La division et la dimension public/privé des différents lieux de combat Pokémon institutionnalisés
Tout ceci se base évidemment sur des spéculations et ma propre vision de tout ça. Cet article de blog a pour but de proposer une délimitation et une analyse (très spéculative encore une fois) des différents lieux de combat institutionnalisés et de leurs organisations.
Les Ligues Pokémons et leurs subdivisions : un service public.
Par « Ligue Pokémon », on entend ici toute l’organisation hiérarchique, comprenant donc les arènes, les champions, le système des badges, les Ligues, le Conseil 4 et le Maître de la Ligue.
À mon sens, l’institution à la fois la plus omniprésente et à la fois la plus sobre, la Ligue Pokémon, est ce qui se rapproche le plus d’un organisme public. Avant de détailler les éléments et de faire les comparaisons, il faut cependant expliquer pourquoi un service public du combat Pokémon serait nécessaire.
Deux facettes du combat Pokémon sont prédominantes et montrées dans l’univers : la facette sportive… et la facette guerrière. Qu’il s’agisse d’un usage militaire (que l’on peut voir à travers les exemples de Major Bob et de l’histoire d’Unys et Kalos), policier (par exemple, quand les protagonistes font la loi contre les Team ou que Peter utilise son Dracolosse contre la Team Rocket) ou rebelle (l’entièreté de l’utilisation des Pokémon par les Team, en gros), le combat Pokémon dépasse la simple discipline sportive et les Pokémon sont équivalent à des armes. Du coup, étant donné qu’il y a des gamins qui se baladent avec… Bah il faut un service public et des lois pour encadrer ça.
Étant donné que les gamins se lancent dans des voyages initiatiques en rencontrant les arènes et les champions (et Guido, on y reviendra après) qui font souvent office de mentor comme première institution de combat Pokémon, et comme institution présente partout, et que les champions, membres du Conseil 4 et Maîtres font l’objet d’ordre public (Kunz qui garde le Mont Foré à Unys, les champions qui affrontent la Team Plasma au château de N, Peter et Cynthia qui affrontent les Team Rocket et Galaxy, etc.), les considérer comme le service public encadrant ces deux usages du combat Pokémon me semble logique.
Ainsi, la Ligue Pokémon en tant qu’institution serait à la fois l’équivalent d’une fédération sportive avec une délégation d’État, organisant la compétition sportive officielle du combat Pokémon et les règles de ce dernier, et à la fois l’équivalent d’une administration militaire – se chargeant de l’extérieur et de l’intérieur.
Une question à se poser est donc : comment sont nommés les champions, conseillers, et Maîtres ? À mon sens, on peut faire un parallèle avec la fonction publique, notamment administrative – voire la haute fonction publique pour les conseillers et le Maître. Un concours à obtenir mesurant à la fois la capacité administrative des dresseurs afin de savoir s’ils sont capables de gérer leur arène, la fédération, les règles, etc et leur capacité en combat afin de savoir s’ils ont le niveau pour le grade demandé pourrait placer ces fonctionnaires. Il est à mon sens normal que ces membres de la Ligue, soit ses directeurs locaux et nationaux, gèrent aussi bien la partie combat et représentation de l’institution que la partie administrative dans le cas où la Ligue est un service public, à la manière des supérieurs de l’armée dans notre monde. Bien entendu, une telle institution ne peut pas reposer sur uniquement 8 champions, 4 conseillers et 1 Maître par région, et nécessiterait tout une batterie de fonctionnaires internes, que l’on pourrait imaginer n’étant pas assez bon en combat pour effectuer cette facette du job. Des exemples comme Guido ou comme les agents inspectant les badges à la Ligue pourraient être ce genre de secrétaires administratifs. Cette forme de nomination expliquerait d’ailleurs pourquoi même si les protagonistes reçoivent le titre honorifique de « Maître Pokémon », ce n’est pas eux qui le deviennent ensuite et leur « prédécesseur » reste en place (sauf dans le cas de Blue, qui a dû passer des concours pendant son voyage).
Le cas de la Ligue d’Alola
La Ligue Pokémon d’Alola a cela de spécifique qu’elle n’a pas d’institution forte derrière elle pour la construire, uniquement la volonté d’Euphorbe. Cependant, il y a à mon sens une dimension publique derrière : en effet, si Euphorbe est le porteur du projet et le premier administrateur derrière cette Ligue, le fait que la Ligue soit à la fois construite sur un lieu important pour les rites de la région, construite avec de grands moyens humains et matériels, et cautionnés par les doyens (Pectorius et Alyxia en font partie, Dahn a délégué sa place à Marnie et Paulie peut venir challenger) qui sont peu ou prou les représentants d’un pouvoir public sur leurs îles respectives témoigne d’une acceptation et d’un encadrement par le pouvoir public. Cependant, la non-institutionnalisation des rôles de conseillers et de maîtres, les conseillers étant choisis parmi les forts dresseurs des îles (les doyens ou leur représentant, et soit une dresseuse ayant accepté pour l’intérêt de la région (Kahili qui dit en VO « i came flying back to serve Alola »), soit un dresseur ami et choisi par Euphorbe (Molène, disant lui-même que « [Euphorbe] n'a pas nommé de Maître, mais a fait [des] Dresseurs les plus forts d'Alola, des membres du Conseil 4 », impliquant donc une nomination par le professeur) et le maître étant soit Euphorbe, soit Tili, soit le protagoniste, montre une importance moindre. Cette Ligue Pokémon d’Alola ressemble donc plus à une fédération sportive tentant de s’implanter et étant tout juste reconnue par l’État pour organiser cela qu’à une institution aussi forte que dans les autres régions – ce s’expliquant très facilement de part sa faible ancienneté.
Le cas de la Ligue de Galar
La Ligue Pokémon de Galar a un fonctionnement spécifique : en effet, elle est beaucoup plus grandiloquente et spectaculaire que les ligues des autres régions. Aussi, elle est organisée par une structure privée, Macro Cosmos, dirigée par Shehroz. Plein d’éléments diffèrent donc : la nécessité d’être parrainé pour participer à la Ligue, les arènes grandes, le star power donné aux champions, la retransmission des matchs, le sponsoring du Maître. Le seul élément similaire que l’on peut voir avec les Ligues des autres régions (même le système de badge différant) est la responsabilité du Maître dans la sécurité de la région, ce qui peut s’expliquer par deux axes principaux, partant du principe qu’étant donné qu’il est Maître désigné par un organisme privé, Tarak n’a pas de responsabilité publique de sécurité. Premièrement, Tarak ne doit pas forcément s’occuper de la sécurité de la région mais, étant doté à la fois d’une forte popularité et d’une envie de bien faire, il se force à s’en occuper quand il peut – un peu à la manière de Shehroz qui s’inquiète du futur énergétique de la région. Deuxièmement, cette surreprésentation du Maître et du Président de Macro Cosmos dans la politique de Galar est peut-être le signe… D’une forte faiblesse de l’État à Galar. Cela se voit notamment dans les entreprises détenues par Macro Cosmos : le transport aérien de marchandise (Macro Cosmos Air Cargo) et de passagers (Macro Cosmos Air), l’assurance (Macro Cosmos Assurances), la banque (Macro Cosmos Banque), le BTP (Macro Cosmos Construction), l’énergie (Macro Cosmos Énergie), la finance (Macro Cosmos Finance), la beauté et les vêtements (Macro Cosmos Lifestyle), les médias (Macro Cosmos Média), les transports ferrés de passagers (Macro Cosmos Rail) et de marchandises (Macro Cosmos Rail Logistique), l’innovation et l’électronique (Macro Cosmos Tech), l’internet (Macro Cosmos Net) et la télévision (Macro Cosmos TV). Ajoutant à cela la Ligue de Galar et donc au moins la partie sportive des combats Pokémon, le pouvoir de cette entreprise est telle… qu’il n’y a quasiment que les centres pokémon et la sécurité (les boutiques pokémon ayant une appartenance incertaine, étant présentes aussi bien dans les centre pokémon que dans les gares et stades de Macro Cosmos) qui sont indépendants de Macro Cosmos à Galar. La surpuissance de cette entreprise peut donc facilement dériver en une surpuissance de ses représentants et grands noms – ce qui se voit quand Shehroz peut décider à lui seul de la politique énergétique de la région et que seul Tarak et le protagoniste peuvent l’arrêter. La facette « guerrière » du combat Pokémon, à part une absence de gestion, n’est donc pas vraiment abordée ou vue à Galar.
Les bâtiments et Zones de Combat : des entreprises privées au service de l’entertainment.
Nous parlons ici de l’ensemble des bâtiments de combat : la Tour des 3e, 4e et 8e génération, la Zone de Combat de la 3e génération comprenant la Tour, l’Usine, le Dome, le Dojo, le Reptile, le Palace et la Pyramide, la Zone de Combat de la 4e génération comprenant la Tour, l’Usine, l’Arcade, le Castel et la Scène, le Métro de Combat, les Maisons de Combat et l’Arbre de Combat.
Ces bâtiments de combat n’ont, de fait, pas de prérogative initiatique. En effet, si on enlève l’aspect de leur localisation issue essentiellement du gamedesign du jeu, il s’agit d’un endroit où viennent combattre les gens déjà initiés, dans l’optique d’avoir des récompenses – récompenses obtenues par des points de combat qui à mon sens peuvent être issus d’une mise de départ correspondant à un prix d’entrée pour pouvoir participer, le fait qu’il s’agisse d’une entreprise privée impliquant une rentabilité. De plus, il y a dans les Zones de Combat, à la manière de la Ligue de Galar, un public venant assister aux matchs. Ces Zones de Combat ont donc aussi un côté spectacle pour les personnes ne venant pas combattre, ce que leur organisation – sous la forme de parc d’attraction avec stands – laisse présager.
À mon sens, les différents bâtiments de combat en dehors des zones (Tour de Johto, Tour de Sinnoh, Métro de Unys, Maison de Kalos, Maison de Hoenn, Arbre d’Alola) sont chacun une entreprise, potentiellement dirigé par le ou les meneurs de Zone (respectivement aucun connu, Koner, Chammal et Chammsin, les Chieftaines, et aucun connu). Les Zones, elles, sont à mon sens chacune une entreprise à part entière. Enfin, la Tour de Galar est un cas particulier car elle appartient à Tarak – mais la direction de Macro-Cosmos ayant été lâchée par Shehroz et Liv, il est probable que Tarak ait dû se charger de la gestion de l’entreprise et ait fait ce choix et ne soit pas donc à proprement parler le propriétaire de la Tour.
Le Pokémon World Tournament : le projet de combat le plus ambitieux.
Le cas du Pokémon World Tournament, situé à Port-Yoneuve et ouvrant durant les évènements de Noir et Blanc 2, est particulier. En effet, s’il s’agit à mon sens d’une initiative privée sur le même modèle que les Zones de Combat – et à la même organisation sous forme de parc – , visant à faire s’inscrire des dresseurs avec une mise de départ et à vendre des places de spectateurs en créant un spectacle avec des combats de dresseurs expérimentés, il y a une différence importante : l’intégralité des champions et des maîtres connus à l’époque y participent, notamment dans des tournois pensés spécifiquement pour eux (Tournois de champions régionaux, tournoi mondial des champions, tournoi des Maîtres). Ainsi, si cela reste une initiative privée, c’est une initiative qui a réussi à attirer les responsables publiques du combat pokémon venant même d’autres régions, renforçant donc la crédibilité de l’institution et la valeur de ses spectacles.
Le Dôme Royal : une alternative démocratisée.
Située sur l’île d’Akala à Alola, le Dôme Royal est une institution de combat ne proposant que des Batailles Royales, soit des matchs 1v1v1v1, inspirés des combats entre les quatre pokémon protecteurs des îles. De par son fonctionnement avec des Points de Combats, et son installation sur ce qui semblait être le jardin de l’île d’Akala, il s’agit à mon sens de quelque chose de privé – les pouvoirs publics d’Alola, manifestés à mon sens par les Doyens, s’illustrant par une forte protection de la nature et des traditions – souhaitant fournir un moyen aux dresseurs de pratiquer ce style de combat alternatif qu’est la bataille royale, alternative native d’Alola et s’étant démocratisée. Cela pourrait également justifier la nécessité pour Euphorbe, voulant mettre en place un projet public d’institution de combat Pokémon, de concourir masqué.
L’Arbre Creux Blanc et le Gratte-Ciel Noir : des initiatives municipales.
Ces deux institutions de combats, se trouvant respectivement dans la Forêt Blanche et la Ville Noire, sont à mon sens des initiatives publiques mais à une échelle bien plus basse que la Ligue Pokémon, encadré directement par l’État. En effet, ces deux institutions n’ont pas de système de récompenses monnayées, et sont surtout des défis pour les dresseurs – à la manière du défi des arènes. Les villes se situant dans un coin reculé, mettre en place un défi pour attirer les dresseurs expérimentés et attirer les regards sur la ville me semble une théorie plausible.
Les entreprises de combat mineures : un secteur économique florissant.
Enfin, plusieurs petites institutions de combat se trouvent autour des différentes régions : le Club des Épreuves de Méanville à Unys, celui de Lavandia à Hoenn et celui d’Illumis à Kalos, le Mont Dresseur d’Hoenn et l’Agence de Combat de la Place Festival à Alola. Ces institutions petites peuvent être vues comme des entreprises plus modestes que celles des bâtiments de combats, et s’adressant à des dresseurs moins expérimentés. Il est possible que le Club des Épreuves soit détenu par une seule même entreprise et soit juste trois filiales sur trois régions différentes. Cette multiplication des entreprises de combat montre sans doute que le secteur économique est florissant, le domaine du combat Pokémon étant hégémonique est omniprésent (notamment de par les Ligues Pokémon) et un spectacle faisant fantasmé (notamment par les initatives privées comme la Ligue de Galar, le PWT et les Zones de Combat).
Article ajouté le Samedi 26 Février 2022 à 23h36 |
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