Katatonia:
Dance Of December Souls.

Lorsque l'on parle de
Katatonia, l'on pense tout de suite au groupe de Metal suédois ayant sévi début des années 90. Or, il se trouve que le groupe n'a produit de fait seulement deux full-lenght métallique, avant de partir vers d'autres plus orientées Rock dépressif contrées dès 1998 avec
Discouraged Ones, et ce jusqu'à aujourd'hui. Mais avant de jouer aux modèles bien propre sur eux, qu'en était-il de leur période métallique?
Katatonia était déjà dépressif, et jouait donc une forme de Doom/Death mélodique. Et encore. Cette étiquette ne colle parfaitement qu'à leur premier album, dont il est ici question, le second et plus connu
Brave Murder Day ayant un rendu plus unique, et souvent qualifié du terme fourre-tout "Dark Metal". Mais c'est
Dance Of December Souls qui nous intéressent ici, soit le début du groupe.
Du Doom/Death mélodique, oui. Avec aussi un petit côté aérien, oui. Pour le côté mélancolique/dépressif, il faut chercher un peu plus loin que d'habitude, en revanche. Pas que le groupe ne prône la joie, bien au contraire, mais contrairement à l'ouvertement sociopathe
Brave Murder Day, ou même à la discographie Rock des suédois, tout ici est juste plus froid.
Dance Of December Souls se rapproche donc plus d'une hypothermie que de la neurasthénie pure et dure qui viendra par la suite.
"Velvet Thorns (Of Drynwhyl)" et
"Without God" en sont les meilleurs exemples: l'on plane dans le ciel nocturne du Grand Nord, un moi de Décembre. Mais dire que que le groupe n'a rien encore de tristounet serait aussi une erreur, en témoignent
"In Silence Enshrined" et le morceau d'ouverture (après l'intro)
"Gateways Of Bereavement", précurseurs d'un bel avenir discographique. Viennent s'ajouter une intro nous mettant dans le bain avec ses cris d'âmes perdues, une interlude inutile et une outro magnifique et dansante, au nom bien porté de
"Dancing December". Il faut aussi noter l'utilisation judicieuse du clavier, qui est si je ne me trompe sa seule apparition dans
Katatonia, et qui arrivent à ne pas tomber dans le piège de la niaiserie.
Le seul gros reproche que je ferai à
Dance Of December Souls serait la personne de Jonas Renkse: autant par la suite il fera des merveilles, autant la période métallique du groupe ne lui a pas vraiment convenu. Faisant ici la batterie et le chant, il n'excelle dans aucun des deux: pour le premier, on ne lui demande pas non plus de s'appeler Frost ou Hellhammer, le style n'en exigeant pas autant, mais un peu de variété aurait été la bienvenue. Pour ce qui est de sa voix, elle n'ai pas encore maîtrisée, contrairement au magnifique
Last Fair Deal Gone Down, et ressemble plutôt à un cri, certes pas mauvais mais quelconque au possible.
Katatonia se cherche encore sur ce premier opus, et c'est normal, la jeunesse jouant en sa faveur. Si l'on met de côté ces quelques défauts,
Dance Of December Souls se révèle être une oeuvre très émotive et sincère, qui n'annonce que du meilleur pour la suite.
L'on dit souvent que son successeur, le grand
Brave Murder Day, est le meilleur album du groupe. En ce qui me concerne, je me mets à apprécier bien plus ce premier essai discographique, la spontanéité y jouant beaucoup.