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de Ramius

                   



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Attention : présence de vocabulaire ordurieux dans cet article
Et surtout de plein d'apostrophes... eh non vous ne rêvez pas !
Norvert est un personnage que j'ai créé sans le moindre background pour le Calendrier de l'avant de 2020, et donc ce qui s'approche le plus d'un OC de mon point de vue. (Je fais une différence cheloue entre personnage et OC, faites pas attention.) Bref, il y a quelques jours, j'ai eu une furieuse envie de renouer avec son parler très... particulier, on va dire. Comme toutes les idées déplorables, celle-ci a tout à fait bien roulé, et voilà le résultat.
(Accessoirement ça aura fait que deux articles successifs sur ce blog contiendront des rimes et des jurons, ça me plaît ça)


Qui c’est l’con qui m’a foutu un auditoire aussi à la manque que ça ? J’vous cause, vous savez ! Bon, donc j’recommence les explications sur moi ? La bonne réponse était non, abruti.

M’appelle Norvert. Z’aurez pas mon nom d’famille, vous m’énervez d’jà trop pour ça avec c’t’air de j’l’écoute mais j’prête tellement pas attention à c’qu’y dit qu’y faut qu’on m’explique les trois quarts dès la fin d’l’histoire. Oui c’est toi qu’je cause !

Donc j’vous racontais qu’j’étais allé chercher du fric à la banque pour m’ach’ter à bouffer. J’répéterais pas c’que ces nuls m’ont valu comme ennuis, ça prendra trois plombes. J’vais plutôt reprendre le récit d’cette journée pourrie au Centre Commercial — vous savez, là où vos gamins achètent tout l’rayon d’gamineries ? C’est ça, faites pas genre vous savez pas.

Donc, premier aperçu du coin, c’est l’parking, c’te privilège de friqués en bagnole. J’arrive à pieds comme un pouilleux et j’dois déjà y zigzaguer entre les chauffards qui savant pas lire leur code d’la route et manquent de m’écraser tous les trois pas. V’là-t-y pas qu’y en a un qui r’marque ma gueule, d’ailleurs, parc’qu’y s’gare d’vant la porte et prend tout l’temps qu’y faut pour entrer pile au même moment qu’moi. La p’tite pique qui fait plaisir au passage, hein, « Vous devriez faire un peu attention avant de vous jeter sous les roues des autres, vous pourriez abîmer un pare-chocs. » Ta gueule p’tit con.

Donc j’le laisse me larguer, il avait c’te démarche des gens pressés d’Volucité qui sont tell’ment plus importants qu’la masse qu’y faut toujours qu’ils doublent tout l’monde, par la droite et par la gauche siouplaît. Ça fait trente ans que je vois passer ce genre de sales cons d’vant moi et c’est pas aujourd’hui qu’y m’apprendront à vivre !

Bref, le supermarché, vous savez le centre-ville qu’c’est, y’a pas moyen d’s’y r’trouver d’un jour sur l’autre. Moi j’aimerais bien savoir où j’dois aller pour trouver ma bouffe, mais à chaque fois j’dois m’perdre une heure dans les rayons parc’que ça bouge tout l’temps, et encore. J’devrais sans doute être heureux qu’les marques changent pas, mais qu’çui qu’a dit ça aille se faire foutre.

Qui j’manque de percuter qui slalome entr’les gens derrière son charriot trop plein ? Tout pile, le p’tit salaud d’l’entrée, qui me flingue des yeux quand y me r’connaît au rayon vinasse. Et pas qu’une fois, attention ! J’lui suggère de r’penser son style de conduite, au rayon biscuits, parc’qu’il a un peu trop l’air d’un attentat en camion avec ses trois couches d’manteaux qui l’font comme un carré. Il répond que j’suis encore dans ses roues au rayon jeux d’constructions, j’lui jette un réveil dans l’chemin au rayon électronique ; eh ouais, « Debout ! » que j’lui ai dit ! Bien d’viné mon pote mais ça s’rait bien si tu pouvais arrêter d’être aussi crétin dans tout l’reste de c’que tu fais ! J’en étais où avant qu’tu m’interrompes comme un idiot, là ?

Électronique ? Ta gueule j’ai pas b’soin d’ton aide pour savoir c’que j’ai dit y’a pas trois s’condes ! Comme si tu t’en rapp’lais mieux qu’moi, pauv’ schnoque. Bref, ensuite ça été le rayon caleçons, y m’en a lancé un sous l’pieds pour m’faire glisser. Là c’tait bon c’tait la guerre. J’l’ai suivi d’loin au rayon charcute’ et j’ai foutu dans son panier l’truc le plus discret qu’j’ai pu trouver en ch’min : c’tait une souris sans fil à quarante balles. Il l’a pas vue, trop occupé à examiner ses congénères les andouilles sous vide, par contre quand je l’ai revu de face dans les revues, y devait savoir parc’qu’il m’a volontair’ment percuté au charriot. Et vu la vitesse de réaction quand j’me suis écarté, le p’tit con en avait plus dans les muscles qu’j’avais d’abord pensé. L’a laissé tomber la souris sur ma gueule avec une tronche méprisante.

Quoi, une description ? ‘Pensez vraiment qu’c’est le moment ? Tarés d’bureaucrates, va. P’tit con, un mètre et d’mi, ch’veux courts, droits au bol et vaguement bruns, des yeux bleux de cochon, imper marine, jean de pauvre qu’il avait même pas fait l’effort de trouver. J’décris aussi l’charriot pendant qu’j’y suis ?

Donc, la fois suivante… Comment ça ça vous intéresse pas ? Z’en avez du culot ! J’m’en fous j’raconte c’que j’veux. Mais ta gueule, pauvre nœud, si j’dis qu’ça fait partie d’l’histoire c’est pas toi qui va prouver l’contraire avec ton cerveau d’rat ! Quoi m’sieur Norvert ? Qu’est-ce qu’il a m’sieur Norvert ? T’veux ma photo ? T’crois qu’tu peux gueuler plus fort que moi ? BAH FERME LA RACLURE QUI T’SERT D’CLAPET ALORS !

J’en étais aux revues, ça vous intéresse ? Menteur, toujours pas. Bref au final on s’est r’trouvés dans la file d’attente d’la caisse et c’pauvre idiot avait pas r’marqué qu’il y avait une demi-paire d’godasse à quelques mois d’salaire dans son panier. Alors là il arrive d’vant la caissière, il décharge, et paf ! Il voit l’machin !

Là il me r’garde. À vue d’nez y reste quinze-vingt s’condes avant qu’la caissière commence à scanner et j’ai fait l’effort d’lui renvoyer ma version d’sa tronche de connard méprisant. J’dois r’connaître qu’il a réagi vite-fait : il a réussi à tout re-fourrer dans le charriot sous l’regard de porc des autres clients qui pigeaient que dalle, avant qu’y soit trop tard pour lui. Mais ça l’avait énervé d’d’venir le centre d’l’attention comme ça, d’où la dispute qu’a suivi :

« Dites-moi, mon bon monsieur, c’est bien à vous que je dois cette chaussure dans mon panier ? »

Clin d’œil lubrique.

« Et la poêle, les trois carnets de notes, le dentifrice, le soutien-gorge et le sac de courgettes que je n’avais aucunement l’intention d’acheter ? »

Qu’est-ce tu racontes j’vous l’ai pas dit ? Ben fallait suivre, hein. Lui c’tait un aveugle, vous vous êtes sourds, j’y peux rien.

En tout cas il est sorti d’la caisse en marche arrière avec les clients qu’savaient pas trop c’qu’y devaient foutre, et ce p’tit con a pris grand soin de me marcher sur les pieds au passage. Sauf que j’sais pas si vous êtes assez autonomes pour vous imaginer la scène : une caisse, c’est pas large. Donc je d’vais r’culer avec lui éviter ses talons, alors j’ai commencé à lui faire des croche-pattes — mais sur un type qui r’cule c’est pas si facile, puis l’avait des chevilles en béton armé parc’que j’me suis cassé un orteil dessus.

Du coup lui aussi s’est énervé des pieds et avant qu’on ait eu l’temps d’comprendre, j’me suis r’trouvé en train d’me casser la gueule par terre, avec lui qui m’poussait du pied. Bon là j’pouvais plus trop m’rater : j’lui ai attrapé les pieds à pleines mains et il a fini par s’viander, poussé par son charriot trop lourd.

J’m’attendais vaguement à c’qu’y cogne et j’vous jure qu’il a trouvé moyen d’me larguer un coude dans les côtes en s’cassant la gueule. Donc j’riposte, forcément, je cherche à lui coller mon pied dans les jambes, à lui attraper la trogne ou à lui casser l’nez d’un coup d’tête. C’est là qu’ça commence à mal tourner pour moi parc’qu’y savait s’battre, ce con. Il commence à s’rel’ver avec moi accroché à ses poignets, trébuche, j’suis content et j’devrais pas parc’qu’il m’abat son poing dans l’ventre ; encore le coude il l’avait retenu mais là j’ai failli lui cracher mon p’tit-dèj à la gueule. Quand j’y r’pense c’est dingue autant de violence dans un corps de faible comme ça, il doit s’doper.

Bref, la suite j’ai pas b’soin d’vous la raconter, vous l’avez forcément vue aux caméras d’surveillance sinon vos agents d’trois tonnes nous s’raient pas tombés d’ssus. Remarquez qu’ça j’vous en veux pas, vu qu’j’étais probablement sur l’point d’me faire passer à tabac dans les règles d’l’art. N’empêche qu’vous avez intérêt à m’rendre mes courses !

Quoi c’est pas dans vos attributions ? Bordel mais vous les flics vous servez vraiment à rien, hein ! Oh ta gueule, je vois pas pourquoi j’te raconte ma journée d’abord ! Sors de ma vie !
Article ajouté le Mardi 16 Mars 2021 à 11h46 | |

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