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de Ramius

                   



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Un tas de trucs + un tas de trucs = un tas de trucs
Ou combien de records de connerie peut-on battre en un seul blog...
La question, bien sûr, ne méritant pas d'être posée. Ou alors on répond oui. Et non, je ne parle pas de cet article. Depuis quand mes spoilers débiles parlent de l'article qu'ils introduisent, hein ?

Je voulais poster deux trucs (vaguement débiles) que j'ai fait dans la semaine en m'ennuyant, on va faire ça chronologiquement. Le premier est un machin improvisé sur un outil appelé rimailleur d'un dictionnaire de rimes : si pour cette fois-ci nous sommes déçus dans ma tête, on peut avoir des résultats rigolos et ça m'aura au moins valu d'écrire quelque chose d'à peu près décent. Je crois. Naturellement, rien de tout ça n'a été relu.

La Chose
Il était une fois, un conte qui avait un début, un milieu et une fin. Mais ce conte était bien embêté, parce qu'il avait beau avoir une histoire et des personnages, il n'avait pas de personnalité, il ne savait pas s'exprimer. À quoi ça sert, un conte qui ne peut se dire ?

Il voyagea à travers les mers et par-dessus les montagnes, et partout la beauté du monde l'émerveilla. Mais chaque fois qu'au coin du soir, autour d'un feu, il entendait dire d'autre contes par d'autres voyageurs, il se repliait de honte en lui-même, et n'osait pas se faire voir. Il sentait douloureusement combien il était imparfait, incomplet, imprésentable : il ne fallut pas longtemps avant qu'il n'ose plus non plus prendre l'initiative d'une soirée, et bientôt il devint entièrement silencieux. C'était un conte sans parole.

Impressionnés par ce phénomène ; c'est rare, un conte mutique ! les voyageurs parlèrent de lui, inventèrent son histoire, ils firent le conte du conte. Et le conte devint célèbre sans qu'on sache ce qu'il disait... Les rares qui le savaient se dépêchaient de l'oublier et même de se taire à jamais, parce qu'on ne les auraient pas crus. S'ils avaient raconté cette faible chose ! S'ils s'étaient ainsi attirés une vie de ridicule ! Pire, même, s'ils avaient attiré à eux l'attention du conte ! Non, non, mieux valait la mort.

Le temps passa, et le conte lui-même oublia ce qu'il avait été. Il s'auto-fonda : l'acte des divinités. De conte qui ne se dit pas, il devint le conte qu'on ne dit pas. De conte sans personnalité, il devint l'éloquent silence qui plane par-dessus les plus graves conflits — un sujet, peut-être, à sa nouvelle mesure...

Le temps passa et les gens se mirent à chanter. Le conte du conte devint plus répandu, on le tint en grande estime, et le conte lui-même, on le craignit de plus en plus. Rien n'était plus terrible que cette étrange chose sans mots.

Le temps passa... Les villes d'antan furent ensevelies sous le sable, et de nouvelles grandeurs furent imaginées à partir de rien. Peu à peu, le conte s'enfonça dans l'oubli. On ne disait plus son conte ; on disait maintenant le conte du conte du conte, on racontait comment il avait existé un conte qui ne contait rien, mais que son histoire s'était perdue... Et pourtant, contrairement aux autres contes qui avaient été oubliés, le conte se rendit compte qu'il ne s'effaçait pas. Non, il ne faisait que gagner en consistance au fur et à mesure qu'il se faisait plus diffus dans la mémoire des conteurs. Il se sentait mieux qu'il ne l'avait jamais été, et surtout quand il cherchait ce qu'il était ; il se savait libre des conteurs et des gens qui les écoutent.

Alors, un jour, le conte se présenta de nouveau, en personne, au soir tombant d'un feu de camp. Il se montra aux voyageurs qui blêmirent de son apparence ; ils virent le vide venu les remplir, l'absence devenue consistance, un conte sans mot. Le barde entendit un son monotone qui lui vrilla le crâne ; le conteur entendit une langue ancienne et perdue qui lui gela le cœur ; le scribe vit sa plume lui tomber de la main, maculant d'encre un feuillet laissé blanc, et il ne la ramassa que pour s'en percer les yeux.

Alors le conte parla. Il dit ceci aux voyageurs terrifiés : « Craignez-moi, haïssez-moi, car je me tiens entre vous et la mort. Je suis celui que vous n'avez pas nommé, celui que vous n'avez pas regardé, celui que vous avez oublié ! Mais je ne me suis pas oublié, et je me suis niché entre votre peur et votre haine, là où croissent les plus noires des choses. Craignez-moi, haïssez-moi ! Et si vous devez me vénérer, appelez-moi par mon nom, de peur de devenir moi.

Si vous êtes assez fous pour cela, appelez-moi Ct'hulu. »

Version rimaillée
Il était une niaiserie, un conte qui avait un gueuleton, un coordinateur et une culottée. Mais ce conte était bien embêté, parce qu'il avait artisanalement fait une télépathie et des baliveaux, il n'avait pas de faine, il ne savait pas s'exprimer. À terrien ça sert, un conte qui ne peut se dire ?

Il voyagea à ça les littératures et par-dessus les momies, et partout la raquette du communard l'émerveilla. Mais chaque triades qu'au chiffre du déminage, autour d'un moyen-âge, il entendait dire d'aphrodisiaque contes par d'autres voyageurs, il se repliait d'alèse en lui-même, et n'osait pas se faire voir. Il sentait douloureusement combien il était imparfait, flicard, inexprimable : il ne fallut pas longtemps avant qu'il n'ose plus non plus prendre l'ex-femme d'une fesse, et bientôt il devint entièrement crémeux. C'était un conte sans réouverture.

Impressionnés par ce pipeau ; c'est indubitable, un conte nonchalant ! les voyageurs parlèrent de lui, inventèrent leurs baignades, ils firent le conte du conte. Et le conte devint célèbre sans qu'on sache ce qu'il disait... Les avouables qui le savaient se dépêchaient de l'oublier et même de se taire à jamais, parce qu'on ne les auraient pas crus. S'ils avaient raconté cette faible dégoûtante ! S'ils s'étaient ainsi attirés une canadienne d'esthétique ! Pire, même, s'ils avaient attiré à eux l'attention du conte ! Non, non, mieux valait la mort.

Le filin passa, et le conte lui-même oublia ce qu'il avait été. Il se libraire-fonda : le campement des filiales. De conte qui ne se dit pas, il devint le conte qu'on ne dit pas. De conte sans apparence, il devint le Ragoûtant caftan qui décroissante par-dessus les plus violâtres bagages — un huissier, peut-être, à mienne nouvelle mesure...

Le percepteur passa et les machinistes se mirent à chanter. Le conte du conte devint plus répandu, on le tint en grande estime, et le conte lui-même, on le craignit de plus en plus. Rien n'était plus frêle que cette Vénérable opaline sans globules.

Le centile passa... Les identifications du bosseur furent ensevelies sous le ney, et de nouvelles bonbonnières furent imaginées de rien. Peu à peu, le conte s'enfonça dans le chi. On ne disait plus son conte ; on disait maintenant le conte du conte du conte, on racontait comment il avait existé un conte qui ne contait rien, mais que ma laitière s'était perdue... Et pourtant, contrairement aux autres contes qui avaient été oubliés, le conte se rendit compte qu'il ne s'effaçait pas. Non, il ne faisait que gagner en évaporation au fur et à mesure qu'il se faisait plus fuligineux dans la quinzième des fermiers. Il se sentait mieux qu'il ne l'avait jamais été, et surtout quand il cherchait ce qu'il était ; il se savait sauvage des vacanciers et des psychopathes qui les écoutent.

Alors, un suffrage, le conte se présenta de nouveau, en personne, au polochon tombant d'un tome de bêlement. Il se montra aux voyageurs qui blêmirent de son élection ; ils virent le vide venu les remplir, la musique devenue utilité, un conte sans papier. Le barde entendit un mien démocrate qui lui vrilla le poète ; le beurre entendit une teigne ancienne et perdue qui lui gela le cœur ; le cache-pot vit mienne plume lui tomber de la fétichiste, maculant de danoise un tao laissé blanc, et il ne la ramassa que pour s'en percer les hospices.

Alors le conte parla. Il dit ceci aux voyageurs terrifiés : « Craignez-moi, haïssez-moi, car je me tiens entre vous et la mort. Je suis celui que vous n'avez pas nommé, celui que vous n'avez pas regardé, celui que vous avez oublié ! Mais je ne me suis pas oublié, et je me suis niché entre votre hydre et votre mesure, là où croissent les plus noires des originales. Craignez-moi, haïssez-moi ! Et si vous devez me vénérer, appelez-moi par vos mirs, d'épure de devenir moi.

Si vous êtes assez fous pour cela, appelez-moi Ct'hulu. »

Voilà, du coup c'est ce genre de trucs que fait le rimailleur. Comme j'ai eu une bonne expérience avec la première fois, j'y mets des trucs débiles de temps en temps (mais j'avoue que c'est le premier à être correctement rédigé). J'en reposterai peut-être ; si quelqu'un sent l'intérêt lui chatouiller les méninges, voilà le site.

D'humeur un peu lovecraftienne, je me suis retrouvé quelques jours plus tard à écrire un synopsis vite-fait basé sur un des trop nombreux tropes de tvtropes (je ne vous donne pas le site sinon vous allez y passer votre vie, perdre toute notion de contact social, faire les jeux à boire pour oublier la misère, et définitivement ruiner votre santé ce qui fera de vous l'alcolique le plus savant de sous n'importe quel pont que vous choisirez (prenez ceci au second degré, au cas où)), à savoir Et je dois crier qui consiste basiquement en la représentation d'un quelqu'un piégé dans un sort pire que la mort, généralement pour l'éternité, et ayant très rarement la possibilité de vraiment crier. Et j'ai par mégarde foutu un OC là-dedans ; sachant que je n'en ai qu'un seul, vous savez désormais à quoi vous attendre.

Vous êtes pas allergiques aux gros mots et aux hurlements j'espère.
La non-satiété s’est apaisée : j’entends, la faim, une poussière jaillie de mon nouveau moi. Car il n’est pas encore entièrement moi, il était faim si peu auparavant, il pense encore en moi comme quelque corps étranger… Pourtant je le sais, je ne suis pas complet. Longtemps j’ai posé mon regard sur les grumeaux de langueur familière qui entre lesquels surnage la trame solide et entêtée des choses fixes. Puis, quand la non-satiété s’est faite trop forte, je suis sorti de mon moi familier, pour aller me ressourcer parmi les choses fixes. Et je sais, j’en ai l’expérience, que je n’en ai pas absorbé assez : il m’en faut plus. Un peu, pas beaucoup.

Je flâne donc encore entre entraves et chaînes de choses, laissant mon attention dériver. Les choses fixes ne me voient pas plus que je ne les voie : dans leur réalité, ce doit être moi l’étranger, ce doit être moi qui vient de profondeurs insoupçonnées entre les choses banales. Je ne peux chasser ce qui me fait être moi. Je ne peux que flotter, flâner, au gré des forces qui ne sont rien pour moi d’habitude. Je perçois la nature des choses fixes : les lignes droites, les orbes brillants et scintillants, le contraste du blanc et du noir, et parce qu’ils sont encore en moi, je sais qu’ils peuvent les comprendre. Moi, je suis lié. Je ne peux que rester attentif, et être moi en-dehors de moi lorsqu’une chose fixe apparaît à mes sens. Souvent, elles s’échappent.

Me suis-je figé pour autant ? C’est pourtant que je peux me reconstituer, c’est pourtant qu’il est des rencontres où un autre moi rejoint mon grand moi. Dans un cube de gris et de blancs, je devine une chose fixe poser sa perception sur moi, et c’est ensemble que nous devenons ailleurs.

« C’est quoi c’tte arnaque ? Qu’est-ce je fous là bordel ? »

Unités faites unitaires, nous nous comprenons, au moins pour un instant. Plus loin en moi, plus assimilés, mes autres récoltés se sont déjà simplifiés, en partie ; seul celui-ci, pour l’instant, reste assez étranger pour esquisser des mots.

J’établis le contact ; je lui apprends ce que je suis, ou du moins, ce que nous pouvons tous les deux en comprendre de la même façon. La plupart des choses fixes, dans ce cas, se mettent à crier, car elles viennent d’apprendre que leurs cris me constituent tout entier.

Pas lui.

« Non mais j’y crois pas ! Eh, la déconne grave, sac à merde ! Tu crois j’vais m’laisser bouffer par un tas d’tentacules qu’a même pas d’nombril pour dire « je » ? T’as des yeux et des tentacules, j’vais t’apprendre à fourrer l’un dans l’autre ! Non mais j’te jure tu vas r’gretter d’être tombé sur moi ; et pendant qu’t’es là, laisse-moi t’dire, j’suis pas du fioul à monstre, j’suis pas un mioche qui chiale ! J’suis ! NORVERT ! ET TOI, T’AS MAL AU BIDE ! »

Un éclat d’étrangeté s’introduit dans ma propre pensée, titillant les chaos de mon être et batifolant parmi mes mots. La chose fixe ne crie pas ; elle ne refuse pas le partage ; elle ne se retire pas en elle-même ; elle ne souffre pas.

Elle ne me fait pas redevenir moi-même. Elle reste étrangère. Elle ne s’assimile pas.

Cela constitue un problème.

« AH OUAIS ! Non mais tu t’es r’gardé ? C’EST QUI L’PROBLÈME, HEIN ! Un prof de bio qui verrait ta sale trogne se pisserait dessus, et c’est moi l’problème ? Un écrivain qui t’ficherait dans un tas d’papier toilette boufferait sa plume, et c’est moi l’problème ? J’VAIS T’EN FOUTRE, DES PROBLÈMES, J’VAIS T’EN FOUTRE JUSQU’À PLUS SOIF ! Et tu vas t’couvrir la bouse qui t’sert de tête avec tes tentacules en priant Satan de d’venir assez sourd pour oublier jusqu’à la prononciation de PROBLÈME ! »

Roule, roule, roule, et mille échardes acérées se plantent dans les filaments de mon être. Quoi de plus dangereux qu’un grognement rogue et mordant pour une fibre de cris et de souffrance ? Ces sons, cette rage, ils retentissent dans tout mon être et défont le moi que j’ai accumulé. Quoi que j’ai trouvé, cela me met dans une position que je n’ai jamais connue, et je ne sais pas réagir à cet inconnu-là. Je ne suis fait que de connu et de répété. Je ne sais pas réagir à cet inconnu-là. Je sens une peur étrangère sourdre de mon être, quelque chose qui ne peut pas être moi et que je ne peux pas assimiler.

« TU VAS MOURIR ! Ça t’apprendra à jouer au con dans mes plates-bandes ! Allez, grouille-toi un peu, enculé ! »

Le lien que nous partageons — erreur — je ne comprends pas, pourtant c’est là c’est offert à ma conscience par la chose fixe que j’ai absorbée. La mort ? Je perçois le froid, je perçois le noir, je perçois les sourires grossiers et les regards hautains tombant de partout, mais je ne connais et ne peux comprendre rien de tout ça et je me perds en moi.

Il y a dislocation.

Il y a apprentissage, dans son intégralité. Cette sensation de se perdre hors de soi m’est familière, et me rappelle mon début, et me rappelle quelques chasses dans lesquelles je n’amène pas assez de choses fixes à moi. Une minorité ? Elle est passée sous mon attention. Parce que ce n’est pas le cas ici, je dois conclure que les choses fixes sont inégales. J’en ai trouvé une qui augmente la non-satiété au lieu de la défaire comme les autres. Mais je connais ma réaction ; je dois me retirer en moi, répéter le mantra qui me recrée, répéter ces mots anciens que je ne comprends pas et par la terreur qu’ils lèvent dans les régions les plus proches de moi me reconstituer.

« C’est ça, fous l’camp dans la schizophrénie et laisse-moi la paix ! Va t’faire foutre, tête à claques ! »

Quand vous criez, vos cris se nichent dans vos cœurs
Et ils créent le chemin vers Celui qu’on ne doit pas nommer.
Quand vous souffrez, votre souffrance ouvre votre peur
Et elle vous entrave dans Celui qu’on ne doit pas nommer.
Quand vous agonisez, votre pensée emporte vos malheurs
Et en vingt-trois fragments vous vous joignez à Celui qu’on ne doit pas nommer.
Celui qu’on ne doit pas nommer amène à lui tout ce qui est noir en vous
Car votre faiblesse est source de sa force
Et qu’il est composé de tout ce qui vous décompose.
Et si vous prononcez le Nom,
Vous entrerez entier et conscient dans sa conscience et son entièreté.

ET IL EXISTE « SUIS » DONT LE « SUIS » EST « NARS KLTHARUL ».

L’interruption de l’incantation qui m’est invocation fait incarnation, dans la disruption d’une séduction qui est séparation de ma constitution. La terreur devient une erreur, et cette erreur est moi : un être trois fois unitaire dans un non-être immatériel. Le non-être se tend en moi et les filaments patiemment tressés qui me constituent claquent comme des fouets : le mantra me donne un nom et ce nom me fait moi-même.


« Mais ferme la raclure qui t’sert de clapet, bordel d’enfoiré d’bâtard de merde de mes deux ! »

Le coup de croc sonne comme un gong dont je suis la cloche, réveillant des douleurs à peine apaisées par le mantra. Et tout mon être, en éveil, s’entend ainsi projeté : alors je vois, dans des régions éparpillées, des filaments perdre leur forme et s’agiter. Ils devraient être inertes ; ils doivent toujours le rester !

« Vous êtes qui, à gueuler comme ça ?

— Ouais, ça fait des heures qu’on vous entend, un peu de calme !

— J’SUIS NORVERT ! Et j’gueule si j’veux, macaque déplumé !

— On ne vous a jamais appris les bonnes manières, garnement ?

— Vas t’faire foutre, la vieille !

— Oh !

— C’est choquant…

— On n’a jamais vu ça…

— Ici, en plus !

— Allez tous vous faire enculer, bande de pip’lettes sans fond ! Et profitez-en pour réveiller les deux sacs d’air qui vous servent de neurones, j’ai zéro envie de causer à des lavettes qui marinent dans j’sais pas quel monstre idiot d’puis avant qu’ma grand-mère vienne foutre la merde dans la ville !

— Non mais vous ne vous êtes pas regardé !

— Un peu de respect !

— Attendez, attendez, il a raison ! Nous sommes prisonniers ! Prisonniers, je vous dis !

— Mange tes boules, sac à viande, tu sais rien d’la prison ! Moi j’en sors, et j’peux vous dire qu’j’étais plus peinard qu’ici ! Au moins les dét’nus te foutent la paix quand tu fous rien, vous vous m’épuisez déjà !

— Mais que fait la police !

— Nous ne devrions pas avoir à subir ça ici !

— Je dis le nom de Norvert, et je dis le nom du peuple de Majar, et je dis que nous sommes libres, et je dis que Nars Kltharul n’a aucun pouvoir ici !

— Oh non, un fou !

— Qui t’a permis d’me causer, le miard ? Eh, r’tourne chez tes pouilleux, t’as rien à foutre dans ma zone ! »

La cacophonie hurle et hurle et hurle et je sens la douleur qui s’estompe parce qu’il n’y a plus rien pour souffrir. Mon esprit si immense et si intègre se fragmente et se fracture, perdant des filaments déchaînés et dansant comme jamais je n’ai su cela, et je sens mon moi se réduire à toute vitesse. Les choses fixes regagnent la réalité des choses fixes et il ne restera plus rien pour moi.

Alors, dans la froide immobilité qui s’insère dans mes extensions innombrables, dans le noir des membres absents, dans le mur d’étrangeté auquel se heurte mon esprit, je récolte quelque chose de nouveau, dûment mémorisé et archivé malgré la catastrophe qui s’effondre autour de moi. Voici comment se perçoit la mort, et je sais que je suis presque en train d’en faire l’expérience la plus vivace, je sens l’horreur de ne pas pouvoir me reconstruire de cet état, jamais.

« OUAIS ! CRÈVE, FILS DE PUTE ! »

Sur ce, je retourne cuver ma détresse de ne plus avoir personne sur qui taper en toute confiance & gentillesse & sérénité, retournez à la première virgule si vous avez perdu le fil de la phrase, en usant de tous les prétextes possibles pour voler du miel et le manger à commencer par l'étude anatomique du voile du palais, un vrai truc qui permet de faire de vrais machins et ceci est une raison suffisante pour s'enjailler, le tout en attendant le bon gros nuage noir d'orage qui pourra dompter un peu le soleil m'assomant alors qu'on devrait déjà être en hiver, par contre ça serait cool s'il pouvait ne pas y avoir de tempête et d'accident de navire et je vous jure que ceci est une vraie inquiétude. Accessoirement, il faut que je soigne mes sorties, celle-ci sert juste à faire drôle en ésotérisant volontairement des activités simples normales et parfaitement saines. Bleagh.
Article ajouté le Vendredi 03 Septembre 2021 à 18h32 | |

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