plus pour longtemps à vivre. Ce qu'il joue, c'est Satie qui l'a composé, mais c'est aussi son chant d'adieu à cette Terre. Le pianiste, c'est aussi toi. Nous sommes éphémères...Toi aussi, tu n'en as plus pour longtemps. Profite de chaque instant, vis ta vie au maximum. J'ai confiance en toi. Sois heureux."
Le chat continue à ronronner. Il me faut du temps avant de comprendre et d'assimiler ce que je viens d'entendre. Moi, je n'en ai plus pour longtemps à vivre ? Pour quelle raison ? Je suis jeune et en pleine santé !
"Tu comprendras vite. En attendant, profite du concert."
Le pianiste joue, joue encore, il a enchaîné Le Fils des Etoiles, le Prélude de la Porte Héroïque du Ciel, quelques airs des Sonneries de la Rose + Croix...Je ne perds pas une miette, pas une note. Le chat est toujours là, je sens sa fourrure sous mes doigts. Que peut donc signifier tout ceci ? Le papillon, les nuages sont restés figés. Tout ceci appartient-il au même temps que nous ? Qu'est donc ce fichu chat ?
Soudain, le chat pousse un horrible miaulement de peur, et s'enfuit. Je ne tente même pas de le rattraper, mes jambes et mon cerveau sont comme pris dans un étau, et ne répondent plus. J'entends des pas lourds et pesants derrière moi, et je sens un souffle rauque au-dessus de ma tête. Tout doucement, pris d'une peur de ce que j'allais voir, je me retourne.
Et ce que je vois me soulève le cœur.
Un étrange animal se meut devant moi, un quadrupède, ressemblant à un étrange dinosaure, une pierre précieuse incrustée dans la poitrine. Lentement, les sens embrumés, je le vois s'approcher, s'approcher...Et, lorsque le pianiste joua sa dernière note, et que les harmoniques furent retombées, la créature ouvrit sa large gueule...Puis me broya le crâne. Je compris au tout dernier moment ce que je venais d'entendre.
Lorsque, quelques secondes plus tard, un passant emprunta la même rue, il fit face à une maison délabrée, surmontée d'un écriteau "A VENDRE. APPELER LEGRAND IMMO' AU...", et le numéro était presque effacé. Le passant continua son chemin.

Article ajouté le Jeudi 04 Juillet 2019 à 11h30 |
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Miscellanées de Fanfics
A la demande de certaines personnes, je mettrai dans cet article, pour la postérité, les one-shot que j'ai pu composer entre 2008 et 2016. Ils comporteront leurs dates et descriptions.

Mars 2009 : Dans les coulisses

Description : Inspiré d'un concert que j'ai vu en Mars 2009. Que se passe-t-il dans une salle de répétition ?
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C'est l'évènement. On ne parle que de ça depuis plusieurs semaines. Toute la ville de Larousse-city est au courant. Beaucoup de monde se précipite au guichet pour espérer obtenir une précieuse place. Mais pour quoi ? Pour LE concert, pardi ! Une première ! Mewtwo Boulez (à prononcer "Boulèze", bien sûr), son cher acolyte Gallame Carter et l'Ensemble Intercontemporain vont nous jouer quelques pièces de musique sérielle récente ! Et on dit que les Pokémon ne sont pas mélomanes, non mais je vous jure...

Aujourd'hui, C'EST LE JOUR ! La grande soirée. Ca va être une explosion ! Ah non, on n'a pas invité d'Electrode pour le bouquet final, je vous rassure. Transportons-nous dans les coulisses. Ils sont tous là ! Tout l'Ensemble...Et moi dans tout ca ? Je suis Arcegis, le seul humain de l'orchestre, au violoncelle, un peu pas très rassuré. Faisons le tour. Alors : Un groupe de Gallame au violon, de vrais virtuoses, qui se servent...de leurs bras comme archet. Un Laggron au bombardon, deux Brasegalis et un Jungko percussionistes, un groupe de cuivres divers et variés...à la clarinette, une Nidoqueen véloce, aux mains mutées par un incoyable hasard ; au piano, Latias, Latios, et Deoxys, tous trois aussi peu rassurés que moi, à en voir leur expression crispée, et notre cher Mewtwo en chef d'orchestre. Il est un peu impressionnant avec son costume, qui lui va d'ailleurs très bien. Il ne se départit pas de ses sourcils froncés, mais le sourire qui orne sa figure fait montre de sa joie. C'est un peu l'agitation dans la salle de répétition. Ca discute de partout sur les mérites de tel ou tel instrument, on retrace quelques accords, on prend de la Ventoline (Nidoqueen prend de la Ventoline !). Normal. L'atmosphère doit se détendre un peu !

"Bon ! Répétition générale !". Oups. L'entendre parler dans ma tête, sans que ses lèvres remuassent, me prend toujours un peu au dépourvu. J'en lâche mon verre, vide heureusement.
Ah. Regagnons nos places. Bon. Chacun a t-il sa partition ? En face de moi (nous sommes disposés en demi-cercle, comme pour un orchestre : c'est plus facile à diriger), j'entends un Gallame grommeler "Et merde...Qui est le génial crétin qui m'a emprunté ma partoche ?". Un autre pose son verre de café, tout en revérifiant les cordes de son violon. Chtoîng. Parfait ! Latias pose un bisou à son frère, et retourne à son piano.

"Sur Incises, mesure 138 !". C'est parti. Ca tombe bien, moi je suis au repos dans ce passage. Les Gallame maintiennent une note aigüe , tandis que Latios et Latias partent chacun de leur côté sur leurs notes. PfFfFf...Laggron a des problèmes avec son bombardon, on dirait. Il a l'air bouché. Bizarre, il était nickel tout à l'heure, avant de rentrer. Les autres cuivres déversent leur flot de notes, harmoniques mais dissonnantes. PFFFFFF...Ca ne vient toujours pas ! Mewtwo tourne la tête dans sa direction, stoppe ses bras et l'orchestre. "Alors ? Laggron ?" . PFFFFFFFFF...Les joues de Laggron ont viré au rouge vif. Il continue de souffler. Bon sang, il va se faire mal ! Arrête de...POUWAAAAAAAAAAOUAP ! Le truc se débouche d'un seul coup, produisant un son encore jamais inventé. Un vent de crispation se lève dans la salle. Je me bouche les oreilles. Ouille. Ca a dû faire mal ! Laggron reprend son souffle, tout en ahanant : "Si je tenais...celui...qui...a...bouché...CA...". Mewtwo est furax. On peut tous sentir pulser sa colère. Je vois Latias devenir blanche comme la lune. Enfin, plus blanche que ce qu'elle l'est déjà. Encore une farce qui tourne mal...Je lui adresse un clin d'oeil moqueur. Elle avale difficilement.

Mewtwo retrouve son calme. "On reprend, donc ! Sur Incises, mesure 138 !". Il nous reste deux heures. Parfait. Tout le monde se concentre à nouveau. Top. Mewtwo bat la mayonnaise, en bon chef d'orchestre. Chacun de ses gestes a une signification. Les notes coulent, rapides, précises, calmes. Je le vois sourire encore plus. "Pas mal !". Il pense pour lui-même. Personne ne l'entend, sauf moi, branché comme je le suis sur sa longueur d'onde cérébrale. On continue. L'accord final est plaqué. Vibrant, profond, interne. Ouf.

"Deoxys ? C'Parti pour le concerto pour piano". Deoxys se met en poste. Il commence. Mamma mia ! Je n'ai jamais vu des mains parcourir le clavier aussi vite. Pas des mains humaines, en tout cas. Mais Deoxys-Vitesse, bah lui, il peut. Et il nous plaque ses quintuples croches, sous l'oreille du maître. C'est sa compo', après tout ! Celle du maître. PLONG. Le dernier accord.

"Su-perbe !". Pas un seul pain. Mewtwo est aux anges. On cherche sur nos partitions. Ah, on a tout révisé.
"On enchaîne tout ? C'est parti !". Et on enchaîna le concert. D'une traite. Ca fatigue, je vous assure ! Je passe les détails. L'accord final du dernier morceau est plaqué, on laisse se perdre les harmoniques. Puis tout le monde se détend. On a encore une demi-heure avant le vrai concert, le vrai défi. J'entends (mon ouïe est très fine) la salle de concert se remplir, petit à petit, quelques bribes de conversations, quelques Pokémon agités qui prennent place. Une demi-heure. Les discussions, dans la salle de répé', ont repris bon train. Moi, je ne suis pas très calme. Pas facile de se détendre avant un concert d'une telle envergure. Les trois pianistes pratiquent un exercice de relaxation, les Gallame continuent à arguer sur le violon, Nidoqueen tape une mélodie avec deux claves abandonnées trouvées dans la salle.
Le temps passe trop vite. Une seconde m'a semblé s'être écoulée, lorsqu'un Machopeur technicien fait signe au maître. Ils échangent quelques mots, si on peut dire, le Machopeur ayant l'air de parler dans le vide. Ca va bientôt commencer.

TOP. Mewtwo nous fait signe. Les conversations se taisent immédiatement, exactement en même temps que celles de la salle de concert, pendant que les lumières se tamisent, s'éteignent. C'est au tour de Deoxys. Il respire un grand coup, et sort. Chacun lui fait un petit signe de la main. Je sais qu'il est arrivé quand j'entends les applaudissements des mélomanes impatients. Puis un nouveau silence. Une éternité.

Le premier accord vrille mes tympans sensibles, pourtant je suis derrière la porte qui mène à la scène. Et les notes de retentir, cascade impétueuse provoquée par les mains agiles, une pause, puis la cascade reprend, avec toujours plus de vigueur et de ténacité. Les pauses et les reprises s'enchaînent dans l'ordre compliqué voulu par Mewtwo. Je glisse un oeil furtif. Dans la salle de concert, personne ne bouge. Pas un seul bruit parasite. Tout le monde, humains comme Pokémon, est rivé aux mains du Deoxys agile, est emporté par la cascade roulante. PLONG. Le dernier accord, déjà ? Tout le monde sort de sa transe, nous y compris. Applaudissement nourris, tandis que Deoxys, radieux, se lève et salue modestement. Le noeud se resserre dans mon ventre. Le concerto pour clarinette. Ca va être parti. Je me retire de la porte, assez vite pour éviter de me cogner dans les quatre Machopeur arrivés derrière moi, pour déplacer les pianos. On déplace. Chacun prend ses instruments. J'entends un grand souffle. Nidoqueen assouplit son anche une dernière fois. Laggron jette un regard soupçconneux à son bombardon, vérifie que tout est en ordre. Nous sort un Sol grave. PFOOOONT. Bon, c'est OK. Moi, mon archet me glisse un peu des doigts. J'aurais dû demander à un Hypnomade de me détendre.

Eh bien, allons-y. C'est le grand moment. Nous rentrons tous dans un ordre un peu aéatoire, en tout cas, le premier est Mewtwo. Applaudissements nourris. Dois-je vous raconter la suite du concert en détail ? Oh non, la quantité d'émotions ressenties par tous les musiciens remplirait trois dictionnaires à être écrite. Moi, je ne sentais plus rien, abandonné au plaisir de la musique, poussé au-dehors de mon corps par les harmoniques.

Je passe aussi les "Sur Incises". En tout cas, lorsque le dernier vibrato se fut éteint, que quelqu'un cria "BRA-VO, MAESTRO !", que tous les spectateurs applaudirent (et même quelques Pokémon qui en avaient les moyens), ce ne fut qu'à ce moment-là que le nœud se desserra. Enfin. C'est fini. Mais quel bon moment ! Quand je repense au sourire lumineux de Mewtwo, à la clarinette de Nidoqueen, plus rapide que la Lumière, à la raideur un peu caricaturale de Jungko frappant sur les timbales, j'en pleure presque de bonheur. Et vous ?

17 Septembre 2010 : Lugia (Poème)
Description : Un Poème sur Lugia, comportant une astuce.
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
Look, there is a Baby crying
Upon the white path of his pure life, It
Gave a last breath and then died, because
In the white path of the Light
An Angel took Its life.

A single tear went out Its eye,
By the dark of the night It's alone
Yes, It's alone, Its parents left It,
Sought for a better future, but they didn't
Succeed, and they are there,

Waiting for their judgement to come.
Hah, is there a God to pray here ?
Is there a better future on sight ?
They think together, and pray together, but
Elohim doesn't listen to them.

A rotten corpse is all that stays,
Navigating in the Ocean, a
Dreadful soul put It in a coffin and drowned It,

By the deepest It sank,
Lying down the bottom of the Sea.
Uh ? It's lighting ! It
Evolves, become stronger, taller, wider. Winged

Soul, a creature that lies
On the bottom of the Ocean, waiting and watching over Its
Unfortunate parents. Here is Its name :
Lugia, the great beast of the Seas.

Version Française :

Regarde, Il y a un bébé qui pleure
Sur le chemin blanc de sa vie pure, Il
A soufflé son dernier souffle et est mort, parce qu'un
Ange, dans le blanc chemin de la Lumière,
A pris sa vie.

Une unique larme a coulé de Ses yeux,
Dans l'obscurité de la nuit Il est seul,
Oui, Il est seul, ses parents L'ont abandonné,
Ont recherché un avenir meilleur, mais ils n'ont
Pas réussi, et ils sont ici,

Attendant qu'un jugement sur eux soit rendu.
Ah, y'a t-il un Dieu à prier ?
Un meilleur futur qui puisse briller ?
Ils pensent et prient ensemble, mais
Elohim ne les écoute pas.

Il ne reste qu'un cadavre décomposé
Qui navigue dans l'Océan, une
Ame épouvantable L'a mis dans un cercueil et noyé;

Il a coulé au plus profond
De l'Océan; Il a touché le fond.
Hein ? Il s'illumine ! Il
Evolue, devient plus fort plus grand, puis puissant. Une âme

Ailée, créature qui dort
Au fond des Océans, attendant son heure et surveillant,
Du coin de l'œil, ses parents infortunés. Voici son nom :
Lugia, le grand monstre des Mers.

Arcegis, 17/09/2010. Version Française écrite le 19/09/2010

2011 : Fuir (Song-Fic)
Description : Je suis un Brasegali. J'ai volé. Voici ce qui m'est arrivé.
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Je suis un grand Brasegali rouge. Mon nom ? Il ne vous dira rien. Mon maître m'appelait "Slain". C'était un mendiant, un de ceux dont la société ne veut pas, ceux que la société ignore. Il n'a pas eu de chance.
Il a tout perdu. Un jour, son patron lui a dit ceci : "Désolé, Romain. Tu finis Vendredi. Une multinationale s'est offerte notre société... Pardon, mon vieux." Ce jour-là, je m'en souviens, je l'ai vu pleurer pour la première fois. Il se blottissait dans mes plumes, il s'y est endormi ce soir-là, comme un enfant qui aurait tout perdu. Je le serrais contre moi. Je t'offrirai tout ce que j'ai, pour que tu retrouves un travail. Il n'en a pas retrouvé. Trop vieux, qu'ils ont dit à chaque fois qu'il postulait. 48 ans. Bandes d'hypocrites. Mon maître est une tête. Un expert en comptabilité. Personne n'a son savoir. Et pourtant, personne n'en veut, parce qu'il est "trop vieux". Maudite société.

Quelques jours plus tard, il était sorti, je gardais la maison. Elle avait besoin d'un peu de ménage. Pendant que j'époussetais la table du salon, j'ai entendu un sifflement dans la cuisine. Non. Ça ne tenait pas debout. Il avait oublié de fermer le gaz ! Lui, si attentif au moindre détail !
J'ai couru dans la cuisine. Le temps que je courre, j'ai allumé les flammèches de mes poignets. Grossière erreur. La maison a sauté. Je n'ai pas souffert, puisque j'avais lancé une Protection dès que j'avais senti l'explosion.
Il s'est retrouvé à la rue, mais il ne m'a jamais haï pour ça.

Ses maigres ressources ont fondu comme neige au soleil brûlant. Il a mendié. Il m'aimait. Mais, Il y a 4 jours, il a senti que c'était la fin. Cela faisait déjà plusieurs jours qu'il se privait pour me nourrir. Il y arrivait, les gens... lui donnaient le minimum vital. Et puis, il s'est allongé, dans le froid mordant. Personne ne passait par ici. Il a tout retiré. Il m'a dit ça : "Désolé mon vieux, je ne peux pas lutter. Qu'adviendra t-il de toi ? Je te souhaite une meilleure vie que la mienne... Au revoir, mon ami. A bientôt." Et il est parti vers Arceus. Je suis parti l'enterrer. Les gens me regardaient comme si j'étais un meurtrier. Je ne leur répondais pas. Au revoir, mon ami. Et je m'en suis allé, à mon tour.

Je n'ai rien mangé depuis 4 jours. J'erre, sans but, dans ces grandes rues vides. La faim me mord, me dévore, consume chaque partie de mes maigres forces. Nous sommes en temps de fêtes. Les gens font leurs courses, passent en détournant la tête, pour ne pas croiser mon regard. Il doit être vraiment celui d'un fou, pour qu'ils aient aussi peur de moi. J'admire, au fond de moi, les vitrines, tout cet étalage de richesses qui me sont inaccessibles. J'ai faim. Je lèche littéralement les vitrines. Un magasin de chocolats. A quelques pas, une boucherie. Les pièces, dans la vitrine... Cela me rappelle mon maître, quand il avait encore son travail. Il lui arrivait de m'acheter certaines pièces de viande que j'aimais beaucoup, et il aimait me regarder les manger. Non, il faut quelque chose... De plus nourrissant, dirais-je. Quoique... Je continue. Ah, une boulangerie, avec une devanture en plein air... Miam... Avec les pains exposés, encore chauds, brillants... Je me rapproche plus doucement. Je l'ai repéré. Un pain viennois. Comme celui que mon maître trempait dans son thé. Les dés sont jetés.

"Vive-Attaque !"

TCHOP. Je l'ai. Le boulanger ne s'en est pas encore rendu compte... Je m'éloigne, toujours sous l'effet de ma Vive attaque. Mais...

https://soundcloud.com/timeisup/hello-world

"Police, Police ! Au voleur !".
Mince. Accélérer. PIUUUUUW. Ma vitesse décroît. Mince, c'est déjà fini. Je me mets à courir. Et...

"Brasegalis, en avant ! Rattrapez-le !".
Ça y est. C'est parti. Le grand jeu.

Nous courons. Fuir, fuir, se cacher. Ce n'est pas ma faute si le sort en a décidé ainsi. De toute façon, j'étais foutu. Je cours, ils courent, nous courons. Je saute et passe par-dessus les toits, ils me suivent. Plus vite, plus vite ! Les semer. Nous retournons dans la rue. Ils me suivent toujours. Saletés ! Ils sont impossibles à semer. Je tourne à droite, puis de nouveau à droite. Je bouscule des passants ébahis, qui me laissent passer, sans comprendre.

"Arrêtez-le ! Arrêtez-le !"
Leurs cris résonnent dans le froid. Je mange le pain en courant, il me redonne des forces. Je tourne cette fois à gauche. NOOOOOOOOON ! Là, à une cinquantaine de mètres... C'est une impasse ! JE suis coincé. Nooooon ! Je pile devant l'énorme mur qui me sépare de l'autre côté. Sauter ? Oui ? Non ? Je saute, je regarde, c'est un jardin privé; au bout, il y a une maison. Je suis coincé ! Je retourne au pied du mur, me mets en garde. Les deux Brasegalis me font face, l'air méchant.

"Ton heure a sonné. Rends-toi sans discuter."
Non. J'ai trop faim, ce n'est pas juste.
"Tant pis pour toi", murmure le plus grand des deux. J'observe chacun de ses gestes, prêt à lutter. Il sort simplement un boîtier de sa poche, enfin, façon de parler, et appuie sur l'unique bouton que celui-ci comporte. Une trappe s'ouvre sous mes pas; je le comprends un centième de seconde trop tard pour sauter. Je suis aspiré, la trappe se referme aussitôt.
Je tombe, tombe, de plus en plus bas, m'écorchant au passage les coudes sur les arêtes vives des parois.
Schblam. La fin de la chute.
Owwwww. Le cri des articulations de mes jambes malmenées.

Bon, faisons le point. Je suis entier. J'active une flamme pour m'éclairer, car tout est sombre. Je suis dans un long boyau, avec des rails au sol. Deux chemins, et le point d'où je viens. Je prends le chemin de gauche. Je marche prudemment, aux aguets.

Putain, non...J'entends un bruit de ferraille derrière moi. Qui se rapproche très vite. MEEEEEEEERDE ! J'ai juste le temps de jeter un œil, pour voir l'énorme masse d'une machine broyeuse industrielle, tous rotors en avant, s'avancer vers moi.
Courir, de nouveau, lui échapper !!
Je cours comme un dératé.
Elle me suit toujours. Elle suit les rails.
Pas de sortie autre, juste courir devant soi.
Ne plus penser à rien. Ne pas même écouter son corps, qui vous crie de toute sa puissance que la course doit se finir ici. Le manque d'oxygène hurle dans chacun de mes muscles.
Je dois pourtant continuer !
Continuer, si je ne veux pas finir dans les entrailles de métal.
Point de côté.
Continuer.
Je tombe.
Me relever.
Le bruit me vrille les nerfs.
Continuer, encore, trouver une sortie !!

PLAF. Le bout du chemin. Une paroi hérissée de picots, semblant épouser une certaine forme... La forme des rotors. Ils m'ont entraîné dans un piège dont je ne ressortirai pas. Je serai aspiré, broyé. Transformé en hachis vivant.
Je me place face à la machine, tous les muscles tendus, paraît que ça aide à lutter.

CRRRRRRAC.
Trop mal pour penser, trop mal pour crier.
La souffrance muette et atroce. Tu ne sens plus rien de tes membres. D'ailleurs, tes membres ne sont plus rien.
Mes jambes disparaissent lentement dans les entrailles de métal.
La dernière image dont je me souviens, c'est mon bassin, ma vessie, le bas de mon dos éclatés. Puis tout devient noir.

" A l'heure qu'il est, on ne devrait plus en entendre parler...
- Cher ami, je suis votre pensée. Nous le retrouverons bien...
- Dans notre pâtée de ce soir, sans doute. Quelle invention que cette trappe qui se place automatiquement sous les pieds du désigné ! Et dessous..."
Ils partirent tous deux d'un rire mauvais.

Date inconnue (entre 2010 et 2011) : Les sauver de là
Description : One-Shot composé dans la continuité de "A la Pension", écrit par Dragibus.
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Les sauver de là

Note : J'estime le cours du Pokédollar comme suit : 100 Pokédollars = 1€. Ne vous étonnez donc pas des chiffres.

Appelez-moi Benoît. J'ai 21 ans. Dans mon corps, tout du moins. Parce que tout le monde dit que j'en ai beaucoup moins dans ma tête. Ce n'est pas juste ! Tout ça parce que j'ai un don. Je sais parler aux Pokémon, comprendre leurs sentiments, leurs pensées, leurs expressions. De l'empathie, les médecins appellent ça comme ça. Combien de fois il m'est arrivé de parcourir la nature sauvage, les routes, en chantant, pour moi-même, et combien de fois ai-je vu les Pokémon sauvages qui se suivaient dans mon chemin, s'arrêtant quand je m'arrêtais un peu, m'entourant, dansant parfois même autour de moi ! Je suis heureux comme ça. Lorsque j'avais un peu faim,les Pokémon m'apportaient des baies, quelques fruits. Ca me suffisait.
Mes parents considèrent les Pokémon comme de simples animaux. Sans âme, et bien incapables de penser. Ils me croient fou lorsqu'ils me voient discuter avec les Pokémon sauvages qui venaient parfois se coller à nos vitre dans mon ancienne maison. C'était la campagne. C'était bien.

Mais la société en a décidé autrement. Quand j'avais 13 ans, je suis parti vivre en ville. J'aime pas la ville. C'est sale, noir, y'a trop de buit. Les gens ne sont même pas aimables. Même mes parents en ont marre de me voir rêver, des heures durant, écouter le chant des Goélise et autres Altaria, les petits discours des Rattata creusant des galeries dans nos murs, suivre les Larveyette et autres Cheniti grimper sur le lierre. Ils ont décidé de mon avenir : je travaillerais à la Devon ou à la Sylphe, en tant que chef comptable, comme mon père. Il fallait que je mette la nature de côté.
J'ai donc suivi une filière ES. J'ai eu mon bac, avec la moyenne juste. 10,54. Pour fêter ça, les parents m'ont permis d'acheter un Pokémon de mon choix, dont je m'occuperais. En allant au marché, j'ai trouvé un Poussifeu, tout triste, dans une cage minable. En lui parlant -- Les gens alentour me regardaient avec des yeux ronds -- j'ai appris qu'il avait éclos dans une Pension, mais que personne, pas même la propriétaire, ne voulait s'occuper de lui. C'était une femelle. J'ai discuté avec le vendeur, lui posant les mêmes questions, et obtenant les mêmes réponses. Bon.
"Combien ?"
"3000 , il ne vaut sans doute pas plus."
"C'est convenu."
J'ai donné l'argent au vendeur, pris la cage. Chez moi, je l'ai ouverte, et ai laissé le temps au Poussifeu de s'habituer à l'espace, pouffant lorsqu'il se cognait contre un mur. Je sentais son désarroi, et tâchais de la rassurer. Puis, je m'assis. Elle bondit sur mes genoux.
"As-tu un nom ?"
"Nom ? Nom ? Nom, Déra ! Nom, Déra !"
D'accord, maintenant, tu t'appelleras Déra. Elle pioupiouta de bonheur.
"Piou piou ! Nouveau Dresseur gentil ! Nouveau Dresseur gentil !"
Je souris.
"Je serai gentil, je te le promets. Une nouvelle vie t'attend."
Elle sauta sur mon épaule et blottit sa tête contre moi.
"Tu me le promets ?"
Je lui rendis son câlin.
"Je le jure."
J'entendis alors son petit estomac gargouiller furieusement.
"Oups ! Que voudrais-tu manger ?"
"Miam miam insectes...", me répondit-elle, en se dirigeant vers la fenêtre. Je la pris dans mes mains et la mis à hauteur du lierre. Petite boule de plumes, si chaude...Elle mangea quelques Larveyette imprudents qui avaient eu l'audace de passer par là, en grilla quelque autres avec ses flammèches. Nous passâmes la soirée à bavarder, à lire. Elle aimait les images que je lui montrais, des peintures et autres dessins récoltés sur le Net. Nous partîmes alors nous coucher, elle se roulant tout en boule contre moi.

*
**
Cela fait un an que Déra est mon amie. Elle a évolué très vite en Galifeu, plus encombrante mais pas moins gentille pour autant, puis en Brasegali. Dans cette ville, je n'en avais encore jamais croisé. Mes camarades de classe ne la voyaient pas : j'avais acheté une Pokéball, et l'avais capturée, pour ainsi dire, pour que le transport soit plus facile. Eux n'aiment pas non plus les Pokémon : ils estiment que ce sont des créatures inférieures, qui ne rapportent pas d'argent. Seul les intéressent les colonnes de chiffres, les taux, les indices boursiers. J'estime quand à moi le niveau de Déra à 45. Pas facile à définir, quand on n'a jamais combattu pour de vrai; elle n'a pu gagner de niveaux qu'en se battant toute seule contre des Pokémon sauvages dans la ville et ses alentours.

Je suis à l'école. Je rêve. Le professeur étale sa science sur la macro-économie. Mon dieu que cela m'ennuie. Je ne rêve que de nature, de champs, de routes, de voyages...de Pokémon. Déra se sent mal aussi; elle me confie qu'elle voudrait bouger. Elle m'aime comme si j'étais son mari, elle me porte la même attention. Cela fait plusieurs mois que j'économise, que je travaille en parallèle de l'école, à faire du secrétariat, payé 60 000 par mois, à mi-temps. Plusieurs mois que je me constitue un équipement décent, une tente, du matériel de camping, quelques affaires. J'ai notamment déniché une arme plutôt rare. Un Stylo-plume qui, lorsqu'on appuie à un certain endroit du bouchon, lance une aiguille creuse contenant un somnifère endormant même les Pokémon Poison pour 3 heures. Mes parents sont sarcastiques lorsqu'ils me voient rentrer avec mes achats. Patience. Bientôt, je partirai.
La fin des cours. Enfin. Je note hâtivememnt le travail à faire, je sors. Une fois sur le chemin qui sépare ma maison du métro, je libère Déra. Elle "parle" de mieux en mieux.
"Ces cours...Ne sont pas intéressants, pas vrai ? Toi, tu rêves...Mais attends un instant. Tu sais, on m'a parlé d'Arceus, le Pokémon qui dirige tout et qui dort là-haut. Il te voit, il régule ton destin. Ne t'inquiète pas, ton heure viendra, j'en suis sûre" , termina t-elle, un sourire au coin du bec. La soirée se passa sans histoires, puis nous partîmes dormir, Déra partageant mon lit (que j'avais la chance d'avoir King Size depuis mon emménagement).

*
**
"Est-ce que tu m'entends au moins ?
Je veux mourir.
Au secours. Je veux mourir.
Au secours. Aidez-moi à mourir.
Au secours. Au secours. Au secours. Au secours. Au secours. Au secours. Au secours."
"Attends...Où es-tu ? Donne-moi ton nom, de quoi te retrouver !"
Elle se mura dans le silence.
"Je viendrai te sauver, je te le promets !" hurla ma voix.
"Tristana...Pension...Traitements horribles...Pension Bonville...Au SECOUUUUUUUUUURS !"

Je me réveillai en sursaut. Depuis sept nuits, je fais ce rêve angoissant. Quelqu'un m'appelle à l'aide. Qui, exactement ? Qui ? Pokémon ? Humain ? On a parlé d'une pension, je crois...Et l'appelant ? S'appelait comment déjà ? Je tente de rassembler mes souvenirs, mais c'est comme si je retenais de l'eau entre mes doigts. C'était elle...Elle s'appelait...Tristania ? Trista...NA ? Oui c'est cela, Tristana ! Et elle me demandait de la sauver ! Déra se réveille en sursaut, à son tour.
"Benoît ? Toi aussi, Tristana t'a appelé ?"
"Oui"
Elle sourit.
"Benoît...C'est le moment. Il nous faut partir. Va secourir Tristana. Je serai là, moi aussi."
Je lui rendis son sourire.
"Allons-y".

Le temps de s'habiller, de rassembler en hâte, mais sans précipitation, ses affaires, de laisser un mot. "J'ai choisi ma propre voie. Pardon pour tout ce que vous souffrirez. Je pars suivre mon chemin. Benoît."
J'ai tout. Nous sommes partis, dans la nuit, comme deux voleurs, sans laisser de traces derrière nous. Le dernier bus pour l'aéroport, le dernier avion pour Sinnoh. Direction : Unionpolis. Durée du voyage : 3 heures. J'arriverai donc à 22H, heure locale.

*
**
Je suis arrivé à Unionpolis il y a un mois. J'ai installé ma tente sur un terrain réservé à cet effet, non loin des portes de la ville. Cela fait un mois que j'arpente les routes alentour, pour entraîner Déra. Elle n'a fait qu'une bouchée des Dresseurs alentour. Dans la ville d'Unionpolis, les gens sont mieux portants et plus polis que dans ma grande ville de Léagard-Paaris. Ils m'ont bien accueilli. Bonville ne se trouve qu'à quelques pas. Pourtant, je n'ose pas faire le petit voyage. J'ai peur des conséquences. Mais, un mois jour pour jour après mon arrivée...

"Quand tout cela va-t-il cesser ? Quand vas-tu enfin me faire sortir ?
Je rumine des pensées morbides. Auras-tu assez d'argent pour payer mon «séjour» ? Que fais-tu des œufs qui ne te conviennent pas ? Tu les jettes ...? Et ceux qui trouvent grâce à tes yeux, tu les élèves pour leur faire connaître ensuite le même sort que moi ?
Je crois que je ne pourrai plus jamais aimer, fonder un foyer, élever des petits.
Tu as brisé mon rêve d'amour.
Tu as détruit la fibre maternelle en moi.

Est-ce que tu m'entends au moins ?
Je veux mourir.
Au secours. Je veux mourir.
Au secours. Aidez-moi à mourir.
Au secours. Au secours. Au secours. Au secours. Au secours. Au secours. Au secours."

NOOOOOOOON ! Déra et moi nous sommes réveillés en même temps, agités et nerveux. Bien. Demain, j'irai la sauver. Demain, c'est promis, Tristana, tu sortiras de cet endroit morbide. Je me suis rendormi, perdu dans de noirs songes.
Le lendemain, j'ai vérifié que le stylo à aiguille fontionnait toujours. Ce stylo...Il a une certaine valeur pour moi. Et un titillement derrière la tête me dit...Que j'aurai à m'en servir.
Je vais vers Bonville. Le chemin se déroula sans encombre. J'avais choisi les hautes herbes, lorsque...
"Ro-zéééééééliaa !"
Nullement impressionné, je demandai à Déra de se mettre en posture de combat.
"Déra, Vive-Attaque !"
Swiiiiii...Schblam. Le Rosélia fut projeté sur un arbre où il s'effondra, inerte. Je sortis une HyperBall et la lançai.
Zwip.
Zwip.
Zwiiii....Clic.
Capturé. Bon, ça ! Les stats s'affichèrent sur la Pokéball. Rosélia, mâle, bon en Attaque et en Défense Spé. Un joli carton, ma foi !
"Voulez-vous donner un surnom au Pokémon capturé ?" Oui. Comme c'est un mâle, je vais l'appeler Rosélium.
J'administrai à la Pokéball une super Potion. La barre de vie redevint verte. Je libérai le Rosélia. Il me tourna autour, une fois, deux fois, me reniflant à certains endroits.
"Bonjour, nouveau maître !"
J'ai gagné sa confiance, c'est déjà un très bon point !
Bon, direction Bonville.
Jentre dans la Pension. Une maison proprette, tenue par deux gentils petits vieux.
"bonjour, jeune homme ! Pouvons-nous vous aider ?"
Euh...La question me prit au dépourvu. Je parvins pourtant à articuler : "Non merci, je n'ai besoin de rien."
Je furetai un peu, puis posai le quart d'une fesse sur une chaise. Déra se tendit.
"Écoute...Je perçois des gémissements..."
Je devinai alors, plus que je n'entendis, de petits cris s'échappant de la porte devant laquelle se tenait la vieille dame.
"Excusez-moi, madame, qu'y a t-il derrière cette porte ?"
"C'est notre lieu de travail, là où nous mettons les Pokémon des dresseurs en attente." Elle avait répondu très vite, et avec un certain malaise dans la voix. Bon.
"Me permettez-vous de voir ce qu'il ya derrière cette porte ?"
"Je vous l'interdis formellement, jeune homme". Le ton était sans réplique.
Bien. Voici une occasion de me servir de ceci. Je me levai et avançai lentement vers la vieille femme.
"Jeune homme, qu'est-ce que vous faites ?"
"Chère madame, il y a ici des Pokémon maltraités. J'ai bien l'intention de les libérer.", lui répondis-je d'un ton glacial.
J'appuyai sur le bouton. FZIP. Schpîc. La vieille s'effondra. Un obstacle de moins, pour 3 heures.
Je lui passai soigneusement par-dessus, suivi de Déra et Rosélium, et entrai.
La première chose qui me frappa, ce fut l'odeur. Épouvantable. Sang, sueur, carnage, Déjections. Je me trouvai dans un pièce circulaire, dans laquelle se trouvaient des dizaines de cages minuscules pouvant à peine contenir leur Pokémon. Je sentis aussitôt la profonde détresse émanant de l'endroit. JE faillis me mettre à pleurer. Déra serrait le bec.
"Quelle horreur...Et ça se prétend Pension Pokémon..."
"Déra...Libérons-les tous et brûlons cet horrible endroit !"
Elle approuva.
"Déra, Griffe Acier ! Libère-les tous !"
KCHING. KCHING. KCHING. Morsure des griffes dans l'acier. Tous les barreaux tombèrent en peu de temps. La plupart des Pokémon me regardaient avec des yeux ronds, ou suivaient des yeux Déra qui coupait les barreaux. Soudain, l'ambiance eut raison de moi. Je chancelai. Me retins. Repris mon souffle. Quelque chose explosa dans mon crâne. Je hurlai, sans même réfléchir :
"VOUS ÊTES LIBRES ! PARTEZ, RETROUVEZ VOS DRESSEURS, SI ÇA VOUS CHANTE ! OU RETOURNEZ A LA VIE SAUVAGE...JE NE SAIS PLUS, JE SUIS PERDU !"
Je m'effondrai sur le sol, en pleurant, vaincu par l'odeur et les dizaines de cris qui me répondaient.
"Ca y est ?"
"On peut sortir ? Enfin ?"
"Mais où sont nos maîtres ?"
"Reviendrons t-il ?"
"SORTEZ ! VITE ! LES RÉPONSES VIENDRONT PLUS TARD !"
"Quest-ce qui se passe, ici ?" hurla une voix aigre.
Meeeerde, le propriétaire ! Comment nous avait-il entendu ? Par les fenêtres ? Je me relevai à toute vitesse. Agrippai mon stylo. Tirai, sans réfléchir. FZIP. Schpîc. La flèche l'avait touché à l'épaule droite. Il s'effondra. J'ai honte de faire ça à deux personnes âgées, mais tant pis, il le faut. Je me dépêchai de l'enlever du passsage et de le déposer à côté de la dame, qui dormait toujours. Je vidai la bouteille de vin de la table dans l'évier, et la reposai. Ils croiront avoir fait ça en buvant trop. Déjà les Pokémon affluaient vers la sortie, chancelant pour la plupart sur leurs pattes ankylosées.
Déra vint me rejoindre.
"Il y a un problème...Dans une des cages. Viens voir."
Je la suivis. Et dans la cage devant laquelle elle s'arrêta...
Un Rosélia était étendu de tout son long, le visage gris et marqué par une souffrance atroce. Souffrance mentale. Le minuscule cri qu'il poussa suffisait à exprimer toute cette souffrance.
"Es-tu Tristana ?"
"Oui...Plus envie de vivre...Plus envie de souffrir...S'il te plaît, est-ce que tu m'entends ? Je veux mourir. Au secours...Au...se...cours..."
Sa voix s'éteignit.
"Déra, veille à ce que tous les Pokémon sortent convenablement. Je m'occupe d'elle."
Elle opina du chef.
Je m'approchai de Tristana, et, avec une douceur infinie, la pris dans mes bras.
"Tristana...La vie vaut encore la peine d'être vécue. Même après les plus noires souffrances. Je vais te prouver qu'on peut changer le destin. Je suis venu te sauver. Viens avec moi...Ne t'inquiète pas, jamais plus on ne te maltraitera. J'en fais le serment, par Arceus le Tout-Puissant."
Elle eut un très pâle sourire. Les fleurs de ses mains, fermées, se rouvrirent légèrement.
"Oublie ton ancien Dresseur. Pour t'avoir laissé ici, il n'a pas de cœur. Il ne te regrettera pas. Je le sais."
"Je viens avec toi."
"Je vais te lancer une Pokéball." Ce que je fis, très vite.
Zwip.
Zwip.
Zwiiiii...Clic.
Tant pis. C'est du vol. Mais elle a trop souffert.
Déra me rejoignit.
"Ils sont tous sortis ! Il faut que nous partions d'ici !"
"Non. Je veux laisser un message fort."
J'écrivis sur un bout de carton que j'avais dans mon sac, un message. Déra était partie veiller les deux vieux. Mais elle revint inquiète.
"Benoît..."
Le trouble sur son visage était visible.
"Leur cœur ne bat plus. Ton produit les a tués, il était dosé trop fortement."
Non. Ce n'est pas possible. Je partis vérifier, en vins à la même conclusion. Poura voir sauvé quelques Pokémon maltraités, j'avais tué. Comment faire, nom de nom ? Que faire ? Appeler la police ? Ils me mettraient tout de suite en prison. J'eus alors une idée. une idée folle, mais une idée : j'allais prendre la succession des deux vieux. Je regardai dans leur bibliothèque : une dizaine de livres sur la reproduction, les types d'Œufs. Il fallait d'abord déclarer que les deux vieux étaient morts d'une crise cardiaque. D'après ce que je compris en relisant la notice, le poison se dissolvait en trois heures de lui-même, sans laisser de trace. Espérons que cela fonctionne...Je téléphonai donc à la Police, qui prit les mesures nécessaires. On me posa quelques questions, auxquelles je répondis de façon à tourner les éléments à mon avantage. Ils n'approfondirent pas le sujet. J'avais détruit le message que je comptais livrer aux vieux, il était trop risqué de le montrer.
Bon. La nuit était tombée lorsque les démarches furent terminées. Les vieux allaient être enterrés à la fosse commune, n'ayant pas de famille proche. Quand à moi, j'étais parti démonter ma tente. J'investirais les lieux.

*
**
Deux ans se sont passés. Les personnes ne se sont pas étonnées que cela de la mort des propriétaires. En quelques jours, j'avais appris tous les livres de leur bibliothèque. J'avais décidé d'adopter une nouvelle méthode d'élevage : j'avais racheté le jardin immense derrière la propriété, avais abattu un pan du mur de la pièce circulaire. C'était au choix. Aucun Pokémon n'avait de cage : j'étais toujours là pour régler les conflits.
Et pour ce qui est de la reproduction...Mon don me sert beaucoup.
Un nouveau Dresseur me présente ses deux pokémon et me dit ce qu'il attend d'eux. Je passais alors dans la pièce circulaire et les interrogeait sur leurs vélléités d'accouplement. Ils se sont toujours, jusqu'à maintenant, mis d'accord; même les plus réticents finissaient par se mettre d'accord. Ils me faisaient toujours confiance. Je leur faisaient confiance, même si ce n'étaient pas mes Pokémon. J'attendais plusieurs jours avant que le mâle ou la femelle ne s'accouplât de nouveau. J'ai d'ailleurs mis un panneau prévenant les Dresseurs : "Élevage dans le respect des Pokémon. Vos Œufs peuvent mettre plus de temps à arriver, mais vos compagnons ne seront pas blessés."
Je suis heureux. Je veux continuer comme cela toute ma vie. J'ai toujours l'impression de facturer le juste prix, et personne n'a jamais protesté.
Tristana s'est lentement remise. Elle garde de profondes cicatrices dans son cœur, mais Rosélium a su lui prodiguer les meilleurs soins et les mots les plus doux. Ils ont fait un Œuf ensemble. Cela semble incroyable. Pourtant c'est vrai. La vie peut continuer, même après les plus noires blessures.

05 Mai 2013 : Cobalion & Virizion
Description : Un poème court en Anglais, traitant de l'amour de deux mousquetaires.
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TEXTE ANGLAIS ORIGINAL

Cobalion feels happiness in his heart of steel.
Obviously, the weather had to be beautiful !
Babbling Pidove and Swellow chat along his path.
A nice warm breeze softens the atmosphere.
Love is in the air ! Night is about to fall.
I believe in Her. I believe in Us, he whispers at himself.
On the road to a mighty rendezvous,
Nothing disturbs him, nothing troubles his mind.

Light has almost disappeared when he reaches the place.
"Oh...I've known you for a long time. We reached many victories together. I ask you solemnly :
Virizion, do you want to share
Everything you own with me and let us
Stand one shining night together ?"

Virizion is surprised, but her surprise is short.
"I've known you for a long time, Cobalion. We
Reached many victories together.
I answer you solemnly : Yes, I accept. May Reshiram and
Zekrom bless our union.
I am offered, and offering."
On this shining night of Summer,
Nothing disturbs them, nothing troubles their mind.

Together, they dance the mighty Dance of Nature.
He, She, Them. The land
Echoes with their cries of love and gratitude.
Yes, on this very night, Their union has been sealed.

May them be blessed forever
As they nuzzle and smile after it, may
The almighty Arceus protect them
Even the Musketeers have found their fit.

Arcegis, 05/05/2013. Corrections mineures le 09/04/2016

TRADUCTION FRANÇAISE

Cobaltium sent de la joie dans son cœur d'acier.
Et bien sûr, le temps se devait d'être beau !
Des Poichigeons et des Heledelles discutent et roucoulent sur son chemin.
Une brise chaude adoucit l'atmosphère.
L'amour est dans l'air ! La nuit est sur le point de tomber.
Je crois en Elle. Je crois en Nous, murmure-t-il pour lui-même.
Sur la route d'un rendez-vous attendu,
Rien ne le dérange, rien ne trouble son esprit.

La lumière est presque tombée lorsqu'il atteint le lieu fixé.
"Oh...Je vous connais depuis bien longtemps. Nous avons remporté bien des combats ensemble. Je vous le demande solennellemment :
Viridium, voulez-vous partager
Tout ce que vous êtes avec moi, et
Passer une nuit lumineuse en ma compagnie ?"

Viridium est surprise, mais sa surprise est de courte durée.
"Je vous connais depuis bien longtemps, Cobaltium. Nous
Avons remporté bien des combats ensemble.
Je vous réponds solennellement : Oui, je l'accepte. Puissent Reshiram et
Zekrom bénir notre union.
Je suis offerte, et offrante."
En cette brillante nuit d'Eté,
Rien ne les dérange, rien ne trouble leur esprit.

Ensemble, ils dansent la puissante danse de la Nature.
Lui, Elle, Eux. La plaine
Vibre de leurs cris d'amour et de gratitude.
Oui, en cette nuit spéciale, leur union est scellée.

Puissent-ils être bénis à jamais
Tandis qu'après cela, ils sourient et jouent, puisse
Arcéus le Tout-Puissant les protéger.
Même les Grands Mousquetaires peuvent s'aimer.

Arcegis, 09/04/2016

2016 ? : L'enfant de Cobaltium
Description : Probablement mon plus mauvais one-shot. Ecrit sur une vision provoquée par une image.

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Il y a fort longtemps, dans un autre Univers, une autre Réalité, le Monde était peuplé de créatures appelées Pokémon. Libres, sauvages, ils vivaient en parfaite harmonie avec les animaux, chacun respectant les Lois que Mère Nature avait créées. Arcéus avait créé les Pokémon, Dieu avait créé les animaux. Arcéus et Dieu s'entendaient, comme larrons en foire, chacun observant sa création vivre et agir. Et ils étaient heureux, et le Monde vivait et tournait ainsi.
Sur un continent de ce Monde, couvert de forêts denses et profondes, vivait une harde de Cobaltium. Elle avait existé depuis toujours. Et, aujourd'hui, en ces temps immémoriaux, la plus vieille de toutes les Cobaltium était partie pour une promenade impromptue. Elle était l'ancêtre, l'aïeule, la plus sage et la plus calme d'entre toutes, connaissant mieux que n'importe quel membre de sa harde les plantes et les roches. Elle avait aussi un don, dont personne ne connaissait la provenance : elle sentait les Energies. Plantes, rocs, animaux, autres Pokémon, elle pouvait, les yeux fermés, percevoir le Monde qui l'entourait, simplement en étendant son Esprit. Chaque chose possédait sa Couleur. La Couleur s'éteignait ? La chose était morte, et ne revivrait plus jamais. Certes, tous les Pokémon possédaient un certain don : les Cobaltium en général, par exemple, pouvaient calmer les Pokémon les plus rebelles par un simple regard, et leurs yeux étaient si pénétrants que certains d'entre eux voyaient un caillou à trois kilomètres de distance, et d'autres pouvaient maîtriser des Shaofouine un peu trop agités en leur bloquant les pattes. Mais aucun Cobaltium n'avait jamais ressenti ce qu'elle ressentait. Elle aimait parfois s'isoler pour ressourcer son Esprit et ses membres fatigués par le poids des ans dans un lieu qu'elle connaissait bien : une grotte, près de laquelle coulait une cascade. L'eau était toujours si claire qu'on voyait parfaitement le lit du ru qui parcourait ce lieu, et, à cet endroit, les pierres brillaient au Soleil comme mille diamants.
Elle s'était donc mise en route, de son pas tranquille, lent mais gracieux, en prenant garde de ne fouler aucune plante sous ses jambes. Dès qu'elle passait près d'un arbre ou d'un buisson, c'était comme si les branches s'inclinaient doucement pour payer leur respect à cette aïeule. Elle entendait les conversations des Heledelle, des Etouraptor, de quelques Tylton, les cris des Férosinge qui se disputaient une Baie...Et, au milieu de cet ensemble de sons agréables, mais désordonnés...Un minuscule couinement, faible et ténu.
Elle s'arrêta immédiatement, intriguée, puis ferma les yeux et étendit son Esprit au-delà des limites que lui imposait son enveloppe charnelle. Les Couleurs apparurent, vives, multiples...Et, à quelques dizaines de mètres de là...Une minuscule tache brun-rouge, tremblotante, sur le point de s'éteindre. Elle avait vu passer des milliards de vies...Mais, en cet instant, la curiosité la titilla.
La Cobaltium réintégra son corps et se mit en route, toujours intriguée, vers le lieu où pouvait se trouver la tâche. Elle finit par arriver près d'une petite clairière, où les arbres n'avaient pas poussé. Au milieu de la clairière, un petit lac étendait sa tâche aqueuse. Quelques buissons parsemaient les alentours du lac. Et, au pied de l'un de ces buissons...
Le petit couinement se fit plus aigü, plus apeuré au fur et à mesure qu'elle s'approchait de la source de cet étrange bruit. Au pied du buisson, il y avait un minuscule bébé Evoli, tremblant, des larmes ruisselaient dans son pelage ébouriffé. Un jeune, deux mois, pas plus.
La Cobaltium fut prise de pitié et d'inquiétude. Elle ignorait pourquoi, mais elle voulait lui porter secours. Aussi s'approcha-t-elle, tout doucement, sans bruit. Elle posa son museau sur l'Evoli et respira doucement, lentement, lui apportant son Energie. L'Evoli cessa de trembler, la renifla quelques instants. Elle sentit qu'il avait faim. Mais...pourrait-elle le nourrir ? Elle s'allongea aux côtés du petit Pokémon. Puis elle se concentra. Elle n'avait jamais porté d'enfants, ignorant, lorsqu'elle était encore jeune, toutes les sollicitations des mâles qui daignaient l'approcher. Les Cobaltium respectaient beaucoup leurs femelles, et pouvaient se montrer patients. Généralement, ils finissaient par former des couples qui duraient toute une vie. Elle était une des rares exceptions. Certes, elle avait, certaines fois, ressenti cet appel pressant de la Nature, écouté les rééments des mâles en chaleur. Mais elle ne le voulait pas.
Elle ressentit des démangeaisons sur son flanc droit. L'Evoli s'était remis à couiner doucement, et s'était pressée à ses côtés, en tétouillant. Il finit par trouver une des mamelles de la femelle, et s'y accrocha. La Cobaltium soupira, puis se laissa faire. En quelques secondes, la Nature reprit le dessus. Ses mamelles se remplirent. L'Evoli têta, d'abord doucement, puis un peu plus vite. Le bon lait lui redonna des forces. Il lui fallut peu de temps avant de s'en détacher, l'estomac plein. Il continua à couiner, mais la nature des couinements avait changé : cette fois-ci, il voulait remercier l'étrangère qui lui avait porté secours.
Il se blottit dans le poil du Pokémon bleu, frottant son nez contre la douce fourrure de celui-ci. Elle avait compris le message. "Soit. Suis-moi. Je serai ta mère à partir de cet instant."
L'Evoli lui répondit un simple "Merci, ma Dame..." qui la fit frissonner. Elle leva les yeux au Ciel, et pria doucement, remerciant à voix basse la Lumière. "Cet enfant...Qui est-il ? Pourquoi l'ai-je aidé ? Mais qui que tu sois, Toi, là-haut, qui veilles sur nous tous...Je te remercie".
Ils restèrent un long moment ensemble. L'enfant Evoli s'était endormi, un sourire sur ses babines et des larmes de bonheur aux yeux. La Cobaltium avait dormi aussi, un petit moment. Mais elle s'était éveillée vite. Ele avait entendu l'appel de sa harde : ils voulaient la voir de toute urgence.
Elle s'adressa en ces termes à l'Evoli : "Viens avec moi, si tu le veux. Je te présenterai à mes proches."
L'Evoli ne lui dit rien, mais monta sur son dos et s'y lova.
Elle prit ainsi la route, lentement, gracieusement, son protégé sur le dos. Au bout d'un moment, elle entendit deux voix.
"Si tu savais...Lars vient de se faire la malle..."
L'autre voix, un juvénile, prit la parole d'une voix inquiète : "Lars ? Pourquoi aurait-il fait ça ?"
"Je l'ignore", lui répondit le premier avec une once d'indifférence. "Lars était assez secret. Il doit bien avoir ses raisons..."
Alors qu'elle entendais ces derniers mots, elle fut presque bousculée par un éclaireur qui s'était approché à vive allure.
"LARS EST REVENU ! Mais il est en piteux état..."
Cette nouvelle fit l'effet d'une bombe, mais la Cobaltium ne perdit pas son flegme habituel. Elle se dirigea vers le point où tous semblaient converger. Arrivée au lieu désigné, elle constata une vive agitation. Les Cobaltium s'écartèrent par respect lorsqu'elle arriva. Puis ses yeux s'arrondirent.
Les Cobaltium étaient d'ordinaire pacifiques, et n'usaient de la force qu'en dernier recours. Leur puissance pouvait mettre les plus puissants Pokémon à terre. Mais là...
Le Lars en question portait de multiples plaies. De profondes marques de griffe labouraient ses flancs et ses jambes. Il respirait avec difficulté. Puis il s'effondra, terrassé par la douleur.
La Cobaltium prit la parole.
"Lars, que t'est-il arrivé ? Si tu ne peux parler, envoie-moi des images, je saurai les voir."
Le Lars en question ne répondit rien. Il se releva avec la plus grande peine et riva ses yeux dans ceux de la Cobaltium. Il y eut un long échange silencieux. Puis le Cobaltium blessé s'évanouit.
L'Evoli piailla et se mit à trembler de peur. Sans le savoir, la Cobaltium lui avait transmis les images reçues par télépathie. Elle secoua la tête.
"Gardez votre calme. S'il revient, je saurai le recevoir. Retournez à vos occupations."
Chacun obéit, mais la tension était présente.
L'aïeule recueillit du lierre et d'autres plantes aux propriétés antalgiques et anti-inflammatoires, les mâcha pour en faire une pâte brune et étala ce mélange sur les plaies de Lars, qui ne bougeait pas, sauf pour de légères convulsions provoquées par l'étrange sensation du mélange sur ses plaies. Entre temps, la nuit était presque tombée.
Elle prononça un mot à voix basse, dans une langue que personne ne comprenait.
Aussitôt, sa vue changea. Elle percevait tout ce qui l'entourait clairement comme en plein jour. L'Evoli tremblait toujours.
"N'aie crainte. Je t'emmène chez moi. Tu m'y attendras. Il n'y a pas de risque que l'on t'attaque, du moment que tu ne sors pas de chez moi seul". Il resta muet.
Elle le porta jusqu'à une clairière non loin du lieu de rassemblement, près de laquelle se trouvait une paroi nue et lisse. Elle fit quelques pas en direction de la paroi...
...Puis y pénétra comme dans du beurre. Une illusion masquait l'entrée d'une grotte spacieuse, éclairée par les flammes qu'attisait un Pyrax.
Ce Pyrax était, en réalité, son amant secret. Bien sûr, Cobaltium et Pyrax ne pouvaient se reproduire entre eux, mais leurs longs échanges et leurs manifestations de tendresse respectifs leur suffisait à tous deux.
"Bonjour, Carona. Je suis rentrée."
"Ah, tiens, bonjour, Lilac", annonça l'intéressé d'une voix chevrotante.
"Désolée, j'avais du retard."
"Et quelle pouvait en être la rai...", commença le Pyrax, puis son regard changea du tout au tout.
"Mais il est tout mignon, ce petit Evoli ! Bonjour, mon ami, comment t'appelles-tu ?"
"Mon nom ? Hum...Gees !", répondit l'Evoli avec un sourire aux babines.
"Considère-le comme notre fils, Carona."
"Hoho...Tu as fini par sentir l'instinct maternel, hein ?", lui répondit Carona, un sourire moqueur sur les mandibules.
Elle ne répndit pas à la pique et soupira.
"Mais soit ! Sois le bienvenu, Gees. Ici, nul ne pourra te trouver. Vois-tu, j'ai appris l'art des illusions d'une maîtresse Zoroark."
”L'art des...”
Le Pyrax fit apparaître un Paon de Jour, qui voleta maladroitement, désorienté par les flammes. Le papillon se posa sur la fourrure de l'Evoli, qui frissonna. Ce toucher était dur et froid comme...de la pierre ? Il se rendit alors compte qu'il ne restait qu'un caillou lisse, aux bords arrondis, à la place du papillon. L'Evoli échappa un cri de surprise, ce qui fit sourire Lilac et rire Carona.
”Sacré Carona. Tu ne changeras jamais...”, puis son ton se fit plus grave.
”Mon ami, as-tu senti cette présence tout à l'heure ?”
Carona hésita un instant.
”Je l'ai sentie. Elle vous cherche...L'Evoli et toi.”
L'intéressé couina de peur et se recroquevilla sur lui-même en tremblant.
Lilac s'allongea sur le sol mousseux et laissa descendre Gees de son dos.
”Le Soleil s'est couché, tu devrais dormir...”
Celui-ci protesta un peu, puis se ravisa. Il lui fit une demande silencieuse, qu'elle accepta de bon cœur. Il but encore un peu de lait, puis s'endormit tout doucement, bercé par le craquement des flammes. La Cobaltium patienta, puis elle s'endormit à son tour.
Carona soupira, attendri par la scène, puis se posa sur une branche de tilleul noueuse qui sortait du sol. Lui aussi partit dans la transe qui lui servait de sommeil.
Au bout d'un moment, la Cobaltium s'éveilla, poussée par une envie irrépressible d'aller s'éloigner dehors. Elle prit le temps, tout de même, d'observer quelques instants Gees, qui s'agitait et gémissait dans son sommeil, et Carona, dont les yeux montraient bien la transe qui le berçait. Elle murmura quelques mots de reconnaissance, puis partit. La nuit était un peu avancée, et la Lune et les Etoiles visibles.
Tout à coup, elle aperçut, au loin, une lumière qui lui semblait intense. Intriguée, elle prit cette direction. Son pas d'habitude gracieux semblait manquer de rythme. Sa respiration s'accéléra. Non, cela n'avait pas de sens ! Elle buta contre une grosse pierre, faillit perdre l'équilibre, se rattrapa de justesse.
”Que se passe t'il, ma vieille ? Reprends-toi !”
Plus elle approchait de la source lumineuse, plus elle se sentait mal, faible, inutile...vieille. Et quand elle y fut parvenue...
Elle resta interdite.
Elle était arrivée à une trouée dans les arbres. Et, au centre de celle-ci, se trouvait un Pokémon qu'elle n'avait jamais vu, mais qui, de toute évidence, semblait incroyablement puissant. Il ressemblait à l'un des leurs, mais sa fourrure était blanche, son visage noir et difforme, et une grande roue dorée lui barrait le torse. Lorsque l'étrange Pokémon leva la tête et la dévisagea, Elle, d'habitude si calme et patiente, fut prise d'une telle angoisse qu'elle en trembla et se crispa. Mais lui s'approcha de la Cobaltium et murmura des mots rassurants.
”Ne crains pas, ma fille. Je suis Arcéus, votre Père à tous. Je viens sur Terre en paix, observer ce qui est et ce qui sera.
J'ai une faveur à te demander, toi qui fus toujours seule : accepterais-tu de passer un moment avec moi ?”
Elle réfléchit un moment, puis laissa l'instinct la guider.
”Oui.” fut sa réponse. Arcéus la toucha doucement de ses lèvres. Elle comprit le message et l'accepta avec joie.
Leur hymen fut rapide mais passionné.
Ils firent ensuite une partie de chemin ensemble. Elle avait retrouvé sa grâce et sa vitalité, et, dans son Esprit, remerciait l'étrange Pokémon, tout en se demandant au fond d'elle : pourquoi moi ?
Ils finirent par arriver devant la paroi nue et lisse qui masquait l'entrée de la grotte.
Arcéus sourit.
”Patience, mon enfant. Tu comprendras bientôt.” Il s'éleva alors gracieusement dans les airs, puis disparut au loin.
La Cobaltium rentra dans la grotte, toujours pensive, puis s'allongea et essaya de s'endormir. Elle ressentait toujours cette incroyable jeunesse et légèreté en elle. C'était comme si elle était habitée par une Lumière intense. Elle finit par s'endormir, un sourire aux lèvres.
Lorsqu'elle se réveilla, elle constata qu'elle était dévisagée par deux petits yeux curieux : Carona n'était pas revenu sur Terre, mais l'Evoli la fixait avec intensité.
”Tu brilles, Maman...”
Elle fut frappée de cette remarque et ferma les yeux pour essayer de s'observer elle-même. Elle brillait, en effet, d'une intense couleur or et blanche. L'Evoli brillait aussi, mais moins vivement. Et, là où aurait dû se trouver son cœur...La lumière était totalement absente.
”Maman ? Ça va ? Tu as l'air inquiète...”
”Je le suis, en effet...Mais je ne peux t'en parler.”
A ce moment, un léger battement d'ailes se fit entendre, qui attira à tous deux leur attention. Carona bougeait dans sa transe. Puis une voix puissante comme un coup de tonnerre se fit entendre.
”RENDS-MOI CE QUE TU M'AS VOLÉ !”
Les deux Pokémon éveillés en furent si surpris que l'un glapit et l'autre eut un mouvement de recul. Les yeux du Pyrax changèrent de couleur. Il étira ses ailes, puis bâilla à s'en décrocher les mandibules.
”Heuwaaaah bonjour !”
Puis, constatant que personne ne répondait :
”Hébé, on dirait que vous avez vu un Darkrai ! Que se passe-t-il ?”
Lilac lui expliqua brièvement sa nuit et ce qu'elle venait de voir. Carona réfléchit pendant une longue minute, et lui raconta ce qu'il avait vu :
”Un Pokémon te ressemblant un peu, mais tout noir, et entouré d'un cercle d'orbes incomplets.”
”Incom...”
”Il m'a dit son nom : Omaygis, et qu'il cherchait ce qui lui manquait. Il a pris l'avant-dernier à Lars...Et l'un d'entre eux aux parents de Gees...
Lars est mort de ses blessures cette nuit.”
La nouvelle la toucha, puis elle passa outre.
”Il ne lui manquait qu'un Orbe...Et...”. Son regard se posa sur Gees, qui comprit et trembla.
”Mais, juste avant de me réveiller, j'ai vu une intense Lumière blanche. Je me sens moins vieux, d'ailleurs. Devrons-nous lutter contre Omaygis ?”
Un petit grondement se fit entendre. L'Evoli roulait du dos et avait les crocs serrés.
"Je me battrai, s'il le faut !"
"Et nous sommes avec toi.", renchérit Carona. "Je pense que nous le verrons bien assez tôt, celui-ci."
La journée se passa sans incident notable. Lars fut enterré dans le Sanctuaire des Cobaltium, assez éloigné de cette partie de la forêt. Gees n'avait pas prononcé un mot, et gardé ses crocs serrés, sauf pour se nourrir du lait de la Cobaltium. Les seuls mots qu'il avait prononcé, c'était pour constater que le lait de Lilac était bien meilleur.
La nuit tomba et les étoiles continuèrent leur course.
La Cobaltium n'arrivait pas à s'endormir, pleine d'Energie et de volonté. Elle repensait à ces deux étranges rencontres...Gees...Et Arcéus. Pourquoi le cœur de Gees n'émettait-il pas d'aura ?
Un coup de tonnerre se fit entendre. Il avait fait chaud ce jour-là.
Plic. Ploc. Plic. Il se mit à pleuvoir des gouttes de pluie chaude. Un éclair zébra le ciel, suivi d'un nouveau coup de tonnerre.
Lilac se leva. Gees ne dormait pas non plus. Carona, lui, était reparti dans ses rêves pour la nuit.
"Maman...Il va venir, n'est-ce pas ?"
La voix de Gees avait brisé le silence.
"Omaygis...Je sens comme une douleur en moi.", enchaîna-t-il. "Il va venir, c'est certain. Et je l'attends.", et il serra les crocs et se remit à gronder.
"Sortons, Gees."
La Cobaltium était de nouveau tendue, presque impatiente. Ils sortirent sous la pluie battante, mais ils ne s'en soucièrent pas.
Les pas de Lilac les conduirent par hasard à l'endroit où elle avait rencontré Arcéus. Et, au même endroit...
Un Pokémon étrange se tenait. Il ressemblait à Arcéus, mais en beaucoup plus trapu et massif. Ses couleurs étaient aussi inversées, le noir dominait sur le dos, le ventre était blanc, et il ne portait pas de roue. Autour de lui brillait une ceintures d'orbes.
Gees gronda.
La créature se retourna soudain, et, sans prononcer un mot, les chargea. La Cobaltium fut plus rapide et dévia de sa trajectoire. Le temps qu'il fasse demi-tour, leurs positions s'étaient inversées, elle au milieu de la clairière, lui à la lisière du bois.
Elle sentit une grande puissance émaner de cette entité, sombre comme la nuit. Sans attendre, elle fit appel à la Nature. De son front sortit la grande Epée d'Energie qu'utiisent les Cobaltium face à des adversaires coriaces.
Etrangement, la créature fit de même. Une Epée de lumière obscure jaillit de son front. Et il chargea une nouvelle fois.
Leurs lames s'entrechoquèrent dans une gerbe d'étincelles. Les deux Pokémon se rendirent coup pour coup, choc pour choc. La Cobaltium était une excellente bretteuse, même si elle ne s'était servi de son pouvoir que rarement. Elle sut bien vite qu'elle ne tiendrait pas face à un tel adversaire.
"QUI ES-TU ?", hurla-t-elle alors que les deux combattants avaient fait une pause. Son adversaire ne répondit pas. Elle était trempée par la sueur et la pluie. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Gees avait tenté une attaque Météores, mais le Pokémon noir avait facilement évité les coups.
Aussitôt, un nouvel éclair zébra le ciel, suivi rapidement d'un coup de tonnerre assourdissant. La foudre n'était pas tombée très loin.
"Ne relâche pas ton attention."
Cette voix dans sa tête lui fit reprendre raison. Les deux combattants reprirent le combat. A un moment, Lilac eut l'impression de prendre l'avantage. Elle tenta une énorme charge contre son opposant...
Elle avait mal jaugé sa trajectoire. Douleur intense. Des étoiles dansèrent devant ses yeux, qui se remplirent de larmes. La lame brûlante lui avait tracé une énorme estafilade sur tout le flanc droit.
"Pourquoi...", murmura-t-elle.
La seconde fois la fit vomir. L'Epée Obscure s'était enfoncée dans son sternum. Elle toussa. Sentit peu à peu son Energie faiblir.
"C'est la fin...G-G...". Elle n'arrivait même plus à prononcer le nom de l'Evoli.
Elle ferma les yeux. Elle voulait voir une dernière fois les couleurs avant de partir pour l'inconnu...Rouge, Brun, Vert, Bleu...Elle-même...faiblissait...L'or qui la ceignait s'éteignait de plus en plus. Elle sentit sa vie la quitter tout doucement. Mais, au lieu de monter, l'Energie se dirigea vers Gees.
Celui-ci avait tendu tous ses muscles, effrayé, prêt à se voir éventré.
Il n'en fut rien.
Une intense lumière enveloppa l'Evoli, qui fit reculer l'assaillant obscur. Lorsque celle-ci se dissipa...
L'Evoli avait évolué en Voltali. Galvanisé par les éclairs, Gees se concentra et riva ses yeux dans ceux du Pokémon obscur.
La foudre frappa à l'endroit exact où se trouvait l'adversaire. On entendit deux immenses cris, puis un arc électrique suivi d'une déflagration ébranlèrent les alentours, creusant un énorme cratère.
Lorsque les gravats furent retombés, il ne restait plus rien de cet étrange combat. Sur un espace de 100 mètres par 100 mètres, une zone morte s'était constituée. Deux colonnes de lumière, une blanche, une noire, montèrent vers les cieux, puis s'éteignirent quelques secondes après.
De loin, un Pokémon avait calmement assisté à la scène. Il cligna des yeux, soupira, puis s'éleva dans les airs.
"Mon Némésis a été vaincu. Mais pour combien de temps...", murmura-t-il. Puis, il ouvrit un portail et disparut.

Juin 2017 : Rayquaza
Description : Encore un mauvais One-Shot, écrit sur la trame d'un rêve. Un enfant protégé par Rayquaza.

L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
J'ai mal partout. Mon Dieu, que ça peut faire mal ! Il m'a mordu le cou et broyé le larynx. A côté de moi, le dragon vert grogne sourdement, et semble attendre ma fin. Il se pelotonne près de moi, me protégeant, pour ainsi dire, du regard des personnes présentes. Et ma vie défile...A toute berzingue...

Flash.
Le réveil sonna, emplissant la pièce d'une alarme aigre et percussive. Ma petite main aux doigts malhabiles s'empressa d'appuyer sur le bouton "SNOOZE", espérant un répit de quelques instants, qui m'aurait permis de replonger dans le sommeil salvateur. Salvateur. C'était bien le mot. En ce moment de ma vie, le garçon que j'étais, couché dans le lit aux draps bleus, entamait le dixième mois de sa neuvième année. Et, depuis que j'étais rentré à l'école du coin de la rue, deux années auparavant, je n'avais essuyé que des échecs scolaires et des avanies de la part de mes camarades de classe.
"Olivier ! C'est l'heure d'aller à l'école ! Réveille-toi, mon chou !"
Une voix rassurante pénétra la porte fermée. Lentement, très lentement, je sortis de mon lit et m'habillai. Mes doigts gourds et maladroits eurent toutes les peines du monde à boutonner ma chemise à carreaux blancs et bleus, ainsi que le bouton de mon pantalon, un jean étriqué qui commençait à montrer des signes de faiblesse. Tout en accomplissant ces gestes, rituel de chaque matin, cinq jours par semaine, je touchai machinalement, de ma main gauche, la marque qui tachait l'extérieur de mon épaule droite. Elle ressemblait à un curieux symbole, un X, dont chacune des branches étaient munies d'une sphère au bout. Personne n'avait trouvé l'explication de cette marque de naissance au motif si particulier. Et, comme à chaque fois, mes pensées me ramenèrent à mes rêves. Si mes journées étaient éprouvantes, passées tout du long à essayer de compenser mes difficultés à comprendre et à interagir avec les personnes autour de moi, mes nuits, au moins, étaient parcourues de rêves magnifiques et reposants. Je dormais d'une traite, et ne me réveillais que lorsque ce fichu réveil émettait son alarme. Quasiment chaque nuit, j'entendais une voix d'homme magnifique, large, profonde, plus belle que n'importe quelle voix humaine. Dès que le moindre cauchemar pointait le bout de ses images, la voix retentissait, m'assurant protection et bien-être. Et, chaque matin, au réveil, je me sentais mieux et prêt à affronter une nouvelle journée, mes batteries rechargées.
Je finis de m'habiller, pris mon petit-déj' rapidement, car manger ne m'enthousiasmait pas, rassemblai mes affaires et sortis de l'appartement. J'avais la chance d'habiter tout juste à côté de mon école primaire.
Aujourd'hui était un jour assez exceptionnel : Tous les enfants de CE2 passeraient leur "Licence 3", un examen préliminaire à la vie de tout Dresseur qui se respecte. La Licence 3 permettait de capturer et élever un unique Pokémon, et à la condition expresse que celui-ci reste un Pokémon de Base, tant que les Licences suivantes ne seraient pas obtenues. Si la Licence 3 était obtenue, on remettait à chaque impétrant une Carte de Dresseur comprenant un Numéro ID unique, qui changerait de couleur au fur et à mesure de l'obtention des autres licences. La Couleur de la Licence 3 était Bleue. Les enfants pourraient également, durant leur dixième année, passer la Licence 2, qui leur permettait d'élever jusqu'à deux Pokémon, qui ne devaient pas dépasser le Stade 1 d'évolution, et améliorer leur Carte, la passant de Bleue à Rouge. La Licence 1, elle, était passée durant la douzième année, et permettait d'élever jusqu'à trois Pokémon, de Stade 1 maximum. La Carte devenait alors Violette. Enfin, il existait un dernier Titre, la Licence S, passé durant la treizième année, et qui permettait d'élever tous types de Pokémon, sans restrictions aucunes. La Licence S rendait également légal l'affrontement entre Dresseurs, sans limites, ce qui n'était pas possible entre détenteurs d'une Licence inférieure. La Carte passait alors au Noir. Un Dresseur en possession de Pokémon pouvait se faire contrôler à tout moment. S'il manquait à présenter sa Carte de Dresseur, ou refusait de le faire, il pouvait se faire embarquer et subir des sanctions allant de la rétention en cellule à la confiscation définitive de ses Pokémon. Heureusement, les examens étaient faciles, et la plupart des adultes possédaient leur Licence S et étaient en mesure de la montrer. Une Carte de Dresseur ne pouvait pas être perdue. Elles étaient liées irrémédiablement à leur possesseur, durant toute la vie de celui-ci, et possédaient un mécanisme, mis en place par un scientifique de génie, qui les re-téléportait dans le PC de leur possesseur si ce dernier venait à la perdre. Il n'avait qu'à se connecter sur n'importe quel PC, rentrer son Numéro ID, et hop ! La carte était automatiquement téléportée dans son propre PC, où que cette dernière fût.
Chacun des examens était sanctionné par une épreuve théorique, et un examen pratique en extérieur. Les études théoriques étaient menées en parallèle des cours normaux. Trois heures par semaine, sur trois jours différents, dans notre cas, futurs Licenciés 3. J'avais toutes les difficultés du monde à suivre les cours de Mathématiques, de Français, et autres matières ultra-abstraites qui formaient notre cursus. Mais, trois heures par semaine, je dévorais tous les cours de notre Professeur Pokémon, un jeune homme rondouillard, barbe et moustache, très gentil et pédagogue. Et aujourd'hui...
"Bonjour, les enfants ! Aujourd'hui est donc le grand jour ! Nous allons nous rendre à la forêt de Vexine, où vous serez en mesure de capturer votre premier Pokémon ! Mais avant cela, il vous faudra passer l'épreuve théorique."
Je buvais les paroles du Professeur, indifférent aux moqueries des autres élèves, qui m'observaient, puis détournaient le regard en pouffant du doigt. L'un des élèves, en particulier, un garçon obèse morbide, accompagné de deux acolytes, longs comme des asperges et maigres comme des clous, essayait tant bien que mal de me déconcentrer en exécutant des "steaks" sur ma nuque. Mais je demeurais impassible.
Le Professeur distribua les copies.
"Vous pouvez commencer ! Vous avez une heure. Toute tentative de triche sera sévèrement punie."
Puis il se dirigea vers le trio, pointa deux doigts vers ses yeux, puis vers les leurs. Le message était clair.
Le test, un questionnaire à choix multiples, comportait des questions simples telles que "Quel est, parmi les Objets suivants, celui permettant de guérir du Poison ?" (L'Antidote, hein), ou bien "Quelle est l'unique Faiblesse du type Electrik ?" (Hum...Le Sol.)
"L'heure est écoulée, je ramasse les copies !". La voix du professeur avait finalement retenti. Il ramassa les copies une par une, tandis que des soupirs de soulagement s'élevaient d'une partie de la classe. Puis, il mit la liasse dans une machine qu'il avait posée sur son bureau. La machine scanna chacune des grilles de résultats, puis, pour chacun des participants, elle énonça le nom, le résultat, et le nouveau numéro ID, puis les invita à prendre leur carte nouvellement imprimée.
"Amrane, Ali ! Accepté ! 20FVAMRAALIX00000 ! Venez chercher votre carte ! Antonius, Patrick ! Accepté ! 20FVANTOPATR00000 ! Venez chercher votre carte !". Un par un, dans l'ordre alphabétique, les élèves se levaient, puis allaient chercher leur Carte. Certains étaient rouges de fierté, d'autres, comme moi, tremblaient en attendant l'appel fatidique. Mon cœur battait à tout rompre. J'étais parmi les derniers de la liste.
"Larsson, Arnaldur ! Recalé !". Un grand "OH !" s'éleva de la classe. L'obèse morbide serra les poings. Des filets de larmes s'écoulèrent de ses yeux, rivières intarissables. Il pleurait en silence. De mon côté, je n'avais pas réagi, simplement hoché la tête et serré les poings, comme lui. S'il n'avait pas eu sa Licence, la faute allait retomber sur moi, son souffre-douleur de toujours. La liste de noms continuait à s'égrener. Pour le moment, Arnaldur était le seul recalé.
"Valdez, Olivier !".
Je pris une profonde inspiration.
"Accepté !"
La tension retomba d'un coup, comme un soufflé sorti trop tôt du four. J'eus un rapide geste du poing, signe de victoire.
"20FVVALDOLIV00000 ! Venez chercher votre carte !"
Je me levai, et marchai, comme sur un nuage, vers la machine. Elle émit plusieurs cliquetis, puis sortit une Carte. Légèrement plus grande qu'une carte de visite, cette dernière comportait mon nom complet et mon Numéro ID, en blanc argenté, écrit sur fond Bleu Médium. Lorsque je posai la main dessus, je sentis comme une vague de chaleur me traverser, et la voix de mes rêves retentir dans mon esprit.
"Te voici Dresseur, à présent...Est-ce ton rêve ? Est-ce ta vie ? Je suis heureux pour toi. Va en paix."
Pas encore tout à fait remis de mes émotions, je me rassis à ma place, les yeux humides. Enfin ! Cette Licence valait tout pour moi. Et mon premier Pokémon serait mon nouvel ami, mon confident.
Un brouhaha confus s'était levé dans la classe. Congratulations, tapes dans le dos, saluts, les enfants étaient quelque peu agités. Le professeur leva la voix.
"S'IL VOUS PLAÎT !"
Tout le monde se tut.
"Prenez vos affaires et sortez en silence ! Rendez-vous dans quelques minutes sous le hall, point CE2 ! Nous allons vous distribuer des Pokémon temporaires pour votre première capture. Lorsque vous aurez réussis, vous devrez nous les rendre. Une fois que nous serons sur place, vous êtes libres de capturer le Pokémon de votre choix, dans le respect des règles de la Licence 3. Vous avez un quart d'heure pour passer aux toilettes et prendre une pause. A tout à l'heure ! Sortez dans le calme, merci !"
Je fus parmi les premiers à sortir du bâtiment, et me dirigeai vers les toilettes, au fond de la cour. Je n'eus malheureusement pas le temps de les atteindre avant qu'Arnaldur, le visage serré, me barre la route.
"Laisse-moi passer, s'il te plaît !", tentai-je timidement.
Un magistral coup de poing dans la figure fut sa réponse. Je sentis mon nez exploser de douleur, et, sous le choc, reculai. Je n'eus pas le temps de reprendre mon souffle ou jauger les dégâts, un énorme coup de pied dans le tibia me coupa la chique. Des étincelles dansèrent devant mes yeux noyés de larmes. Arnaldur se dirigeait vers moi, le souffle rauque, les dents serrées. En tombant sur le côté, j'avais touché ma marque de naissance, à travers mes vêtements. Le souffle coupé par la douleur, incapable de me défendre, j'attendis qu'Arnaldur m'assène d'autres coups.
Mais il n'en fut rien.
Un rugissement énorme, suivi d'un immense cri d'effroi et d'une galopade précipitée, se succédèrent sans que je ne comprisse, car mes sens étaient encore embourbés par la douleur. Je me relevai péniblement, et essuyai mes yeux. Ces derniers s'écarquillèrent de surprise.
Devant moi, se tenait un gigantesque Pokémon, d'au moins sept mètres de long. C'était un dragon-serpent, vert vif, muni de deux bras, et qui, visiblement, était très en colère. Il était presque enroulé autour de moi et me protégeait de sa masse et de ses anneaux. A peu de distance de là, Arnaldur était retenu par deux professeurs. Son expression était passée de la rage à la terreur la plus extrême. Il avait souillé son pantalon, et regardait la bête avec horreur, comme s'il s'attendait à être dévoré vivant.
J'entendis alors une voix dans mon esprit.
"Cet enfant est sous ma protection. Quiconque tente de lui faire du mal sera châtié en conséquence." Un grondement sourd s'échappait de sa gueule, il montrait une rangée de crocs acérés. Les deux professeurs l'observaient avec attention. S'ils étaient effrayés, ils n'en laissaient rien paraître. Les autres enfants s'étaient éloignés, certains avaient aussi pris peur. L'un d'entre eux, en revanche, était resté, et regardait de tous ses yeux.
C'était l'enfant le plus sage et le plus mûr de la classe. Il avait d'excellentes notes, et était très sympathique. Beaucoup de monde l'appréciait. Lui, en revanche, restait humble et sage.
Il s'avança et toucha le museau du Dragon de sa main droite.
"Bonjour, ami Dragon ! Quel est ton nom ?"
Un dialogue silencieux sembla se dérouler entre eux. Puis le Dragon se détendit et déroula ses anneaux.
"Merci d'avoir défendu cet élève. Ne t'en fais pas, il est en sécurité."
Personne n'avait moufté. Le grondement cessa. Le Dragon m'observa alors d'un œil d'émeraude.
"Mon nom est Rayquaza. Tu es mon ami, et je crois en toi. Si tu as besoin de moi, appelle-moi, je serai là."
Puis il disparut d'un seul coup, sans bruit ni lumière.
Je portai la main à mon nez. Et ne ressentis aucune douleur. Idem pour ma jambe. Le Dragon avait soigné toutes mes blessures. Pendant ce temps, les professeurs s'étaient éclipsés discrètement, emportant Arnaldur plus mort que vif, car il avait tourné de l'œil sous l'effet de la peur.
Le garçon sérieux s'avança vers moi.
"Tout va bien, Olivier ? Tu as eu de la chance que j'aie entendu Arnaldur murmurer qu'il allait se venger de toi. En attendant...Veux-tu que je te parle de Rayquaza ?"
"Merci, Axel...", finis-je par articuler, la gorge serrée.
"Je te raconterai tout ça dans le bus. Allez, viens boire un peu d'eau."

Flash.
Seizième année. Fin de l'année scolaire. J'ai obtenu ma Licence 1 avec du retard, à cause de passages fréquents à l'hôpital. J'avais des violentes crises de dépression profonde, que les médicaments n'arrivaient pas à soigner. Durant tout le reste de ma scolarité, jusque-là, j'avais été la cible de moqueries. L'histoire de mon invocation de Rayquaza avait fait du bruit à l'époque, et j'étais connu comme le loup blanc. J'étais une cible de choix. Alors, dès que les autres élèves le savaient, ils me faisaient du mal, afin que, dans un accès de violence, je l'invoque. A chaque fois, j'étais resté de marbre, et jamais je ne leur avais donné raison. Rayquaza était mon ami, mon sanctuaire. Jusqu'à la fin de ma quinzième année. Mon cerveau malade avait craqué, et j'étais parti en dépression.
Les trois Pokémon que j'avais capturés, une Zorua, une Rocabot et un Psykokwak, avaient évolués, depuis maintenant un an. J'attendais le moment où je pourrais passer ma Licence S avec impatience. Malgré mes problèmes de scolarité évidents, le Rectorat m'avait permis de passer mes Licences. J'avais 15 ans, et un niveau scolaire de Quatrième, car, à cause de mes fameux problèmes, j'avais dû redoubler deux fois.
Ce jour-là, dans le lycée de la petite ville où mes parents avaient déménagés, j'attendais avec impatience que le professeur distribuât les copies. Evidemment, il y avait eu des rires en coin et des gestes du doigt sur mon passage. Mais, à présent, je n'en avais cure. Pourtant...Mon cerveau enregistrait. Et, cette année, pour la troisième fois, j'essayais de passer ma Licence S. Deux échecs successifs n'avaient en rien entâchés ma détermination. Quand à mes résultats scolaires catastrophiques, je n'en avais cure. Je voulais dresser des Pokémon, me lier d'amitié avec eux, survivre par ce biais. Je me moquais de cette société perverse.
"Vous pouvez commencer. Vous avez une heure. Toute tentative de triche sera sévèrement punie."
Le test me paraissait plus facile. J'avais mieux dormi la veille, et surtout, dans un coin reculé où personne ne mettait jamais les pieds, j'avais invoqué Rayquaza et discuté avec lui. Il m'avait prodigué son réconfort, et réitéré sa confiance en moi. Je remplis les questions lentement, avec précaution, relisant tout au moins deux fois.
"L'examen est terminé. Lâchez vos stylos ! Cela vaut également pour vous, Stebbins ! Un professeur passera parmi vous pour ramasser les copies. Attendez que la machine appelle votre nom, et...Bref, vous connaissez le topo."
Le professeur apporta la liasse de feuilles jusqu'à la machine, puis l'enfourna dans un tiroir de cette dernière. Une série de cliquetis se fit entendre, puis...
"Audjang, Kévin ! Accepté ! Avicenne, Joan ! Accepté !"
La liste s'égrena ainsi. La tension devenait palpable à mesure que se rapprochait mon nom. Nous étions une quinzaine à repasser notre épreuve pour la troisième fois, une rare exception. D'habitude, la quinzaine correspondait au nombre de personnes qui la rataient une fois, cette Licence S. Encore moins la rataient deux fois, et seulement une personne, en plusieurs années d'existence du système, avait dû la repasser trois fois, après un sévère accident qui l'avait privé de la majeure partie de ses forces. Elle n'en avait pas profité longtemps, d'ailleurs, puisqu'elle était décédée moins de trois mois après l'avoir obtenue.
"Valdez ! Olivier !"
Le nœud d'angoisse me comprima la poitrine.
"Accepté !"
Le nœud se défit d'un seul coup.
Il ne nous restait plus que l'épreuve pratique. Elle consistait en survivre pendant 48 heures en forêt, armés de nos seuls trois Pokémon, d'un quatrième que nous capturerions sur place, et de nos connaissances théoriques. Aucun matériel n'était autorisé.
Nous prîmes donc un bus. Sur le chemin, le Professeur référent nous fit enfiler un bracelet de géo-localisation en temps réel. Quiconque voyait son bracelet détruit, décidait de l'enlever, actionnait la Balise de Détresse ou quittait la forêt, ce qui semblait bien improbable au vu de sa taille, échouait à l'épreuve pratique.
La forêt mesurait plus d'un million d'hectares, et le bus largua les quinze élèves les uns après les autres, dans l'ordre alphabétique, à des endroits différents. Je fus le dernier à descendre. Le Professeur prit quelques notes sur mon état et ma position, puis le bus repartit.

Flash. Quelques heures après que le bus a disparu. J'ai trouvé des Baies comestibles, mais elles m'ont détruit l'estomac. Je tournais en rond dans cette fichue forêt, incapable de retrouver un quelconque chemin praticable. La nuit commençait à tomber, il était temps que je trouve un abri sûr. Mes trois Pokémon m'entourent, cela fait longtemps que nous n'avons pas pris de pause, et cela se sent. Ils ont tous les trois, comme moi, la respiration pantelante. Même avec l'eau fournie par Akwakwak, nous sentions nos forces nous abandonner petit à petit. Tout à coup, nous arrivâmes près d'un petit point d'eau, abrité de plusieurs arbres, avec une grotte juste à côté. Ouf ! Quatre soupirs de soulagement s'échappèrent en même temps. Au moment ou Akwakwak s'approcha du point d'eau pour y poser une patte et la purifier, ses yeux s'écarquillèrent de surprise, et le joyau rouge sur son front brilla. Tout semblait crier le danger.
"Que se passe-t-il, Kwaky ?"
Je m'étais instinctivement rapproché. Mal m'en avait pris. Des mâchoires claquèrent à quelques centimètres de mes jambes. Je reculai, effrayé. Le point d'eau était constellé de Bargantua, qui remontaient tous à la surface, attirés par l'odeur d'une proie. Et la proie, c'était nous. Pas moyen de s'abreuver !
Un craquement sec retentit tout à coup derrière nous, et j'entendis un cliquetis métallique. L'instant d'après, quatre gusses, le visage masqué sous des foulards, avaient en joue mes trois Pokémon et moi-même. Leurs armes auraient pu couper n'importe quel Pokémon Acier en deux, même le plus résistant.
"Très bien. Maintenant, donne-nous tes trois Pokéball, et il ne te sera fait aucun mal.", grommela l'un d'entre eux, celui qui m'avait en joue.
Pris de panique, le cœur battant à tout rompre, je ne répondis rien, mais feignis un malaise cardiaque en portant la main gauche sur mon épaule droite.
"Bah, lavette..."
Le chef leva sa crosse pour m'assommer...
Un horrible rugissement de haine retentit alors. Les quatre hommes restèrent interloqués par ce son qu'ils n'avaient jamais entendu.
"CHE..."
Un éclair vert passa entre le chef de bande et moi, ce qui me fit tomber à la renverse.
"C'EST QUOI, ÇA ? FEU A VOLONTÉ, LES GARS !"
Un coup de feu retentit. L'un des quatre hommes, celui qui gardait Lyca, ma Lougaroc, s'effondra, une flaque de sang déjà formée au sol, s'écoulant par un large trou sur son côté droit. La Lycanroc recula, grognant sourdement.
"ESPÈCE D'IMBÉ..."
J'avais fermé les yeux pour ne pas voir. Je ne voulais plus rien voir, plus rien entendre. Deux craquements, suivis de deux horribles gargouillements, un coup de feu qui ricocha quelque part...
Lorsque je rouvris les yeux, je constatai le carnage. Trois cadavres, dont deux avec la tête broyée, le chef prostré au sol...Et Rayquaza, le regard brûlant de haine, grognant sourdement, salive et sang gouttant de ses mâchoires, qui faisait un rempart de son corps, me protégeant de ses anneaux. Mes trois Pokémon étaient rentrés d'eux-mêmes dans leur Pokéball.
"Rayqua..."
"TOI...Tu mérites la mort...", et la voix profonde de Rayquaza résonna dans ma tête. Il s'adressait au chef, bien sûr, qu'aurais-je pu avoir fait, moi, pour mériter la mort ?
"Bah...Un cadavre de plus dans les fondations, ça ne compte pas.", lui crache le chef à la figure. "VA DONC, PLEUTRE ! JE ME BAIGNE LES COUILLES A L'AIR AVEC DES BARGANTUA, MOI, KESS'TU CROIS !". Et, comme pour nous le prouver, il se déshabilla en un éclair, et plongea dans le point d'eau. L'instant d'après, un atroce bouillonnement agita l'eau, qui se teinta de rouge.
Epuisé, tremblant de partout, je vomis le peu que contenait mon estomac, incapable de reprendre mes sens.
J'avisai le bouton, rouge et brillant, de la Balise de Détresse. Les yeux brillants de larmes, je cherchais Rayquaza du regard...Il avait de nouveau disparu, tout danger étant plus ou moins écarté. Tant pis, je serai le seul au monde à échouer trois fois au Test.
J'appuyai sur le bouton. Aussitôt, un bip rapide et lancinant fut émis, pulsant par intervalles réguliers. Environ une minute plus tard, une équipe de quatre personnes, trois policiers et notre Professeur référent, accompagnés de leurs Pokémon mastoques, arrivèrent sur les lieux. Ils contatèrent le carnage, et je fus embarqué pour meurtre. Je maudis intérieurement Rayquaza, et me promis de ne plus jamais lui parler, ou répondre s'il me parlait.

Flash. Fin de mon audience, un mois après l'incident de la forêt.
"Le Jury a délibéré. Olivier Valdez, vous vous êtes rendus coupable du meurtre de trois personnes. La sentence requise est la destruction immédiate de votre Carte de Dresseur, l'ostracisme qui en découle, et l'interdiction absolue de capturer de nouveaux Pokémon, même en cas de décès de vos partenaires actuels. Dans sa grande mansuétude, et compte tenu de votre état actuel, la Cour a tenu à souligner que vous séparer de vos Pokémon serait une grave erreur, aussi vous accordons-nous le droit de conserver vos trois partenaires actuels. La séance est levée. Un agent va dès maintenant procéder à la destruction publique de votre Carte de Dresseur."
Aussitôt, un mastard, flanqué de son Machopeur, arracha la carte de Dresseur de son étui que je portais toujours à la ceinture. J'admirai une dernière fois les reflets violets, l'écriture argentée...Ce Passe, ainsi que ma liberté, seraient définitivement détruits dans quelques instants...
L'homme inséra la Carte dans la fente d'une machine. Un bruit de broyage retentit, puis un voyant rouge s'alluma, en même temps qu'un bip sonore.
"Valdez, Olivier ! 20FVVALDOLIV00000 ! Carte détruite !"
C'est fini, Rayquaza. Mes derniers espoirs de vivre la vie que j'attendais se sont éteints avec ton acte. Sois maudit à jamais ! SOIS MAU...
Rugissement de haine. Non, Rayquaza, non...
Il y eut un grand moment de flottement dans l'assemblée.
"Quel était ce bruit ?"
L'instant d'après, toutes les vitres de la salle explosaient en même temps, projetant des débris partout, et blessant les personnes les plus proches des fenêtres.
Rayquaza était apparu. Il fit un rempart de son corps, me protégeant de ses anneaux, comme à chaque fois. Deux policiers sortirent leurs armes et tirèrent. Les balles rebondirent, et l'une d'entre elles atteignit le Procureur Général au front. Il s'effondra sans même être conscient de sa propre mort.
SOIS MAUDIT, RAYQUAZA ! Tu ne me protèges pas, tu ne fais que me discréditer auprès des humains !
Rayquaza grognait sourdement, indifférent à la panique qui régnait. Tout le monde se ruait vers les deux sorties.
Seul resta une personne, chaussée de lunettes, qui me regardait fixement...
"Axel...", parvins-je juste à articuler.
Axel restait silencieux, le visage dur et fermé.
"Rayquaza...Tu m'avais promis de le protéger, mais ce que tu fais n'est en aucun cas une protection. Reprends tes esprits !"
Nouveau hurlement de rage.
"RAYQUA..."
CRAC. L'instant d'après, la tête d'Axel n'était plus qu'un coulis de fruits rouges.
"ASSEZ ! ASSEZ !"
Je tombai au sol, sur les genoux, la tête écrasée par la douleur mentale de voir ainsi périr d'autres personnes.
Rayquaza, comme devenu fou, me regarda d'un œil vitreux, les mâchoires dégouttantes de sang.
Puis il se rua sur moi.
CRAC.
J'eus tout juste le temps de voir quelques flashes lumineux de ma vie. Puis, je glissai dans le néant. L'instant d'après, un horrible hurlement, suivi d'une puissante déflagration, ravagèrent le bâtiment administratif.
Lorsque la Police et les Secours arrivèrent sur les lieux, ils ne trouvèrent que quelques cadavres carbonisés, dont celui d'un Pokémon légendaire dont, jusque-là, personne ne soupçonnait la réelle existence. Le cadavre n'était pas en état d'être étudié, mais on retrouva, au niveau du crâne carbonisé du monstre, un singulier agrégat de plastique et de métal fondu, qu'on soupçonna être un appareil complexe.
A environ trois cent kilomètres de là, Un certain Arnaldur Larsson, seize ans, s'épongeait le front. Il avait rendu fou ce Rayquaza, capturé par la Team qui l'avait embauché pour ses talents, et activé la charge explosive. Balayé, le Olivier Valdez, fils illégitime, héritier d'un pouvoir antique. Sa vengeance était complète. Il l'avait eu, celui qui, depuis le début, l'empêchait de vivre ! Balayé aussi, son maudit gardien.
Arnaldur Larsson entendit un cliquetis dans son dos. Il sursauta. Ce fut la dernière chose qu'il fit, avant que la seringue ne s'enfonce dans son cou, lui injectant une toxine de Grotadmorv concentrée qui le tua en un instant.
La Zoroark d'Olivier Valdez reprit son apparence l'espace d'une seconde, montra ses crocs acérés, puis rechangea de forme.

Voilà. Vous êtes libres de commenter n'importe lequel de ces textes en-dessous.
Article ajouté le Jeudi 31 Mai 2018 à 20h32 |
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SpeedFic du 9 Mars 2018
Thème : Cactus

Mots imposés (par moi-même, tirés au hasard) : Base-ball, Nucléaire, Encourager, Jury

L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
"Concentre-toi". Karine Lacâline se répétait cette phrase, cette petite proposition, en boucle, depuis maintenant trois semaines. Et il lui restait trois semaines. Trois semaines pour apprendre un morceau de musique de son choix, qu'elle allait présenter devant un jury. Et pas n'importe lequel des jurys ! Elle s'était donnée pour objectif de passer les auditions de la grande émission "La voix du Renouveau". Son jury, composé de quatre artistes éclairés, émérites et bien souvent éméchés, était réputé pour la variété, mais aussi l'impitié de ses jugements. L'un des membres, de son nom de scène Pascal Ossabot, un Pijako qui n'avait pas la langue dans sa poche, était souvent dur et cassant, mais avait sans doute, parmi les quatre, l'oreille la plus fine et la plus savante. Le deuxième, Granit, un jeune Grolem, semblait foutraque au premier abord, mais aussi rigolo, et prodiguait les meilleurs conseils, même pour les personnes n'ayant pas retenu ses faveurs. La troisième, une Gardevoir qui avait choisi pour pseudonyme Dame Isabeau de la Bath, était celle qui avait connu le plus de succès des quatre, au travers de trente années de scène, quatorze albums vendus, et des textes fins et ciselés. Celle-ci adorait les performances imprévues et différentes, et tout ce qui pouvait se démarquer du lot l'intéressait fortement. Enfin, le quatrième membre, Loulou Garorock, un Lougaroc Nocturne, accro au Fanta, parlait peu, mais ses avis étaient fortement respectés.
La jeune Fragilady se repassa la chanson mentalement, puis s'assit de nouveau devant son piano. Elle avait elle-même arrangé le morceau à l'oreille, pour le roi des instruments, se fondant sur une version orchestrale du morceau. Ce dernier racontait la vie piquante d'un Cacturne qui essayait, par tous les moyens, de se défendre contre la vie qui l'oppressait. Il était chanté par un Desséliande dans la fleur de l'âge. Jacques Dutrondarbre. Quel pseudonyme ! Elle ne put s'empêcher de pouffer de rire.
"LE MONDE ENTIEEEEER ! EST UN CACTUUUUURNE !"
PLONG. PLONG.
"IL EST IMPOSSIIIBLE DE S'ASSEOIIIIIR !"
PLINGPLONGPLANG. BLOUM. Les mains agiles de la dame-fleur couraient sur le clavier.
"DANS LA VIIIIE ! IL Y A DES CACTUUURNE ! MOI JE ME PI-"
Son auriculaire et son annulaire glissèrent et attrapèrent deux fausses notes.
"MERDE ! Reprends-toi, bon sang !"
Elle souleva ses mains, respira un bon coup et recommença le morceau.
"DANS LA VIIIIE ! IL Y A DES CACTUUURNE !"
PLONGPLONGPLING.
"MOI JE ME PIQUE ! DE LE SAVOIIIIR !"
Cette fois-ci, ses doigts avaient visé juste. Elle joua le morceau jusqu'à la fin, modulant sa voix, puissante et articulée. Le jury s'étonnerait d'entendre une voix de baryton léger venant d'une dame-fleur !! Ils ne comprendraient pas.
Trois semaines passèrent, d'entraînement sans relâche, jusqu'à ce qu'elle sût enfin le morceau sur le bout des doigts et de la voix. Elle partait de la ferme pleine d'espoir.
Le jour fatidique arriva enfin. La production de l'émission télévisuelle s'était montrée assez impatiente avec elle. Lorsqu'elle avait passé l'audition préliminaire, le premier jury en était resté bouche bée. Elle avait presque expédié la première prestation, butant ça et là, mais ils l'avaient retenue. Finalement, elle resta sur place. Il fut décidé qu'elle passerait dans l'émission de la semaine suivante, qui serait tournée le jour même. Plus son entrée approchait, plus elle ressentait le trac. Elle avait l'impression de voir un Rhinastoc armé d'une batte de base-ball derrière elle, tant son stress montait.
Elle tourna les premières scènes de présentation avec la boule au ventre, mais masqua sa peur par une voix encore plus grave qu'à l'accoutumée. Finalement, le technicien lui demanda d'attendre devant un vaste rideau blanc. Ce dernier donnait sur la scène, où l'attendaient, tels des Némélios en des temps antiques, les quatre stars qui allaient la juger. Des quatre, la jeune Fragilady savait laquelle elle choisirait pour la suite de l'émission. Elle adorait les textes de Dame Isabeau, et sa musique douce et prenante.
"C'est à vous."
La voix du Machopeur technicien la désarçonna. Elle prit une profonde respiration, expira en libérant un très léger nuage de pollen, et partit au-devant.
La scène était véritablement immense. Plantés devant elle comme des menhirs inquisiteurs, les quatre fauteuils des juges lui tournaient le dos. Elle se plaça devant le piano et plaqua le premier accord, avec fougue et rage.
PLONG.
"LE MOOOONDE ENTIEEER ! EST UN CACTUUUURNE !"
PLONG ! PLONG ! Ses doigts martelaient le clavier avec une puissance inattendue pour une jeune demoiselle. Elle sentit un grand flottement dans l'assemblée. Puis, finalement, à la périphérie de son champs de vision, elle vit une jeune Kirlia claquer des doigts et bouger, tout sourire.
"IL EST IMPOSSIBLE DE S'ASSWA-WA-WA-WAAAAAR !"
La première détonation lui retourna l'estomac. Dame Isabeau avait appuyé sur le bouton rouge, sur son accoudoir. Le fauteuil se retourna lentement, la foule poussa une ovation.
"DANS LA VIIIIE ! IL Y A DES CACTUUUURNE !"
"Mais c'est incroyable !"
La deuxième détonation lui mit des papillons de lumière dans l'estomac. Cette fois, c'était Loulou Garorock qui s'était retourné, et la dévisageait à présent avec des yeux ébahis.
La chanson continua. Elle ne pouvait voir les deux autres sièges, mais elle sentait la tension dans les airs. Elle vit une main bouger dans l'air. Une main de Grolem. Il comptait les temps, et semblait trépigner d'impatience.
"POUUUR ME DÉFEEENDRE ! DE LEURS CACTUUURNE !"
La troisième détonation lui arracha un sourire. Le fauteuil de Granit opéra un demi-tour. Il semblait vraiment tout foufou, et faillit exploser de rire lorsqu'il vit ce qui lui faisait face.
A la toute fin du morceau, sur le tout dernier accord, le dernier fauteuil restant, celui de Pascal Ossabot, se retourna. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il vit la concurrente plaquer son dernier accord et se relever. La foule l'ovationna, et ce fut comme une explosion nucléaire de joie.
Le premier à prendre la parole fut Granit.
"C'était tout bonnement incroyable ! Jeune demoiselle, pourriez-vous nous donner vos nom et âge ?"
"Je suis Karine Lacâline, et j'ai 25 ans." La jeune Fragilady rayonnait de fierté. Un à un, les juges lui firent part de leurs impressions sur sa voix, ce qui les avait marqués, ce qui restait à améliorer (Ossabot fut très clair sur ce point). Finalement, vint le moment crucial du choix. Elle s'était décidée pour Dame Isabeau, mais chacun aurait des choses à lui apporter. La justesse technique d'Ossabot, la présence scénique de Granit, la présence musicale de Loulou...Et la douceur de Dame Isabeau. Elle retourna près du piano, et entendit la foule l'encourager. Finalement, elle improvisa une très courte mélodie détaillant qu'elle choisissait Dame Isabeau. Cette dernière en fut très honorée.
Elle partit rejoindre sa famille lorsqu'on le lui indiqua, le cœur gonflé de fierté. L'aventure ne faisait que commencer.
Article ajouté le Vendredi 09 Mars 2018 à 22h34 |
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SpeedFic de Février 2018
Thème : Aimer à perdre la raison.

L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
Cela faisait trois jours qu'elle avançait dans cette forêt sombre et profonde. L'hiver se faisait plus oppressant, plus froid, autour des aiguilles de milliers de pins sans âge, à l'écorce humide. La neige qui tombait doucement effaçait petit à petit ses traces de pas, et ouatait l'atmosphère d'un silence omniprésent. Pas un seul animal, pas un seul Pokémon en vue, seuls, des arbres, de la roche, de la terre et de la neige. Elle avait bien essayé de chercher la piste d'une proie, mais ce maudit manteau glacé effaçait toute odeur et rendait la tâche bien ardue.
Trois cycles de lumière. Son estomac et ses entrailles la brûlaient atrocement, tout comme ses muscles. Sa respiration était haletante, saccadée. Sa langue pendait piteusement, cherchant un peu de fraîcheur, malgré la température baissant graduellement. Le grand Œil brillait faiblement, là-haut, loin, bien loin au-dessus de sa tête, masqué par la couverture plumeuse des nuages chargés de neige. Il fallait qu'elle trouve une proie. Elle détestait les racines, mais, si, dans peu de temps, elle n'avait pas mangé, elle devrait s'en contenter...
La femelle Grahyéna soupira. Trois cycles de lumière que sa meute l'avait destituée de son rang de femelle alpha. Une autre femelle l'avait provoquée en duel, afin de prendre sa place. Elles s'étaient observées, jaugées de longues minutes, avant que la jeune fougueuse n'attaque. Le combat avait été bref : un violent coup de mâchoire avait labouré la patte arrière de la femelle alpha, qui avait dû se soumettre, et tout abandonner. La patte en question la faisait souffrir, une flamme diffuse, lancinante, apaisée seulement par la baisse de température. Elle avait fui, la queue entre les jambes, en gémissant de douleur et de honte mêlées. Et elle ne s'était ni arrêtée, ni retournée pour lancer un seul regard. Mais...
Il lui manquait. Un jeune mâle aux yeux de braise. Il avait la fourrure d'une couleur étrange, et dégageait une certaine odeur qu'elle appréciait beaucoup. Il l'observait souvent avec insistance, et, lors du fameux combat où elle avait tout perdu, elle avait senti son regard la suivre sur une longue distance...Où pouvait-il bien être ? Avait-il trouvé une femelle qui s'accomoderait de sa différence ? Elle se souvenait que beaucoup d'entre les jeunes femelles le mignotaient, essayant de le séduire par tous les moyens, mais il s'était montré inflexible. La Grahyéna était convaincue qu'il attendait quelque chose. La meilleure d'entre toutes, sans doute. Etait-ce elle ?
Une violente saute de douleur la prit à sa patte blessée. Elle fit une embardée en gémissant, glissa sur une pierre et s'étala de tout son long sur le chemin. Grognant et gémissant intérieurement, elle se remit debout, et tendit le nez, essayant de flairer quelque piste, pour la énième fois. Soudain, elle se raidit. Tendit les oreilles. Une piste, ténue, mais encore sensible. Un Sapereau.
Elle bifurqua vers le Sud, la truffe au sol. L'odeur se rapprochait. Puis elle vit des traces laissées en évidence. Un rapide coup d'œil lui indiqua que le Sapereau boîtait. Il ne pouvait pas être loin...La tête lui tournait légèrement. Sans doute la faim. Elle fit un bond sur le côté, un second, puis sauta carrément à la verticale, et retomba de tout son poids dans la neige. Surpris, le Sapereau eut à peine le temps de réagir. Au tout dernier moment, il bondit en avant. La poursuite ne prendrait que peu de temps...
Un énorme choc intercepta la Grahyéna dans son élan. Elle fut projetée sur le flanc, et glissa sur plusieurs mètres. Elle se remit péniblement debout, les sens en éveil, les crocs découverts, en grognant sourdement. La douleur de la chute s'était ajoutée à toutes les autres. Si elle devait combattre, elle ne ferait probablement pas long feu. Mais elle montrerait comment une louve alpha meurt, ah, ça, oui ! Ecarquillant les yeux, la vue brouillée par la neige et la faim, elle se redressa...
Et son cœur manqua quelques battements. Devant elle se tenait un Grahyéna, dont la fourrure se teintait d'or et de brun. Il semblait la regarder avec une expression amusée. Puis, il partit devant, par petits bonds ; il semblait dire : "Suis-moi". Tout le corps de la Grahyéna fit une embardée qu'elle ne contrôla pas. Elle le suivit, un bond, un autre bond, et il continuait à la mener en bateau, un bond, un autre bond, un jappement joyeux. Le feu qui la brûlait intérieurement s'était transformé, et l'avait transformée. C'était LUI. Personne d'autre, pas un autre Grahyéna. C'était LUI qu'elle voulait, c'est avec LUI qu'elle construirait une famille. C'est avec lui qu'elle voulait passer le reste de ses jours. Elle voulait sentir pour toujours sa délicieuse odeur, se noyer dans sa fourrure aux reflets d'or. Jamais, de mémoire de Grahyéna, on n'en avait vu un semblable, et jamais, probablement, elle n'en verrait d'autre.
Finalement, le Grahyéna doré s'arrêta et se mit sur son arière-train. Elle se laissa tomber, hors d'haleine, dans la neige. Le peu de forces qui lui restait s'était évaporé avec cette course. Il fallait qu'elle mange...Qu'elle mange...Mais lui...Elle le voulait aussi...Tout son corps la brûlait, à présent. Le mâle se leva, l'approcha doucement, et lui donna un coup de langue sur le museau. Elle gémit et se laissa faire. Elle ne pouvait plus bouger...Mais elle trouva la force de se lever, péniblement. Elle flageolait sur ses pattes, tendues par le froid et la course. Dans l'arrière de son corps, la douleur n'avait pas cessé.
Le mâle posa son museau sur le corps de la Grahyéna. Elle pouvait sentir son odeur...Son odeur...Et le bonheur intense. Elle l'avait trouvé...Elle allait l'aimer...
Et elle sentit des mâchoires puissantes se refermer sur son cou. La douleur la fit hoqueter. Au travers du brouillard flou de ses yeux rendus vitreux par l'injection brutale de sang, elle vit les contours du Grahyéna onduler, et ce dernier changer de forme.
Son odeur...Il avait même masqué son odeur...Elle aurait dû sentir, ce minuscule relent électrique...Le Grahyéna s'était changé en Zoroark, qui l'observait se débattre futilement, un sourire carnassier au coin des babines. Juste avant de partir, elle l'entendit rire, d'un énorme rire de Grahyéna. Puis tout devint noir.
Article ajouté le Mercredi 21 Février 2018 à 17h25 |
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SpeedFic Septembre 2017
Ma participation.

Les rêves d'avenir de Chimpenfeu. Mots à placer : cieux, pouvoir, grains. Final : passé.

L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
"Dis, Maman, tu me racontes une histoire ?"
Le Pokémon qui venait de parler, un tout jeune Ouisticram, sorti de l'œuf à peine quelques semaines auparavant, se pelotonnait contre sa mère, une magnifique Simiabraz, dont le propriétaire était absolument fier ; il en était même si fier qu'il en devenait parfois arrogant.
La mère se gratta le crâne, puis caressa la tête de son jeune fils.
"Si tu le veux...". Elle s'assit en tailleur, prit son fils sur les genoux, et alluma une pipe d'herbes aromatiques, dont la fumée, totalement inoffensive, emplit bientôt la pièce. Le Ouisticram toussa.
"Maman, tu sais bien que je n'aime pas ta pipe ! Elle me fait toujours tousser...Mais j'aime bien son parfum. Il me rappelle toujours que tu es là. Je ne connais pas d'autres amis qui fument la pipe..."
L'imposante Simiabraz sourit, puis elle entama son récit.
"Il fut un temps, bien avant que je ne connaisse ton père, bien avant que ton grand-père ne vienne au monde...Il existe, dans notre famille, une ancêtre, qui était une magnifique Chimpenfeu. A cette époque, les Altaria volaient encore très haut dans les cieux, les Héliatronc lançaient leurs grains sur tout ce qui bougeait...C'était le temps béni où la Nature prenait ses droits, où les humains vivaient avec les Pokémon en harmonie. Parfois, de grandes amitiés naissaient entre les humains et les Pokémon, certains les élevaient pour leur plaisir, et ils devenaient de très bons amis de compagnie, d'autres les entraînaient afin de se surpasser, encore et encore...Et puis, un jour, un groupe d'humains a décidé de s'imposer. On parlait d'harmonie, mais tout n'était pas rose...Les humains, pour se prouver leur supériorité, ont fini par instaurer un système règlementé de combats de Pokémon à mort. Ils ont appelés "Arènes" les salles où ils faisaient se battre les Pokémon entre eux. Vaincre un Champion d'Arène rapportait au gagnant honneur et prestige, un Badge...Et le droit de faire de plus en plus de combats, toujours plus sanglants, jusqu'au tout dernier combat, celui contre le Maître Suprême...Mais, à cette époque, jamais personne, encore n'avait réussi à se mesurer à l'Elite des Quatre, et à leur Maître.
Et puis, un jour, une humaine a essayé de braver ce système. Elle n'en pouvait plus de voir les Pokémon souffrir...Cette humaine parlait aux Pokémon, et comprenait leur langage. Elle avait pour nom "Chiakiro Sfsulsfsuli". Avec l'aide de ses amis Pokémon, elle a vaincu, un à un les Maîtres des Arènes, tuant leurs Pokémon par des stratégies retorses, mais toujours pleine d'amour pour ses Pokémon. Elle a fini par atteindre l'Elite des Quatre...Les combats furent ardus, mais jamais elle n'a abandonné."
Les yeux du Ouisticram s'illuminèrent.
"Ses Pokémon devaient être super puissants !". Il buvait chacune des paroles de sa mère.
"Ils l'étaient, en effet. Nourris à la fois au pain de tribulations, à l'eau d'angoisse et, malgré tout, mus par l'amour de leur Dresseuse, les Pokémon de Chiakiro sont parvenus jusqu'au Maître...Jamais ce dernier n'a voulu admettre que quelqu'un voulait renverser les croyances établies.
Lors du combat contre le Maître, Chiakiro a envoyé sa Chimpenfeu. Elle avait toujours refusé d'évoluer, aussi tenait-elle une Pierre Stase autour du cou. Elle avait été davantage entraînée que chacun des Pokémon de l'humaine...Sa maîtresse lui vouait un amour sans borne, infini. Mais la Chimpenfeu rêvait d'une autre vie. Elle haïssait les combats, ne tuait que par nécessité. Elle voyait son avenir gris et sombre...Elle avait peur de se faire tuer. Et, malgré tous les encouragement de sa maîtresse, la Chimpenfeu refusa de prendre part à ce combat. Lorsque vint son tour, elle resta, seule, dans un coin de l'Arène, sous les railleries du Maître, qui la piquait de mots acides. La mort dans l'âme, Chiakiro a dû rappeler sa Chimpenfeu. Cette dernière a suivi le combat, de la petite fenêtre de sa PokéBall...
Le combat fut long, ardu. Finalement, il ne resta plus qu'un Manternel à vaincre. Chiakiro vit succomber une magnifique Laggron, sous les lames tranchantes de ce Manternel, puis un Tritosor, qui n'eut pas le temps d'utiliser un Laser Glace. A chaque défaite, la Chimpenfeu s'assombrissait. Ses amis de toujours tombaient, les uns après les autres...Elle se souvint de quelques fragments de sa vie, ceux qu'elles appréciaient, afin d'essayer de se redonner du courage et de la joie de vivre..."
La voix de la Simiabraz tremblait, ses yeux étaient mouillés de larmes. Le Ouisticram ne disait plus un mot, vivant l'aventure à fond.
"Il ne restait plus que la Chimpenfeu, à présent...Tous ses rêves, tous ses espoirs étaient partis en fumée. Elle ne reverrait plus ses amis...Mais, du fond de sa tête, une voix chantait quelque chose. Elle vit comme une vive lumière devant ses yeux, qui dura le temps d'un rêve, puis repartit. Et elle comprit. Elle sut quel serait son avenir.
La Chimpenfeu sortit de sa Pokéball, mais cette fois-ci, il n'y eut pas de remarques acides. Mue par une force invisible, elle s'entoura de flammes, et fonça sur sa cible, qui ne put l'éviter. "Un Boutefeu ?", avait crié son adversaire. Le Manternel, pris par surprise, se prit l'attaque de plein fouet. Il mourut sur le coup, carbonisé par la vague de flammes ardentes. Le Maître avait été vaincu...Après avoir touché sa récompense, Chiakiro fit passer une Loi interdisant tout combat à mort, fit détruire les Arènes, et instaura une série d'Epreuves de Force à passer entre humains et Pokémon à la place...Et c'est ainsi que, de nos jours, il n'y a plus de combats à mort..."
"Elle est horrible, mais belle, cette histoire...Qui te l'a racontée ?"
"Mon grand-père, et son grand-père avant lui...Cette histoire se transmet depuis très longtemps..."
"C'est bizarre, quand même...Qu'est-ce qui a pu pousser la Chimpenfeu à changer d'avis ?"
"Ça, mon petit, je n'en sais rien. On dit qu'il existe un pouvoir mystérieux, qui nous guide et nous redonne la foi...Peut-être avait-elle compris que son avenir était d'aider les autres. La fin de l'histoire est plus joyeuse...La Chimpenfeu a évolué en Simiabraz, et elle a fondé une famille...Elle a passé le reste de sa vie, avec sa Dresseuse, à aider les Pokémon qui en avaient besoin."
"Merci, Maman...J'espère pouvoir aider les autres, un jour, moi aussi...Etre un modèle, comme cette Chimpenfeu..."
"La vie t'appartient, et ton avenir n'est pas tracé. Aie confiance..."
Le Ouisticram se roula en boule sur les genoux de sa maman, et finit par s'endormir.
La mère le posa sur la paille bien fraîche, l'enroula dans la couverture ignifugée, puis partir sur la pointe des pieds.
Elle se dirigea dans le salon, près d'une table basse, où une femme âgée prenait le thé.
"J'ai entendu ton histoire, Torry...", murmura la vieille femme.
"Comment aurais-je pu lui dire que cette Chimpenfeu, c'était moi ?", grommela la Simiabraz en baissant les yeux.
La femme lui caressa le cou.
"Tu as fait de ton mieux, ce jour-là, malgré tout ce que tu peux dire. Aie confiance en toi. As-tu toujours des rêves d'avenir, maintenant que tu es une grande Simiabraz ?"
"Oui, je souhaite toujours aider les humains et les Pokémon de mon mieux."
Ils prirent encore le temps de discuter un moment, puis la vieille femme s'endormit tout doucement dans son fauteuil confortable.
La Simiabraz prit le temps de l'observer une dernière fois, puis elle partit se coucher à son tour, la tête pleine de projets. Il lui semblait déjà lointain, ce maudit passé...
Article ajouté le Vendredi 29 Septembre 2017 à 19h59 |
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Nouvelle SpeedFic !
Hello tout le monde !

Voici le contenu de ma SpeedFic du 9 Août 2017. J'ai gagné le concours, avec 19/20 !

Thème : les Pokémon à Moudlard.
Dernier mot : pluie.
Mots à caser : batterie, robot, DVD

L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
Quelle agitation dans la petite salle d'Etude des Moldus ! Toute la classe de troisième année de la Maison Zapdos était présente. Dans le brouhaha ambiant, quelques figures s'étaient retrouvées, tout au fond de la classe. Laura C. Kukui, une jeune Carmache, taillée comme une asperge, qui ne pouvait s'empêcher de manger tout ce qui passait à sa portée, des Patacitrouille aux Chocogrenouilles, y compris des confiseries qui ne lui appartenaient pas, mastiquait, comme à son habitude, un long ruban en forme de serpent, réputé pour ne jamais perdre son goût. Le ruban en question avait connu des jours meilleurs, mais au moins, il lui permettait de ne pas assouvir sa folie gourmande et kleptomane. Stan H. Hoakoa, son demi-frère, un Ekaïd aussi timide que sa demi-sœur était exubérante, observait, en silence, nerveux, un troisième larron, Rem Z. Park, un Zoroark dont le goût et les facilités pour la Métamorphose lui avaient valu le surnom de "Polynectrem". Ce dernier, fébrile, tenait un grand sac de cuir noir, et jetait des regards furtifs en tous sens, trahissant une certaine impatience.
"Alors ? Qu'est-ce que tu rapportes cette fois-ci, Rem ?", demanda Laura, entre deux mastications. Elle avait dû lever un peu la voix, car Rem la fusilla du regard.
"Chut ! Tu sais bien que nous n'avons pas le droit de sortir de l'enceinte de l'école ! Pourtant, je l'ai fait !".
Stan siffla d'admiration en silence.
"Je suis parti visiter une maison Moldue, à quelques kilomètres de l'enceinte du château. Rappelle-toi, il est dissimulé aux yeux des Moldus, mais il y a un petit village pas très loin. Les habitants sont devenus à moitié fous depuis qu'il y a des Sorciers dans le coin. Sous l'apparence d'un jeune homme aux yeux bleus, j'ai réussi à rentrer dans une maison. C'est surprenant ! Là-bas, tous les objets fonctionnent sans magie. Ou peut-être avec une autre forme de Magie ? Je n'ai pas osé sortir ma baguette, de peur de flanquer le feu à la baraque. Tout à coup, j'ai entendu crisser la serrure. Je me suis dépêché de piquer deux-trois trucs avant de repartir en quatrième vitesse. Ce qui est curieux...C'est que le mec avait une cape d'invisi-"
"Bonjour à tous !"
La voix du professeur Clarisse Mélodelfe avait retenti dans toute la pièce. Immédiatement, les conversations se turent. Rem prit peur et lâcha le sac, qui tomba au sol avec un bruit métallique.
"Rem ? Qu'est-ce que c'est que ce sac ?"
Rem garda le silence.
"Devrais-je te donner une Potion de Babillage pour que tu retrouves ta langue ?"
"Non, non, je..."
Dame Mélodelfe sortit sa baguette, qui était longue et finement nervurée, puis, silencieusement, en donna un coup dans les airs. Le sac s'éleva, pour retomber à ses pieds. Rem semblait au bord des larmes.
"OH ! Ça alors !"
La Mélodelfe se retourna vers Rem, tout sourire.
"Où t'es-tu procuré ces objets ? Ils seront très utiles ! Ils me permettront, en effet, d'aborder le prochain chapitre.
TOUS A VOS PLACES ! Stebbins, cela vaut pour vous ! Sortez vos plumes et déployez vos parchemins. Le chapitre portera sur..."
Elle écrivit le mot d'un coup de baguette sur le tableau noir.
"L'ÉLECTRICITÉ !"
Les élèves se regardèrent tous, l'air étonnés. Visiblement, personne n'avait compris le mot. L'un d'entre eux, un Ramoloss un peu plus vif que la moyenne des Ramoloss, avait toutes les peines du monde à le répéter ou à l'orthographier correctement.
"Eckel-Elel-Eclé...Professeur, quel est donc ce mot étrange ?"
"L'é-lec-tri-ci-té, est une force invisible, un phénomène physique complexe, que les Moldus ont découvert, et qui leur sert, à défaut de magie, à alimenter leurs divers appareils, afin qu'ils fonctionnent sans aide mécanique. Rendez-vous compte, les Moldus ne maîtrisent pas la Magie, beaucoup de choses qui nous semblent naturelles leur sont totalement étrangères...Mais ça, vous le saviez déjà. Grâce à l'aide de quelqu'un ici présent..."
Tous les regards convergèrent vers Rem, qui contenait son émotion à grand-peine.
"...Vous allez pouvoir découvrir quelques appareils Moldus fonctionnant au moyen de l'électricité."
Le professeur plongea la main dans son sac, et en sortit un appareil étrange, ressemblant à un double rectangle, dont une face était comme peinte d'un grand cercle, l'autre parcourue d'une surface noire et rugueuse.
"Cet appareil, mes chers élèves, s'appelle un LECTEUR DE DVD !", et elle écrivit ce mot au tableau. Il y eut un bruissement de plumes et de parchemins.
"Les Moldus, en effet, utilisent un tout autre moyen que les Hiboux pour se communiquer des informations. Et, pour leurs loisirs, ils se font livrer, via leur poste, des petites galettes de...Voyons voir..."
Clarisse examina l'appareil sous toutes ses coutures, le déplia, puis donna un petit coup de baguette magique dessus. L'appareil s'alluma, et émit le bruit caractéristique d'un appareil de cette marque, un son de clavecin très connu dans le monde des Moldus.
"Oh, il fonctionne, parfait ! Alors...Contient-il un DVD..."
Elle chercha avec précaution le bouton d'éjection sur la tranche supérieure, et appuya dessus. Un petit bruit de ressort se fit entendre, puis l'appareil cracha une sorte de galette de plastique, parfaitement ronde, brillante sur une face. L'autre face indiquait "Men in Black 8", écrit en blanc sur fond noir.
Grand "OH !" de surprise dans la classe.
"Ce support peut contenir des informations précises, que les Moldus s'échangent, comme, par exemple, des divertissements. Tiens, je vais vous montrer un passage...Les films Moldus ne peuvent être projetés que sur des écrans -- encore un mot à noter --, tandis que les notres sont beaucoup plus vivants !"
Elle remit le DVD dans le lecteur, appuya sur quelques boutons en façade. Tous les élèves purent alors voir, et entendre, une scène dans laquelle un terrible robot de plusieurs dizaines de mètres de haut semait la pagaille dans une ville, tandis que deux hommes en avion se concertaient par radio et préparaient un plan d'attaque.
Laura bâilla.
"Bah, ces Moldus...Ca ne m'intéresse pas, tout ça, moi...Et leurs inventions ne se mangent même pas !"
"Laura, tu as dit quelque chose ?"
L'intéressée sursauta.
"Saurais-tu me dire ce qui permet de la stocker, cette fameuse électricité ?"
"Euuuuuh...Ah, j'ai entendu ce mot une fois...Une Tabberie, c'est ça, ou quelque chose comme ça ?"
"Tu n'étais pas très loin. Il s'agit en effet d'une BAT-TE-RIE !". Un mot fut de nouveau écrit au tableau, et, de nouveau, les parchemins bruissèrent.
"Ce sont des composés chimiques qui permettent de stocker cette électricité pour la restituer dans leurs appareils..."
Le cours se poursuivit, tous les élèves notant de plus en plus de données sur l'électricité. Comment elle avait été découverte, comment elle était produite, comment elle était stockée, puis restituée, les innombrables appareils qui pouvaient l'utiliser...Dans le sac de Rem, se trouvaient également un robot ménager d'une marque réputée pour sa solidité et sa fiabilité, une console de jeux électroniques, un micro-ordinateur d'une marque au logo très framboise, et deux ou trois jouets pour enfants Moldus. Finalement, la grande cloche qui signalait la fin des cours retentit. Le professeur leur avait demandé de se préparer en vue d'une éventuelle interrogation, en plus de trente centimètres de parchemin sur un sujet vu dans les cours précédents : les moyens de transports moldus. Finalement, tout le monde se dirigea vers le terrain de Quidditch pour la prochaine leçon, alors que commençait à tomber la pluie.
Article ajouté le Samedi 12 Août 2017 à 20h16 |
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Nouvelle micro-fanfic en ligne !
Hello !

Aujourd'hui, j'ai décidé de me créer une petite fanfic, comme une SpeedFic : Une heure, trois mots à caser, un thème. Dites-moi ce que vous en pensez !

Mots à caser : Dictionnaire, Opportun, Fromage. Thème : La déception.

L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surprise
"Je n'y arrive PAS, nom d'une pomme !"
Le jeune Coupenotte qui venait de parler jeta son stylo d'un air rageur et se leva de sa chaise. Depuis deux heures, il luttait contre un exercice de Mathématiques particulièrement costaud. Il s'entraînait dur, potassant et repotassant la théorie, apprenant par cœur des dizaines de théorèmes différents, certains très complexes pour un jeune d'environ douze ans. Ses parents s'étaient mis martel en tête que leur fils devait concourir aux Olympiades de Mathématiques de cette année. Depuis six mois, il s'entraînait, sans relâche, quand il avait le temps, entre les cours, après les devoirs, parfois même le week-end, délaissant pour l'occasion ses deux consoles de jeu qui prenaient la poussière. Son ordinateur personnel, en revanche, restait souvent allumé, quoique le mâle ne l'utilisât que pour chercher de nouveaux exercices lorsque ceux des livres qu'il empruntait régulièrement ne lui suffisaient plus. Et d'ailleurs, il n'aurait rien pu faire de plus, un contrôle parental très strict lui imposant une utilisation restreinte des possibilités de son navigateur Internet.
Le Coupenotte fit quelques pas, en long et en large, pensif, puis il se dirigea vers la fenêtre de sa chambre, qu'il ouvrit d'un geste vif. L'air frais de la nuit fouetta sa peau écailleuse et le fit frissonner.
"un petit coup de fouet...J'en ai bien besoin. Bon sang, qu'est-ce qui ne va pas ? Repense à l'exercice...Reparcours-le de long en large...Voyons..."
Sa respiration s'accéléra lorsqu'il reconsidéra toutes les possibilités que lui offrait l'énoncé. Il s'agissait d'un problème ardu, traitant d'intégration par parties. En temps normal, des exercices de classes supérieures à la sienne ne lui posaient aucun souci, surdoué comme il l'était. Les cours lui avaient toujours parus ennuyeux de facilité, aussi laissait-il son esprit vagabonder régulièrement. Ses pensées le ramenaient souvent à cet objectif, lointain, et pourtant proche, insurmontable et facile à la fois. Il se voyait soulever la prestigieuse médaille, un sourire aux lèvres...Jusqu'à ce qu'une remarque acerbe de son professeur ne le ramène à la réalité. De temps en temps, il se cachait derrière un dictionnaire pour résoudre des équations, attendant le moment opportun pour donner une réponse correcte à ses professeurs, médusés par ce jeune prodige.
Mais aujourd'hui, pour la première fois, l'exercice dépassait ses capacités de raisonnement. Avait-il vu trop grand ? Ce genre de questions risquait de tomber à l'examem...Examen qui se rapprochait dangeureusement. Il ne lui restait en tout et pour tout que quinze jours pour réviser. Bon, d'accord, il connaissait une grande partie du programme, mais...La peur lui noua le ventre au moment où il se rendit compte qu'il avait beau repotasser l'exercice en long, en large et en travers, une donnée essentielle lui manquait. Une donnée. Une tâche d'encre, froide, sombre, qui rampait dans ses veines comme un poison.
Le Coupenotte referma la fenêtre, tremblant encore de son séjour au frais, puis éteignit son ordinateur et se renversa sur son lit, soupirant un bon coup. Lorsqu'il bascula l'interrupteur et se retrouva plongé dans le noir, il se rendit compte à quel point, finalement, la médaille des Olympiades était lointaine.

"Posez vos stylos ! Cela vaut également pour vous, Kirlia ! Je ramasse les copies !"
"voici vos notes ! La médaille est attribuée à...
Ali KAdabra !"
Non...Pourquoi lui...Pourquoi ?
Ali se retourne, un sourire aux lèvres...
"Bah alors, minable, on est même plus capable d'écrire une ligne ?"
Grand éclat de rire...Je me sens mal...M'enfuir d'ici...
Tout le monde rit de moi, à présent...Leurs rires me font mal à la tête...
J'éclate en sanglots, incapable de me retenir...Fuir d'ici...Fuir...
Mes pieds ne me portent plus...Respirer ! Une goulée d'air ! Une seule gou-


HNRRRG !
Le Coupenotte se réveilla en sursaut. Un rapide coup d'œil à son radio-réveil lui indiqua qu'il allait sonner dans quelques minutes, et que s'abandonner au sommeil n'était plus possible. Il se souvenait par cœur des détails de cet étrange rêve, qui le hantait depuis maintenant quinze jours. Il se rendit également compte que son visage était, comme chaque nuit, incrusté de traînées laissées par les larmes. Décidément, il prenait ces Olympiades très au sérieux ! Et ce sentiment profond de déception et de dégoût minait le peu de plaisir qui lui restait de savourer l'idée d'aller à ce concours.
Il se leva, fit une rapide toilette, prépara quelques victuailles pour le déjeuner - la journée allait être longue !, et s'arrêta un moment devant le fromage. C'était un bon fromage au goût doux, fait de lait d'Ecrémeuh.
Le mâle sourit, coupa un bon morceau de la meule et le mit dans son sac. C'était son fromage préféré, qu'il prenait un énorme plaisir à manger en cachette, même en dehors des repas. Si le concours se passait mal, il pourrait au moins en manger un peu ? La nourriture était autorisée aux tables.
Il salua ses parents et sortit. Dehors, le soleil brillait très fort, mais la température était fraîche.
"Courage ! Je PEUX le faire ! Je VAIS réussir ! Oublie ce rêve, il ne t'apporte rien !". Il s'était ainsi rassuré tout le long du chemin qui le séparait de l'immense bâtiment, dans lequel plus de 3 500 élèves allaient s'affronter lors de ces Olympiades, dont le niveau, comme chaque année, promettait d'être relevé.
Lorsqu'ils furent tous installés, un discours résonna dans chacune des salles, porté par des haut-parleurs muraux. Puis, les sujets furent distribués. Ordre était donné de ne pas les retourner avant qu'ils ne fûssent tous distribués. Pourtant, deux rangs derrière Coupenotte, un élève trop curieux, faisant mine de manipuler son brouillon, jeta un œil rapide aux feuilles fatidiques. Mal lui en prit, il fut expulsé sans ménagements, malgré ses nombreuses protestations. Une rumeur avait circulé, comme quoi, ils étaient tous, sans exception, observés par un unique Juge qui pouvait tous les voir d'un seul regard...Un frisson descendit le long du dos du Coupenotte.
"Vous pouvez commencer.", retentit la voix aigre du Juge dans les haut-parleurs.
Coupenotte parcourut le sujet...Et eut un haut-le-cœur. Il ne pouvait répondre à la moitié des questions, tant le niveau était relevé. Telle une massue, la culpabilité, la déception et le souvenir de ce rêve maudit lui revinrent à l'esprit, obscurcissant sa vision. Un assesseur avait dû le voir changer de couleur, car il s'approcha de lui et lui demanda s'il était souffrant. Qu'il n'hésite pas à manger, surtout !
Le Coupenotte hésita, puis prit un petit morceau de fromage de son sac et le mangea. Le bon goût crémeux lui redonna des forces. Il s'autorisa un second parcours du sujet...Et toute la peur se mua en rire et délices. Il avait mal lu les questions ! En réalité, c'était beaucoup plus facile.
Il sortit son stylo et commença a écrire...
Six heures plus tard, les copies étaient rendues. On leur avait demandé d'attendre, le temps que le Juge et les Assesseurs ne les corrigent, ce qui ne prendrait que peu de temps, car ils passaient par une machine complexe. Des algorithmes savamment conçus corrigèrent rapidement les copies.
"Les résultats vont être annoncés !"
Il y eut un moment de flottement.
"La médaille de Bronze revient à...Jordy COUPENOTTE !"
Le Coupenotte, en entendant son nom, sentit son cœur cogner à tout rompre dans sa poitrine. Il n'avait pas eu la médaille d'or, mais cette déception fut de courte durée. Ali Alakazam avait fini en bas de tableau, écrasé par la difficulté. La médaille d'or était revenue à une Kirlia venant de l'autre bout du Monde. En sortant, elle lui avait jeté un regard, tout sourire.
"Et ça, ça vaut encore plus qu'une Médaille de Bronze...", murmura le Coupenotte en rentrant chez lui, le cœur gonflé de fierté.
Article ajouté le Dimanche 16 Juillet 2017 à 21h06 |
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Nouveaux morceaux en ligne !
Hey, bonjour !
Désolé pour cette longue pause.
J'ai remixé deux morceaux de Metroid.
Bonne écoute !
Metroid Zero Mission - Escape !
Metroid Fusion - Tension
Article ajouté le Jeudi 08 Décembre 2016 à 18h59 |
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Nouveau morceau
Bonjour à tous.
J'ai créé un morceau pour un projet. C'était le dernier morceau, le chef s'est tourné vers quelqu'un d'autre pour la composition.
Belvédère de la Mélancolie
Bonne écoute.
Article ajouté le Dimanche 30 Octobre 2016 à 19h10 |
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Nouveau morceau !
Hey, bonjour à tous !
Aujourd'hui, j'ai remixé un thème peu connu : un morceau non-utilisé de Rouge / Bleu / Jaune.
vous pouvez l'écouter ici : https://arcegis.com/music/sp/RBYUnknownTrack.html
Bonne écoute !
Article ajouté le Jeudi 20 Octobre 2016 à 19h19 |
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