Les enfants du plastique
Les enfants du plastique
par Thomas Clément
Edité au diable Vauvert, 241 pages, 17.50 euros
Pour Marjorie, hurle Freddy ! Moi je suis venu pour Marjorie. Elle est trop bonne Marjorie. J'veux m'la faire. Cette meuf tu lui coules du pâtre dans la bouche, tu laisses sécher et le lendemain, tu démoules une bite
Les enfants du plastique.. pourquoi un tel titre ? En 2010, nous sommes tellement formatés et programmés qu'on peut considérer nos progénitures comme des produits, fabriqués en série et répondant aux besoins très précis des consommateurs - leurs parents - qui veulent tous des petites créatures belles et gentilles. Sauf que parfois, il y a des loupés...
On peut dire de Frank Matalo qu'il a réussi dans la vie : entré comme simple stagiaire chez Universal, il est maintenant le P.D.G. d'UNIQUE Music France, qui produit 90% de la musique française. Enfin musique est un bien grand mot : tout est fait par ordinateur, on entre les paramètres (tendance du moment, croissance du pays, moral des français), et la machine nous sort des chansons. reste plus qu'à trouver des figurants pour chanter tout ça. Notons également qu'il a également éradiqué le p2p. Bref tout va bien.
Jusqu'au jour où il se souvient, qu'étant jeune, c'était un rebelle, un vrai, et qu'il est devenu tout ce qu'il détestait. Son suicide va prendre la forme suivante : il va produire le pire groupe possible, y engouffrer des sommes folles pour faire sombrer avec lui toute l'industrie du disque (même si le disque n'existe plus).
Il met donc la main sur les Intestins. Un groupe de punk de Limoges. Début de la descente au Enfers ou Stairway to Heaven ?
Les enfants du plastique est un livre vraiment réussi : nos 4 ados boutonneux sont révoltés, provoquant, bref de vrais Pistolet-Sexe. Ils y vont fort sur la scatologie, les drogues, et le sexe bien moite. C'est un vrai régal.
Régal, bien rendu par la prose de l'auteur 240 pages qui sont une source intarissable de « bons mots », d'expressions qui tuent, de paroles qui tâchent. A hasatrd « On avait l'impression que le canapé s'était suicidé », mêm si l'a sur le coup, sorti du contexte, c'est sûr que ça rend moins bien.
L'histoire étant vu du côté de leur PDG-manager qui pète les plombs façon Chute libre (Avec Douglas), permet une critique acide des « cerveaux disponibles » que nous sommes. Le marketing et les sourire dentifrice s'en prenne plein la gueule. Un livre qui fait réfléchir (sur quelque chose dont nous sommes conscient certes)
Enfin l'important est de dire que le bouquin est fun, qu'il se lit d'une traite (deux dans mon cas), que « l'univers » est fascinant », qu'il donen envie de faire de la musique (malgré tout) bref j'ai franchement adoré.
A mi chemin entre 1984[/] (pour le côté anticipation et critique) et [i]Podium (pour le côté jusqu'auboutiste et ultrafan nostalgique) les enfants du plastique, n'est pas un livre en toc, bien au contraire, c'est un rock !
Docteur Spider, remercie sa copine de lui avoir offert, très fort, 29/08/06
[i]Extrait de « Pistonné, enculé »:
« A quoi bon taffer comme un dingue
Ton seul piston, c'est la seringue
Pique et pique et colle un gramme
Bourre et bourre et rate ta femme » [/î]
Article ajouté le Mardi 29 Août 2006 à 22h55 |
|