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Sartori in Bourg-Trésor
de Kibouille

                   



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Oleum Perdidisti #2
Après un Février ayant filé comme une balle, vous vous attendiez (pour ceux qui attendaient quelqu'un et que ce quelqu'un s'avérait être moi) à voir s'ajouter une ligne à l'onglet "Créations sur l'Espace Membre". Et avec une surprise à peine feinte et des yeux qui roulent sur le fond vide bleu pâle du site, vous avez constaté que rien n'avait paru. Que l'attente du retour du Kibouille était encore à attendre. Après quelques semaines prolixes et bien rythmées où la faim d'écrire était dévorante, le voilà (non : ME voilà) à nouveau en disette longue durée.

Oh oui, je trime sans succès. La chiourme. L'ardeur ingrate. Le désabusement de Sisyphe dont l'ouvrage dévale perpétuellement et sans surprise tout en bas de la montagne. J'écris toujours comme si un jury bien engoncé allait surgir des fourrés pour me remettre envers et contre tous le Renaudot, malgré que mon récit soit une fic pokémon perdue au milieu de romans, et cette pression m'écrase quand elle ne s'évacue pas. Des élans inspirés, débordants et huileux, qui s'agglutinent au bout des doigts et qui ne s'échappent que partiellement, tandis que le reste finit vaporisé au fond de ma tête en un épais brouillard mental. Chaque idée est une course, chaque inspiration me force à prendre le filet, la fiole ou la boîte : n'importe quoi pour l'attraper, tant ce genre de coquine est volage. A chacune d'entre elle non saisie, je tente de relativiser ; me disant qu'elle finira bien par revenir si elle était si importante, que devant mon flegme cette petite femelle se laissera bien désirer. Mais hélas non : les idées comme les femmes ne reviennent pas d'elles-mêmes, ni ne s'obtiennent en croisant les bras. Et une fois à leur conquête, elles s'arrachent plus qu'elles ne se cueillent...

(bon dieu où en étais-je... ah oui)

Cet oléolat de première pression s'annonce d'ailleurs le plus souvent au travail pour ne rien arranger. N'ayant pas le confort et la chance... euh non. N'ayant pas la malchance et l'ennui de gagner mon pain devant un bureau, je ne peux bien souvent pas prendre le temps de coucher quelque part les idées qui me viennent, et que mon labeur physique stimule. Et j'ai beau essayer de recréer les conditions chez moi, des séries de pompes ou de tractions ne sont jamais aussi "inspirantes" qu'une bonne session de déblai à une demi-heure de la débauche du vendredi (si si, essayez).

Mais tout serait plus simple si écrire n'était qu'une affaire d'inspiration. Le rythme d'écriture que je m'étais trouvé (dans le lit tous les soirs passé 20h une fois le repas gobé pour être totalement exhaustif) s'est littéralement effondré au bout de plusieurs soirs peu inspirés. Je n'ai même pas eu à requérir à mon immortelle procrastination pour me retrouver de cinq-cent à zéro mots par soir. Faute d'écrire donc, je relis et corrige, et faute de satisfaction, j'ampute rageusement la moitié de mon récit.

Je ne m'autorise pas à être mauvais, ni à laisser le temps affûter ma plume sur la meule des échecs qui tourne sur elle-même. "Le mieux est l'ennemi du bien" est probablement la phrase dont on me martèle le plus, mais mon niveau se doit d'être la moyenne de mes sommets plutôt qu'une moyenne tout court. Cette névrose qui est la mienne, qui me fait extirper mes ressentis les plus ardents sur un site Pokémon, qui m'exhorte à sortir un Goncourt au milieu de fanfictions d'écrivains en herbe (dont je fais partie), elle est inguérissable et a toujours été présente aussi loin que je me souvienne. Elle est digne de ma méfiance, cette couvée du timide, ce bastion du procrastinateur. Elle et sa langue de serpent, toujours prompte à enserrer tout élan créatif dans ses anneaux. Quelle meilleure excuse pour ne pas me jeter sur mon clavier ou mon bloc à dessin que "je ne suis pas inspiré ce soir, je ne serai pas assez bon". Apprendre à la reléguer, à la faire taire, fait partie de mon cheminement personnel. Et quoi ? Faire taire mon perfectionnisme alors que je suis un fruit si vert et dur ? J'ai besoin de cette poussée du départ, comme un avion au décollage : et tout comme lui, une fois dans les airs, la dépense d'énergie sera moindre pour me maintenir à hauteur. Mais le cercle vicieux reprend : je suis trop impatient et fainéant pour supporter le temps de l'ascension, moi qui ai si peu l'habitude du travail...

Vous lisiez encore ? Ce n'était pas seulement à moi-même que je m'efforçais de parler, dans ce bloc textuel ? Peu importe : faire cet effort de verbalisation m'a redonné confiance en mes écrits et mes projets. J'ai ces besoins de me morfondre sur moi-même, ou comme disait le Maître : "Je me venge de ce sentiment en le livrant à la publicité".

Reprenons avec le gras des annonces plus concrètes. Et ne vous en voulez pas d'avoir parcouru l'article pour trouver de quoi exciter vos yeux : nous sommes biologiquement attirés par le gras.

J'hésite chaque jour sur le sens à donner à Que Tombe la Foudre, bien que les deux premiers chapitres soient planifiés. Trouver un scénario m'est difficile, le graver dans le marbre plus difficile encore. Raison pour laquelle j'ai souvent pensé à encore décaler sa publication pour me faire la main sur d'autres projets. Donnez-moi votre avis et ne m'y épargnez pas avec des miséricordes comme "Prends ton temps pour faire quelque chose qui te plaira".

Mon O.S. piétine comme vous avez pu le deviner. Encore une fois une affaire de scénario, qui ne colle pas avec ce que je veux décrire. Je désespère, mais n'abandonne pas. Et puis j'ai un bêta-lecteur qualitatif : si le récit sort un jour, vous aurez la qualité garantie.

L'autre projet me faisant douter sur l'éventuel report de QTF est le remaniement d'une fic courte avortée, sortie dans le cadre du concours Épée/Bouclier. Aux Pieds des Géants, pour ceux qui constitueraient un dossier de mes bourdes. Elle traitera notamment de ce damné perfectionnisme et me permettra d'enfin écrire des personnages humains, ce qui sera je le confesse un gros poids en moins sur les épaules.
[size=7%]Il aura même un moment été question d'écrire Que Tombe la Foudre avec des humains, c'est dire la difficulté que je rencontre...[/size].

C'était Kibouille, nous nous reverrons.


"Pour une section moins creuse." Kibouille 2022.
Article ajouté le Lundi 15 Mars 2021 à 23h17 | |

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