La chasse au Zinogre est déconseillée pour la santé...
de Thunderwolf

Tout est calme ici. Tout est tranquille. Pas un bruit. Pas un son.

Mort.

Ténèbres.

Terreur.

Tout n'est que désolation. Les roches nues pourfendent les nuages de leurs arêtes acérés. La terre se fissure et se craquèle sous la glace. Quelques herbes jaunes poussent encore par mottes fragile entre les éboulis. Ici ou là, un vieux tronc, vaincu par les éléments, souvenir de temps meilleurs.
Le vent se lève. Il est froid, et viens du Nord. Les vieux troncs grincent. Un hurlement se fait entendre. Les roches se font plus saillantes, telle un lame toujours plus aiguisées. Coincé entre deux pierres, un vieil étendard usé supporte l'assaut des rafales.
Une pierre tombe d'on ne sait où.

Là haut ! Sur le pic ! Une ombre !

Elle a disparut...
Sans doute était-ce une illusion des temps jadis... Une abomination du Premier Âge...
Le vent se fait plus fort. Il apporte de gros nuages sombres, et cache la Soleil*. Un flash de lumière apparaît au sommet du col. Puis une détonation se fait entendre. Un orage approche. L'air devient lourd. Le vent se renforce encore. Il mord la pierre de ses dents acérés, griffe les flans de la montagne, et hurle sa fureur à la face du monde.
La Soleil est complètement cachée désormais. Les ténèbres se font plus profondes.

L'ombre ! Elle est là ! Sur le belvédère !

Deux yeux incandescents brillent au milieu. Elle me regarde. Son regard me transperce, lance invisible mais pourtant tranchante. Ces yeux... Ils sont le reflet de cet endroit... Le reflet de son âme...
Dans une énorme explosion, un éclair vient s'abattre sur une crête non loin, inondant de lumière cette ombre sans nom:
La bête est grande, vêtu de bleu et de jaune, avec de puissants membres gros comme des colonnes. Au bout de chaque patte, cinq griffes, rasoirs abominables sortis des Enfers pour damner les mortels à jamais. Visser au bout de son corps épineux, une queue longue de plusieurs mètres, en forme de masse et armée de terrifiantes pointes encore enduite du sang coagulé de ses dernières victimes.
Mais se n'est rien, absolument rien, en comparaison de la tête. Deux cornes des la tailles d'un avant-bras surplombent une gueule hérissées de crocs empennés de noir, souillure abjecte venue du tréfonds des âges. Sa langue écarlate laisse couler un filet de bave élastique. Ses yeux, protégés entre la gueule et les cornes, se sont décidés. Il a faim, et il part en chasse.

Et le repas, c'est moi...

*Dans cet écris, le soleil est féminin