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Le repaire aux mille et un manuscrits
de Suroh

                   



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Sur les pas des {JA} (texte) #2 : Naissance d'une légende
Bien des années avant le Pacte.

Un groupe d'une douzaine d'hommes venait de pénétrer dans la tente du commandant en chef de l'armée la plus grande de ce territoire. Chacun avait une allure différente, il y avait là tant des personnes âgées que des jeunes adultes. Tous respiraient la confiance et la force. Ils portaient un habit léger sur lequel un lourd manteau noir, imposant, soulignait leurs carrures imposantes. Et sur ce manteau, bien visible, était brodé ce qui ressemblait à des armoiries. Un loup bleu sur fond blanc, élégant, avec juste au-dessous de lui une demi-lune blanche.

Lorsqu'ils pénétrèrent dans la tente, ils purent apercevoir une table qui s'étendait toute en longueur. Faite de bois, elle avait tout autour d'elle une quantité impressionnante de sièges. Beaucoup d'hommes étaient déjà assis, et se levaient pour accueillir les nouveaux arrivants. Tous étaient des vétérans, et tous puaient l'orgueil et le dédain. Les poignées de main furent fermes, froides.

Puis chacun s'assit autour de la table. D'un côté, les riverains, de l'autre ceux qui portaient l'emblème au loup bleu.

Se faisant ainsi face, celui qui semblait être le chef des résidents prit la parole :

– Vous souhaiteriez donc que nous partagions notre territoire avec vous ? cracha-t-il avec mépris.

– Voilà précisément ce pourquoi nous nous sommes tous déplacés jusqu'à vous, répondit calmement l'un des membres invités.

– Et en quel honneur ferions-nous une telle chose, alors que vous n'avez rien à nous opposer, sinon votre pitoyable armée navale ?

– Rien d'autre que celle-ci, en effet. Mais si vous nous autorisez à nous installer, nous pourrions fonder ensemble une alliance qui allierait les techniques de nos ingénieurs à celles des vôtres. Au-delà de cela, nous pourrions également cohabiter pour faire front face à tous ces envahisseurs du nord, qui menacent votre commerce. Cela ne vous coûterait rien, vous avez délaissé toute la partie est de votre territoire au profit de l'ouest.

Ces mots, plus que les autres, agacèrent celui qui se voyait désormais insulté.

– Et qui êtes-vous, pour juger ainsi mes choix ? Qui donc a pu venir vous raconter pareilles foutaises, pareilles calomnies ! Ce que j'ai prévu de faire ne tient qu'à moi, et ce ne sont pas des étrangers prétentieux qui ont à venir me déranger pour me donner des leçons !

– Voilà pourtant précisément ce que nous faisons, dit un autre homme à l'écu de loup. Votre empire, si grand soit-il, finira invariablement par s'effondrer. Le nôtre, non ; vous savez pertinemment que nous sommes bien plus soudés et organisés que vous ne l'êtes.

Toute la rangée des seigneurs régnant sur les lieux depuis des siècles se sentait mal à l'aise. Quelques-uns grognaient, d'autres vociféraient ouvertement.

– Je le répète à nouveau, pourquoi devrais-je vous écouter ? continua l'interlocuteur des membres du clan au blason de loup. Devrais-je porter une oreille attentive à des prétentieux doublés d'idiots, qui viennent se présenter dans le camp d'un adversaire avec leurs seules armes pour défense ?

– Serait-ce là une menace ?

Un froid mordant s'empara de la salle. Tous se turent. Les seigneurs de la contrée se jetaient des regards en baissant les yeux.

Soudain, les pans de la tente se levèrent tous, sous l'action d'une multitude de mains gantées de fer. La lumière du jour éblouit pendant un instant fugace les yeux de ceux qui s'y étaient réunis. Puis ils purent, en levant la tête, voir tout un contingent de soldat qui les encerclait.

Les seigneurs se levèrent de leurs chaises pour aller se mettre à l'abri derrière les rangs opaques de cette marrée d'hommes. Les membres au blason de loup de bougèrent pas, se contentant de regarder filer les dirigeants de ceux qu'ils devaient désormais considérer comme leurs ennemis. Seul l'un de ces hommes se leva de sa chaise, pour interpeller une dernière fois ces fuyards.

– Est-ce là une déclaration de guerre ?

L'autre se retourna.

– Ouvrez donc les yeux, que pensez-vous que cela soit ? De toute manière, vous serez morts bien trop tôt pour pouvoir pleurer. Se jeter ainsi dans la gueule du loup...

– Vous apprendrez, messire, que les seuls et uniques loups présents ici bas, ce sont nous. Et que notre meute vaut à elle seule bien plus que tous les hommes désorganisés que vous pourrez envoyer combattre.

Suite à cette déclaration, tous ses égaux se levèrent dans un bel ensemble. Ils laissèrent tomber leurs lourds manteaux pour ne garder qu'un vêtement gris, léger. Ils tirèrent chacun leurs lames au grand jour. Libérées de leurs fourreaux, luisant comme des saphirs, elles étaient taillées pour répandre autour d'elles le sang de leurs victimes.

Alors que l'armée qui les encerclait avançait pour engager le combat, ils affirmèrent tous d'une voix claire, presque surnaturelle :

« Ici demeurent les loups. »
Article ajouté le Jeudi 15 Juin 2017 à 10h22 | |

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