Bonsoir !
Je ne sais pas trop d’où sort cet article, à part d’un cerveau fatigué de ne pas trouver le sommeil à trois heures du matin. Non, ça me questionne depuis un peu plus longtemps, et je voulais parler des réseaux sociaux, avec beaucoup de « je ».
Excluant Pokébip (en est-ce un ? le débat est ouvert), je n’ai jamais vraiment été sur un réseau social. Je ne sais pas trop à quel âge les gens s’y mettent en ce doux XXIème siècle, il me semble que j’en ai entendu parler à partir du collège ? Bref, la première chose à savoir, c’est que je n’ai pas de smartphone — et je suis fidèle à mon cher téléphone à clapet, dont je ne vanterai pas les mérites cette fois-ci. J’imagine que ça me limite un peu niveau réseaux (Instagram n’aime pas les ordinateurs, j’ai essayé !). Sinon, je n’ai jamais eu trop envie de m’attaquer à ce genre de trucs. Je me suis satisfaite de Pokébip pendant plusieurs années, mais force est d’admettre que… l’activité décline. Oups !
L’une des raisons, et elle est assez stupide, c’est que je tire(ais ? on y travaille) une certaine fierté de l’idée de ne pas rentrer dans le moule et de ne pas faire comme tout le monde. C’est facile de se moquer des dérives de l’Internet quand on n’y tient pas plus que ça… et ce n’est pas une attitude des plus saines non plus, on est d’accord ! Une autre raison, c’est que je n’ai pas l’impression d’avoir ma place sur ce genre de plateforme. Je n’ai pas grand-chose à dire, encore moins au monde entier, hélas, et comme je l’ai dit, je me satisfais(ais ?) de Pokébip pour avoir quelques retours sur mes dessins. Je ne sais pas ce que ça m’apporterait exactement d’être active sur un réseau social, quel qu’il soit, mais en tous cas, je ne vois pas ce que je pourrais apporter à n’importe qui d’autre. Et enfin, ça me fait un peu peur, tout ça, mais je n’ai pas d’explication rationnelle à cela.
On ne peut pas nommer ça comme une raison de ne pas aller sur les réseaux, puisque ça découle plutôt des raisons décrites dans le paragraphe précédent ; mais il y a l’idée d’être tout le temps connecté qui me déplaît. Je sais que j’ai du mal à me détacher d’un écran, celui de mon ordi en l’occurrence, mais dans le pire des cas, mon ordi ne sort pas de chez moi. Quand je vois que les gens dans la rue ou dans les transports sont collés à leur portable en permanence, j’imagine que je serais dans la même situation si j’avais un smartphone également. Clairement, je veux à tous prix éviter ça, ça a l’air tellement facile d’abuser, de se couper du « vrai » monde, et je me sais absolument faible.
Smartphone n’égale pas réseaux sociaux à tous les coups, certes, mais ça semble être une sacrée addiction quand même, donc puisque je ne suis pas encore tombée dedans jusqu’alors, je préfère éviter. Bref. Jusque-là, je veux me persuader que je fais les bons choix, que ça m’évite les excès, que regarder le paysage pendant un voyage en train vaut mieux que de se tuer les yeux sur un écran. Ah, j’ai aussi envie de dire que plus que des choix, c’est un peu de chance qui m’a menée là : j’ai eu un portable tactile
jadis, il s’est cassé, et j’ai hérité du téléphone à clapet. Peut-être que les choses auraient été différentes si j’avais eu un super portable dernier cri à la place, tout est fait pour qu’on tombe là-dedans de nos jours.
Bref. Vous avez déjà entendu les discours comme quoi on s’isole en se coupant du monde IRL quand on est trop sur les réseaux ? À l’inverse, je me sens plutôt seule en n’y étant pas. Je suis ce genre de personne qui aime partager avec un petit cercle de personnes, j’ai peu d’amis parce que je suis super timide, mais ça m’a toujours suffi : si j’ai un truc drôle à dire, j’envoie un sms, si j’ai une crise existentielle aussi, mais c’est un plus gros sms — ou bien je fais un énorme article ici, où je « connais » un peu tout le monde (comme maintenant). Mais les réseaux sociaux servent aussi à se faire des amis, et du coup, je ne m’en fais pas. J’ai l’exemple d’une amie qui s’est fait plein de potes juste en s’inscrivant sur Twitter — du moins c’est ce qu’il m’a semblé, on ne se parle plus vraiment depuis. Et j’imagine que je perds de l’intérêt aux yeux d’un certain nombre de gens IRL quand je déclare ne pas avoir d’instagram. En tous cas, c’est plus dur de nouer le contact, d’autant plus quand on n’est pas tout à fait à l’aise IRL.
C’est aussi compliqué de le garder, le contact. Plein de gens d’ici se parlent sur Twitter, par exemple, mais du coup, je ne peux pas trop faire de même. Et je me sens exclue, alors que c’est idiot, je me suis exclue moi-même. J’imagine que c’est facile d’oublier à quel point être sur les réseaux sociaux
est un critère « d’acceptation » sociale quand on s’y trouve, et que 99% du monde y est aussi. On est d’accord, je dramatise, mais c’est aussi parce que je le vis un peu ainsi. Cependant, je sais que se sentir seul n’est pas le propre du 1% restant.
Enfin donc ! Ça, c’est sur le plan personnel, et en soi, ce n’est pas si important que ça. Au niveau professionnel, ça va pour l’instant parce que je suis juste lycéenne, mais il paraît qu’on galère en tant qu’illustrateur (c’est ce que je veux faire) quand on n’a pas un réseau de connaissances. Or, ça passe par — devinez où ? Et on nous a assez rabâché que le réseau se construisait dès le lycée pour que je m’inquiète déjà de n’avoir les contacts que de trois personnes de ma classe d’arts appliqués. Les autres partagent en ligne, sont déjà suivis par un certain nombre de gens, je partirai sans doute de zéro de mon côté lorsque je commencerai enfin à poster quelque part — quelque part où il y a beaucoup de monde — et en même temps, je continue de souhaiter que ça commence le plus tard possible. Donc ça aussi, c’est embêtant.
En gros, ce que je veux dire, c’est que j’ai des avantages à ma position actuelle, mais que j’ai aussi l’impression de rater beaucoup de choses. Et finalement, je me prends la tête parce que je ne sais pas quoi faire pour réagir à cette situation. C’est peut-être juste un pas à sauter pour m’inscrire quelque part et commencer à être active, en même temps, comme je l’ai dit, ça me fait peur sans trop de raison. Est-ce que ça vaut la peine de céder à la pression sociale ? Est-ce que j’en fais tout un plat pour pas grand-chose ? Oui, sans doute.
Ça doit être à peu près tout. J’écris ça juste pour me vider la tête, en soi (ça se voit parce que c’est très décousu, oups), mais si des gens qui auraient eu le courage de tout lire voulaient me laisser un petit mot sur leur ressenti par rapport à ce sujet, je serais ravie d’avoir d’autres points de vue !
Mon autre question existentielle pour l'instant c'est est-ce que les cheveux courts ça m’irait, mais je ne vais pas faire d’article dessus, je pense. J’espère que votre confinement se passe bien ! Comme cet article doit le clamer, j’aime garder le contact avec les gens, donc j’insiste, vous n’avez pas besoin de prétexte pour venir me causer sur Discord.
Le contexte se prête à ce que je mette cette chanson partout en ce moment
Passez une excellente soirée !