Oublier.
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Sur cette route qui me parait infinie, les gouttes de pluie s'écrasent durement contre le sombre sol de la chaussée où résonnent mes pas. Je cours, hurle, crie, n'en peux plus. Des larmes dégoulinent le long de mes joues. Elles se mêlent au déluge qui tombe du ciel et chutent de mon visage pour rejoindre le sol, vestiges de ma douleur.
Je ne peux pas m'arrêter de courir, de fuir mon passé. Je vois que là-bas, au bout de la route, au bout de ma peine, une lueur s'est allumée. Je dois la suivre et la rejoindre. Mais pour y arriver, je dois aller plus vite. Pourtant, j'ai mal. Remontant le long de mon échine, des éclairs de douleurs me parviennent de mes genoux à chacun de mes pas. Comme autant d'aiguilles gelées qui me transpercaient la peau.
La pluie devient grêle. Mes larmes se font plus intenses. Les impacts de ces balles venues des cieux me brutalisent, là où des parcelles de ma peau sont découvertes. Un mal de crâne m'assaillit, que je ne peux pas réprimer. J'ai tout laissé derrière moi.
C'est moi qui leur ai tout fait oublier. C'est moi qui suis l'unique responsable. Aujourd'hui, je dois courir, fuir, rejoindre cette douce lumière qui devrait me permettre de m'échapper au plus vite. Alors je cours. Je transcende cette douleur infinie qui résonne dans chaque pore de mon être, qui me déchire les muscles, qui m'empêche de réflechir.
La route semble n'en jamais finir. J'ai mérité d'être ici, seule. Seule avec ma douleur et mes peines. Sans parent.
J'ai été l'objet de leur destruction, j'ai détruit ce qu'un humain a de plus cher au monde. J'ai détruit l'amour que mes parents avaient pour moi.
Alors je cours et prends mon envol, pour fuir. Et rejoindre cet espoir qui me maintient en vie.
Article ajouté le Dimanche 21 Mai 2017 à 23h52 |
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