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Speed'fics - Février 2018
Bonjour à tous !
Vous retrouverez dans cet article les Speed'fics réalisées par les auteurs en Février.

Speed'fic du 21 février


Thème : Aimer à en perdre la raison

Participants : Vocalume, Biditchoun, Valais14, Arcegis.

Participation de Vocalume
Grande femme au cœur de flammes, toujours elle avait attiré les regards. Par son style, son allure, sa posture. Par sa façon de s'exprimer surtout, par ses compliments crachés comme des braises et ses reproches ardents. Jamais on ne savait si elle aimait ou haïssait, mais le moindre de ses regards vous marquait au fer rouge. Elle s'imposait.

Plus que tout encore, le mystère qui l'auréolait intriguait. Tantôt journaliste sèche et professionnelle, tantôt membre du conseil des 4 de Kalos arrivée à son poste d'une manière inconnue de tous, ayant entretenu des liens plus que flous avec la Team Flare... Oui, Malva interrogeait ; elle fascinait.

Grande femme au cœur de flammes, toujours elle avait attiré les regards. Mais ce que tous ignoraient, c'était qu'elle avait déjà brûlé d'amour. Pour une cause, un idéal... Elle s'était consumée.

Enfant déjà, elle était un feu-follet. Vivace et joyeuse, elle courait partout, sautait et importunait ses parents par la même occasion. Le couple ne savait plus quoi faire d'elle ; en désespoir de cause, il la confia à une école privée et exigeante, spécialisée dans l'apprentissage du combat Pokémon, alors que la fillette n'avait que onze ans. Sans doute espéraient-ils qu'une telle activité lui permettrait de canalyser son énergie ; ça ne manqua pas.

Dès son arrivée et après quelques tests visant à déterminer ses aptitudes, un Pokémon jugé comme lui « correspondant » devait lui être remis. Quelle ne fut pas sa joie lorsque Malva découvrit la petite boule rouge-rosé qui allait devenir sa partenaire ! Une Magby âgée seulement de quelques mois, à laquelle elle s'identifia immédiatement. La même couleur de prédilection, la même première syllabe de leurs noms, la même énergie.

Si les cours théoriques ennuyaient Malva au plus haut point, la révélation se fit avec l'apprentissage du combat. Vint le temps de découvrir qu'elle pouvait se déchaîner, laisser libre cours à toute la puissance qui sommeillait en elle ; s'embraser. Pendant les récréations, elle s'entraînait. A l'heure des repas, elle s'entraînait. Après les cours, elle s'entraînait. Là où ses parents n'avaient vu en elle qu'une enfant épuisante, la jeune fille percevait enfin un domaine dans lequel elle pouvait briller, dépasser les autres. Elle fut rapidement la première de sa classe. Mais cela ne lui sufffisait pas ; elle ne voulait qu'une chose : être la meilleure.

Les années passèrent, et la flamme se mit à brûler avec de plus en plus d'ardeur. Grâce à ses efforts et au socle que constituait son école, Malva s'éleva à un très bon niveau. Tous ses camarades auraient pu la décrire de manière similaire : une jeune fille ambitieuse, voir légèrement arrogante, mais dont l'énergie et la joie de vivre illuminait et portait tous les cœurs. Ainsi, malgré les jalousies engendrées par son niveau, elle restait appréciée de tous. À ses seize ans, lorsqu'elle sortit diplômée, elle avait trois Pokémon : Magmar, Braisillon et Mélancolux. Dès lors, elle décida de consacrer absolument tout son temps et son énergie au combat, plus encore qu'avant. Son amour pour cette discipline lui faisait se sentir vivante ; rien d'autre ne pouvait — ne devait ! — exister. Elle cessa de donner des nouvelles à sa famille, à ses amis.

Lorsqu'un tournoi d'ampleur régional fut annoncé à Kalos, ouvert à tous et extrêmement médiatisé, elle y vit l'occasion de sa vie : briller, enfin, montrer son éclat au monde. Être reconnue comme la meilleure. De sa région, certes ; dans un premier temps...

Elle s'entraîna sans relâche, jusqu'à faire évoluer les deux Pokémon qu'elle avait capturés. La Magmar devait rester telle quelle pour le moment, faute de moyens de la part de sa dresseuse pour se payer un magmariseur. Puis enfin vint le jour du début des combats.

Les premières manches furent une partie de plaisir. Les adversaires les plus faibles se faisaient éliminer sans problème, et elle s'ennuyait. Puis, la difficulté monta croissante avec son rang... Aux quarts de finale, elle dut donner presque tout ce dont elle se croyait capable. Tous ceux qui l'avaient connu, voyant cette jeune femme brûlant de passion sur les écrans de leurs télévision, ne la reconnaissaient pas. Aucune lueur dans ses prunelles exceptée celle de l'excitation de la bataille, aucune parole superflue, aucun geste d'affection envers ses Pokémon qu'elle avait tant chéris ces dernières années... elle n'était pas satisfaite d'être arrivée aussi haut ; seule lui importait la victoire. Aux demi-finales, elle douta même de pouvoir vaincre tant son adversaire était tenace ; seule Magmar finit l'affrontement debout. Puis vint enfin la finale.

Des années plus tard, elle garderait ce combat comme le plus intense de son existence. Pour le public, la surprise étaient totale : alors que des célébrités étaient venues participer, c'était deux inconnus sortis de nulle part qui se disputeraient la victoire. Et aucun n'oublierait le combat auquel ils assistèrent.

Ce fut flamboyant, terrifiant, subjuguant, incandescent. Il fallut deux heures pour que l'affrontement se réduise à un 1vs1 ; Magmar contre un Némélios majestueux, d'une puissance incroyable. Leurs puissances semblaient s'égaliser à première vue, et le combat durait. Malva donnait corps et âme, se consumait pour ce match tandis que son adversaire restait calme et maître de lui-même. Peu à peu, un écart se fit sentir : Magmar faiblissait. Sa dresseuse fut-elle réellement aveugle aux signes, ou refusa-t-elle d'en tenir compte ? Nul ne le sut. Toujours est-il que son adversaire était en bonne passe de gagner, et que Malva refusait de l'accepter. Elle puisa dans ses dernières forces, celles de son Pokémon ; cela ne suffit pas. D'un terrible Lance-Flamme, le Némélios ennemi envoya son Pokémon au tapis.

C'était impossible. Après tant d'efforts, échouer ? Inconcevable. Son Magmar allait se relever, lancer un ultime coup, achever l'adversaire... Son opposant lui criait des choses. D'arrêter, que son Pokémon était vaincu, qu'elle était folle... Mais son amour du combat, sa passion pour la victoire avit fait perdre toute raison à Malva. Elle donna un ordre à son Pokémon, un dernier... Magmar se releva. Mû par la seule volonté de sa dresseuse, il réussit à tenir sur ses pattes, prépara une Déflagration... s'effondra sans avoir pu la lancer ; l'arbitre annonça la sentence. 

C'est ici que le rideau s'abaissa ; pour le public néanmoins. Il ignorerait la mort de Magmar suite à ses blessures, suite à la folie d'une dresseuse emportée par sa passion. Il ne saurait pas la haine, la rancœur, le désespoir qui envahirent Malva. Les envies de meurtres, de suicide, envies de toût brûler. À cause du décès de son alliée ? À cause de la défaite, de l'objectif d'une vie qu'elle voyait s'écrouler en cendres. Alors quoi ? renoncer, refaire sa vie ? Impossible. Son amour du combat qui l'avait étreinte brûlait encore en elle ; elle ne pouvait l'abandonner. Alors, si elle était destinée à faire souffrir ceux qui comptaient sur elle... Ne plus s'attacher. Haïr les autres, garder ses distances, bâtir un mur de flammes entre eux et elles, à coup de mots brûlants... Mais la passion du combat peinait à se raviver.

Ce furent alors deux personnes qui lui permirent d'avancer, deux noms : Dianthéa et Lysandre. Chacun à leur manière, ils lui offrirent la possibilité de se surpasser, en temps que membre du conseil des 4 comme de pilier de la Team Flare. Mais derrière l'image d'une femme ardente donnée par les médias, seules ces deux personnalités savaient qui était Malva : un tas de braises rougeoyantes, consumées par une passion dévorante... 

Participation de Biditchoun
L’ennui.
C’est ce que gamin Farouk ressentait. Il allait parfois à l’école des dresseurs, s’y curait souvent le nez, mais c’était à peu près sa seule activité quotidienne. Et comme elle n’était régie par ne serait-ce qu’une seule règle, il passait le plus clair de son temps seul à ne pas savoir que faire.

Ce jour-là, il avait décidé de vaincre son ennui. Il était temps d’aller voir le professeur Chen et de lui demander un pokémon. Peut-être même réussira-t-il à partir à l’aventure et tenter de récupérer tous les badges de la région… ! Et peut-être même qu’il obtiendrait… un pokédex ! Ça, ce serait de la balle. Un rêve éveillé, comme quand on cherche un trésor pirate dans sa chambre.
Enfin, tout ça n’arriverait que s’il arrivait à obtenir du professeur Orme ce qu’il désirait.

Il entra dans le laboratoire sans frapper. La porte coulissante se referma derrière lui presque sans bruit, tandis que devant lui s’offrait à sa vue une multitude de machines étranges dont il n’arrivait même pas à imaginer l’utilité. Une femme était affairée à faire produire des bips à l’une de ces machines. 

Comme elle était la seule personne qu’il voyait dans le laboratoire, gamin Farouk se dirigea vers elle. Plein d’entrain, il lui demanda :
« — Il est pas là le professeur Orme ?
— Non, il est en voyage à Kanto pour l’instant. C’est pour quoi ? lui répondit-elle.
— Ah… fit-il, l’air décontenancé. Et il revient quand ?
— Probablement au début de la semaine prochaine. Mais si c’est pour poser une question, tu peux tout me dire. Tu as besoin de conseils pour quelque chose ? »
Elle avait cessé de faire biper la machine. Si cette dernière avait été un pokémon, pourrait-on dire que la machine pouvait pokébiper ?
« — Baaah en fait j’aimerais bien avoir un pokémon pour partir à l’aventure.
— Je vois. Dans ce cas la décision revient bel et bien au professeur Orme, tu n’es pas trompé sur ce point. Reviens mercredi, là c’est certain qu’il sera là. Pense bien à lui montrer ta motivation, d’accord ?
— D’accord… Meri madame ! »

Gamin Farouk courut hors du laboratoire. Il était déçu, dépité, mais excité aussi. Il aurait bien voulu pouvoir commencer de suite, mais maintenant il fallait attendre cinq jours… Rien à faire, il fallait patienter encore.

Durant ces cinq jours, gamin Farouk fut l’élève le plus assidu à l’école des dresseurs. Quand, enfin, le jour J était arrivé, il se précipita dans le laboratoire dès son réveil. Il était à peine sept heures, mais le professeur et ses deux assistants étaient déjà là.

À la vue du professeur, le gamin se calma. C’est qu’il était un grand personnage, et qu’il imposait le respect. Gamin Farouk regrettait déjà son arrivée énergique mais brusque dans le bâtiment.
Le grand personnage, en entendant la porte d’entrée s’ouvrir et quelqu’un entrer telle une rafale, leva les yeux de ses biperies pour les poser sur le gamin. Casquette bleue portée de travers, t-shirt jaune, short bleu et basquettes bleues, on devinait assez aisément sa couleur préférée. Il ‘avait probablement plus de t-shirt bleu ce matin-là, et d’ailleurs gamin Farouk avait été très déçu à ce propos. Il avait beaucoup moins la classe.

« — C’est pour quoi, petit ? demanda le grand personnage, un peu embêté d’être dérangé si tôt dans son travail.
— Baheuh… En fait je suis venu vendredi dernier, et puis vous n’étiez pas là, du coup euh… la madame, là, elle m’a dit de venir mercredi, et comme on est mercredi je suis venu ! »
Gamin Farouk avait parlé très vite, sans réfléchir. Il avait pointé l’assistante du doigt tout en continuant à déblatérer des mots, donc la signification était quelconque en présence de cette divinité scientifique.

L’assistante décida d’aider le gamin. Oui, il avait été assez impoli, mais il ne le faisait probablement pas exprès, il a sûrement un bon fond après tout.

« — Il m’a confié la semaine dernière vouloir partir à l’aventure avec un pokémon, dit-elle.
— Je vois… »
La divinité re-regarda gamin Farouk de la tête aux pieds. Il avait l’air un peu tendu, mais excité aussi. L’espoir semblait illuminer son regard. Dans sa tête, il fit l’inventaire de ce qu’il pourrait éventuellement confier à l’enfant. Il lui restait un héricendre, un kaiminus et un germignon, mais pas de pokédex. Aucun n’était encore au point.

« — Bon, tu m’as l’air assez digne de confiance, mais je souhaite tout de même le vérifier. Si je te confie un pokémon, que vas-tu faire avec ? Comment vas-tu le traiter ?
— Euuuuuh… bah je vais me balader avec mon pokémon, et nous pourrons combattre, partager des noigrumes qu’on cueillerait sur les bords des routes, et euh… »
Gamin Farouk ne s’était pas attendu à toutes ces questions. En conséquence, il avait sorti les banalités et légendes qu’il avait entendues à propos des dresseurs de pokémons.
Il y eut un silence assez pesant. Le professeur semblait jauger le gamin du regard, et le gamin essayait d’affronter ce-dit regard inquisiteur, comme l’espagnole. Le gamin se demanda pourquoi il avait pensé à ce mot. Espagnol, c’est quoi ce truc ?
Les deux assistants observaient la scène, se demandant quelle décision la divinité inquisitrice allait prendre.

« — Bon, je vais te donner le choix entre trois pokémons. Choisis bien, il va t’accompagner durant toute ton aventure.
Dan cette poké-ball se trouve héricendre, pokémon de type feu. Dans celle au milieu, découvriras un germignon, pokémon de type plante. Enfin, dans la dernière tu trouveras kaiminus, pokémon de type eau. »

Gamin Farouk s’avança. Il était assez déçu, aucun des trois pokémons ne lui plaisait vraiment. Finalement, il opta pour kaiminus, sans conviction. Il interrogea Dieu du regard, d’un air de dire Et maintenant ?, et Dieu lui parla.
« — Bravo, tu es maintenant officiellement un dresseur pokémon ! Prends ces 10 poké-balls, elles t’aideront pour tes débuts. Veux-tu que je t’explique comment capturer un pokémon, ou le sais-tu déjà ?
— Non merci c’est bon, j’ai été à l’école des dresseurs ! Merci ! mentit-il. »

La vérité, c’est que maintenant qu’il avait son pokémon, gamin Farouk voulait quitter cet endroit et son vieux schnock au plus vite. Et comme il avait passé plus de temps à se curer le nez qu’à faire attention aux cours à l’école, il n’avait absolument rien retenu. Mais il y était allé tout de même, donc quelque part ça doit compter… non ?

C’est avec émerveillement qu’il découvrit la route 29 en tant que dresseur. Il la traversa sans encombre, sans rien de notable. Il ne captura pas de pokémon non plus.
Arrivé sur la route 30, un événement inattendu se produisit. Il croisa un pokémon incroyable. La perfection absolue. Il était rose-violet, possédait une queue qui s’enroulait, ainsi que deux dents de devant qui paraissaient très développées et tranchantes.

Ce fut le coup de foudre.
Sans même réfléchir, gamin Farouk lança une poké-ball. Quelle chance, la capture avait réussi du premier coup !
Il ramassa la poké-ball, puis fonça au laboratoire. Tout essoufflé, il y arriva à peine un quart d’heure plus tard. Il entra en trombe et cria :
« — Professeur, c’est quoi ce pokémon ? »
Orme, surpris, leva à nouveau les yeux de ses biperies pour constater que le gamin dont il n’avait même pas demandé le nom était déjà de retour.
« — C’est un rattata, pokémon très commun par ici. Pourquoi ?
— Je vous rends kaiminus, il est nul à côté ! Salut ! »
Et hop, gamin Farouk était déjà reparti.

Il ne partit pas loin cependant. Son but était désormais clair : combattre et rencontrer le plus de rattatas possible. Et pour ça, quoi de mieux que de se mettre sur la route 30 ? Là, il pourrait enfin s’adonner à l’activité qui lui manquait précédemment dans sa jeune vie.
Alors, désormais, il passait ses journées sur le route 30. Il combattait chaque autre dresseur qu’il voyait, afin de les persuader que rattata était le pokémon ultime, un peu comme à Kraignos. Ça faisait deux fois qu’il avait des pensées étranges en tête.

Certains pensaient que gamin Farouk était devenu fou, à rester tout le temps au même endroit, négligeant son sommeil et sa santé, mais ils ne savaient simplement pas la vérité. Gamin Farouk aimait les rattatas. Le sien en particulier. 

Participation de Valais14
Que faire mon ami ? Je ne sais que faire !

Je me demande vraiment ce qu’il y a à faire dans des cas comme le mien. Je ne suis rien. Non rien. Ça ne sert à rien Balignon. Tu ne me feras pas changer d’avis. Je ne suis pas assez bien pour elle. Oui, je l’aime. Oui, j’aimerais tellement pouvoir être avec elle, mais non, je ne peux pas.

Allez, partons Balignon.

Me voici donc loin d’elle. Enfin physiquement tout du moins. D’un point de vue psychique par contre… Elle est toujours dans ma pensée… J’aimerais bien pouvoir m’en débarrasser. Je l’aime oui, mais je ne peux pas. Ça se voit, elle ne m’aime pas de la même manière que moi. Il faut que je pense à autre chose. Ouais, allons trouver des Pokémon des types chromatique, qu’en penses-tu Balignon ?

Alors c’est donc ici le fameux Chemin étoilé, l’endroit où trouver les Pokémon les plus rares de l’histoire, ces fameux Pokémon d’une couleur anormale. Vraiment rien de bon dans l’apparence, mais comme on dit, l’habit ne fait pas le moine. Tout du moins je l’espère.

Il me faut me les pourchasser, ils m’échappent tous ! Comment puis-je savoir s’ils sont chromatiques si je ne les vois même pas… Quelqu’un semble en être au même point que nous Balignon. Allons voir cette personne pour essayer de s’entraider.

QUOI !?! NON !?! C’EST ELLE !?! IMPOSSIBLE !?! ELLE A EU LA MÊME IDÉE QUE MOI !?! FUYONS !?!

J’ai tout gâché, je sais Balignon. Mais je ne peux pas lui parler, c’est impossible pour moi. Elle est trop, comment dire, attrayante. J’en perds mes moyens, mon cerveau surchauffe ! Veux-tu bien le comprendre ? Je ne peux pas !

Je dois donc me trouver une autre activité maintenant. Mais que faire ? Y retourner pour la voir ? JAMAIS ! Est-ce bien compris Balignon ? Que me disais-je déjà ? Ah oui, que faire ? Allons pêcher Balignon. Allez, viens ! Marche ou je te remets dans ta Pokéball ! S’il faut que je te menace maintenant… Non mais où va le monde ?

C’est bien la pêche, tu trouves pas Balignon ? Allez, ne boude pas ! Je vais te ramener un compagnon des mers ! Par contre, pense à ne pas trop l’attaquer, il ne résistera pas trop à ton type plante. Enfin plutôt tes attaques. OH ! Ça mord ! Qu’ai-je eu ? Un Magicarpe !? Mais c’est nul ! Bah tiens, prenons-le pour rire et perdre un peu de temps en temps. Ça fait du bien parfois. Viens ! Allons s’entraîner Balignon, on a un ami en plus maintenant ! 

Où sommes-nous ? Quel est cet endroit ? Oh ! Un panneau. « La forêt sur la clairière ». Quel est ce nom, comment peut-il y avoir une forêt sur une clairière ? La clairière est au milieu de la forêt d’habitude, non ? Allons, marchons pour trouver des Pokémon ! QUOI !?! AH !?! Je suis... Tombé !?! Mais comment est-ce possible ? La forêt… Mais où est-elle ? Mais c’est… UNE CLAIRIÈRE !?! Je comprends maintenant, enfin je crois. Balignon ? Où t’es ? Mais où est-il encore pa… MAIS NON !?! C’EST UNE BLAGUE !?! ELLE !?! ENCORE !?! En plus elle m’a vu et me salue !?! Mais que dois-je faire !?! Comment ça !?! La clairière lui appartient !?! Mais comment puis-je partir ? Je ne peux rien lui avouer ! Je dois fuir ! À L’AIDE !

Que s’est-il passé ? Pourquoi ne me souviens-je plus de rien ? QUOI !?! Elle est encore là ! Mince ! Je dois fuir encore ! Je ne peux pas bouger !?! Pourquoi !?! Elle me dit de rester calme ? Mais je ne peux pas ! Comment être calme face à sa beauté ? Balignon ! Il me faut Balignon ! Je peux utiliser le prétexte de sa recherche pour m’échapper ! Quoi !?! Elle l’a trouvé !?! Impossible !?! Si ! Mais comment ? Je me le demande. Mais que s’est-il passé ? 

Elle m’a tout raconté ! J’ai essayé de la fuir, ça je le savais, je ne voulais faire que ça même ! Mais pourquoi ne me souviens-je plus de rien du coup, elle ne m’a pas tout dit en fait, si ? Je lui aurais dit que je l’aime puis serais devenu fou avant de m’évanouir ? Non ! Je ne veux pas le croire, c’est impossible ! Non ! Je sais ! Balignon lui a tout dit ! Il faut que je le prenne et fuie. Là, la sortie !

Ouf ! J’ai réussi, j’ai fui ! Oui Balignon, je sais, je n’aurais pas dû fuir et bla bla bla… N’as-tu pas autre chose à me rabâcher que cette connerie ? Je suis assez intelligent pour savoir que je suis totalement débile de faire ça. Mais non, je ne peux vraiment pas lui parler plus que ça. Je deviens fou je crois. Mon cerveau s’en va, il brûle à petit feu. Elle va me faire mourir en restant dans mes pensées celle-là. Balignon, allons battre un dresseur ! Ça me changera les idées !

Alors, où y a-t-il des dresseurs par ici ? Oh, là un ! Regarde la carte Balignon ! Allons voir cette personne pour la rétamer dans un combat digne de ce nom pour nous ! Alors, ça doit être ici. QUOI !?! Ça ne m’étonne presque plus en fait… Elle est partout celle-ci… Partons Balignon, il y a un autre dresseur. Et puis non ! Soyons fous ! Détruisons-là ! Elle n’occupera plus mon esprit ! 
Allez ! Bats-toi ! Comment ça elle ne veut pas de combat ? Oui je l’aime, et alors ? Je veux en finir avec elle ! Elle me rend fou ! Balignon ! Attaque-la ! Oui elle n’a pas de Pokémon, et alors ? Elle me rend fou, alors détruisons-la ! Tu refuses ? Alors partons ! Il y a un autre dresseur par là-bas. Dans ta Pokéball Balignon ! Je fuis ! Oui, comme un lâche ! Mais je ne peux pas faire autrement Balignon ! 

Participation de Arcegis
Cela faisait trois jours qu'elle avançait dans cette forêt sombre et profonde. L'hiver se faisait plus oppressant, plus froid, autour des aiguilles de milliers de pins sans âge, à l'écorce humide. La neige qui tombait doucement effaçait petit à petit ses traces de pas, et ouatait l'atmosphère d'un silence omniprésent. Pas un seul animal, pas un seul Pokémon en vue, seuls, des arbres, de la roche, de la terre et de la neige. Elle avait bien essayé de chercher la piste d'une proie, mais ce maudit manteau glacé effaçait toute odeur et rendait la tâche bien ardue.
Trois cycles de lumière. Son estomac et ses entrailles la brûlaient atrocement, tout comme ses muscles. Sa respiration était haletante, saccadée. Sa langue pendait piteusement, cherchant un peu de fraîcheur, malgré la température baissant graduellement. Le grand Œil brillait faiblement, là-haut, loin, bien loin au-dessus de sa tête, masqué par la couverture plumeuse des nuages chargés de neige. Il fallait qu'elle trouve une proie. Elle détestait les racines, mais, si, dans peu de temps, elle n'avait pas mangé, elle devrait s'en contenter...
La femelle Grahyéna soupira. Trois cycles de lumière que sa meute l'avait destituée de son rang de femelle alpha. Une autre femelle l'avait provoquée en duel, afin de prendre sa place. Elles s'étaient observées, jaugées de longues minutes, avant que la jeune fougueuse n'attaque. Le combat avait été bref : un violent coup de mâchoire avait labouré la patte arrière de la femelle alpha, qui avait dû se soumettre, et tout abandonner. La patte en question la faisait souffrir, une flamme diffuse, lancinante, apaisée seulement par la baisse de température. Elle avait fui, la queue entre les jambes, en gémissant de douleur et de honte mêlées. Et elle ne s'était ni arrêtée, ni retournée pour lancer un seul regard. Mais...
Il lui manquait. Un jeune mâle aux yeux de braise. Il avait la fourrure d'une couleur étrange, et dégageait une certaine odeur qu'elle appréciait beaucoup. Il l'observait souvent avec insistance, et, lors du fameux combat où elle avait tout perdu, elle avait senti son regard la suivre sur une longue distance...Où pouvait-il bien être ? Avait-il trouvé une femelle qui s'accomoderait de sa différence ? Elle se souvenait que beaucoup d'entre les jeunes femelles le mignotaient, essayant de le séduire par tous les moyens, mais il s'était montré inflexible. La Grahyéna était convaincue qu'il attendait quelque chose. La meilleure d'entre toutes, sans doute. Etait-ce elle ?
Une violente saute de douleur la prit à sa patte blessée. Elle fit une embardée en gémissant, glissa sur une pierre et s'étala de tout son long sur le chemin. Grognant et gémissant intérieurement, elle se remit debout, et tendit le nez, essayant de flairer quelque piste, pour la énième fois. Soudain, elle se raidit. Tendit les oreilles. Une piste, ténue, mais encore sensible. Un Sapereau.
Elle bifurqua vers le Sud, la truffe au sol. L'odeur se rapprochait. Puis elle vit des traces laissées en évidence. Un rapide coup d'œil lui indiqua que le Sapereau boîtait. Il ne pouvait pas être loin...La tête lui tournait légèrement. Sans doute la faim. Elle fit un bond sur le côté, un second, puis sauta carrément à la verticale, et retomba de tout son poids dans la neige. Surpris, le Sapereau eut à peine le temps de réagir. Au tout dernier moment, il bondit en avant. La poursuite ne prendrait que peu de temps...
Un énorme choc intercepta la Grahyéna dans son élan. Elle fut projetée sur le flanc, et glissa sur plusieurs mètres. Elle se remit péniblement debout, les sens en éveil, les crocs découverts, en grognant sourdement. La douleur de la chute s'était ajoutée à toutes les autres. Si elle devait combattre, elle ne ferait probablement pas long feu. Mais elle montrerait comment une louve alpha meurt, ah, ça, oui ! Ecarquillant les yeux, la vue brouillée par la neige et la faim, elle se redressa...
Et son cœur manqua quelques battements. Devant elle se tenait un Grahyéna, dont la fourrure se teintait d'or et de brun. Il semblait la regarder avec une expression amusée. Puis, il partit devant, par petits bonds ; il semblait dire : "Suis-moi". Tout le corps de la Grahyéna fit une embardée qu'elle ne contrôla pas. Elle le suivit, un bond, un autre bond, et il continuait à la mener en bateau, un bond, un autre bond, un jappement joyeux. Le feu qui la brûlait intérieurement s'était transformé, et l'avait transformée. C'était LUI. Personne d'autre, pas un autre Grahyéna. C'était LUI qu'elle voulait, c'est avec LUI qu'elle construirait une famille. C'est avec lui qu'elle voulait passer le reste de ses jours. Elle voulait sentir pour toujours sa délicieuse odeur, se noyer dans sa fourrure aux reflets d'or. Jamais, de mémoire de Grahyéna, on n'en avait vu un semblable, et jamais, probablement, elle n'en verrait d'autre.
Finalement, le Grahyéna doré s'arrêta et se mit sur son arière-train. Elle se laissa tomber, hors d'haleine, dans la neige. Le peu de forces qui lui restait s'était évaporé avec cette course. Il fallait qu'elle mange...Qu'elle mange...Mais lui...Elle le voulait aussi...Tout son corps la brûlait, à présent. Le mâle se leva, l'approcha doucement, et lui donna un coup de langue sur le museau. Elle gémit et se laissa faire. Elle ne pouvait plus bouger...Mais elle trouva la force de se lever, péniblement. Elle flageolait sur ses pattes, tendues par le froid et la course. Dans l'arrière de son corps, la douleur n'avait pas cessé.
Le mâle posa son museau sur le corps de la Grahyéna. Elle pouvait sentir son odeur...Son odeur...Et le bonheur intense. Elle l'avait trouvé...Elle allait l'aimer...
Et elle sentit des mâchoires puissantes se refermer sur son cou. La douleur la fit hoqueter. Au travers du brouillard flou de ses yeux rendus vitreux par l'injection brutale de sang, elle vit les contours du Grahyéna onduler, et ce dernier changer de forme.
Son odeur...Il avait même masqué son odeur...Elle aurait dû sentir, ce minuscule relent électrique...Le Grahyéna s'était changé en Zoroark, qui l'observait se débattre futilement, un sourire carnassier au coin des babines. Juste avant de partir, elle l'entendit rire, d'un énorme rire de Grahyéna. Puis tout devint noir.

Bravo et merci à vous pour vos participations !

A bientôt !
Le Comité de Lecture
Article ajouté le Jeudi 08 Mars 2018 à 00h16 | |

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