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Sartori in Bourg-Trésor
de Kibouille

                   



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Au revoir Keios
Bonsoir !

Ce qui va suivre est une longue et vaste introspection sur ce qui m'inspire, ma façon d'écrire et de créer et, oui : sur ma vie. C'est surtout une annonce importante pour mon activité sur le Bip, or si les motifs de telle décision vous intéressent, vous êtes prévenus.

D'aucuns auront remarqué la disparition de Que Tombe la Foudre du site. Envolée le jour anniversaire de son dernier chapitre ajouté, et ce pour toujours... et pour une raison qui me pince le coeur : je l'arrête pour de bon.

Pour être succinct, QTF était une sorte de récit miroir de mes errances, et son héros Keios un genre d'autoportrait. Je voulais y raconter mes frustrations aussi bien que mes ambitions, ma vision du monde et une partie très intérieure de moi à travers un personnage balloté par la vie, sans cesse en porte à faux de tout et à la recherche de ce qui l'anime... QTF était ainsi prévu pour grandir en même temps que moi ; l'évolution de mon petit Pikachu devait suivre la mienne, il devait être aussi perdu que moi.

Et puis j'ai intégré le compagnonnage, découvert un métier passionnant, des traditions et une histoire riches, me suis retrouvé entouré de gens intéressants... et Keios est resté là, sur le bas-côté, à regarder ma vie atteindre des sommets de bonheur et d'accomplissement, et s'est lentement décroché de moi.

Je dois être tout ce qu'il y a de moins clair et de plus capricieux, je sais. Je m'explique.

Je pense avoir écrit QTF pour me livrer, parler de moi comme dans un journal intime (raison pour laquelle le carnet de Keios, qui n'était pas là par hasard, sonnait aussi personnel). Aujourd'hui encore, je ne pense pas que je parviendrais avant encore quelques temps à écrire les récits de personnages qui ne me ressemblent pas. Je suis comme gouverné par le fait de mettre une grande part de moi dans mes textes.

Manque d'expérience ? Immaturité d'un écrivain amateur ? Reste qu'à un moment donné de ma vie, mes troubles personnels me surpassaient au point de me lancer dans l'écriture ; loisir que je n'aimais pas à cause de ma grande timidité. J'en arrivais à me dire, bien que tout le monde semble dire le contraire, que je ne parvenais à écrire seulement étant triste. Idée que je remets peu à peu en question depuis les grands changements dans ma vie.

Il fallait s'y attendre. Je suis devenu un jeune adulte, et plus encore un jeune homme. Un métier qui me plait, une voiture, un loyer, une copine : tout ce qui me semblait si lointain dans mon désarroi de ne savoir quoi faire de ma vie m'est tombé dessus en à peine un an. En me regardant aujourd'hui avec mes yeux d'adolescent, je pense que je sentirais comme une trahison. J'avais tant remis le monde entier en question pour au final faire globalement comme tout le monde...

Quand on change si vite et si radicalement, il est difficile, même pour le fier tailleur de pierre en devenir que je suis, de graver un double de soi dans le marbre. La réécriture était d'abord une révision du scénario ; c'est devenu une revue partielle des personnage, rapidement devenue totale. En trois mois, j'avais repris de zéro l'ensemble de mon récit, à commencer par sa base : Keios, encore lui.
Maintes fois je l'ai remodelé pour qu'il convienne un peu plus au moi que j'étais à présent, et maintes fois j'ai tout déchiré au bout de trois à quatre semaines. Keios était plus que tout autre chose celui qui me motivait à poursuivre. Quand je trouvais un nouvel aspect à explorer, les idées venaient, fluides comme des coups de ciseau sur un calcaire tendre. Quand tout me semblait trop vague, peu crédible, pas assez parlant ni intéressant, impossible de rentrer dedans, comme une broche émoussée dans une pierre froide. C'est comme ça : je dois être transporté quand j'écris. Peut-être une nouvelle preuve de mon amateurisme...

À tout vouloir améliorer tout le temps, j'ai fini par me faire avoir par ce petit jeu (et vous étiez quelques uns à m'avoir prévenu). Je trouvais de moins en moins d'intérêt à ce que j'écrivais, jusqu'à me résoudre à tout arrêter. J'ai bien pensé à dompter mon perfectionnisme en me fixant une version gravée dans le marbre, remplacer les pokemon par des humains pour diminuer les contraintes qu'un millier d'espèces différentes posaient mais rien à faire. Que Tombe La Foudre était devenu pour moi une coquille vide, et je ne peux me forcer à n'écrire que du simple divertissement.

Considère-je cet abandon comme un échec ? En partie oui. J'ai longtemps rechigné à tout arrêter pour le temps et l'énergie engloutis dans cette fic, et pour me prouver à moi même et mon perfectionnisme abusif que oui, je pouvais achever quelque chose et en être fier. Mais avec le temps, la motivation, les idées déclinant tous trois, j'ai fini par faire le deuil d'un récit que ces interminables réécritures avait transformé en vraie tare.

Keios s'en est allé. Mais il reviendra peut être à l'avenir, dans un futur lointain où, avec l'expérience et la pensée mûrie, l'envie d'écrire une autobiographie pokémonesque me reprendra...

Je n'arrêterai pas l'écriture. Mais au vu du trop grand défi qu'était une fic très longue, je pense me tourner prochainement vers des formats courts, comme des O.S ou des récits d'une poignée de chapitres. J'ai encore trop à apprendre, trop à parfaire, et beaucoup de soirées à occuper autrement que devant des écrans.
Le style évoluera aussi. Je voudrais épurer au maximum ma plume, tout en imposant ma patte. Vaste, vaste sujet, encore...

Et promis, cette fois-ci, je ne supprimerai plus rien.
Article ajouté le Jeudi 07 Mai 2020 à 00h58 | |

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