# Textes du petit jeu
Voici les 3 textes que Maski et moi avons pu lire (avec l'autorisation des auteurs pour les mettre sur nos blogs) :
Bonne lecture !
• • • • • Clo3 • • • • •
"Rhapsodie d'une âme errante"
J'hurle.
Qu'est-ce que je fous là ? Trente ans passés en un éclair, comme un rêve, et j'émerge que maintenant, dans ce lit aux vieux draps, entouré par des tas de sacs poubelles dont l'odeur ne me dérange que maintenant, cette chambre dont les murs d'un gris dégueulasse ne me dérangent que maintenant, et cette barbe que je ne rase plus qui ne me gratte que maintenant.
J'ai l'impression d'avoir sorti la tête de l'eau, mes yeux sont grands ouverts à en avoir mal, et mon cœur bat à deux-cents à l'heure sans que je ne puisse y faire quelque chose. Mes muscles se contractent les uns après les autres dans une douleur inhabituelle et je tends le bras vers le réveil pour regarder l'heure. Ma main tremble et je le fais tomber connement. J'éclate en sanglots. Qu'est-ce qui m'arrive ? On dirait que je viens de renaître. Et c'est insupportable.
Il est quatre heures cinq du matin. Je me lève en me cassant à moitié la gueule, toujours en chialant. J'ouvre la fenêtre, ma cage thoracique suppliant de l'oxygène. On est en novembre, et l'air gelé découpe mes joues trempées. Je me sens vivant pour la première fois, mais je n'ai aucune idée de ce que je dois faire. Alors, mu par une logique venue d'ailleurs, je m'habille comme un gosse qui vient de se faire gronder parce qu'il va être en retard à l'école. Et je sors de mon immeuble pourri.
J'habite à Azuria. Je travaille à l'arène, où je nettoie la piscine. J'ai oublié quand j'ai commencé. Mais ça n'a plus aucune importance. Il est quatre heures du matin et je suis dehors, en train de pleurer silencieusement, errant vers les montagnes. Je louvoie d'un côté à l'autre du chemin, peinant à tenir debout. J'ai mal aux muscles. Je ressens chaque veine, chaque articulation, chaque tendon qui bouge, et j'entends le flux de mon sang dans mes membres, dans ma gorge. Et qu'est-ce que ça caille putain. J'ai envie de hurler ! Je sais pas ce que j'ai, je suis pas le genre de personne qui va voir le toubib dès qu'il a le moindre truc, et j'ai jamais été malade en quasiment dix ans. J'ai peut-être fait un cauchemar. Soudain, au milieu de mes rires larmoyants, j'entends un craquement. Mon cœur s'arrête.
Je me retourne et je vois une grosse masse dans l'ombre. Ca s'approche de moi, je tombe sur le cul de peur. Je me réveille en pleine nuit, je retrouve la vitalité que je n'avais plus eue depuis des années, et je vais crever attaqué par un Pokémon ? L'idée me fait sourire d'angoisse. On se croirait dans une sitcom sans queue ni tête que je me suis mis à regarder il y a quelques temps pour m'empêcher d'utiliser mon cerveau trop souvent. Les pas de la masse noire sont lourds et m'envoient des petits cailloux dans la figure. C'est une nuit nuageuse et la lune n'éclaire pas beaucoup, je commence à regretter d'avoir eu cette pulsion conne d'aller prendre l'air à la montagne. À un moment, la lune se reflète sur la masse et je peux enfin voir ce que c'est.
C'est un Gravalanch au visage serein. Il n'a pas l'air de vouloir me tuer, il semble plutôt... curieux de me voir. Il stoppe son avancée mastodontesque et rumine, l'air consterné. J'observe attentivement son comportement et me lève doucement.
« Hé, salut toi... Toi aussi tu te balades ? »
Le Gravalanch ne réagit pas. Il se laisse approcher, grommelant presque inaudiblement. Je suis fasciné par ce caillou géant. J'arrête de respirer. Je viens de me rappeler qu'il a l'attaque Explosion et qu'il pourrait l'utiliser à tout moment. Je me fige. Tout à coup, il se met à grogner et marche vers moi. De peur, je recule, et mon pied glisse.
Mon cœur remonte dans ma gorge et sans comprendre le pourquoi du comment, mes yeux regardent désormais le ciel. Il me faut une seconde pour me rendre compte que je suis en train de tomber dans le vide. Pendant ce laps de temps, je réfléchis extrêmement vite. Oui, c'était un piège, un rets démoniaque de ces Gravalanchs, ils veulent me bouffer, ils m'ont fait venir ici pour me faire tomber dans le vide et me bouffer, je le sais, j'ai lu un truc là dessus quand j'étais gamin, enfin non, je dis n'importe quoi, et puis qu'est-ce que ça caille, je vais vraiment crever bordel, j'aurais au moins aimé me marier et avoir des gosses, qu'est-ce que j'ai été con de me la péter en me disant que c'était pas pour moi, maintenant je regrette, et je me suis installé à Azuria en me disant que l'environnement serait relaxant, mais ça me plait pas du tout, je suis resté dix ans ici à faire un boulot de merde, mais je sais pas pourquoi j'y pense puisque ça n'a plus aucune importance, je vais crever. Dans un sursaut d'instinct de survie, je m'aggripe de toutes mes forces au Gravalanch. Il va exploser.
Silence. J'halète comme un Caninos en rut, c'en est ridicule. Je suis une fontaine, je chiale encore, j'ai jamais autant chialé en si peu de temps. J'ouvre les yeux. Le vide sous mes pieds. Pourquoi ça prend autant de temps ? J'ai peur. Si je dois crever, que je le fasse maintenant. Trois secondes, c'est trop. Trois secondes, c'est le temps qu'il s'est passé entre le moment où j'ai glissé et celui où je me suis accroché au Gravalanch. Je tremble, attendant l'explosion. Mais rien ne se passe. Je relève la tête et je touche de mon nez le petit visage de la créature qui a changé d'expression. Il semble désormais plus anxieux. Il devrait exploser d'une seconde à l'autre. Mais il ne le fait pas. Ses yeux brillent et il me regarde.
Le Gravalanch me tire avec peine du vide et me dépose sur la terre ferme. Je me sens si lourd, je suis une masse de nerfs tressaillants qui grouille sur le sol. Je pleure en regardant le Pokémon qui m'arpente du regard, toujours aussi hébété. J'avoue que ça devait être assez consternant comme spectacle. Je ris. J'éclate de rire. C'est nerveux. Je suis mort de rire par terre et je pleure en même temps. J'ai aucune idée de ce qu'il m'arrive. C'est tellement con cette histoire. Je me réveille, je pars, je risque ma vie et je suis mort de rire devant un Gravalanch qui pourrait me tuer à chaque instant mais qui pourtant vient de me sauver la vie. Je me souviens soudain que les Gravalanch mangent des pierres, ils ne voulaient donc pas me bouffer. Je ris encore.
Et puis le Pokémon commence à rire aussi. C'est un bruit très grave, qui résonne dans le sol. La vibration me fait glousser encore plus. Un type qui ressemble à un sans abri, trente ans, véritable zombie depuis dix ans, est mort de rire en montagne avec un Gravalanch. Ca résonne partout, l'écho est comique et nous rions de plus belle. Nous rions aux larmes. Sur lui ça ne se voit pas mais nous savons tous les deux qu'à l'intérieur, il pleure de rire.
On se calme. Son rire guttural s'arrête presque en même temps que le mien. Nous nous regardons avec complicité, et je ressens quelque chose que je n'ai pas ressenti depuis que je suis gamin. Le fait que je ressente quelque chose m'étonne déjà assez pour que je puisse réfléchir à la nature de ce sentiment. Je sais juste que tout à coup, j'ai envie de vivre, et si je devais retourner dans mon appartement pourri là tout de suite, je ne le ferais pas. Je me lève, mes douleurs envolées, sûrement à cause des secousses de nos rires dans mes muscles.
« Tu viens ? »
Le Gravalanch et moi partons marcher dans les montagnes, comme dans un compte pour gosses. Je me sens gamin, je m'amuse. Je ne suis jamais retourné dans mon appartement avec ce lit aux vieux draps, entouré par des tas de sacs poubelles, cette chambre aux murs d'un gris dégueulasse, et cette barbe que je ne rase plus.
Mais ça, c'est devenu ma fierté en tant que montagnard aguerri.
• • • • • alastonee • • • • •
Route Victoire de Kalos : mai 2014, 20h05. Migalos_658 au rapport.
Mission terminée ; Dokk et Innlya sont avec moi ; K-kugg intercepté.
Fin de la communication. Fin de la communication.
Une explosion retentit au loin. La Ligue de Kalos avait disparu sous un amas de cendres et de lave venues du Mont Renenvers, à Unys. Une preuve de plus que les hommes ne peuvent tout empêcher.
Bilan approximatif : un mort. Narcisse. Il s'est sacrifié pour que les dresseurs et les Pokémon à l'intérieur du bâtiment soient sauvés.
Mais moi, pauvre Migalos, certes d'une belle couleur violacée, accompagné d'une Togepi et d'un Lixy, que fais-je ici ?
Je suis agent secret de la société 96. J'ai été recruté quand je n'était qu'un Mimigal. Je me souviens encore du téléphone sonnant dans ce centre Pokémon de ... comment s'appelait cette ville ?... Ah oui, Argenta.
C'était un autre Mimigal, qui m'avait (soit-disant) repéré à Forbuissons, sur l'île 6. Il m'a proposé de faire partie de la société. J'ai accepté. Un Migalos est alors venu me chercher. Il m'a entraîné, endurci, amélioré. J'était prêt.
J'ai ensuite beaucoup voyagé. J'ai visité Kanto dans son intégralité, puis Johto, où l'on m'a demandé d'entraîner une Togepi plus foncée que la moyenne. Elle s'appelle Innlya est nous formons ensemble la Shin'team. Nous avons ensuite embarqué pour Hoenn. Nous avons alors été contactés par 99-66. C'est un Tyranocif, et c'est aussi notre chef. Il fallait intercepter un Ursaring avec un oeil en moins. K-kugg. Nous l'avons rencontré à Autéquia.
Nous avons failli y passer. Nous étions désabusés. 96 allait nous rejeter, c'est sûr.
Mais non. 99-66 nous a dit ces mots :
'' Il y a en vous quelque chose que je ne saurais décrire. Une force étrangère à tout ce que je connais. Et pourtant... J'ai vu et exploré toutes les principales régions du Pokémonde. Kanto, Johto, Hoenn, Sinnoh, Unys et Kalos... Je connais chaque Pokémon mieux que moi-même, chaque attaque mieux que les miennes. Mais vous avez une chose en plus : les étoiles brillent sur votre passage.''
Nous avons repris espoir.
Nous avons fait beaucoup de recherches sur nos fameuses « étoiles » et nous avons conclu que nous étions chromatiques, ou shineys. En fait, notre couleur était différente... et très rare. Nous étions donc des exceptions.
Nous sommes ensuite partis vers des régions plus lointaines. Notre destination était Sinnoh. Nous y avons rencontré Dokk, un Lixy... jaune électrique. C'était élémentaire : il était, lui aussi, shiny. Nous l'avons adopté. Même si sa mémoire avoisine celle d'une passoire, il est très gentil et intelligent. Par contre, niveau apprentissage, c'est pas bien rapide...
Nous avons revu K-kugg à Sinnoh. Il était à Frimapic. Il ne nous a pas vus. Il était avec un énorme Pokémon rouge et gris. D'après Innlya, c'était un Heatran. Nous n'avons pas compris sur le coup qu'ils complotaient la destruction de Kalos.
Mais, malheureusement pour ces deux lascars, nous avions compris « au Mont Renenvers... cousine... Latias... Regigigas... »
Un lieu, et trois Pokémon. Pas de temps à perdre. Nous avons couru jusqu'au Temple Frimapic, où nous avons trouvé le Golem suprême à terre, attaché à des cordes. Nous nous faufilâmes par un trou de renard jusqu'à lui, où il murmura ce mots : Latias. Ses yeux se fermèrent, et une lumière aveuglante envahit la salle. Une larme coula sur le visage de Dokk.
Un cri retentit. 99-66 était derrière nous.
Nous allâmes ensuite à Unys, au Vestiges du Rêve. Trop tard. Une Latias baignait dans une mare de sang. Une Latias... en or. Notre chance était sans limite.
Nous courûmes alors au Mont Renenvers pour arrêter le drame.
Soudain, Dokk s'arrêta. Il avait entendu trois petits mots : Ligue de Kalos.
Un doute nous envahit. Quatre Roucarnages arrivaient. Nous montâmes sur leur dos, et leurs ailes nous portèrent jusqu'à Kalos. Un nuage gris arrivait. Un nuage gris taché de rouge. Un nuage de volcan. Soudain, un nuage blanc apparut. Des milliers d'oiseaux Pokémon arrivaient pour repousser le nuage. Mais ce fut trop tard.
J'étais sur la route Victoire pour sauver ses habitants quand l'explosion retentit. Les oiseaux n'avaient pas réussi à repousser le nuage, et il s'était abattu sur la Ligue.
Peu importe, la plupart des personnes étaient sauves. Nous avions réussi la mission.
Soudain, un Sonistrelle apparut. Il était gravement blessé. mais il brillait...
La fin de l'histoire, la voici : nous sommes rentrés à Kanto. En chemin, Togepi et Lixy ont évolués. Nous avons pris Sonistrelle sous notre aile. Il s'appelle Leejo. La Shin'team compte quatre membres désormais !
• • • • • Pikachu976 • • • • •
Dans une île (ne me demandez-pas où, j'en ai fichtrement aucune idée) vivait un village de Pokémons, Touké, non loin d'un village humain, Kaitoo. A cette époque, Pokémons et humains se haïssaient et se fuyaient comme la peste. Mais, en dehors de certaines querelles qui pouvaient malgré tout éclater, chacun menait sa vie, dans le calme et la bonne humeur. Cependant, le village Pokémon craignait un moment fatal, celui où il devait faire des échanges avec un autre village, car le seul chemin pour y accéder passait près de leurs pires ennemis. C'était donc une mission dangereuse et périlleuse.
Cela faisait plusieurs mois que l'autre village Pokémon, Outék, manquait de bois, et que Touké avait terriblement besoin de baies Oran. Le village se mit d'accord pour désigner un nouvel élu. Ils choisirent à contrecœur le fils d'un grand bûcheron, Charlie. C'était un Charpenti qui savait reconnaître un bois de qualité et le tailler de manière parfaite. Cependant, il avait deux défauts qui l'avaient fait devenir la risée du village...il ne pouvait s'empêcher de réciter des proverbes à tout bout de champs, et en langage kikoolol !
Or donc, forcé et résigné, le chef du village vint toquer à la porte des Charpentis. Ce fut la mère, Charlotte, qui ouvrit la porte. Avec le sourire, elle demanda :
-Que puis-je pour vous ?
Le chef déglutis et répondit péniblement :
-Nous venons chercher votre fils afin qu'il accomplisse une mission de la plus haute importance.
Charlotte éclata de rire, à s'en crever les poumons. Lorsqu'elle se calma, elle regarda son interlocuteur droit dans les yeux, espérant y voir une lueur d'amusement. Mais son chef était resté aussi sérieux que possible et, essuyant ses larmes de joie, elle lui dit furieusement :
-Votre blague n'est vraiment pas amusante, vous pouvez cesser cette mascarade. Sachez que je n'aime pas qu'on se moque de mon petit Charlie.
Et, sur ces mots, elle claqua la porte. Le chef, un Gravalanch impatient, s'énerva et entra sans permission dans la boutique. Il fut accueillit par le Charpenti qu'il était venu chercher.
-Bi1 le bonjour, m'sieu le chef. Je peu vou édé ? 2 téte vale mieu kune !
-Eh bien...heu...je suis venu te chercher. Tu as été choisi pour apporter du bois à Outék. Prend vite quelques affaires et rejoins-nous à l'entrée du village.
-Waou ! C tro génial ! J'ariv tou 2 suite ! La passience é toujour réconpansé.... !
Charlie prit un baluchon dans lequel il mit quelques vivres et une hache. Il attrapa quatre ou cinq poutres et prit le chemin jusqu'à l'entrée. Après lui avoir donné quelques indications et conseils, le Gravalanch le laissa s'en allait. Charlotte arriva en pleure au rendez-vous, mais ce fut trop tard : son fils était hors de vue. Elle s'effondra et commença à pleurer toutes les larmes de son corps, priant pour qu'Arceus épargne son enfant.
Charlie prenait très au sérieux cette mission. Habituellement, les gens de son village l'évitaient comme si il était un humain. Les autres adolescents le traitaient de nase, de bon à rien, de déchet. Mais cette fois-ci, ils lui faisaient cadeau d'une confiance aveugle. Sur son chemin, il croisa un champ d'Ambrette : il se trouvait que c'était ses plantes préférées. Il sortit une petite poche de son baluchon et y mit quelques graines. « Charlo...je veu dir, maman va adoré ! Èl ki é doué pour créer d parfins, él a 2 kwa se fér plésir ! La chance souri a ceu ki ne latende pa. »
Pendant qu'il rêvassait, il n'avait pas remarqué qu'une étrange personne le suivait depuis peu. Soudain, il entendit un immense craquement de branche puis un cri. N'écoutant que son instinct, il lâcha son baluchon et ses poutres pour courir vers le bruit. Il rattrapa à temps une fillette qui tombait de l'arbre où elle s'était perchée. Lorsqu'il réalisa qu'il tenait une humaine dans ses petits bras de Pokémon, Charlie la laissa tomber et alla se cacher derrière l'arbre le plus proche. Il l'observa : la jeune fille avait de magnifiques cheveux roux, qui semblaient prendre feu au soleil. Ses yeux étaient d'un bleu azure remarquable. Rien a voir avec mé zieu vèr émerode, pensa le Charpenti. Ses joues étaient parsemées de petites tâches de rousseurs et elle avait un petit nez adorable, qui lui donnait un côté ‘'enfant ‘'. Il ne put réprimer un sourire...lui qui pensait que tous les humains étaient des monstres laids et repoussants, puants comme des Tadmorv. Elle, elle était belle et attirante comme une Fragilady et sentait bon comme une fleur de Pêcha. Il se donna une petite gifle pour sortir de ses pensées. Èl é dangereuse, pensa-t-il, je dwa la kraindr ou él va me tué, c clér com 2 lo 2 roche !
Il sentit soudain une main sur son épaule. Elle était douce et chaude à la fois. Il se retourna. Il allait crier quand on lui mit une main sur la bouche. Il retint sa respiration et attendit. Charlie entendit des bruits de course, comme lors d'une poursuite. Il vit quatre hommes massifs passer devant l'arbre, tous vêtus de blanc, comme le médecin de Touké. Son « agresseur » enleva sa main et soupira. Cette personne n'était autre que la jeune fille rousse ! Elle passa une main sur son front et chuchota :
-On a faillit y passer cette fois ! J'ai bien cru qu'ils allaient me trouver et me ramener à Kaitoo...
-Tu t enfui 2 ché twa ? Mé pourkwa ???
Elle regarda le Pokémon et lui sourit. Charlie aurait voulu disparaître six pieds sous terre. Non seulement il était strictement interdis de parler aux humains, mais en plus il en avait oublié sa mission ! 2 toute fasson, se dit-il, él ne me conpran pa. Lé umain ne conprène pa lé Pokémons.
-Je sui eureu kèl ne mé pa tué. Ce ki ne tu pa ren plu for !
-Et tu as tout à fait raison la dessus.
Le Charpenti écarquilla ses yeux verts et se retourna. La rouquine ria et lui tendit la main.
-J'm'appelle Annie. Je suis une petite fille de la ville Kaitoo. Et pacifiste.
-Heuu...
-Eh bien, qu'attend-tu pour me serrer la main ? Je commence à avoir mal !
Il hésita, mais en voyant son regard insistant, il capitula et lui serra deux doigts, ses mains étant trop petites. Elle lui fit un clin d'œil. Le Pokémon s'énerva un peu :
-Ke ve tu maintenan ?
-J'attend que tu présente, c'est la moindre des choses, pour de nouveaux amis !
-Ola, tan mor mamzel ! Dit-il. Té bi1 simpa mé g dé chose a fér mwa. Une inportante mission, g pa le tan de joué. A chacun son métié, lé vache seron bi1 gardé !
-T'es trop drôle quand tu parles ! (elle ricana) T'as une drôle de façon de t'exprimer !
-Je parle en kikoolol depui ma néssance, dit le Pokémon, blessé. Ji peu ri1. Mé en parlan 2 sa...coman sa se fé ke tu me conprène ?!
Elle ouvrit la bouche mais la referma aussitôt, ne sachant que dire. C'est vrai qu'un humain qui comprend un Pokémon, ça ne court pas les rues ! Elle haussa les épaules en disant que c'était une chose sans importance, mais Charlie n'était pas convaincu. G mieu a fér ke 2 parlé a cète uméne, pensa-t-il. C'est alors qu'Annie se mit à tousser. Une fois, puis deux, puis trop...une vraie toux ! Il n'avait pas remarqué qu'elle portait de longs vêtements et une grosse écharpe d'hivers.
-Tu tabille bizareman pour lété, twa ! S'étonna le Charpenti.
-C'est parce que je suis malade. J'ai ce qui s'appelle une « tumeur ».C'est comme une grosse choucroute à l'intérieure de ma gorge. Si on ne m'opère pas, je risque de mourir.
-Tu é fol ! Il fo vite rentré ché twa, é tu sera guéri !
Annie secoua lentement la tête. Une larme perla sur sa joue, qu'elle essuya aussitôt avant de continuer :
-Si on m'opère, je ne pourrais plus parler, ni chanter, ni rire...je serais muette. Et je ne veux pas. Je ne serais plus pareille. Ma vie ne serait plus pareille ! Oh, s'il te plaît, aide-moi à m'échapper de ce cauchemar, petit pokémon !
Elle se mit à pleurer et tousser. Charlie, malgré ce que lui disait son instinct, serra la petite fille fans ses bras. Elle le regarda : il était effrayé au plus haut point, et pourtant il l'aidait quand même. Il est tellement mignon...je crois qu'il ne veut pas que je meurs, mais il ne veut pas que je n'ai plus de voix, pensa la jeune fille. Elle sécha ses larmes et, ayant repris confiance, demanda au petit Pokémon :
-Que dirais-tu de m'aider à trouver des ingrédients pour un remède que j'ai mis au point ?
Il lui fit des yeux ronds comme des lunes. Il hésita longuement. Etait-ce une bonne idée de s'allié à une humaine qu'il connaissait à peine ? Annie remarqua les affaires de son interlocuteur. Elle eut une idée de génie.
-En échange, je m'engage à t'aider à passer sans problème près de mon village, ni vue ni connu.
Charlie sauta de joie. Même si il était de petite taille, les humains pouvaient le repérer assez facilement. Surtout lorsqu'il ramènerait les sacs de baies !
-Marché conclu ! Dit-il joyeusement. Kan éss kon comance ? A ceur vayan, ri1 d1posible.
-Il me faut une baie Oran, trois graines d'Ambrette et de l'eau. Penses-tu pouvoir trouver ça ?
-Bi1 sur ! Di twa ke c déjà fé. G lé grène, il y a une rivièr pa lo1 é je dwa alé cherché dé b oran contre mé poutre. C du gato ! Atan mwa ici, je revi1 tou 2 suite. Ossito di, ossito fé !
Il prit ses poutres et les amena le plus vite possible à Outek. Ce fut le dépanneur qui l'accueilla. Il lui donna 5 sacs plein à craqués de baies Oran. Charlie les prit et revint aussi vite qu'il était parti.
Ensemble, ils confectionnèrent un remède. Les secondes leur paraissait des années. Lorsque vint le moment de le boire, chacun croisa les doigts. Annie croisa une dernière fois son regard bleu dans les yeux verts du Pokémon. Elle dégluti et avala la décoction.
-Ce...C'est un miracle ! Cria-t-elle, triomphante. Ca a marché ! Je n'ai plus mal ! Je ne sens presque plus rien dans ma gorge ! Oh, merci petit Pokémon, merci ! Je te dois la vie ! J'ai une dette envers toi, ne l'oubli jamais. Si jamais l'envie te prend de revenir à Kaitoo, tu es la bien venu. C'est un miracle !
Il lui donna une tape amicale avant de la regarder furieusement.
-Ne mapèle plu jamé « petit Pokémon », c clér ?!
Annie resta bouche-bée. Puis, elle le vit rire et dire :
-C une blague. Mé apèle mwa pluto...Charlie. Lé bon conte fon lé bon ami.
Elle lui rendit son sourire et le serra fort dans ses bras. Un Pokémon et une fillette amis...Rien n'est impossible dans la vie !
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Merci encore à eux !
Article ajouté le Samedi 24 Mai 2014 à 22h15 |
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