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Sartori in Bourg-Trésor
de Kibouille

                   



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Clapissement de la Nuit
Voici la nuit. Voilà que s'élève la voix des fontaines jaillissantes.

C'est tout pour Zarathoustra ce soir les enfants. Au lit maintenant, c'est l'heure des aboulo-neurasthéniques.

Autre billet d'humeur éphémère ou pas ; je déciderai demain ou après-demain s'il me fait trop honte. Reste que ce soir, j'aimerais me délier un peu les doigts, qui restent comme moi un peu trop terrés dans ma chambre de clinique.

Je m'apprête à mettre le pied hors de ma coquille (car je reste un lapin à coquille) après quelques jours à ne vouloir farouchement ni voir ni parler à personne. Je me demande au passage si j'aurai régulièrement ces envies d'érémitisme radical dans un futur plus ou moins proche, notamment une fois que je serais parvenu à fonder la (très) grande famille qui me tient à cœur depuis tout lapereau. Premier égarement.

J'ai toujours un regain de créativité et de dureté envers moi-même au moment de quitter (à petits pas tout de même) une période de grande réclusion. C'est comme un fauve en cage qui finirait par se jeter contre les barreaux. M'affamer puis me libérer est à ce jour ma seule manière de me dompter à défaut de discipline. Ça me conduit à un peu moins repousser l'envie de créer, même si je suis encore loin de m'être franchement remis au travail. Mes ouvrages sont depuis trop longtemps en sommeil et la corne de mes doigts a trop disparu, la reprise est très, très hésitante. Pour contredire ces poncifs que je continue d'entendre, je n'ai pas du tout le courage de créer en étant triste, et je cherche vraiment que, quitte à ce que ma recherche soit vaine toute ma vie, la volonté de laisser une trace surpasse le réflexe trop aisé de disparaître.

Je suis là où je suis (à savoir je l'avoue : une clinique privée payée par la mutuelle de Papa, maudite soit ma condition bourgeoise) pour me soigner, mais sans totalement y croire autrement qu'en rêve. J'ai l'attraction de me réhausser l'existence, mais je crains ne pas totalement avoir la répulsion de ma condition actuelle. Sortir du gouffre en me tractant seulement va vite me faire mal aux bras (et pas seulement car je suis médiocre aux tractions).

À présent convaincu que je ne trouverai pas mes réponses seul, j'hésite encore à me mettre à la recherche des bonnes personnes, avec le lot de mauvaises fréquentations que cela implique. Ce qui m'importe, ce qui m'a toujours importé et ce qui fait que je pérore encore ici, mi-victime du sort mi-cuistre se parlant seul, c'est de trouver une réponse à mes propres intuitions, mettre les doigts sur les cordes qui vibrent et apprendre à les faire jouer.

Deuxième égarement et retour au vulgaire concret : j'ai arrêté les médocs, fait comprendre aux docteurs que je ne voulais pas en finir avant de m'être senti pleinement incapable, récupéré mes affaires "à risque" et me tape un marathon de la Nouvelle Vague entrecoupé par Dostoïevski et Henri Vincenot. L'envie de passer la faux et de faire à bouffer plus forte que ma libido.

Incapable d'une conversation légère mais petit préféré aigre-doux des infirmières,
Theodore Kibouille, penseur à l'excès.

boumboum zikmu.
Article ajouté le Vendredi 13 Mai 2022 à 22h34 | |

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