A la demande de certaines personnes, je mettrai dans cet article, pour la postérité, les one-shot que j'ai pu composer entre 2008 et 2016. Ils comporteront leurs dates et descriptions.
Mars 2009 : Dans les coulisses
Description : Inspiré d'un concert que j'ai vu en Mars 2009. Que se passe-t-il dans une salle de répétition ?
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surpriseC'est l'évènement. On ne parle que de ça depuis plusieurs semaines. Toute la ville de Larousse-city est au courant. Beaucoup de monde se précipite au guichet pour espérer obtenir une précieuse place. Mais pour quoi ? Pour LE concert, pardi ! Une première ! Mewtwo Boulez (à prononcer "Boulèze", bien sûr), son cher acolyte Gallame Carter et l'Ensemble Intercontemporain vont nous jouer quelques pièces de musique sérielle récente ! Et on dit que les Pokémon ne sont pas mélomanes, non mais je vous jure...
Aujourd'hui, C'EST LE JOUR ! La grande soirée. Ca va être une explosion ! Ah non, on n'a pas invité d'Electrode pour le bouquet final, je vous rassure. Transportons-nous dans les coulisses. Ils sont tous là ! Tout l'Ensemble...Et moi dans tout ca ? Je suis Arcegis, le seul humain de l'orchestre, au violoncelle, un peu pas très rassuré. Faisons le tour. Alors : Un groupe de Gallame au violon, de vrais virtuoses, qui se servent...de leurs bras comme archet. Un Laggron au bombardon, deux Brasegalis et un Jungko percussionistes, un groupe de cuivres divers et variés...à la clarinette, une Nidoqueen véloce, aux mains mutées par un incoyable hasard ; au piano, Latias, Latios, et Deoxys, tous trois aussi peu rassurés que moi, à en voir leur expression crispée, et notre cher Mewtwo en chef d'orchestre. Il est un peu impressionnant avec son costume, qui lui va d'ailleurs très bien. Il ne se départit pas de ses sourcils froncés, mais le sourire qui orne sa figure fait montre de sa joie. C'est un peu l'agitation dans la salle de répétition. Ca discute de partout sur les mérites de tel ou tel instrument, on retrace quelques accords, on prend de la Ventoline (Nidoqueen prend de la Ventoline !). Normal. L'atmosphère doit se détendre un peu !
"Bon ! Répétition générale !". Oups. L'entendre parler dans ma tête, sans que ses lèvres remuassent, me prend toujours un peu au dépourvu. J'en lâche mon verre, vide heureusement.
Ah. Regagnons nos places. Bon. Chacun a t-il sa partition ? En face de moi (nous sommes disposés en demi-cercle, comme pour un orchestre : c'est plus facile à diriger), j'entends un Gallame grommeler "Et merde...Qui est le génial crétin qui m'a emprunté ma partoche ?". Un autre pose son verre de café, tout en revérifiant les cordes de son violon. Chtoîng. Parfait ! Latias pose un bisou à son frère, et retourne à son piano.
"Sur Incises, mesure 138 !". C'est parti. Ca tombe bien, moi je suis au repos dans ce passage. Les Gallame maintiennent une note aigüe , tandis que Latios et Latias partent chacun de leur côté sur leurs notes. PfFfFf...Laggron a des problèmes avec son bombardon, on dirait. Il a l'air bouché. Bizarre, il était nickel tout à l'heure, avant de rentrer. Les autres cuivres déversent leur flot de notes, harmoniques mais dissonnantes. PFFFFFF...Ca ne vient toujours pas ! Mewtwo tourne la tête dans sa direction, stoppe ses bras et l'orchestre. "Alors ? Laggron ?" . PFFFFFFFFF...Les joues de Laggron ont viré au rouge vif. Il continue de souffler. Bon sang, il va se faire mal ! Arrête de...POUWAAAAAAAAAAOUAP ! Le truc se débouche d'un seul coup, produisant un son encore jamais inventé. Un vent de crispation se lève dans la salle. Je me bouche les oreilles. Ouille. Ca a dû faire mal ! Laggron reprend son souffle, tout en ahanant : "Si je tenais...celui...qui...a...bouché...CA...". Mewtwo est furax. On peut tous sentir pulser sa colère. Je vois Latias devenir blanche comme la lune. Enfin, plus blanche que ce qu'elle l'est déjà. Encore une farce qui tourne mal...Je lui adresse un clin d'oeil moqueur. Elle avale difficilement.
Mewtwo retrouve son calme. "On reprend, donc ! Sur Incises, mesure 138 !". Il nous reste deux heures. Parfait. Tout le monde se concentre à nouveau. Top. Mewtwo bat la mayonnaise, en bon chef d'orchestre. Chacun de ses gestes a une signification. Les notes coulent, rapides, précises, calmes. Je le vois sourire encore plus. "Pas mal !". Il pense pour lui-même. Personne ne l'entend, sauf moi, branché comme je le suis sur sa longueur d'onde cérébrale. On continue. L'accord final est plaqué. Vibrant, profond, interne. Ouf.
"Deoxys ? C'Parti pour le concerto pour piano". Deoxys se met en poste. Il commence. Mamma mia ! Je n'ai jamais vu des mains parcourir le clavier aussi vite. Pas des mains humaines, en tout cas. Mais Deoxys-Vitesse, bah lui, il peut. Et il nous plaque ses quintuples croches, sous l'oreille du maître. C'est sa compo', après tout ! Celle du maître. PLONG. Le dernier accord.
"Su-perbe !". Pas un seul pain. Mewtwo est aux anges. On cherche sur nos partitions. Ah, on a tout révisé.
"On enchaîne tout ? C'est parti !". Et on enchaîna le concert. D'une traite. Ca fatigue, je vous assure ! Je passe les détails. L'accord final du dernier morceau est plaqué, on laisse se perdre les harmoniques. Puis tout le monde se détend. On a encore une demi-heure avant le vrai concert, le vrai défi. J'entends (mon ouïe est très fine) la salle de concert se remplir, petit à petit, quelques bribes de conversations, quelques Pokémon agités qui prennent place. Une demi-heure. Les discussions, dans la salle de répé', ont repris bon train. Moi, je ne suis pas très calme. Pas facile de se détendre avant un concert d'une telle envergure. Les trois pianistes pratiquent un exercice de relaxation, les Gallame continuent à arguer sur le violon, Nidoqueen tape une mélodie avec deux claves abandonnées trouvées dans la salle.
Le temps passe trop vite. Une seconde m'a semblé s'être écoulée, lorsqu'un Machopeur technicien fait signe au maître. Ils échangent quelques mots, si on peut dire, le Machopeur ayant l'air de parler dans le vide. Ca va bientôt commencer.
TOP. Mewtwo nous fait signe. Les conversations se taisent immédiatement, exactement en même temps que celles de la salle de concert, pendant que les lumières se tamisent, s'éteignent. C'est au tour de Deoxys. Il respire un grand coup, et sort. Chacun lui fait un petit signe de la main. Je sais qu'il est arrivé quand j'entends les applaudissements des mélomanes impatients. Puis un nouveau silence. Une éternité.
Le premier accord vrille mes tympans sensibles, pourtant je suis derrière la porte qui mène à la scène. Et les notes de retentir, cascade impétueuse provoquée par les mains agiles, une pause, puis la cascade reprend, avec toujours plus de vigueur et de ténacité. Les pauses et les reprises s'enchaînent dans l'ordre compliqué voulu par Mewtwo. Je glisse un oeil furtif. Dans la salle de concert, personne ne bouge. Pas un seul bruit parasite. Tout le monde, humains comme Pokémon, est rivé aux mains du Deoxys agile, est emporté par la cascade roulante. PLONG. Le dernier accord, déjà ? Tout le monde sort de sa transe, nous y compris. Applaudissement nourris, tandis que Deoxys, radieux, se lève et salue modestement. Le noeud se resserre dans mon ventre. Le concerto pour clarinette. Ca va être parti. Je me retire de la porte, assez vite pour éviter de me cogner dans les quatre Machopeur arrivés derrière moi, pour déplacer les pianos. On déplace. Chacun prend ses instruments. J'entends un grand souffle. Nidoqueen assouplit son anche une dernière fois. Laggron jette un regard soupçconneux à son bombardon, vérifie que tout est en ordre. Nous sort un Sol grave. PFOOOONT. Bon, c'est OK. Moi, mon archet me glisse un peu des doigts. J'aurais dû demander à un Hypnomade de me détendre.
Eh bien, allons-y. C'est le grand moment. Nous rentrons tous dans un ordre un peu aéatoire, en tout cas, le premier est Mewtwo. Applaudissements nourris. Dois-je vous raconter la suite du concert en détail ? Oh non, la quantité d'émotions ressenties par tous les musiciens remplirait trois dictionnaires à être écrite. Moi, je ne sentais plus rien, abandonné au plaisir de la musique, poussé au-dehors de mon corps par les harmoniques.
Je passe aussi les "Sur Incises". En tout cas, lorsque le dernier vibrato se fut éteint, que quelqu'un cria "BRA-VO, MAESTRO !", que tous les spectateurs applaudirent (et même quelques Pokémon qui en avaient les moyens), ce ne fut qu'à ce moment-là que le nœud se desserra. Enfin. C'est fini. Mais quel bon moment ! Quand je repense au sourire lumineux de Mewtwo, à la clarinette de Nidoqueen, plus rapide que la Lumière, à la raideur un peu caricaturale de Jungko frappant sur les timbales, j'en pleure presque de bonheur. Et vous ?
17 Septembre 2010 : Lugia (Poème)
Description : Un Poème sur Lugia, comportant une astuce.
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surpriseLook, there is a Baby crying
Upon the white path of his pure life, It
Gave a last breath and then died, because
In the white path of the Light
An Angel took Its life.
A single tear went out Its eye,
By the dark of the night It's alone
Yes, It's alone, Its parents left It,
Sought for a better future, but they didn't
Succeed, and they are there,
Waiting for their judgement to come.
Hah, is there a God to pray here ?
Is there a better future on sight ?
They think together, and pray together, but
Elohim doesn't listen to them.
A rotten corpse is all that stays,
Navigating in the Ocean, a
Dreadful soul put It in a coffin and drowned It,
By the deepest It sank,
Lying down the bottom of the Sea.
Uh ? It's lighting ! It
Evolves, become stronger, taller, wider. Winged
Soul, a creature that lies
On the bottom of the Ocean, waiting and watching over Its
Unfortunate parents. Here is Its name :
Lugia, the great beast of the Seas.
Version Française :
Regarde, Il y a un bébé qui pleure
Sur le chemin blanc de sa vie pure, Il
A soufflé son dernier souffle et est mort, parce qu'un
Ange, dans le blanc chemin de la Lumière,
A pris sa vie.
Une unique larme a coulé de Ses yeux,
Dans l'obscurité de la nuit Il est seul,
Oui, Il est seul, ses parents L'ont abandonné,
Ont recherché un avenir meilleur, mais ils n'ont
Pas réussi, et ils sont ici,
Attendant qu'un jugement sur eux soit rendu.
Ah, y'a t-il un Dieu à prier ?
Un meilleur futur qui puisse briller ?
Ils pensent et prient ensemble, mais
Elohim ne les écoute pas.
Il ne reste qu'un cadavre décomposé
Qui navigue dans l'Océan, une
Ame épouvantable L'a mis dans un cercueil et noyé;
Il a coulé au plus profond
De l'Océan; Il a touché le fond.
Hein ? Il s'illumine ! Il
Evolue, devient plus fort plus grand, puis puissant. Une âme
Ailée, créature qui dort
Au fond des Océans, attendant son heure et surveillant,
Du coin de l'œil, ses parents infortunés. Voici son nom :
Lugia, le grand monstre des Mers.
Arcegis, 17/09/2010. Version Française écrite le 19/09/2010
2011 : Fuir (Song-Fic)
Description : Je suis un Brasegali. J'ai volé. Voici ce qui m'est arrivé.
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surpriseJe suis un grand Brasegali rouge. Mon nom ? Il ne vous dira rien. Mon maître m'appelait "Slain". C'était un mendiant, un de ceux dont la société ne veut pas, ceux que la société ignore. Il n'a pas eu de chance.
Il a tout perdu. Un jour, son patron lui a dit ceci : "Désolé, Romain. Tu finis Vendredi. Une multinationale s'est offerte notre société... Pardon, mon vieux." Ce jour-là, je m'en souviens, je l'ai vu pleurer pour la première fois. Il se blottissait dans mes plumes, il s'y est endormi ce soir-là, comme un enfant qui aurait tout perdu. Je le serrais contre moi. Je t'offrirai tout ce que j'ai, pour que tu retrouves un travail. Il n'en a pas retrouvé. Trop vieux, qu'ils ont dit à chaque fois qu'il postulait. 48 ans. Bandes d'hypocrites. Mon maître est une tête. Un expert en comptabilité. Personne n'a son savoir. Et pourtant, personne n'en veut, parce qu'il est "trop vieux". Maudite société.
Quelques jours plus tard, il était sorti, je gardais la maison. Elle avait besoin d'un peu de ménage. Pendant que j'époussetais la table du salon, j'ai entendu un sifflement dans la cuisine. Non. Ça ne tenait pas debout. Il avait oublié de fermer le gaz ! Lui, si attentif au moindre détail !
J'ai couru dans la cuisine. Le temps que je courre, j'ai allumé les flammèches de mes poignets. Grossière erreur. La maison a sauté. Je n'ai pas souffert, puisque j'avais lancé une Protection dès que j'avais senti l'explosion.
Il s'est retrouvé à la rue, mais il ne m'a jamais haï pour ça.
Ses maigres ressources ont fondu comme neige au soleil brûlant. Il a mendié. Il m'aimait. Mais, Il y a 4 jours, il a senti que c'était la fin. Cela faisait déjà plusieurs jours qu'il se privait pour me nourrir. Il y arrivait, les gens... lui donnaient le minimum vital. Et puis, il s'est allongé, dans le froid mordant. Personne ne passait par ici. Il a tout retiré. Il m'a dit ça : "Désolé mon vieux, je ne peux pas lutter. Qu'adviendra t-il de toi ? Je te souhaite une meilleure vie que la mienne... Au revoir, mon ami. A bientôt." Et il est parti vers Arceus. Je suis parti l'enterrer. Les gens me regardaient comme si j'étais un meurtrier. Je ne leur répondais pas. Au revoir, mon ami. Et je m'en suis allé, à mon tour.
Je n'ai rien mangé depuis 4 jours. J'erre, sans but, dans ces grandes rues vides. La faim me mord, me dévore, consume chaque partie de mes maigres forces. Nous sommes en temps de fêtes. Les gens font leurs courses, passent en détournant la tête, pour ne pas croiser mon regard. Il doit être vraiment celui d'un fou, pour qu'ils aient aussi peur de moi. J'admire, au fond de moi, les vitrines, tout cet étalage de richesses qui me sont inaccessibles. J'ai faim. Je lèche littéralement les vitrines. Un magasin de chocolats. A quelques pas, une boucherie. Les pièces, dans la vitrine... Cela me rappelle mon maître, quand il avait encore son travail. Il lui arrivait de m'acheter certaines pièces de viande que j'aimais beaucoup, et il aimait me regarder les manger. Non, il faut quelque chose... De plus nourrissant, dirais-je. Quoique... Je continue. Ah, une boulangerie, avec une devanture en plein air... Miam... Avec les pains exposés, encore chauds, brillants... Je me rapproche plus doucement. Je l'ai repéré. Un pain viennois. Comme celui que mon maître trempait dans son thé. Les dés sont jetés.
"Vive-Attaque !"
TCHOP. Je l'ai. Le boulanger ne s'en est pas encore rendu compte... Je m'éloigne, toujours sous l'effet de ma Vive attaque. Mais...
https://soundcloud.com/timeisup/hello-world
"Police, Police ! Au voleur !".
Mince. Accélérer. PIUUUUUW. Ma vitesse décroît. Mince, c'est déjà fini. Je me mets à courir. Et...
"Brasegalis, en avant ! Rattrapez-le !".
Ça y est. C'est parti. Le grand jeu.
Nous courons. Fuir, fuir, se cacher. Ce n'est pas ma faute si le sort en a décidé ainsi. De toute façon, j'étais foutu. Je cours, ils courent, nous courons. Je saute et passe par-dessus les toits, ils me suivent. Plus vite, plus vite ! Les semer. Nous retournons dans la rue. Ils me suivent toujours. Saletés ! Ils sont impossibles à semer. Je tourne à droite, puis de nouveau à droite. Je bouscule des passants ébahis, qui me laissent passer, sans comprendre.
"Arrêtez-le ! Arrêtez-le !"
Leurs cris résonnent dans le froid. Je mange le pain en courant, il me redonne des forces. Je tourne cette fois à gauche. NOOOOOOOOON ! Là, à une cinquantaine de mètres... C'est une impasse ! JE suis coincé. Nooooon ! Je pile devant l'énorme mur qui me sépare de l'autre côté. Sauter ? Oui ? Non ? Je saute, je regarde, c'est un jardin privé; au bout, il y a une maison. Je suis coincé ! Je retourne au pied du mur, me mets en garde. Les deux Brasegalis me font face, l'air méchant.
"Ton heure a sonné. Rends-toi sans discuter."
Non. J'ai trop faim, ce n'est pas juste.
"Tant pis pour toi", murmure le plus grand des deux. J'observe chacun de ses gestes, prêt à lutter. Il sort simplement un boîtier de sa poche, enfin, façon de parler, et appuie sur l'unique bouton que celui-ci comporte. Une trappe s'ouvre sous mes pas; je le comprends un centième de seconde trop tard pour sauter. Je suis aspiré, la trappe se referme aussitôt.
Je tombe, tombe, de plus en plus bas, m'écorchant au passage les coudes sur les arêtes vives des parois.
Schblam. La fin de la chute.
Owwwww. Le cri des articulations de mes jambes malmenées.
Bon, faisons le point. Je suis entier. J'active une flamme pour m'éclairer, car tout est sombre. Je suis dans un long boyau, avec des rails au sol. Deux chemins, et le point d'où je viens. Je prends le chemin de gauche. Je marche prudemment, aux aguets.
Putain, non...J'entends un bruit de ferraille derrière moi. Qui se rapproche très vite. MEEEEEEEERDE ! J'ai juste le temps de jeter un œil, pour voir l'énorme masse d'une machine broyeuse industrielle, tous rotors en avant, s'avancer vers moi.
Courir, de nouveau, lui échapper !!
Je cours comme un dératé.
Elle me suit toujours. Elle suit les rails.
Pas de sortie autre, juste courir devant soi.
Ne plus penser à rien. Ne pas même écouter son corps, qui vous crie de toute sa puissance que la course doit se finir ici. Le manque d'oxygène hurle dans chacun de mes muscles.
Je dois pourtant continuer !
Continuer, si je ne veux pas finir dans les entrailles de métal.
Point de côté.
Continuer.
Je tombe.
Me relever.
Le bruit me vrille les nerfs.
Continuer, encore, trouver une sortie !!
PLAF. Le bout du chemin. Une paroi hérissée de picots, semblant épouser une certaine forme... La forme des rotors. Ils m'ont entraîné dans un piège dont je ne ressortirai pas. Je serai aspiré, broyé. Transformé en hachis vivant.
Je me place face à la machine, tous les muscles tendus, paraît que ça aide à lutter.
CRRRRRRAC.
Trop mal pour penser, trop mal pour crier.
La souffrance muette et atroce. Tu ne sens plus rien de tes membres. D'ailleurs, tes membres ne sont plus rien.
Mes jambes disparaissent lentement dans les entrailles de métal.
La dernière image dont je me souviens, c'est mon bassin, ma vessie, le bas de mon dos éclatés. Puis tout devient noir.
" A l'heure qu'il est, on ne devrait plus en entendre parler...
- Cher ami, je suis votre pensée. Nous le retrouverons bien...
- Dans notre pâtée de ce soir, sans doute. Quelle invention que cette trappe qui se place automatiquement sous les pieds du désigné ! Et dessous..."
Ils partirent tous deux d'un rire mauvais.
Date inconnue (entre 2010 et 2011) : Les sauver de là
Description : One-Shot composé dans la continuité de "A la Pension", écrit par Dragibus.
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surpriseLes sauver de là
Note : J'estime le cours du Pokédollar comme suit : 100 Pokédollars = 1€. Ne vous étonnez donc pas des chiffres.
Appelez-moi Benoît. J'ai 21 ans. Dans mon corps, tout du moins. Parce que tout le monde dit que j'en ai beaucoup moins dans ma tête. Ce n'est pas juste ! Tout ça parce que j'ai un don. Je sais parler aux Pokémon, comprendre leurs sentiments, leurs pensées, leurs expressions. De l'empathie, les médecins appellent ça comme ça. Combien de fois il m'est arrivé de parcourir la nature sauvage, les routes, en chantant, pour moi-même, et combien de fois ai-je vu les Pokémon sauvages qui se suivaient dans mon chemin, s'arrêtant quand je m'arrêtais un peu, m'entourant, dansant parfois même autour de moi ! Je suis heureux comme ça. Lorsque j'avais un peu faim,les Pokémon m'apportaient des baies, quelques fruits. Ca me suffisait.
Mes parents considèrent les Pokémon comme de simples animaux. Sans âme, et bien incapables de penser. Ils me croient fou lorsqu'ils me voient discuter avec les Pokémon sauvages qui venaient parfois se coller à nos vitre dans mon ancienne maison. C'était la campagne. C'était bien.
Mais la société en a décidé autrement. Quand j'avais 13 ans, je suis parti vivre en ville. J'aime pas la ville. C'est sale, noir, y'a trop de buit. Les gens ne sont même pas aimables. Même mes parents en ont marre de me voir rêver, des heures durant, écouter le chant des Goélise et autres Altaria, les petits discours des Rattata creusant des galeries dans nos murs, suivre les Larveyette et autres Cheniti grimper sur le lierre. Ils ont décidé de mon avenir : je travaillerais à la Devon ou à la Sylphe, en tant que chef comptable, comme mon père. Il fallait que je mette la nature de côté.
J'ai donc suivi une filière ES. J'ai eu mon bac, avec la moyenne juste. 10,54. Pour fêter ça, les parents m'ont permis d'acheter un Pokémon de mon choix, dont je m'occuperais. En allant au marché, j'ai trouvé un Poussifeu, tout triste, dans une cage minable. En lui parlant -- Les gens alentour me regardaient avec des yeux ronds -- j'ai appris qu'il avait éclos dans une Pension, mais que personne, pas même la propriétaire, ne voulait s'occuper de lui. C'était une femelle. J'ai discuté avec le vendeur, lui posant les mêmes questions, et obtenant les mêmes réponses. Bon.
"Combien ?"
"3000 , il ne vaut sans doute pas plus."
"C'est convenu."
J'ai donné l'argent au vendeur, pris la cage. Chez moi, je l'ai ouverte, et ai laissé le temps au Poussifeu de s'habituer à l'espace, pouffant lorsqu'il se cognait contre un mur. Je sentais son désarroi, et tâchais de la rassurer. Puis, je m'assis. Elle bondit sur mes genoux.
"As-tu un nom ?"
"Nom ? Nom ? Nom, Déra ! Nom, Déra !"
D'accord, maintenant, tu t'appelleras Déra. Elle pioupiouta de bonheur.
"Piou piou ! Nouveau Dresseur gentil ! Nouveau Dresseur gentil !"
Je souris.
"Je serai gentil, je te le promets. Une nouvelle vie t'attend."
Elle sauta sur mon épaule et blottit sa tête contre moi.
"Tu me le promets ?"
Je lui rendis son câlin.
"Je le jure."
J'entendis alors son petit estomac gargouiller furieusement.
"Oups ! Que voudrais-tu manger ?"
"Miam miam insectes...", me répondit-elle, en se dirigeant vers la fenêtre. Je la pris dans mes mains et la mis à hauteur du lierre. Petite boule de plumes, si chaude...Elle mangea quelques Larveyette imprudents qui avaient eu l'audace de passer par là, en grilla quelque autres avec ses flammèches. Nous passâmes la soirée à bavarder, à lire. Elle aimait les images que je lui montrais, des peintures et autres dessins récoltés sur le Net. Nous partîmes alors nous coucher, elle se roulant tout en boule contre moi.
*
**
Cela fait un an que Déra est mon amie. Elle a évolué très vite en Galifeu, plus encombrante mais pas moins gentille pour autant, puis en Brasegali. Dans cette ville, je n'en avais encore jamais croisé. Mes camarades de classe ne la voyaient pas : j'avais acheté une Pokéball, et l'avais capturée, pour ainsi dire, pour que le transport soit plus facile. Eux n'aiment pas non plus les Pokémon : ils estiment que ce sont des créatures inférieures, qui ne rapportent pas d'argent. Seul les intéressent les colonnes de chiffres, les taux, les indices boursiers. J'estime quand à moi le niveau de Déra à 45. Pas facile à définir, quand on n'a jamais combattu pour de vrai; elle n'a pu gagner de niveaux qu'en se battant toute seule contre des Pokémon sauvages dans la ville et ses alentours.
Je suis à l'école. Je rêve. Le professeur étale sa science sur la macro-économie. Mon dieu que cela m'ennuie. Je ne rêve que de nature, de champs, de routes, de voyages...de Pokémon. Déra se sent mal aussi; elle me confie qu'elle voudrait bouger. Elle m'aime comme si j'étais son mari, elle me porte la même attention. Cela fait plusieurs mois que j'économise, que je travaille en parallèle de l'école, à faire du secrétariat, payé 60 000 par mois, à mi-temps. Plusieurs mois que je me constitue un équipement décent, une tente, du matériel de camping, quelques affaires. J'ai notamment déniché une arme plutôt rare. Un Stylo-plume qui, lorsqu'on appuie à un certain endroit du bouchon, lance une aiguille creuse contenant un somnifère endormant même les Pokémon Poison pour 3 heures. Mes parents sont sarcastiques lorsqu'ils me voient rentrer avec mes achats. Patience. Bientôt, je partirai.
La fin des cours. Enfin. Je note hâtivememnt le travail à faire, je sors. Une fois sur le chemin qui sépare ma maison du métro, je libère Déra. Elle "parle" de mieux en mieux.
"Ces cours...Ne sont pas intéressants, pas vrai ? Toi, tu rêves...Mais attends un instant. Tu sais, on m'a parlé d'Arceus, le Pokémon qui dirige tout et qui dort là-haut. Il te voit, il régule ton destin. Ne t'inquiète pas, ton heure viendra, j'en suis sûre" , termina t-elle, un sourire au coin du bec. La soirée se passa sans histoires, puis nous partîmes dormir, Déra partageant mon lit (que j'avais la chance d'avoir King Size depuis mon emménagement).
*
**
"Est-ce que tu m'entends au moins ?
Je veux mourir.
Au secours. Je veux mourir.
Au secours. Aidez-moi à mourir.
Au secours. Au secours. Au secours. Au secours. Au secours. Au secours. Au secours."
"Attends...Où es-tu ? Donne-moi ton nom, de quoi te retrouver !"
Elle se mura dans le silence.
"Je viendrai te sauver, je te le promets !" hurla ma voix.
"Tristana...Pension...Traitements horribles...Pension Bonville...Au SECOUUUUUUUUUURS !"
Je me réveillai en sursaut. Depuis sept nuits, je fais ce rêve angoissant. Quelqu'un m'appelle à l'aide. Qui, exactement ? Qui ? Pokémon ? Humain ? On a parlé d'une pension, je crois...Et l'appelant ? S'appelait comment déjà ? Je tente de rassembler mes souvenirs, mais c'est comme si je retenais de l'eau entre mes doigts. C'était elle...Elle s'appelait...Tristania ? Trista...NA ? Oui c'est cela, Tristana ! Et elle me demandait de la sauver ! Déra se réveille en sursaut, à son tour.
"Benoît ? Toi aussi, Tristana t'a appelé ?"
"Oui"
Elle sourit.
"Benoît...C'est le moment. Il nous faut partir. Va secourir Tristana. Je serai là, moi aussi."
Je lui rendis son sourire.
"Allons-y".
Le temps de s'habiller, de rassembler en hâte, mais sans précipitation, ses affaires, de laisser un mot. "J'ai choisi ma propre voie. Pardon pour tout ce que vous souffrirez. Je pars suivre mon chemin. Benoît."
J'ai tout. Nous sommes partis, dans la nuit, comme deux voleurs, sans laisser de traces derrière nous. Le dernier bus pour l'aéroport, le dernier avion pour Sinnoh. Direction : Unionpolis. Durée du voyage : 3 heures. J'arriverai donc à 22H, heure locale.
*
**
Je suis arrivé à Unionpolis il y a un mois. J'ai installé ma tente sur un terrain réservé à cet effet, non loin des portes de la ville. Cela fait un mois que j'arpente les routes alentour, pour entraîner Déra. Elle n'a fait qu'une bouchée des Dresseurs alentour. Dans la ville d'Unionpolis, les gens sont mieux portants et plus polis que dans ma grande ville de Léagard-Paaris. Ils m'ont bien accueilli. Bonville ne se trouve qu'à quelques pas. Pourtant, je n'ose pas faire le petit voyage. J'ai peur des conséquences. Mais, un mois jour pour jour après mon arrivée...
"Quand tout cela va-t-il cesser ? Quand vas-tu enfin me faire sortir ?
Je rumine des pensées morbides. Auras-tu assez d'argent pour payer mon «séjour» ? Que fais-tu des œufs qui ne te conviennent pas ? Tu les jettes ...? Et ceux qui trouvent grâce à tes yeux, tu les élèves pour leur faire connaître ensuite le même sort que moi ?
Je crois que je ne pourrai plus jamais aimer, fonder un foyer, élever des petits.
Tu as brisé mon rêve d'amour.
Tu as détruit la fibre maternelle en moi.
Est-ce que tu m'entends au moins ?
Je veux mourir.
Au secours. Je veux mourir.
Au secours. Aidez-moi à mourir.
Au secours. Au secours. Au secours. Au secours. Au secours. Au secours. Au secours."
NOOOOOOOON ! Déra et moi nous sommes réveillés en même temps, agités et nerveux. Bien. Demain, j'irai la sauver. Demain, c'est promis, Tristana, tu sortiras de cet endroit morbide. Je me suis rendormi, perdu dans de noirs songes.
Le lendemain, j'ai vérifié que le stylo à aiguille fontionnait toujours. Ce stylo...Il a une certaine valeur pour moi. Et un titillement derrière la tête me dit...Que j'aurai à m'en servir.
Je vais vers Bonville. Le chemin se déroula sans encombre. J'avais choisi les hautes herbes, lorsque...
"Ro-zéééééééliaa !"
Nullement impressionné, je demandai à Déra de se mettre en posture de combat.
"Déra, Vive-Attaque !"
Swiiiiii...Schblam. Le Rosélia fut projeté sur un arbre où il s'effondra, inerte. Je sortis une HyperBall et la lançai.
Zwip.
Zwip.
Zwiiii....Clic.
Capturé. Bon, ça ! Les stats s'affichèrent sur la Pokéball. Rosélia, mâle, bon en Attaque et en Défense Spé. Un joli carton, ma foi !
"Voulez-vous donner un surnom au Pokémon capturé ?" Oui. Comme c'est un mâle, je vais l'appeler Rosélium.
J'administrai à la Pokéball une super Potion. La barre de vie redevint verte. Je libérai le Rosélia. Il me tourna autour, une fois, deux fois, me reniflant à certains endroits.
"Bonjour, nouveau maître !"
J'ai gagné sa confiance, c'est déjà un très bon point !
Bon, direction Bonville.
Jentre dans la Pension. Une maison proprette, tenue par deux gentils petits vieux.
"bonjour, jeune homme ! Pouvons-nous vous aider ?"
Euh...La question me prit au dépourvu. Je parvins pourtant à articuler : "Non merci, je n'ai besoin de rien."
Je furetai un peu, puis posai le quart d'une fesse sur une chaise. Déra se tendit.
"Écoute...Je perçois des gémissements..."
Je devinai alors, plus que je n'entendis, de petits cris s'échappant de la porte devant laquelle se tenait la vieille dame.
"Excusez-moi, madame, qu'y a t-il derrière cette porte ?"
"C'est notre lieu de travail, là où nous mettons les Pokémon des dresseurs en attente." Elle avait répondu très vite, et avec un certain malaise dans la voix. Bon.
"Me permettez-vous de voir ce qu'il ya derrière cette porte ?"
"Je vous l'interdis formellement, jeune homme". Le ton était sans réplique.
Bien. Voici une occasion de me servir de ceci. Je me levai et avançai lentement vers la vieille femme.
"Jeune homme, qu'est-ce que vous faites ?"
"Chère madame, il y a ici des Pokémon maltraités. J'ai bien l'intention de les libérer.", lui répondis-je d'un ton glacial.
J'appuyai sur le bouton. FZIP. Schpîc. La vieille s'effondra. Un obstacle de moins, pour 3 heures.
Je lui passai soigneusement par-dessus, suivi de Déra et Rosélium, et entrai.
La première chose qui me frappa, ce fut l'odeur. Épouvantable. Sang, sueur, carnage, Déjections. Je me trouvai dans un pièce circulaire, dans laquelle se trouvaient des dizaines de cages minuscules pouvant à peine contenir leur Pokémon. Je sentis aussitôt la profonde détresse émanant de l'endroit. JE faillis me mettre à pleurer. Déra serrait le bec.
"Quelle horreur...Et ça se prétend Pension Pokémon..."
"Déra...Libérons-les tous et brûlons cet horrible endroit !"
Elle approuva.
"Déra, Griffe Acier ! Libère-les tous !"
KCHING. KCHING. KCHING. Morsure des griffes dans l'acier. Tous les barreaux tombèrent en peu de temps. La plupart des Pokémon me regardaient avec des yeux ronds, ou suivaient des yeux Déra qui coupait les barreaux. Soudain, l'ambiance eut raison de moi. Je chancelai. Me retins. Repris mon souffle. Quelque chose explosa dans mon crâne. Je hurlai, sans même réfléchir :
"VOUS ÊTES LIBRES ! PARTEZ, RETROUVEZ VOS DRESSEURS, SI ÇA VOUS CHANTE ! OU RETOURNEZ A LA VIE SAUVAGE...JE NE SAIS PLUS, JE SUIS PERDU !"
Je m'effondrai sur le sol, en pleurant, vaincu par l'odeur et les dizaines de cris qui me répondaient.
"Ca y est ?"
"On peut sortir ? Enfin ?"
"Mais où sont nos maîtres ?"
"Reviendrons t-il ?"
"SORTEZ ! VITE ! LES RÉPONSES VIENDRONT PLUS TARD !"
"Quest-ce qui se passe, ici ?" hurla une voix aigre.
Meeeerde, le propriétaire ! Comment nous avait-il entendu ? Par les fenêtres ? Je me relevai à toute vitesse. Agrippai mon stylo. Tirai, sans réfléchir. FZIP. Schpîc. La flèche l'avait touché à l'épaule droite. Il s'effondra. J'ai honte de faire ça à deux personnes âgées, mais tant pis, il le faut. Je me dépêchai de l'enlever du passsage et de le déposer à côté de la dame, qui dormait toujours. Je vidai la bouteille de vin de la table dans l'évier, et la reposai. Ils croiront avoir fait ça en buvant trop. Déjà les Pokémon affluaient vers la sortie, chancelant pour la plupart sur leurs pattes ankylosées.
Déra vint me rejoindre.
"Il y a un problème...Dans une des cages. Viens voir."
Je la suivis. Et dans la cage devant laquelle elle s'arrêta...
Un Rosélia était étendu de tout son long, le visage gris et marqué par une souffrance atroce. Souffrance mentale. Le minuscule cri qu'il poussa suffisait à exprimer toute cette souffrance.
"Es-tu Tristana ?"
"Oui...Plus envie de vivre...Plus envie de souffrir...S'il te plaît, est-ce que tu m'entends ? Je veux mourir. Au secours...Au...se...cours..."
Sa voix s'éteignit.
"Déra, veille à ce que tous les Pokémon sortent convenablement. Je m'occupe d'elle."
Elle opina du chef.
Je m'approchai de Tristana, et, avec une douceur infinie, la pris dans mes bras.
"Tristana...La vie vaut encore la peine d'être vécue. Même après les plus noires souffrances. Je vais te prouver qu'on peut changer le destin. Je suis venu te sauver. Viens avec moi...Ne t'inquiète pas, jamais plus on ne te maltraitera. J'en fais le serment, par Arceus le Tout-Puissant."
Elle eut un très pâle sourire. Les fleurs de ses mains, fermées, se rouvrirent légèrement.
"Oublie ton ancien Dresseur. Pour t'avoir laissé ici, il n'a pas de cœur. Il ne te regrettera pas. Je le sais."
"Je viens avec toi."
"Je vais te lancer une Pokéball." Ce que je fis, très vite.
Zwip.
Zwip.
Zwiiiii...Clic.
Tant pis. C'est du vol. Mais elle a trop souffert.
Déra me rejoignit.
"Ils sont tous sortis ! Il faut que nous partions d'ici !"
"Non. Je veux laisser un message fort."
J'écrivis sur un bout de carton que j'avais dans mon sac, un message. Déra était partie veiller les deux vieux. Mais elle revint inquiète.
"Benoît..."
Le trouble sur son visage était visible.
"Leur cœur ne bat plus. Ton produit les a tués, il était dosé trop fortement."
Non. Ce n'est pas possible. Je partis vérifier, en vins à la même conclusion. Poura voir sauvé quelques Pokémon maltraités, j'avais tué. Comment faire, nom de nom ? Que faire ? Appeler la police ? Ils me mettraient tout de suite en prison. J'eus alors une idée. une idée folle, mais une idée : j'allais prendre la succession des deux vieux. Je regardai dans leur bibliothèque : une dizaine de livres sur la reproduction, les types d'Œufs. Il fallait d'abord déclarer que les deux vieux étaient morts d'une crise cardiaque. D'après ce que je compris en relisant la notice, le poison se dissolvait en trois heures de lui-même, sans laisser de trace. Espérons que cela fonctionne...Je téléphonai donc à la Police, qui prit les mesures nécessaires. On me posa quelques questions, auxquelles je répondis de façon à tourner les éléments à mon avantage. Ils n'approfondirent pas le sujet. J'avais détruit le message que je comptais livrer aux vieux, il était trop risqué de le montrer.
Bon. La nuit était tombée lorsque les démarches furent terminées. Les vieux allaient être enterrés à la fosse commune, n'ayant pas de famille proche. Quand à moi, j'étais parti démonter ma tente. J'investirais les lieux.
*
**
Deux ans se sont passés. Les personnes ne se sont pas étonnées que cela de la mort des propriétaires. En quelques jours, j'avais appris tous les livres de leur bibliothèque. J'avais décidé d'adopter une nouvelle méthode d'élevage : j'avais racheté le jardin immense derrière la propriété, avais abattu un pan du mur de la pièce circulaire. C'était au choix. Aucun Pokémon n'avait de cage : j'étais toujours là pour régler les conflits.
Et pour ce qui est de la reproduction...Mon don me sert beaucoup.
Un nouveau Dresseur me présente ses deux pokémon et me dit ce qu'il attend d'eux. Je passais alors dans la pièce circulaire et les interrogeait sur leurs vélléités d'accouplement. Ils se sont toujours, jusqu'à maintenant, mis d'accord; même les plus réticents finissaient par se mettre d'accord. Ils me faisaient toujours confiance. Je leur faisaient confiance, même si ce n'étaient pas mes Pokémon. J'attendais plusieurs jours avant que le mâle ou la femelle ne s'accouplât de nouveau. J'ai d'ailleurs mis un panneau prévenant les Dresseurs : "Élevage dans le respect des Pokémon. Vos Œufs peuvent mettre plus de temps à arriver, mais vos compagnons ne seront pas blessés."
Je suis heureux. Je veux continuer comme cela toute ma vie. J'ai toujours l'impression de facturer le juste prix, et personne n'a jamais protesté.
Tristana s'est lentement remise. Elle garde de profondes cicatrices dans son cœur, mais Rosélium a su lui prodiguer les meilleurs soins et les mots les plus doux. Ils ont fait un Œuf ensemble. Cela semble incroyable. Pourtant c'est vrai. La vie peut continuer, même après les plus noires blessures.
05 Mai 2013 : Cobalion & Virizion
Description : Un poème court en Anglais, traitant de l'amour de deux mousquetaires.
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surpriseTEXTE ANGLAIS ORIGINAL
Cobalion feels happiness in his heart of steel.
Obviously, the weather had to be beautiful !
Babbling Pidove and Swellow chat along his path.
A nice warm breeze softens the atmosphere.
Love is in the air ! Night is about to fall.
I believe in Her. I believe in Us, he whispers at himself.
On the road to a mighty rendezvous,
Nothing disturbs him, nothing troubles his mind.
Light has almost disappeared when he reaches the place.
"Oh...I've known you for a long time. We reached many victories together. I ask you solemnly :
Virizion, do you want to share
Everything you own with me and let us
Stand one shining night together ?"
Virizion is surprised, but her surprise is short.
"I've known you for a long time, Cobalion. We
Reached many victories together.
I answer you solemnly : Yes, I accept. May Reshiram and
Zekrom bless our union.
I am offered, and offering."
On this shining night of Summer,
Nothing disturbs them, nothing troubles their mind.
Together, they dance the mighty Dance of Nature.
He, She, Them. The land
Echoes with their cries of love and gratitude.
Yes, on this very night, Their union has been sealed.
May them be blessed forever
As they nuzzle and smile after it, may
The almighty Arceus protect them
Even the Musketeers have found their fit.
Arcegis, 05/05/2013. Corrections mineures le 09/04/2016
TRADUCTION FRANÇAISE
Cobaltium sent de la joie dans son cœur d'acier.
Et bien sûr, le temps se devait d'être beau !
Des Poichigeons et des Heledelles discutent et roucoulent sur son chemin.
Une brise chaude adoucit l'atmosphère.
L'amour est dans l'air ! La nuit est sur le point de tomber.
Je crois en Elle. Je crois en Nous, murmure-t-il pour lui-même.
Sur la route d'un rendez-vous attendu,
Rien ne le dérange, rien ne trouble son esprit.
La lumière est presque tombée lorsqu'il atteint le lieu fixé.
"Oh...Je vous connais depuis bien longtemps. Nous avons remporté bien des combats ensemble. Je vous le demande solennellemment :
Viridium, voulez-vous partager
Tout ce que vous êtes avec moi, et
Passer une nuit lumineuse en ma compagnie ?"
Viridium est surprise, mais sa surprise est de courte durée.
"Je vous connais depuis bien longtemps, Cobaltium. Nous
Avons remporté bien des combats ensemble.
Je vous réponds solennellement : Oui, je l'accepte. Puissent Reshiram et
Zekrom bénir notre union.
Je suis offerte, et offrante."
En cette brillante nuit d'Eté,
Rien ne les dérange, rien ne trouble leur esprit.
Ensemble, ils dansent la puissante danse de la Nature.
Lui, Elle, Eux. La plaine
Vibre de leurs cris d'amour et de gratitude.
Oui, en cette nuit spéciale, leur union est scellée.
Puissent-ils être bénis à jamais
Tandis qu'après cela, ils sourient et jouent, puisse
Arcéus le Tout-Puissant les protéger.
Même les Grands Mousquetaires peuvent s'aimer.
Arcegis, 09/04/2016
2016 ? : L'enfant de Cobaltium
Description : Probablement mon plus mauvais one-shot. Ecrit sur une vision provoquée par une image.
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surpriseIl y a fort longtemps, dans un autre Univers, une autre Réalité, le Monde était peuplé de créatures appelées Pokémon. Libres, sauvages, ils vivaient en parfaite harmonie avec les animaux, chacun respectant les Lois que Mère Nature avait créées. Arcéus avait créé les Pokémon, Dieu avait créé les animaux. Arcéus et Dieu s'entendaient, comme larrons en foire, chacun observant sa création vivre et agir. Et ils étaient heureux, et le Monde vivait et tournait ainsi.
Sur un continent de ce Monde, couvert de forêts denses et profondes, vivait une harde de Cobaltium. Elle avait existé depuis toujours. Et, aujourd'hui, en ces temps immémoriaux, la plus vieille de toutes les Cobaltium était partie pour une promenade impromptue. Elle était l'ancêtre, l'aïeule, la plus sage et la plus calme d'entre toutes, connaissant mieux que n'importe quel membre de sa harde les plantes et les roches. Elle avait aussi un don, dont personne ne connaissait la provenance : elle sentait les Energies. Plantes, rocs, animaux, autres Pokémon, elle pouvait, les yeux fermés, percevoir le Monde qui l'entourait, simplement en étendant son Esprit. Chaque chose possédait sa Couleur. La Couleur s'éteignait ? La chose était morte, et ne revivrait plus jamais. Certes, tous les Pokémon possédaient un certain don : les Cobaltium en général, par exemple, pouvaient calmer les Pokémon les plus rebelles par un simple regard, et leurs yeux étaient si pénétrants que certains d'entre eux voyaient un caillou à trois kilomètres de distance, et d'autres pouvaient maîtriser des Shaofouine un peu trop agités en leur bloquant les pattes. Mais aucun Cobaltium n'avait jamais ressenti ce qu'elle ressentait. Elle aimait parfois s'isoler pour ressourcer son Esprit et ses membres fatigués par le poids des ans dans un lieu qu'elle connaissait bien : une grotte, près de laquelle coulait une cascade. L'eau était toujours si claire qu'on voyait parfaitement le lit du ru qui parcourait ce lieu, et, à cet endroit, les pierres brillaient au Soleil comme mille diamants.
Elle s'était donc mise en route, de son pas tranquille, lent mais gracieux, en prenant garde de ne fouler aucune plante sous ses jambes. Dès qu'elle passait près d'un arbre ou d'un buisson, c'était comme si les branches s'inclinaient doucement pour payer leur respect à cette aïeule. Elle entendait les conversations des Heledelle, des Etouraptor, de quelques Tylton, les cris des Férosinge qui se disputaient une Baie...Et, au milieu de cet ensemble de sons agréables, mais désordonnés...Un minuscule couinement, faible et ténu.
Elle s'arrêta immédiatement, intriguée, puis ferma les yeux et étendit son Esprit au-delà des limites que lui imposait son enveloppe charnelle. Les Couleurs apparurent, vives, multiples...Et, à quelques dizaines de mètres de là...Une minuscule tache brun-rouge, tremblotante, sur le point de s'éteindre. Elle avait vu passer des milliards de vies...Mais, en cet instant, la curiosité la titilla.
La Cobaltium réintégra son corps et se mit en route, toujours intriguée, vers le lieu où pouvait se trouver la tâche. Elle finit par arriver près d'une petite clairière, où les arbres n'avaient pas poussé. Au milieu de la clairière, un petit lac étendait sa tâche aqueuse. Quelques buissons parsemaient les alentours du lac. Et, au pied de l'un de ces buissons...
Le petit couinement se fit plus aigü, plus apeuré au fur et à mesure qu'elle s'approchait de la source de cet étrange bruit. Au pied du buisson, il y avait un minuscule bébé Evoli, tremblant, des larmes ruisselaient dans son pelage ébouriffé. Un jeune, deux mois, pas plus.
La Cobaltium fut prise de pitié et d'inquiétude. Elle ignorait pourquoi, mais elle voulait lui porter secours. Aussi s'approcha-t-elle, tout doucement, sans bruit. Elle posa son museau sur l'Evoli et respira doucement, lentement, lui apportant son Energie. L'Evoli cessa de trembler, la renifla quelques instants. Elle sentit qu'il avait faim. Mais...pourrait-elle le nourrir ? Elle s'allongea aux côtés du petit Pokémon. Puis elle se concentra. Elle n'avait jamais porté d'enfants, ignorant, lorsqu'elle était encore jeune, toutes les sollicitations des mâles qui daignaient l'approcher. Les Cobaltium respectaient beaucoup leurs femelles, et pouvaient se montrer patients. Généralement, ils finissaient par former des couples qui duraient toute une vie. Elle était une des rares exceptions. Certes, elle avait, certaines fois, ressenti cet appel pressant de la Nature, écouté les rééments des mâles en chaleur. Mais elle ne le voulait pas.
Elle ressentit des démangeaisons sur son flanc droit. L'Evoli s'était remis à couiner doucement, et s'était pressée à ses côtés, en tétouillant. Il finit par trouver une des mamelles de la femelle, et s'y accrocha. La Cobaltium soupira, puis se laissa faire. En quelques secondes, la Nature reprit le dessus. Ses mamelles se remplirent. L'Evoli têta, d'abord doucement, puis un peu plus vite. Le bon lait lui redonna des forces. Il lui fallut peu de temps avant de s'en détacher, l'estomac plein. Il continua à couiner, mais la nature des couinements avait changé : cette fois-ci, il voulait remercier l'étrangère qui lui avait porté secours.
Il se blottit dans le poil du Pokémon bleu, frottant son nez contre la douce fourrure de celui-ci. Elle avait compris le message. "Soit. Suis-moi. Je serai ta mère à partir de cet instant."
L'Evoli lui répondit un simple "Merci, ma Dame..." qui la fit frissonner. Elle leva les yeux au Ciel, et pria doucement, remerciant à voix basse la Lumière. "Cet enfant...Qui est-il ? Pourquoi l'ai-je aidé ? Mais qui que tu sois, Toi, là-haut, qui veilles sur nous tous...Je te remercie".
Ils restèrent un long moment ensemble. L'enfant Evoli s'était endormi, un sourire sur ses babines et des larmes de bonheur aux yeux. La Cobaltium avait dormi aussi, un petit moment. Mais elle s'était éveillée vite. Ele avait entendu l'appel de sa harde : ils voulaient la voir de toute urgence.
Elle s'adressa en ces termes à l'Evoli : "Viens avec moi, si tu le veux. Je te présenterai à mes proches."
L'Evoli ne lui dit rien, mais monta sur son dos et s'y lova.
Elle prit ainsi la route, lentement, gracieusement, son protégé sur le dos. Au bout d'un moment, elle entendit deux voix.
"Si tu savais...Lars vient de se faire la malle..."
L'autre voix, un juvénile, prit la parole d'une voix inquiète : "Lars ? Pourquoi aurait-il fait ça ?"
"Je l'ignore", lui répondit le premier avec une once d'indifférence. "Lars était assez secret. Il doit bien avoir ses raisons..."
Alors qu'elle entendais ces derniers mots, elle fut presque bousculée par un éclaireur qui s'était approché à vive allure.
"LARS EST REVENU ! Mais il est en piteux état..."
Cette nouvelle fit l'effet d'une bombe, mais la Cobaltium ne perdit pas son flegme habituel. Elle se dirigea vers le point où tous semblaient converger. Arrivée au lieu désigné, elle constata une vive agitation. Les Cobaltium s'écartèrent par respect lorsqu'elle arriva. Puis ses yeux s'arrondirent.
Les Cobaltium étaient d'ordinaire pacifiques, et n'usaient de la force qu'en dernier recours. Leur puissance pouvait mettre les plus puissants Pokémon à terre. Mais là...
Le Lars en question portait de multiples plaies. De profondes marques de griffe labouraient ses flancs et ses jambes. Il respirait avec difficulté. Puis il s'effondra, terrassé par la douleur.
La Cobaltium prit la parole.
"Lars, que t'est-il arrivé ? Si tu ne peux parler, envoie-moi des images, je saurai les voir."
Le Lars en question ne répondit rien. Il se releva avec la plus grande peine et riva ses yeux dans ceux de la Cobaltium. Il y eut un long échange silencieux. Puis le Cobaltium blessé s'évanouit.
L'Evoli piailla et se mit à trembler de peur. Sans le savoir, la Cobaltium lui avait transmis les images reçues par télépathie. Elle secoua la tête.
"Gardez votre calme. S'il revient, je saurai le recevoir. Retournez à vos occupations."
Chacun obéit, mais la tension était présente.
L'aïeule recueillit du lierre et d'autres plantes aux propriétés antalgiques et anti-inflammatoires, les mâcha pour en faire une pâte brune et étala ce mélange sur les plaies de Lars, qui ne bougeait pas, sauf pour de légères convulsions provoquées par l'étrange sensation du mélange sur ses plaies. Entre temps, la nuit était presque tombée.
Elle prononça un mot à voix basse, dans une langue que personne ne comprenait.
Aussitôt, sa vue changea. Elle percevait tout ce qui l'entourait clairement comme en plein jour. L'Evoli tremblait toujours.
"N'aie crainte. Je t'emmène chez moi. Tu m'y attendras. Il n'y a pas de risque que l'on t'attaque, du moment que tu ne sors pas de chez moi seul". Il resta muet.
Elle le porta jusqu'à une clairière non loin du lieu de rassemblement, près de laquelle se trouvait une paroi nue et lisse. Elle fit quelques pas en direction de la paroi...
...Puis y pénétra comme dans du beurre. Une illusion masquait l'entrée d'une grotte spacieuse, éclairée par les flammes qu'attisait un Pyrax.
Ce Pyrax était, en réalité, son amant secret. Bien sûr, Cobaltium et Pyrax ne pouvaient se reproduire entre eux, mais leurs longs échanges et leurs manifestations de tendresse respectifs leur suffisait à tous deux.
"Bonjour, Carona. Je suis rentrée."
"Ah, tiens, bonjour, Lilac", annonça l'intéressé d'une voix chevrotante.
"Désolée, j'avais du retard."
"Et quelle pouvait en être la rai...", commença le Pyrax, puis son regard changea du tout au tout.
"Mais il est tout mignon, ce petit Evoli ! Bonjour, mon ami, comment t'appelles-tu ?"
"Mon nom ? Hum...Gees !", répondit l'Evoli avec un sourire aux babines.
"Considère-le comme notre fils, Carona."
"Hoho...Tu as fini par sentir l'instinct maternel, hein ?", lui répondit Carona, un sourire moqueur sur les mandibules.
Elle ne répndit pas à la pique et soupira.
"Mais soit ! Sois le bienvenu, Gees. Ici, nul ne pourra te trouver. Vois-tu, j'ai appris l'art des illusions d'une maîtresse Zoroark."
”L'art des...”
Le Pyrax fit apparaître un Paon de Jour, qui voleta maladroitement, désorienté par les flammes. Le papillon se posa sur la fourrure de l'Evoli, qui frissonna. Ce toucher était dur et froid comme...de la pierre ? Il se rendit alors compte qu'il ne restait qu'un caillou lisse, aux bords arrondis, à la place du papillon. L'Evoli échappa un cri de surprise, ce qui fit sourire Lilac et rire Carona.
”Sacré Carona. Tu ne changeras jamais...”, puis son ton se fit plus grave.
”Mon ami, as-tu senti cette présence tout à l'heure ?”
Carona hésita un instant.
”Je l'ai sentie. Elle vous cherche...L'Evoli et toi.”
L'intéressé couina de peur et se recroquevilla sur lui-même en tremblant.
Lilac s'allongea sur le sol mousseux et laissa descendre Gees de son dos.
”Le Soleil s'est couché, tu devrais dormir...”
Celui-ci protesta un peu, puis se ravisa. Il lui fit une demande silencieuse, qu'elle accepta de bon cœur. Il but encore un peu de lait, puis s'endormit tout doucement, bercé par le craquement des flammes. La Cobaltium patienta, puis elle s'endormit à son tour.
Carona soupira, attendri par la scène, puis se posa sur une branche de tilleul noueuse qui sortait du sol. Lui aussi partit dans la transe qui lui servait de sommeil.
Au bout d'un moment, la Cobaltium s'éveilla, poussée par une envie irrépressible d'aller s'éloigner dehors. Elle prit le temps, tout de même, d'observer quelques instants Gees, qui s'agitait et gémissait dans son sommeil, et Carona, dont les yeux montraient bien la transe qui le berçait. Elle murmura quelques mots de reconnaissance, puis partit. La nuit était un peu avancée, et la Lune et les Etoiles visibles.
Tout à coup, elle aperçut, au loin, une lumière qui lui semblait intense. Intriguée, elle prit cette direction. Son pas d'habitude gracieux semblait manquer de rythme. Sa respiration s'accéléra. Non, cela n'avait pas de sens ! Elle buta contre une grosse pierre, faillit perdre l'équilibre, se rattrapa de justesse.
”Que se passe t'il, ma vieille ? Reprends-toi !”
Plus elle approchait de la source lumineuse, plus elle se sentait mal, faible, inutile...vieille. Et quand elle y fut parvenue...
Elle resta interdite.
Elle était arrivée à une trouée dans les arbres. Et, au centre de celle-ci, se trouvait un Pokémon qu'elle n'avait jamais vu, mais qui, de toute évidence, semblait incroyablement puissant. Il ressemblait à l'un des leurs, mais sa fourrure était blanche, son visage noir et difforme, et une grande roue dorée lui barrait le torse. Lorsque l'étrange Pokémon leva la tête et la dévisagea, Elle, d'habitude si calme et patiente, fut prise d'une telle angoisse qu'elle en trembla et se crispa. Mais lui s'approcha de la Cobaltium et murmura des mots rassurants.
”Ne crains pas, ma fille. Je suis Arcéus, votre Père à tous. Je viens sur Terre en paix, observer ce qui est et ce qui sera.
J'ai une faveur à te demander, toi qui fus toujours seule : accepterais-tu de passer un moment avec moi ?”
Elle réfléchit un moment, puis laissa l'instinct la guider.
”Oui.” fut sa réponse. Arcéus la toucha doucement de ses lèvres. Elle comprit le message et l'accepta avec joie.
Leur hymen fut rapide mais passionné.
Ils firent ensuite une partie de chemin ensemble. Elle avait retrouvé sa grâce et sa vitalité, et, dans son Esprit, remerciait l'étrange Pokémon, tout en se demandant au fond d'elle : pourquoi moi ?
Ils finirent par arriver devant la paroi nue et lisse qui masquait l'entrée de la grotte.
Arcéus sourit.
”Patience, mon enfant. Tu comprendras bientôt.” Il s'éleva alors gracieusement dans les airs, puis disparut au loin.
La Cobaltium rentra dans la grotte, toujours pensive, puis s'allongea et essaya de s'endormir. Elle ressentait toujours cette incroyable jeunesse et légèreté en elle. C'était comme si elle était habitée par une Lumière intense. Elle finit par s'endormir, un sourire aux lèvres.
Lorsqu'elle se réveilla, elle constata qu'elle était dévisagée par deux petits yeux curieux : Carona n'était pas revenu sur Terre, mais l'Evoli la fixait avec intensité.
”Tu brilles, Maman...”
Elle fut frappée de cette remarque et ferma les yeux pour essayer de s'observer elle-même. Elle brillait, en effet, d'une intense couleur or et blanche. L'Evoli brillait aussi, mais moins vivement. Et, là où aurait dû se trouver son cœur...La lumière était totalement absente.
”Maman ? Ça va ? Tu as l'air inquiète...”
”Je le suis, en effet...Mais je ne peux t'en parler.”
A ce moment, un léger battement d'ailes se fit entendre, qui attira à tous deux leur attention. Carona bougeait dans sa transe. Puis une voix puissante comme un coup de tonnerre se fit entendre.
”RENDS-MOI CE QUE TU M'AS VOLÉ !”
Les deux Pokémon éveillés en furent si surpris que l'un glapit et l'autre eut un mouvement de recul. Les yeux du Pyrax changèrent de couleur. Il étira ses ailes, puis bâilla à s'en décrocher les mandibules.
”Heuwaaaah bonjour !”
Puis, constatant que personne ne répondait :
”Hébé, on dirait que vous avez vu un Darkrai ! Que se passe-t-il ?”
Lilac lui expliqua brièvement sa nuit et ce qu'elle venait de voir. Carona réfléchit pendant une longue minute, et lui raconta ce qu'il avait vu :
”Un Pokémon te ressemblant un peu, mais tout noir, et entouré d'un cercle d'orbes incomplets.”
”Incom...”
”Il m'a dit son nom : Omaygis, et qu'il cherchait ce qui lui manquait. Il a pris l'avant-dernier à Lars...Et l'un d'entre eux aux parents de Gees...
Lars est mort de ses blessures cette nuit.”
La nouvelle la toucha, puis elle passa outre.
”Il ne lui manquait qu'un Orbe...Et...”. Son regard se posa sur Gees, qui comprit et trembla.
”Mais, juste avant de me réveiller, j'ai vu une intense Lumière blanche. Je me sens moins vieux, d'ailleurs. Devrons-nous lutter contre Omaygis ?”
Un petit grondement se fit entendre. L'Evoli roulait du dos et avait les crocs serrés.
"Je me battrai, s'il le faut !"
"Et nous sommes avec toi.", renchérit Carona. "Je pense que nous le verrons bien assez tôt, celui-ci."
La journée se passa sans incident notable. Lars fut enterré dans le Sanctuaire des Cobaltium, assez éloigné de cette partie de la forêt. Gees n'avait pas prononcé un mot, et gardé ses crocs serrés, sauf pour se nourrir du lait de la Cobaltium. Les seuls mots qu'il avait prononcé, c'était pour constater que le lait de Lilac était bien meilleur.
La nuit tomba et les étoiles continuèrent leur course.
La Cobaltium n'arrivait pas à s'endormir, pleine d'Energie et de volonté. Elle repensait à ces deux étranges rencontres...Gees...Et Arcéus. Pourquoi le cœur de Gees n'émettait-il pas d'aura ?
Un coup de tonnerre se fit entendre. Il avait fait chaud ce jour-là.
Plic. Ploc. Plic. Il se mit à pleuvoir des gouttes de pluie chaude. Un éclair zébra le ciel, suivi d'un nouveau coup de tonnerre.
Lilac se leva. Gees ne dormait pas non plus. Carona, lui, était reparti dans ses rêves pour la nuit.
"Maman...Il va venir, n'est-ce pas ?"
La voix de Gees avait brisé le silence.
"Omaygis...Je sens comme une douleur en moi.", enchaîna-t-il. "Il va venir, c'est certain. Et je l'attends.", et il serra les crocs et se remit à gronder.
"Sortons, Gees."
La Cobaltium était de nouveau tendue, presque impatiente. Ils sortirent sous la pluie battante, mais ils ne s'en soucièrent pas.
Les pas de Lilac les conduirent par hasard à l'endroit où elle avait rencontré Arcéus. Et, au même endroit...
Un Pokémon étrange se tenait. Il ressemblait à Arcéus, mais en beaucoup plus trapu et massif. Ses couleurs étaient aussi inversées, le noir dominait sur le dos, le ventre était blanc, et il ne portait pas de roue. Autour de lui brillait une ceintures d'orbes.
Gees gronda.
La créature se retourna soudain, et, sans prononcer un mot, les chargea. La Cobaltium fut plus rapide et dévia de sa trajectoire. Le temps qu'il fasse demi-tour, leurs positions s'étaient inversées, elle au milieu de la clairière, lui à la lisière du bois.
Elle sentit une grande puissance émaner de cette entité, sombre comme la nuit. Sans attendre, elle fit appel à la Nature. De son front sortit la grande Epée d'Energie qu'utiisent les Cobaltium face à des adversaires coriaces.
Etrangement, la créature fit de même. Une Epée de lumière obscure jaillit de son front. Et il chargea une nouvelle fois.
Leurs lames s'entrechoquèrent dans une gerbe d'étincelles. Les deux Pokémon se rendirent coup pour coup, choc pour choc. La Cobaltium était une excellente bretteuse, même si elle ne s'était servi de son pouvoir que rarement. Elle sut bien vite qu'elle ne tiendrait pas face à un tel adversaire.
"QUI ES-TU ?", hurla-t-elle alors que les deux combattants avaient fait une pause. Son adversaire ne répondit pas. Elle était trempée par la sueur et la pluie. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine. Gees avait tenté une attaque Météores, mais le Pokémon noir avait facilement évité les coups.
Aussitôt, un nouvel éclair zébra le ciel, suivi rapidement d'un coup de tonnerre assourdissant. La foudre n'était pas tombée très loin.
"Ne relâche pas ton attention."
Cette voix dans sa tête lui fit reprendre raison. Les deux combattants reprirent le combat. A un moment, Lilac eut l'impression de prendre l'avantage. Elle tenta une énorme charge contre son opposant...
Elle avait mal jaugé sa trajectoire. Douleur intense. Des étoiles dansèrent devant ses yeux, qui se remplirent de larmes. La lame brûlante lui avait tracé une énorme estafilade sur tout le flanc droit.
"Pourquoi...", murmura-t-elle.
La seconde fois la fit vomir. L'Epée Obscure s'était enfoncée dans son sternum. Elle toussa. Sentit peu à peu son Energie faiblir.
"C'est la fin...G-G...". Elle n'arrivait même plus à prononcer le nom de l'Evoli.
Elle ferma les yeux. Elle voulait voir une dernière fois les couleurs avant de partir pour l'inconnu...Rouge, Brun, Vert, Bleu...Elle-même...faiblissait...L'or qui la ceignait s'éteignait de plus en plus. Elle sentit sa vie la quitter tout doucement. Mais, au lieu de monter, l'Energie se dirigea vers Gees.
Celui-ci avait tendu tous ses muscles, effrayé, prêt à se voir éventré.
Il n'en fut rien.
Une intense lumière enveloppa l'Evoli, qui fit reculer l'assaillant obscur. Lorsque celle-ci se dissipa...
L'Evoli avait évolué en Voltali. Galvanisé par les éclairs, Gees se concentra et riva ses yeux dans ceux du Pokémon obscur.
La foudre frappa à l'endroit exact où se trouvait l'adversaire. On entendit deux immenses cris, puis un arc électrique suivi d'une déflagration ébranlèrent les alentours, creusant un énorme cratère.
Lorsque les gravats furent retombés, il ne restait plus rien de cet étrange combat. Sur un espace de 100 mètres par 100 mètres, une zone morte s'était constituée. Deux colonnes de lumière, une blanche, une noire, montèrent vers les cieux, puis s'éteignirent quelques secondes après.
De loin, un Pokémon avait calmement assisté à la scène. Il cligna des yeux, soupira, puis s'éleva dans les airs.
"Mon Némésis a été vaincu. Mais pour combien de temps...", murmura-t-il. Puis, il ouvrit un portail et disparut.
Juin 2017 : Rayquaza
Description : Encore un mauvais One-Shot, écrit sur la trame d'un rêve. Un enfant protégé par Rayquaza.
L'information suivante est susceptible de révéler quelque chose d'important et de gâcher une surpriseJ'ai mal partout. Mon Dieu, que ça peut faire mal ! Il m'a mordu le cou et broyé le larynx. A côté de moi, le dragon vert grogne sourdement, et semble attendre ma fin. Il se pelotonne près de moi, me protégeant, pour ainsi dire, du regard des personnes présentes. Et ma vie défile...A toute berzingue...
Flash.
Le réveil sonna, emplissant la pièce d'une alarme aigre et percussive. Ma petite main aux doigts malhabiles s'empressa d'appuyer sur le bouton "SNOOZE", espérant un répit de quelques instants, qui m'aurait permis de replonger dans le sommeil salvateur. Salvateur. C'était bien le mot. En ce moment de ma vie, le garçon que j'étais, couché dans le lit aux draps bleus, entamait le dixième mois de sa neuvième année. Et, depuis que j'étais rentré à l'école du coin de la rue, deux années auparavant, je n'avais essuyé que des échecs scolaires et des avanies de la part de mes camarades de classe.
"Olivier ! C'est l'heure d'aller à l'école ! Réveille-toi, mon chou !"
Une voix rassurante pénétra la porte fermée. Lentement, très lentement, je sortis de mon lit et m'habillai. Mes doigts gourds et maladroits eurent toutes les peines du monde à boutonner ma chemise à carreaux blancs et bleus, ainsi que le bouton de mon pantalon, un jean étriqué qui commençait à montrer des signes de faiblesse. Tout en accomplissant ces gestes, rituel de chaque matin, cinq jours par semaine, je touchai machinalement, de ma main gauche, la marque qui tachait l'extérieur de mon épaule droite. Elle ressemblait à un curieux symbole, un X, dont chacune des branches étaient munies d'une sphère au bout. Personne n'avait trouvé l'explication de cette marque de naissance au motif si particulier. Et, comme à chaque fois, mes pensées me ramenèrent à mes rêves. Si mes journées étaient éprouvantes, passées tout du long à essayer de compenser mes difficultés à comprendre et à interagir avec les personnes autour de moi, mes nuits, au moins, étaient parcourues de rêves magnifiques et reposants. Je dormais d'une traite, et ne me réveillais que lorsque ce fichu réveil émettait son alarme. Quasiment chaque nuit, j'entendais une voix d'homme magnifique, large, profonde, plus belle que n'importe quelle voix humaine. Dès que le moindre cauchemar pointait le bout de ses images, la voix retentissait, m'assurant protection et bien-être. Et, chaque matin, au réveil, je me sentais mieux et prêt à affronter une nouvelle journée, mes batteries rechargées.
Je finis de m'habiller, pris mon petit-déj' rapidement, car manger ne m'enthousiasmait pas, rassemblai mes affaires et sortis de l'appartement. J'avais la chance d'habiter tout juste à côté de mon école primaire.
Aujourd'hui était un jour assez exceptionnel : Tous les enfants de CE2 passeraient leur "Licence 3", un examen préliminaire à la vie de tout Dresseur qui se respecte. La Licence 3 permettait de capturer et élever un unique Pokémon, et à la condition expresse que celui-ci reste un Pokémon de Base, tant que les Licences suivantes ne seraient pas obtenues. Si la Licence 3 était obtenue, on remettait à chaque impétrant une Carte de Dresseur comprenant un Numéro ID unique, qui changerait de couleur au fur et à mesure de l'obtention des autres licences. La Couleur de la Licence 3 était Bleue. Les enfants pourraient également, durant leur dixième année, passer la Licence 2, qui leur permettait d'élever jusqu'à deux Pokémon, qui ne devaient pas dépasser le Stade 1 d'évolution, et améliorer leur Carte, la passant de Bleue à Rouge. La Licence 1, elle, était passée durant la douzième année, et permettait d'élever jusqu'à trois Pokémon, de Stade 1 maximum. La Carte devenait alors Violette. Enfin, il existait un dernier Titre, la Licence S, passé durant la treizième année, et qui permettait d'élever tous types de Pokémon, sans restrictions aucunes. La Licence S rendait également légal l'affrontement entre Dresseurs, sans limites, ce qui n'était pas possible entre détenteurs d'une Licence inférieure. La Carte passait alors au Noir. Un Dresseur en possession de Pokémon pouvait se faire contrôler à tout moment. S'il manquait à présenter sa Carte de Dresseur, ou refusait de le faire, il pouvait se faire embarquer et subir des sanctions allant de la rétention en cellule à la confiscation définitive de ses Pokémon. Heureusement, les examens étaient faciles, et la plupart des adultes possédaient leur Licence S et étaient en mesure de la montrer. Une Carte de Dresseur ne pouvait pas être perdue. Elles étaient liées irrémédiablement à leur possesseur, durant toute la vie de celui-ci, et possédaient un mécanisme, mis en place par un scientifique de génie, qui les re-téléportait dans le PC de leur possesseur si ce dernier venait à la perdre. Il n'avait qu'à se connecter sur n'importe quel PC, rentrer son Numéro ID, et hop ! La carte était automatiquement téléportée dans son propre PC, où que cette dernière fût.
Chacun des examens était sanctionné par une épreuve théorique, et un examen pratique en extérieur. Les études théoriques étaient menées en parallèle des cours normaux. Trois heures par semaine, sur trois jours différents, dans notre cas, futurs Licenciés 3. J'avais toutes les difficultés du monde à suivre les cours de Mathématiques, de Français, et autres matières ultra-abstraites qui formaient notre cursus. Mais, trois heures par semaine, je dévorais tous les cours de notre Professeur Pokémon, un jeune homme rondouillard, barbe et moustache, très gentil et pédagogue. Et aujourd'hui...
"Bonjour, les enfants ! Aujourd'hui est donc le grand jour ! Nous allons nous rendre à la forêt de Vexine, où vous serez en mesure de capturer votre premier Pokémon ! Mais avant cela, il vous faudra passer l'épreuve théorique."
Je buvais les paroles du Professeur, indifférent aux moqueries des autres élèves, qui m'observaient, puis détournaient le regard en pouffant du doigt. L'un des élèves, en particulier, un garçon obèse morbide, accompagné de deux acolytes, longs comme des asperges et maigres comme des clous, essayait tant bien que mal de me déconcentrer en exécutant des "steaks" sur ma nuque. Mais je demeurais impassible.
Le Professeur distribua les copies.
"Vous pouvez commencer ! Vous avez une heure. Toute tentative de triche sera sévèrement punie."
Puis il se dirigea vers le trio, pointa deux doigts vers ses yeux, puis vers les leurs. Le message était clair.
Le test, un questionnaire à choix multiples, comportait des questions simples telles que "Quel est, parmi les Objets suivants, celui permettant de guérir du Poison ?" (L'Antidote, hein), ou bien "Quelle est l'unique Faiblesse du type Electrik ?" (Hum...Le Sol.)
"L'heure est écoulée, je ramasse les copies !". La voix du professeur avait finalement retenti. Il ramassa les copies une par une, tandis que des soupirs de soulagement s'élevaient d'une partie de la classe. Puis, il mit la liasse dans une machine qu'il avait posée sur son bureau. La machine scanna chacune des grilles de résultats, puis, pour chacun des participants, elle énonça le nom, le résultat, et le nouveau numéro ID, puis les invita à prendre leur carte nouvellement imprimée.
"Amrane, Ali ! Accepté ! 20FVAMRAALIX00000 ! Venez chercher votre carte ! Antonius, Patrick ! Accepté ! 20FVANTOPATR00000 ! Venez chercher votre carte !". Un par un, dans l'ordre alphabétique, les élèves se levaient, puis allaient chercher leur Carte. Certains étaient rouges de fierté, d'autres, comme moi, tremblaient en attendant l'appel fatidique. Mon cœur battait à tout rompre. J'étais parmi les derniers de la liste.
"Larsson, Arnaldur ! Recalé !". Un grand "OH !" s'éleva de la classe. L'obèse morbide serra les poings. Des filets de larmes s'écoulèrent de ses yeux, rivières intarissables. Il pleurait en silence. De mon côté, je n'avais pas réagi, simplement hoché la tête et serré les poings, comme lui. S'il n'avait pas eu sa Licence, la faute allait retomber sur moi, son souffre-douleur de toujours. La liste de noms continuait à s'égrener. Pour le moment, Arnaldur était le seul recalé.
"Valdez, Olivier !".
Je pris une profonde inspiration.
"Accepté !"
La tension retomba d'un coup, comme un soufflé sorti trop tôt du four. J'eus un rapide geste du poing, signe de victoire.
"20FVVALDOLIV00000 ! Venez chercher votre carte !"
Je me levai, et marchai, comme sur un nuage, vers la machine. Elle émit plusieurs cliquetis, puis sortit une Carte. Légèrement plus grande qu'une carte de visite, cette dernière comportait mon nom complet et mon Numéro ID, en blanc argenté, écrit sur fond Bleu Médium. Lorsque je posai la main dessus, je sentis comme une vague de chaleur me traverser, et la voix de mes rêves retentir dans mon esprit.
"Te voici Dresseur, à présent...Est-ce ton rêve ? Est-ce ta vie ? Je suis heureux pour toi. Va en paix."
Pas encore tout à fait remis de mes émotions, je me rassis à ma place, les yeux humides. Enfin ! Cette Licence valait tout pour moi. Et mon premier Pokémon serait mon nouvel ami, mon confident.
Un brouhaha confus s'était levé dans la classe. Congratulations, tapes dans le dos, saluts, les enfants étaient quelque peu agités. Le professeur leva la voix.
"S'IL VOUS PLAÎT !"
Tout le monde se tut.
"Prenez vos affaires et sortez en silence ! Rendez-vous dans quelques minutes sous le hall, point CE2 ! Nous allons vous distribuer des Pokémon temporaires pour votre première capture. Lorsque vous aurez réussis, vous devrez nous les rendre. Une fois que nous serons sur place, vous êtes libres de capturer le Pokémon de votre choix, dans le respect des règles de la Licence 3. Vous avez un quart d'heure pour passer aux toilettes et prendre une pause. A tout à l'heure ! Sortez dans le calme, merci !"
Je fus parmi les premiers à sortir du bâtiment, et me dirigeai vers les toilettes, au fond de la cour. Je n'eus malheureusement pas le temps de les atteindre avant qu'Arnaldur, le visage serré, me barre la route.
"Laisse-moi passer, s'il te plaît !", tentai-je timidement.
Un magistral coup de poing dans la figure fut sa réponse. Je sentis mon nez exploser de douleur, et, sous le choc, reculai. Je n'eus pas le temps de reprendre mon souffle ou jauger les dégâts, un énorme coup de pied dans le tibia me coupa la chique. Des étincelles dansèrent devant mes yeux noyés de larmes. Arnaldur se dirigeait vers moi, le souffle rauque, les dents serrées. En tombant sur le côté, j'avais touché ma marque de naissance, à travers mes vêtements. Le souffle coupé par la douleur, incapable de me défendre, j'attendis qu'Arnaldur m'assène d'autres coups.
Mais il n'en fut rien.
Un rugissement énorme, suivi d'un immense cri d'effroi et d'une galopade précipitée, se succédèrent sans que je ne comprisse, car mes sens étaient encore embourbés par la douleur. Je me relevai péniblement, et essuyai mes yeux. Ces derniers s'écarquillèrent de surprise.
Devant moi, se tenait un gigantesque Pokémon, d'au moins sept mètres de long. C'était un dragon-serpent, vert vif, muni de deux bras, et qui, visiblement, était très en colère. Il était presque enroulé autour de moi et me protégeait de sa masse et de ses anneaux. A peu de distance de là, Arnaldur était retenu par deux professeurs. Son expression était passée de la rage à la terreur la plus extrême. Il avait souillé son pantalon, et regardait la bête avec horreur, comme s'il s'attendait à être dévoré vivant.
J'entendis alors une voix dans mon esprit.
"Cet enfant est sous ma protection. Quiconque tente de lui faire du mal sera châtié en conséquence." Un grondement sourd s'échappait de sa gueule, il montrait une rangée de crocs acérés. Les deux professeurs l'observaient avec attention. S'ils étaient effrayés, ils n'en laissaient rien paraître. Les autres enfants s'étaient éloignés, certains avaient aussi pris peur. L'un d'entre eux, en revanche, était resté, et regardait de tous ses yeux.
C'était l'enfant le plus sage et le plus mûr de la classe. Il avait d'excellentes notes, et était très sympathique. Beaucoup de monde l'appréciait. Lui, en revanche, restait humble et sage.
Il s'avança et toucha le museau du Dragon de sa main droite.
"Bonjour, ami Dragon ! Quel est ton nom ?"
Un dialogue silencieux sembla se dérouler entre eux. Puis le Dragon se détendit et déroula ses anneaux.
"Merci d'avoir défendu cet élève. Ne t'en fais pas, il est en sécurité."
Personne n'avait moufté. Le grondement cessa. Le Dragon m'observa alors d'un œil d'émeraude.
"Mon nom est Rayquaza. Tu es mon ami, et je crois en toi. Si tu as besoin de moi, appelle-moi, je serai là."
Puis il disparut d'un seul coup, sans bruit ni lumière.
Je portai la main à mon nez. Et ne ressentis aucune douleur. Idem pour ma jambe. Le Dragon avait soigné toutes mes blessures. Pendant ce temps, les professeurs s'étaient éclipsés discrètement, emportant Arnaldur plus mort que vif, car il avait tourné de l'œil sous l'effet de la peur.
Le garçon sérieux s'avança vers moi.
"Tout va bien, Olivier ? Tu as eu de la chance que j'aie entendu Arnaldur murmurer qu'il allait se venger de toi. En attendant...Veux-tu que je te parle de Rayquaza ?"
"Merci, Axel...", finis-je par articuler, la gorge serrée.
"Je te raconterai tout ça dans le bus. Allez, viens boire un peu d'eau."
Flash.
Seizième année. Fin de l'année scolaire. J'ai obtenu ma Licence 1 avec du retard, à cause de passages fréquents à l'hôpital. J'avais des violentes crises de dépression profonde, que les médicaments n'arrivaient pas à soigner. Durant tout le reste de ma scolarité, jusque-là, j'avais été la cible de moqueries. L'histoire de mon invocation de Rayquaza avait fait du bruit à l'époque, et j'étais connu comme le loup blanc. J'étais une cible de choix. Alors, dès que les autres élèves le savaient, ils me faisaient du mal, afin que, dans un accès de violence, je l'invoque. A chaque fois, j'étais resté de marbre, et jamais je ne leur avais donné raison. Rayquaza était mon ami, mon sanctuaire. Jusqu'à la fin de ma quinzième année. Mon cerveau malade avait craqué, et j'étais parti en dépression.
Les trois Pokémon que j'avais capturés, une Zorua, une Rocabot et un Psykokwak, avaient évolués, depuis maintenant un an. J'attendais le moment où je pourrais passer ma Licence S avec impatience. Malgré mes problèmes de scolarité évidents, le Rectorat m'avait permis de passer mes Licences. J'avais 15 ans, et un niveau scolaire de Quatrième, car, à cause de mes fameux problèmes, j'avais dû redoubler deux fois.
Ce jour-là, dans le lycée de la petite ville où mes parents avaient déménagés, j'attendais avec impatience que le professeur distribuât les copies. Evidemment, il y avait eu des rires en coin et des gestes du doigt sur mon passage. Mais, à présent, je n'en avais cure. Pourtant...Mon cerveau enregistrait. Et, cette année, pour la troisième fois, j'essayais de passer ma Licence S. Deux échecs successifs n'avaient en rien entâchés ma détermination. Quand à mes résultats scolaires catastrophiques, je n'en avais cure. Je voulais dresser des Pokémon, me lier d'amitié avec eux, survivre par ce biais. Je me moquais de cette société perverse.
"Vous pouvez commencer. Vous avez une heure. Toute tentative de triche sera sévèrement punie."
Le test me paraissait plus facile. J'avais mieux dormi la veille, et surtout, dans un coin reculé où personne ne mettait jamais les pieds, j'avais invoqué Rayquaza et discuté avec lui. Il m'avait prodigué son réconfort, et réitéré sa confiance en moi. Je remplis les questions lentement, avec précaution, relisant tout au moins deux fois.
"L'examen est terminé. Lâchez vos stylos ! Cela vaut également pour vous, Stebbins ! Un professeur passera parmi vous pour ramasser les copies. Attendez que la machine appelle votre nom, et...Bref, vous connaissez le topo."
Le professeur apporta la liasse de feuilles jusqu'à la machine, puis l'enfourna dans un tiroir de cette dernière. Une série de cliquetis se fit entendre, puis...
"Audjang, Kévin ! Accepté ! Avicenne, Joan ! Accepté !"
La liste s'égrena ainsi. La tension devenait palpable à mesure que se rapprochait mon nom. Nous étions une quinzaine à repasser notre épreuve pour la troisième fois, une rare exception. D'habitude, la quinzaine correspondait au nombre de personnes qui la rataient une fois, cette Licence S. Encore moins la rataient deux fois, et seulement une personne, en plusieurs années d'existence du système, avait dû la repasser trois fois, après un sévère accident qui l'avait privé de la majeure partie de ses forces. Elle n'en avait pas profité longtemps, d'ailleurs, puisqu'elle était décédée moins de trois mois après l'avoir obtenue.
"Valdez ! Olivier !"
Le nœud d'angoisse me comprima la poitrine.
"Accepté !"
Le nœud se défit d'un seul coup.
Il ne nous restait plus que l'épreuve pratique. Elle consistait en survivre pendant 48 heures en forêt, armés de nos seuls trois Pokémon, d'un quatrième que nous capturerions sur place, et de nos connaissances théoriques. Aucun matériel n'était autorisé.
Nous prîmes donc un bus. Sur le chemin, le Professeur référent nous fit enfiler un bracelet de géo-localisation en temps réel. Quiconque voyait son bracelet détruit, décidait de l'enlever, actionnait la Balise de Détresse ou quittait la forêt, ce qui semblait bien improbable au vu de sa taille, échouait à l'épreuve pratique.
La forêt mesurait plus d'un million d'hectares, et le bus largua les quinze élèves les uns après les autres, dans l'ordre alphabétique, à des endroits différents. Je fus le dernier à descendre. Le Professeur prit quelques notes sur mon état et ma position, puis le bus repartit.
Flash. Quelques heures après que le bus a disparu. J'ai trouvé des Baies comestibles, mais elles m'ont détruit l'estomac. Je tournais en rond dans cette fichue forêt, incapable de retrouver un quelconque chemin praticable. La nuit commençait à tomber, il était temps que je trouve un abri sûr. Mes trois Pokémon m'entourent, cela fait longtemps que nous n'avons pas pris de pause, et cela se sent. Ils ont tous les trois, comme moi, la respiration pantelante. Même avec l'eau fournie par Akwakwak, nous sentions nos forces nous abandonner petit à petit. Tout à coup, nous arrivâmes près d'un petit point d'eau, abrité de plusieurs arbres, avec une grotte juste à côté. Ouf ! Quatre soupirs de soulagement s'échappèrent en même temps. Au moment ou Akwakwak s'approcha du point d'eau pour y poser une patte et la purifier, ses yeux s'écarquillèrent de surprise, et le joyau rouge sur son front brilla. Tout semblait crier le danger.
"Que se passe-t-il, Kwaky ?"
Je m'étais instinctivement rapproché. Mal m'en avait pris. Des mâchoires claquèrent à quelques centimètres de mes jambes. Je reculai, effrayé. Le point d'eau était constellé de Bargantua, qui remontaient tous à la surface, attirés par l'odeur d'une proie. Et la proie, c'était nous. Pas moyen de s'abreuver !
Un craquement sec retentit tout à coup derrière nous, et j'entendis un cliquetis métallique. L'instant d'après, quatre gusses, le visage masqué sous des foulards, avaient en joue mes trois Pokémon et moi-même. Leurs armes auraient pu couper n'importe quel Pokémon Acier en deux, même le plus résistant.
"Très bien. Maintenant, donne-nous tes trois Pokéball, et il ne te sera fait aucun mal.", grommela l'un d'entre eux, celui qui m'avait en joue.
Pris de panique, le cœur battant à tout rompre, je ne répondis rien, mais feignis un malaise cardiaque en portant la main gauche sur mon épaule droite.
"Bah, lavette..."
Le chef leva sa crosse pour m'assommer...
Un horrible rugissement de haine retentit alors. Les quatre hommes restèrent interloqués par ce son qu'ils n'avaient jamais entendu.
"CHE..."
Un éclair vert passa entre le chef de bande et moi, ce qui me fit tomber à la renverse.
"C'EST QUOI, ÇA ? FEU A VOLONTÉ, LES GARS !"
Un coup de feu retentit. L'un des quatre hommes, celui qui gardait Lyca, ma Lougaroc, s'effondra, une flaque de sang déjà formée au sol, s'écoulant par un large trou sur son côté droit. La Lycanroc recula, grognant sourdement.
"ESPÈCE D'IMBÉ..."
J'avais fermé les yeux pour ne pas voir. Je ne voulais plus rien voir, plus rien entendre. Deux craquements, suivis de deux horribles gargouillements, un coup de feu qui ricocha quelque part...
Lorsque je rouvris les yeux, je constatai le carnage. Trois cadavres, dont deux avec la tête broyée, le chef prostré au sol...Et Rayquaza, le regard brûlant de haine, grognant sourdement, salive et sang gouttant de ses mâchoires, qui faisait un rempart de son corps, me protégeant de ses anneaux. Mes trois Pokémon étaient rentrés d'eux-mêmes dans leur Pokéball.
"Rayqua..."
"TOI...Tu mérites la mort...", et la voix profonde de Rayquaza résonna dans ma tête. Il s'adressait au chef, bien sûr, qu'aurais-je pu avoir fait, moi, pour mériter la mort ?
"Bah...Un cadavre de plus dans les fondations, ça ne compte pas.", lui crache le chef à la figure. "VA DONC, PLEUTRE ! JE ME BAIGNE LES COUILLES A L'AIR AVEC DES BARGANTUA, MOI, KESS'TU CROIS !". Et, comme pour nous le prouver, il se déshabilla en un éclair, et plongea dans le point d'eau. L'instant d'après, un atroce bouillonnement agita l'eau, qui se teinta de rouge.
Epuisé, tremblant de partout, je vomis le peu que contenait mon estomac, incapable de reprendre mes sens.
J'avisai le bouton, rouge et brillant, de la Balise de Détresse. Les yeux brillants de larmes, je cherchais Rayquaza du regard...Il avait de nouveau disparu, tout danger étant plus ou moins écarté. Tant pis, je serai le seul au monde à échouer trois fois au Test.
J'appuyai sur le bouton. Aussitôt, un bip rapide et lancinant fut émis, pulsant par intervalles réguliers. Environ une minute plus tard, une équipe de quatre personnes, trois policiers et notre Professeur référent, accompagnés de leurs Pokémon mastoques, arrivèrent sur les lieux. Ils contatèrent le carnage, et je fus embarqué pour meurtre. Je maudis intérieurement Rayquaza, et me promis de ne plus jamais lui parler, ou répondre s'il me parlait.
Flash. Fin de mon audience, un mois après l'incident de la forêt.
"Le Jury a délibéré. Olivier Valdez, vous vous êtes rendus coupable du meurtre de trois personnes. La sentence requise est la destruction immédiate de votre Carte de Dresseur, l'ostracisme qui en découle, et l'interdiction absolue de capturer de nouveaux Pokémon, même en cas de décès de vos partenaires actuels. Dans sa grande mansuétude, et compte tenu de votre état actuel, la Cour a tenu à souligner que vous séparer de vos Pokémon serait une grave erreur, aussi vous accordons-nous le droit de conserver vos trois partenaires actuels. La séance est levée. Un agent va dès maintenant procéder à la destruction publique de votre Carte de Dresseur."
Aussitôt, un mastard, flanqué de son Machopeur, arracha la carte de Dresseur de son étui que je portais toujours à la ceinture. J'admirai une dernière fois les reflets violets, l'écriture argentée...Ce Passe, ainsi que ma liberté, seraient définitivement détruits dans quelques instants...
L'homme inséra la Carte dans la fente d'une machine. Un bruit de broyage retentit, puis un voyant rouge s'alluma, en même temps qu'un bip sonore.
"Valdez, Olivier ! 20FVVALDOLIV00000 ! Carte détruite !"
C'est fini, Rayquaza. Mes derniers espoirs de vivre la vie que j'attendais se sont éteints avec ton acte. Sois maudit à jamais ! SOIS MAU...
Rugissement de haine. Non, Rayquaza, non...
Il y eut un grand moment de flottement dans l'assemblée.
"Quel était ce bruit ?"
L'instant d'après, toutes les vitres de la salle explosaient en même temps, projetant des débris partout, et blessant les personnes les plus proches des fenêtres.
Rayquaza était apparu. Il fit un rempart de son corps, me protégeant de ses anneaux, comme à chaque fois. Deux policiers sortirent leurs armes et tirèrent. Les balles rebondirent, et l'une d'entre elles atteignit le Procureur Général au front. Il s'effondra sans même être conscient de sa propre mort.
SOIS MAUDIT, RAYQUAZA ! Tu ne me protèges pas, tu ne fais que me discréditer auprès des humains !
Rayquaza grognait sourdement, indifférent à la panique qui régnait. Tout le monde se ruait vers les deux sorties.
Seul resta une personne, chaussée de lunettes, qui me regardait fixement...
"Axel...", parvins-je juste à articuler.
Axel restait silencieux, le visage dur et fermé.
"Rayquaza...Tu m'avais promis de le protéger, mais ce que tu fais n'est en aucun cas une protection. Reprends tes esprits !"
Nouveau hurlement de rage.
"RAYQUA..."
CRAC. L'instant d'après, la tête d'Axel n'était plus qu'un coulis de fruits rouges.
"ASSEZ ! ASSEZ !"
Je tombai au sol, sur les genoux, la tête écrasée par la douleur mentale de voir ainsi périr d'autres personnes.
Rayquaza, comme devenu fou, me regarda d'un œil vitreux, les mâchoires dégouttantes de sang.
Puis il se rua sur moi.
CRAC.
J'eus tout juste le temps de voir quelques flashes lumineux de ma vie. Puis, je glissai dans le néant. L'instant d'après, un horrible hurlement, suivi d'une puissante déflagration, ravagèrent le bâtiment administratif.
Lorsque la Police et les Secours arrivèrent sur les lieux, ils ne trouvèrent que quelques cadavres carbonisés, dont celui d'un Pokémon légendaire dont, jusque-là, personne ne soupçonnait la réelle existence. Le cadavre n'était pas en état d'être étudié, mais on retrouva, au niveau du crâne carbonisé du monstre, un singulier agrégat de plastique et de métal fondu, qu'on soupçonna être un appareil complexe.
A environ trois cent kilomètres de là, Un certain Arnaldur Larsson, seize ans, s'épongeait le front. Il avait rendu fou ce Rayquaza, capturé par la Team qui l'avait embauché pour ses talents, et activé la charge explosive. Balayé, le Olivier Valdez, fils illégitime, héritier d'un pouvoir antique. Sa vengeance était complète. Il l'avait eu, celui qui, depuis le début, l'empêchait de vivre ! Balayé aussi, son maudit gardien.
Arnaldur Larsson entendit un cliquetis dans son dos. Il sursauta. Ce fut la dernière chose qu'il fit, avant que la seringue ne s'enfonce dans son cou, lui injectant une toxine de Grotadmorv concentrée qui le tua en un instant.
La Zoroark d'Olivier Valdez reprit son apparence l'espace d'une seconde, montra ses crocs acérés, puis rechangea de forme.
Voilà. Vous êtes libres de commenter n'importe lequel de ces textes en-dessous.