Élaboration Volcanique (ou Complétion Volcanique : à vous de voir)
Il est deux heures du matin, je viens de finir quelques crayonnés pour ma fic en grignottant le gâteau poire-pralines fait pour l'irl et que l'on aura jamais eu le temps de manger. Posé dans mon lit et déterminé à écourter ma nuit pendant que le chat joue avec mes orteils, je relis le MP de Flageolaid et me décide après quelques vidéos de me mettre à écrire, histoire de ne pas trop regretter de ne pas avoir avancé sur le chapitre qui traîne depuis un gros mois...
Intégration Volcanique... rien que le projet d'un cadavre exquis formulé il y a quelques mois m'avait botté. J'étais sur un bon rythme d'écriture, je sortais un peu plus de ma bulle en créant des liens avec les membres sur Discord et l'envie d'apporter ma pierre à un édifice et, en définitive, d'enfin intégrer le cercle des "auteurs sérieux" (ce cercle existe bel et bien dans ma tête) me titillait depuis quelques temps.
J'avais bien posé un peu à l'improviste ma participation à un speedfic quelques semaines auparavant (à l'heure actuelle toujours sans gagnant) et avais échoué à poster ma candidature au concours Échec et Mat. Mais à chaque fois, ces deux expériences m'avaient donné plus envie d'explorer d'autres pistes, d'autres contraintes et confronter ma plume à celles d'autres auteurs.
Une fois l'idée lancée, j'ai directement eu en tête mon idée de Dwight, et j'ai voulu lui donner une place centrale dans mes chapitres. Là où d'autres variaient les points de vue, je voulais (un peu sur le même registre que ma fic) clairement mettre l'emphase sur notre Zoroark tout en gardant la distance observatrice de la troisième personne ; ce qui se passe dans sa tête, comment il interagit avec le monde qui l'entoure, ce qu'il tire de cette société... le point central était clairement pour moi la constrction d'une psychologie du personnage plus que le scénario ou l'action.
J'ai tout de suite apprécié ce personnage un peu enfant, presque autiste dans un monde qui ne laisse guère de place à sa naïveté. En l'écrivant, je n'avais tout du long aucune idée claire de la relation le liant à Terrence, ni même des motivations derrière son choix d'intégrer la société : j'ai en quelque sorte laissé tout ça à plus aptes que moi. Ce qui m'intéressait avec lui, c'était son propre traitement, sa psyché qui, malgré le fait qu'il soit le personnage principal, garde une distance avec son propre récit. J'ai écrit Dwight un peu comme dans une bulle, emprisonné comme il est par cette enveloppe de chair candide et renfermée.
En soi, je ne suis pas vraiment sorti de ma zone de confort comme d'autres l'auraient pu. À vrai dire, je pense que personne parmi nous n'est clairement sorti de ce qu'il savait faire le mieux : le but de la manoeuvre était de chacun apporter un fragment de notre plume pour édifier quelque chose de commun, un ensemble réussi. Une fic collective astreint certes à une cadence de groupe et une linéarité, mais pas à des tentatives d'écriture ou des explorations de styles ou d'exécutions différentes. Quand nous sommes avec les autres, on donne ce qu'on estime être la meilleure part de soi.
Et finalement, en plus de la réussite ressentie d'avoir participé à ce tout, ce cadavre exquis a poussé plus loin mes capacités et mon aisance à construire des personnages. J'ai suivi de près toute l'avancée, ai parfois eu du mal avec les échéances courtes qui ne sont pas ma méthode de rédaction, et me suis longuement pris lavtête sur la vraissemblance globale des Cramois'Îles que nous construisions au point d'en oublier d'écrire.
Tout cela reste une belle expérience enrichissante, que l'on est enthousiastes d'entreprendre et fiers de finir. Je la conseille vivement à tout auteur un peu tâtonnant et cherchant à imposer son style propre.
Article ajouté le Vendredi 02 Novembre 2018 à 03h08 |
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