Un petit O-S que je suis en train de préparer.

Ca sera basé sur Fragilady.
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En des temps médiévaux, là où la noblesse et le clergé avaient tous les pouvoirs, joints à ceux de la royauté, il était difficile pour les personnes de basse classe et les grandes cités de vivre correctement. C’était son cas … Du moins, il ne se plaignait pas vraiment non plus. Des cheveux bruns crasseux, des guenilles déchirées de même couleur, il avait deux petits yeux verts assez malicieux tandis qu’il ne devait avoir que sept ou huit ans.
Oh … Un orphelin comme les autres. Quand on devenait trop encombrant pour une famille soit trop nombreuse, soit qui n’avait pas les moyens de nourrir une bouche de plus, et bien, on était tout simplement jeté et abandonné dans une ruelle. C’était ainsi que ça se passait et il savait parfaitement qu’il n’était pas le seul dans ce cas précis. Loin de là même … D’ailleurs, il en était de même pour bon nombre de pokémons. Sauf que …
« Revient par ici, Chacripan ! C’est mon morceau de pain ! »
Voilà. Les pokémons n’étaient pas des alliés pour les gens de la rue, ils étaient de redoutables adversaires, prêts à se battre bec et ongle pour de la nourriture. Le jeune garçon s’était mis à courir derrière le chat au pelage violet. Celui-ci se retourna, ses deux petits yeux le regardant avec tendresse et affection. Pourtant, le jeune garçon murmura :
« Même pas en rêve … Ce ne marchera pas avec moi ! Espèce de voleur ! »
« Roh ! Mais arrête ça, Salomon ! Tu vois bien qu’il fait ça que pour se nourrir ! »
« Ouais et pendant ce temps, c’est moi qui meure de faim ! » cria l’enfant en se retournant vers un homme aussi sale que lui mais qui devait avoir une cinquantaine d’années.
AH ! NON ! Il reposa son regard vers le Chacripan mais celui-ci était déjà en train de gambader et de s’enfuir une nouvelle fois. ET ZUT ! Il allait encore le perdre de vue ! Mais cette fois, il ne se ferait pas avoir ! Il recommença à courir à toute allure derrière le Chacripan, voulant absolument éviter de le perdre de vue. Où est-ce qu’il l’emmenait ? Oh non ! Pas dans la montagne d’ordures ! Il n’avait que ça à faire ou quoi ? Cet endroit … Dans cette magnifique ville … C’était là où étaient déposées toutes les ordures de tout le monde.
« FOUTU CHACRIPAN ! Ne crois pas que j’abandonne ! » hurla Salomon.
Il en était même hors de question ! Sans être effrayé par les montagnes d’ordure qui s’étalaient sur plusieurs dizaines de mètres, le jeune garçon aux cheveux bruns commença son escalade. Des chandeliers, des sacs poubelles, des objets contendants et coupants, il y avait de tout et n’importe quoi ici.
« Chachacha ! Chacripan ! CHACHA ! » s’écria le chat au pelage violet au sommet d’un mont constitués de déchets. IL SE FOUTAIT DE SA GUEULE ? Il allait le crever ! Il grimpa à toute vitesse vers le sommet, sautant en direction du Chacripan qui fit un bond sur le côté. Oh … me … Le jeune garçon commença à dévaler le mont à toute allure, poussant un cri en pensant que sa dernière heure était arrivée. Puis ensuite … Plus rien du tout. Il était encore conscient mais sûrement recouvert d’entailles. Enfin, il n’avait rien de cassé … et le gémissement qu’il entendit n’était pas du tout le sien.
« Chlo … Chlo … Chloro … »
Hein ? Quoi ? Comment ça ? Il posa son regard à côté de lui, remarquant la petite créature qui s’y trouvait. Un bulbe de couleur vert ? Mais vivant ? Avec trois petites feuilles qui semblaient se faner sur le sommet du crâne. Une Chlorobule ? Qu’est-ce qu’elle faisait ici ? Dans un tel endroit ? HEY ! C’était pas normal !
« Ca n’a pas l’air d’aller … Bon, CHACRIPAN ! Où est-ce que tu es ?! »
Le jeune garçon s’était relevé, prêt à repartir pour chasser le Chacripan. Néanmoins, celui-ci éclata d’un miaulement sonore, signe qu’il se moquait de lui. Sale… SALETE ! Il allait lui faire payer tout ça ! Il allait …
« Chlo … Chloro … Ch… »
Hum ? MAIS ZUT ! BON ! Il allait s’en occuper plus tard ! Il prit la Chlorobule dans ses bras, dévalant une nouvelle fois les petits monts de déchets avant de quitter cette décharge. Il se dirigea à toute allure vers une fontaine, aspergeant doucement la pokémon avec de l’eau. La petite créature d’une cinquantaine de centimètres rouvrit ses yeux bruns, le regardant.
« Pfiou … Tu es enfin réveillée … Tu sais que tu m’as fait quand même peur ? Bon … Qu’est-ce que tu faisais là-bas hein ? Je ne crois pas qu’une Chlorobule habite généralement ce genre d’endroits non ? Bon … Dès que tu vas mieux, tu t’en vas. »
« Chloro ? Chlorobule … Chloro … » murmura la petite créature qu’il continuait d’asperger. Les feuilles sur son crâne reprirent peu à peu un bel éclat tandis qu’il disait :
« Et non … Je n’ai pas de quoi me nourrir. Alors nourrir un pokémon en plus, pas que ça à faire ! Aller … T’as l’air de pouvoir marcher correctement … ou je ne sais quoi. »
Il déposa la Chlorobule sur le sol, la saluant avant de faire quelques pas. La Chlorobule poussa un cri, le forçant à se tourner vers elle. Elle essayait de se mouvoir en sa direction mais n’y arrivait pas. Quelques passants les regardèrent, certains issus de la haute société murmurant avec dédain :
« Comment est-ce qu’un misérable comme lui peut avoir une Chlorobule et décider de l’abandonner ? Tsss … Vraiment, ces sales va-nu-pieds … ne méritent que la mort. »
QUOI ? Bon … Garder son calme … Il revint vers la Chlorobule, la soulevant et la prenant à une main avant de récupérer une pierre. Avec violence, il la projeta vers celui qui avait osé l’insulter, le frappant à la joue. Rapidement, des cris fusèrent tout autour de lui tandis qu’il s’enfuyait à toute allure à travers les ruelles. Même si la milice tentait de lui mettre la main dessus, ils pouvaient toujours courir. Ils n’y arriveraient pas !
« Ah … Ah … Ah … Vraiment ! Toi ! Tu me causes que des ennuis ! »
Il disait cela alors qu’il était assis contre un mur, une main posée sur son cœur. Il avait besoin de reprendre son souffle mais il était à l’abri. La Chlorobule le regarda de ses petits yeux bruns, poussant un petit cri avant de se loger contre son torse. Non mais … Qu’est-ce qu’elle croyait ? Qu’elle allait rester avec lui ? Dès qu’elle irait réellement mieux, il allait la remettre à quelqu’un d’autre ou l’abandonner. Il n’était pas fait … pour ça.
« Alors … Pour élever une Chlorobule, il faut lui donner de l’engrais ? Ou alors, trouver des zones où la terre a été irriguée ? Et remplie de nutriments ? Comme les champs en-dehors de la ville ? Ou alors à l’intérieur … Euh merci beaucoup. »
« Et maintenant que tu as eu tes réponses, va-t’en. Tu fais fuir mes potentiels clients. »
C’est bon ! Il avait parfaitement compris qu’il n’avait pas sa place ici. Mais bon … Il gardait la Chlorobule entre ses mains alors qu’il quittait la boutique de fleurs. Le vendeur lui avait donné quelques conseils sur comment s’occupait d’une créature aussi fragile qu’elle. Il fallait dire qu’après deux à trois mois, il n’avait pas réellement appris comment bien l’élever. En même temps, il n’avait pas réussi à s’en débarrasser malgré le fait qu’elle allait beaucoup mieux. Elle s’était attachée à lui … ce qui était particulièrement stupide.
Car bon … Il ne mangeait que très peu et elle aussi. Mais en même temps, elle ne se plaignait pas du tout, c’était même tout le contraire. Elle semblait parfaitement bien le vivre. Cela l’avait surpris … mais il n’allait rien dire. Et puis, il ne trouvait pas ça si déplaisant d’avoir une pokémon avec soi. Oh … Il n’avait pas les moyens d’obtenir de quoi l’élever correctement et bon … Voilà quoi …
Mais bon … Si ça lui plaisait de rester avec lui, autant lui … de son côté en même temps. Ce n’était pas forcément la meilleure chose. Il se sentait un peu déboussolé par tout ça. Il fallait dire qu’il pourrait peut-être essayer de gagner de l’argent en faisant combattre Lilia. Oui … Car il était vraiment plus pauvre que tout. Il n’avait jamais un sou en poche … Enfin, c’était avant de connaître Lilia. Maintenant, il essayait de trouver un petit travail pour avoir un peu d’argent et surtout nourrir convenablement Lilia.
Faire cirer des chaussures ? Faire le livreur ? Même si certaines choses pouvaient être plus dangereuses que d’autres, il ne se privait pas pour cela. Il n’avait pas vraiment le choix. Mais il était si content de voir un sourire chez Lilia que même le travail ne semblait pas si dur. Et pourtant, à chaque fin d’après-midi, les courbatures étaient là pour lui rappeler le triste destin qui l’attendait depuis plusieurs années.
Mais au moins, Lilia allait particulièrement bien. Contrairement à ce qu’il pensait de sa vie de mendicité, la petite Chlorobule ne semblait pas perdre ses pétales ou son énergie. Oh … Bien entendu, maintenant, il évitait de l’emmener dans les endroits les plus sales de la ville mais ce n’était pas pour ça qu’il trouvait les meilleurs endroits pour elle. Ah … Loin de là même. Mais tant … qu’elle se plaisait … Pourquoi est-ce qu’il se répétait ça ? Car il avait peur que ça ne soit pas le cas ? Car elle n’était peut-être pas heureuse ? Ou alors, lui-même, il ne l’était pas ? Assis contre un mur alors qu’il avait réussi à récupérer un morceau de tissu noir pour s’en faire une petite couverture, il serrait la Chlorobule contre lui, fermant les yeux.
« Bonne nuit, Lilia. Demain sera un autre jour. Ne t’en fait pas … J’économise toujours de l’argent … Ne t’en fait pas … »
« Chloro … bule. » murmura la pokémon comme pour lui dire qu’elle n’y portait aucun intérêt. Tant qu’elle restait auprès du jeune garçon qui lui avait sauvé la vie, ça lui suffisait amplement contrairement à ce qu’il croyait.
Le lendemain matin, une nouvelle journée reprit comme à son habitude. Bien entendu, il avait mal au dos, sacrément mal au dos même mais … c’était ça de dormir dehors. Il toussa un peu à cause de la poudre qui flottait au-dessus des déchets non-loin de lui. Lilia tendit sa tête, lui demandant par-là de prendre l’une des feuilles sur son crâne. Il tira très faiblement dessus, en arrachant une avec délicatesse avant de se mettre à la mâcher. Il émit un petit rictus de dégoût à cause du goût amer mais il se releva aussitôt.
« Prêt pour une nouvelle journée, Lilia ? »
« Chloro ! » s’écria la pokémon avec joie alors qu’il semblait aller beaucoup mieux. La fatigue et la douleur avaient complètement disparues tandis qu’il souriait à la pokémon. Il ne pensait pas « sa » pokémon car il savait que ce n’était pas le cas. Il avait évité que Lilia le remarque mais il s’était quand même renseigné sur les Chlorobule. Ces créatures étaient souvent liées à des personnes de la haute société. Oui … Très haute même. Ce n’était pas une pokémon faite pour lui … Il le savait parfaitement.
Mais bon … Pourquoi est-ce qu’elle s’était retrouvée ici ? Pourquoi ? Il n’avait pas d’explications à ce sujet. Et il n’était pas sûr que la petite Chlorobule veuille lui en parler. Il avait remarqué à quel point, elle évitait les personnes d’une certaine noblesse. Peut-être qu’elle avait vécu une histoire horrible avec ces derniers ? Enfin … Non … Pour l’heure, il devait surtout réfléchir à travailler correctement pour avoir une baguette mais surtout un peu de nourriture pour Lilia. Du bon engrais … Des vitamines … De quoi la nourrir convenablement car c’était le plus important.
Ce n’était pas le plus important … Ce n’était pas le plus important … Sa propre existence n’était pas la plus importante. Par contre … La petite Chlorobule .... Car elle devait retourner un jour parmi la noblesse, c’était le plus important. L’importance … Quelle importance est-ce qu’il avait hein ? Il ne savait pas écrire, il ne savait pas lire, il n’avait pas de famille, il n’avait aucune relation. Et généralement, les miliciens qui le voyaient avec la Chlorobule dans ses bras venaient l’arrêter. Il fallait souvent une dizaine de minutes pour qu’ils comprennent que Lilia ne voulait pas quitter ses bras.
Oh … Mais ce n’était pas la seule chose qui était source d’ennuis. Avoir un pokémon aussi « rare » dans ses mains, c’était se faire prendre au piège par quelques mendiants peu scrupuleux qui voulaient se faire de l’argent. Heureusement pour lui, Lilia arrivait toujours à utiliser une fine poudre qui pouvait endormir ou paralyser les autres. Et c’était ainsi que se passait la majorité de ses journées. Il était malade le matin, elle le soignait au réveil et ainsi de suite. Au moins, même si chaque jour se ressemblait, il était heureux … très heureux même.
« Lilia ? Est-ce que tu crois que je suis heureux ? »
« Chloro ? » murmura la petite créature verte, un peu intriguée par les paroles du jeune garçon aux cheveux bruns. Avec tout ce qu’il avait dedans, il valait mieux attendre que la pluie arrive … pour qu’il puisse se laver.
« Oh … Rien du tout … Est-ce que tu crois que tu es heureuse ? »
« CHLOROBULE ! Chlochlo ! » s’écria Lilia alors qu’il émettait un petit sourire Oui … Bien entendu. Elle était heureuse … ou du moins, elle croyait l’être. Il n’était pas sûr que ça soit la vérité en fin de compte. Loin de là même … Mais elle ne pouvait pas le savoir, elle n’était qu’une simple pokémon et rien d’autre.