Corpus - Projets collectifs
de Corpus09

Ce qui suit ne sont que les conseils d'un amateur à d'autres amateurs.


La description des personnages revêt une importance toute particulière dans un récit puisqu'elle permet au lecteur d'imaginer avec précision l'apparence des différents protagonistes.

Un travers observable chez de nombreux auteurs, qui débutent ou non, consiste à limiter ces descriptions à la taille, la couleurs des cheveux et des yeux. Si ces trois indications suffisent à distinguer les personnages entre eux, elles demeurent assez superficielles pour détailler toute la complexité physique d'un personnage.
Toutefois, l'excès inverse n'est pas satisfaisant non plus. Noyer le lecteur dans une description qui n'en finit plus n'apporte rien à la construction de l'identité d'un personnage.

Si des éléments descriptifs sont disséminés tout au long du récit, ne serait-ce que pour rappeler aux lecteurs à quoi ressemble tel protagoniste, on retrouve assez souvent un ou plusieurs paragraphe(s) qui détaille(nt) le physique de chaque personnage à leur première apparition. Il est néanmoins possible de s'en tenir au strict minimum et de profiter des diverses interactions entre les protagonistes et leur environnement pour fournir des indications quant à leur apparence.

La quantité d'information à donner varie en fonction de l'importance du personnage dans l'histoire. Trois adjectifs suffiront pour un interlocuteur ponctuel qui disparaît avant la fin du chapitre, quand on pourra écrire une page entière sur l'antagoniste principal. Ceci étant, il est possible de faire l'inverse pour créer un effet comique : décrire longuement un personnage qui meurt dix lignes plus tard et n'accorder qu'une phrase de description au héros.

Si la narration se fait à la première personne, la longueur des descriptions indiquera également l'intérêt que le narrateur porte aux individus qu'il côtoie, par exemple dans le cas d'un narrateur amoureux rencontrant la personne aimée qu'il décrira sur plusieurs pages. Les descriptions ne se feront ici que d'après les éléments que le narrateur peut voir, ce qui peut poser problème pour le narrateur lui-même. En fonction de sa personnalité et du format du texte, celui-ci prendra ou non le temps de se décrire aux lecteurs.

Dans tous les cas, il est important de commencer par les éléments les plus marquants du physique. Si un personnage possède une grande cicatrice sur le visage, il faudra insister sur ce point avant de parler de la couleur de ses yeux. À nouveau, il est possible de faire le contraire pour créer un effet comique.

Si deux personnages se ressemblent, le signifier aux lecteurs permettra de se passer d'un paragraphe descriptif. Dans ce cas, il convient quand même d'insister sur leurs différences, de façon à pouvoir les distinguer. Encore une fois, dans l'optique de créer un effet comique, on peut commencer par dire que deux personnages se ressemblent, pour ensuite montrer à quel point ce n'est pas le cas.

Pour décrire efficacement ses protagonistes, l'auteur peut compter sur une pléthore d'éléments dont voici une liste non exhaustive :


Visuels :

- Les cheveux : Ils ne se définissent pas uniquement pas leur couleur. En effet, on peut également décrire leur longueur, leur volume et leur ondulation. Les coiffures offrent également beaucoup de variété (rasé, raie sur le côté, frange, carré, nattes, tresses, dreadlocks...). Il est aussi possible de parler de la beauté/la propreté des cheveux d'un personnage (soyeux, gras, sales...).

- Le front : Il s'accorde parfois avec l'intelligence d'un personnage, un idiot aura le front bas. De plus, un front haut était autrefois marque d'élégance. Plissé, il peut indiquer une personne soucieuse.

- Les sourcils : Ils accentuent parfois le regard, des sourcils froncés évoquent la colère ou la concentration. Au XIXe siècle, le monosourcil était considéré comme la marque d'un caractère jaloux. L'épaisseur et le foisonnement des sourcils sont des éléments pouvant être décrits (broussailleux, fins, inexistants...). Par ailleurs, on trouve de plus en plus de femmes avec des sourcils tatoués, pourquoi pas des personnages de fiction ?

- Les yeux : Ils ont quelque chose de captivant et tendent à dévoiler les pensées ou sentiments secrets d'un personnage. Aussi est-il possible de faire briller toutes sortes de chose au fond des yeux d'un personnage (intelligence, bienveillance, cruauté...) ou d'insister sur l'expression du regard (farouche, suppliant, vide, déterminé...). À la couleur, s'ajoutent la taille des yeux et leur forme, la longueur des cils, ainsi que la présence éventuelle de cernes ou de lunettes (forme des verres + épaisseur de la monture). En outre, un personnage qui cligne souvent des yeux pourra passer pour un abruti quand un autre ne clignant pas des yeux aura tendance à mettre ses interlocuteurs mal à l'aise. Pour les personnages féminins, on évoquera aussi le maquillage autour des yeux.

- Les oreilles : Dans la culture orientale, de grandes oreilles sont un signe de sagesse. Il ne semble utile de décrire les oreilles que si elles présentent un caractère exceptionnel (grande taille, forme étrange, pilosité importante, dissymétrie...) ou des bijoux qui les mettent en valeur.

- Le nez : Il existe huit types de nez, le mieux est encore de chercher des images sur Internet pour se les représenter. Outre la forme, on pourra décrire la taille (énorme, peu prononcé...), la déviation, la couleur (alcoolisme ou rhume) ou les narines (taille, pilosité).

- Les joues : Les pommettes saillantes donnent un air fier et audacieux au personnage quand des joues tombantes lui donnent plutôt un air triste. Les joues peuvent également être rondes et bien remplies. Il est aussi possible de parler de leur coloration (de belles pommettes roses...).

- La bouche : Il y a beaucoup de choses à dire ici. Comme bien d'autres éléments du visage, on peut évoquer la taille de bouche, son inclinaison ou non pour le sourire, les lèvres (fines, pulpeuses, gercées...) et les dents (régulières, sales...). Pour les femmes, on pourra parler du rouge à lèvres ; pour les hommes de la moustache (rasée, courte, touffue...).

- Le menton : Il peut être rond, carré ou fin. Associé à la taille des joues et du front, il crée huit formes de visage, qu'Internet se fera une joie d'illustrer. Pour les hommes, il se caractérise également par sa pilosité (rasé de près, barbe de trois/cinq jours, bouc, collier de barbe...).

- Le cou : Il peut servir à souligner la robustesse ou la délicatesse d'une personne. Une pomme d'Adam développée chez un personnage identifié féminin peut semer le doute quand à son identité véritable.

- La silhouette : Il est possible de reconnaître certaines de personnes de très loin, rien qu'à leur silhouette ou leur démarche. La carrure d'un personnage (trapue, élancée, massive...) combine sa taille, celle de ses épaules et de ses membres. On pourra alors compléter en évoquant sa masse musculaire (muscles saillants, noueux...) ou graisseuse (chétif, dodu...).

- Les mains : Pour un observateur attentif, les mains apprennent beaucoup de choses sur une personne. Leur état indique souvent l'âge et le type d'emploi d'un individu, et la présence d'une alliance renseigne sur sa situation maritale. D'un point de vue purement descriptif, on peut évoquer la taille des mains, leur pilosité, le nombre et la largeur des doigts (osseux, boudinés), ainsi que la taille et l'état des ongles (manucurés, vernis, rongés, sales...).

- La peau : À moins qu'un personnage soit à moitié nu, on en verra surtout la surface du visage, du cou et des mains. En plus de la coloration de la peau, il est possible d'en décrire la texture (grasse, luisante...). À cela s'ajoutent les éléments "décoratifs" naturels (bouton, verrue, grain de beauté...) ou non (tatouage, piercing, cicatrice...).



Sonores et olfactifs :

- La respiration : On peut être amené à décrire la respiration d'un personnage pour accentuer son état à un moment donné (haletante après un effort, irrégulière si blessé). Par ailleurs, un protagoniste, malade ou non, peut se caractériser par une respiration insolite (sifflante, saccadée...).

- L'haleine : Elle ne se limite pas aux mauvaises odeurs (elle peut être mentholée, suave...). L'haleine revêt une dimension sensuelle lors de l'échange d'un baiser, par exemple, ou lorsque deux personnages se tiennent très près l'un de l'autre. Outre l'odeur, il faut aussi considérer la température (souffle glacial, souffle chaud).

- La voix : Pour rendre les dialogues plus vivants, il convient de donner des indications quant au timbre de voix des personnages principaux. À nouveau, il est possible de décrire la fréquence de la voix (grave, aiguë...), son intensité (fluette, caverneuse, bruyante...), son caractère (hésitante, plaintive, autoritaire...) ou son harmonie (rauque, mélodieuse, de crécelle...).

- Les pas : Marcher en frappant le talon révélerait un caractère autoritaire ou cherchant à attirer l'attention. Les personnages portant des escarpins sont les plus à même à se faire remarquer par le bruit de leur pas. Se déplacer sans un bruit est également assez notable pour être relevé dans une description.

- Les autres odeurs corporelles : Discrètes ou puissantes, agréables ou non, ces odeurs créent un lien plus "charnel" entre les personnages et les lecteurs.


En espérant que tout ceci vous soit utile pour vos fanfics.