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D'un Z qui veut dire Zelda
de Kitsuninu

                   



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Alola !
*agite sa main pour chasser les moutons de poussière* BREUHEUM.

Flemme de tergiverser donc voilà, vieux speedfic officieux avec Light The Cursed Absol, Kloana et Raishini, écrit en 1h30 (j'espère que la mise en page rendra pas trop mal, l'a fallu l'adapter à Bip) :

Thème : "Notre monde n'a pas de sens. Pas plus que nous, qui y vivons. Quand nous, dont l'existence n'a aucun sens, imaginons le monde, c'est là que le fait même de savoir qu'il n'a pas de sens n'a aucun sens non plus. "
Mots obligatoires : Horloge, continent, espoir, et comme mot final monde



........L’encre de la nuit ruisselle sur mes yeux, et je ne distingue bientôt plus que quelques grains de lumière, épars sur la trame du ciel.

....J’aurais aimé que cette phrase soit de moi. Malheureusement, elle est née de la bouche d’un autre, et tout ce que je peux m’approprier, c’est son sens, alors que je la tourne et la retourne sempiternellement dans mon esprit.

....Je me demande ce qu’est un ciel. Ce que sont la nuit, la lumière, les grains, les yeux. Ce sont des souvenirs flous, et qui vont s’estompant, toujours un peu moins nets, au fur et à mesure que l’horloge de ma nouvelle vie fait tourner ses engrenages. Le temps, ça, je m’en rappelle encore. Même si, au fond, ça n’a pas tellement plus de sens que le reste.

....Je sens un souffle qui me quitte peu à peu. Il est toujours là, ténu, presqu’imperceptible. Il est ce qui me raccroche à mes dernières réminiscences. J’ai oublié son nom.

....Une autre pensée vient transplanter la phrase qui voltigeait dans mon esprit, fredonnant une seconde ritournelle sourde.

........Notre monde n’a pas de sens.

........J’acquiesce sans trop savoir pourquoi. La phrase glisse sur moi sans que j’arrive à en saisir la signification. De toute façon, elle ne doit pas avoir tellement plus de sens que le monde dont elle parle. Et pourtant, elle reste.

Si notre monde n’a pas de sens, alors je n’en ai pas, moi non plus. Je cherche d’où je viens. Je ne me souviens plus. Alors je me tourne pour savoir où je vais, mais mes yeux sont brouillés par l’encre de la nuit.

....J’essaie d’imaginer le monde. C’est drôle, quand on y pense. Que quelque chose qui ne signifie rien cherche à comprendre ce dont il fait partie, et qui n’existe pourtant pas. J’essaie d’imaginer le vide, et je me vois dans le miroir du monde.

........C’est là que le fait même de savoir qu’il n’a pas de sens n’a aucun sens non plus.

........Plus j’y pense, et plus je me demande ce que ça veut dire, finalement, ce mot sens. Sens, sens, sens. Plus on le répète, et moins il a de sens. Il n’est plus qu’une coquille vide dans laquelle on regarde, mais où on ne voit plus rien. Plus rien que des grains de lumière sur la trame du papier où il est écrit.

....Le filin tremble, vibre, se tend. Il est prêt à se rompre, et je suis encore en train de me demander des choses absconses, comme si seule ma vaine recherche d’une réponse fictive pouvait dissiper, encore un temps, la mélasse qui englue progressivement ma conscience. Je suis en quête de cohérence.

....Mais même « je » ne fait aucun sens…

....‘Essaie de remémorer. De remémorer le monde, ses continents, sa vie, ses sentiments, son vol, son fil, sa toile qui relie tous les « je » insignifiants, et qui se distend, lentement, au rythme des liens qui se coupent. ‘Essaie de garder en vue la lumière tandis que le flot de la nuit coule, s’écoule, en un torrent d’inconscience… ‘Essaie de continuer à exis-

*
* *

.......Le jeune dresseur observait fixement, depuis que son Pokémon avait évolué, l’étrange chose qui avait résulté de sa transformation. On aurait dit une seconde peau, un vêtement usagé qu’on aurait laissé à l’appétit des mites, dans un vieux placard poussiéreux. Alors que l’habit se figeait lentement, semblant perdre vie, le corps gagnait en vitalité, ses ailes vrombissaient d’une énergie nouvelle. L’adolescent s’approcha, fasciné par la dépouille de son Ninjask, le prit entre ses mains, plongea son regard dans ses yeux vides où l’encre se déversait. Mais il y découvrit des lucioles.

....Il comprit alors beaucoup de choses. Il vit les maux dans ce regard mort, la souffrance, le désespoir. Mais il restait quelque chose, au fond, tout au fond, quelque chose qui rendait tout le reste insignifiant.

....« Mais au fond de la boîte, il restait l’Espoir. »

....Et comme les grains de lumière le happaient dans cette coquille vide, rebut d’un Ningale, la dernière pensée qui lui vint avant de plonger à son tour dans la mélasse de l’inconscience était que finalement, il était là et seulement là, le sens du monde.
Article ajouté le Mercredi 28 Décembre 2016 à 22h10 | |

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