Arghoslent:
Hornets Of The Pogrom.

Et maintenant, un des groupes de Death parmi les plus populaires chez les blackeux:
Arghoslent! Outre le fait que l'ami Pogrom - compositeur principal du groupe - soit aussi connu sous l'autre pseudonyme de Gelal Necrosodomy dans
Grand Belial Key's,
Arghoslent vire dans des idées bien plus populaire dans le BM que le style pratiqué ici (le groupe avait d'ailleurs été boycotté): élitisme et racialisme forment le sujet central des Américains, le tout sur un fond historique. Le groupe va même jusqu'à s'auto-qualifier de "Totalitarian Death Metal". Enfin, comble du snobisme, la forteresse d'esclaves (c'est ce que veux dire le nom du groupe) a pour habitude de se servir de peintures en guise d'artworks (ici, la pochette est une partie de
Révolte Au Caire d'Anne-Louis Girodet de Roussy-Trioson). Alors, juste une bande de casse-couilles qui l'ouvrent beaucoup pour finalement peu de résultats? Non, sûrement pas.
D'abord, si
Arghoslent verse dans le DM, j'aurai tendance à dire que le groupe se rapproche pas mal d'une forme du MéloDeath. Mais attention: guère de sucreries bourratives à la
In Flames ici, mais plutôt un bon Mouton-Rotschild, dont on ne se lasse pas au bout de quelques écoutes mais se fait de plus en plus apprécier au fur et à mesure (le bon pinard se bonifie avec l'âge). J'ai bien dit qu'
Arghoslent jouait un style proche du MéloDeath, et ce de par un riffing bien Heavy, et sur lequel je reviendrai. La musique jouée est bien épique, renforcée par une rythmique jamais trop lente, et souvent galopante, donnant l'impression de charger une armée ennemie, sabres en avant toutes, le tout porté par un chant de guerre des plus virils.
Les riffs sont l'intérêt principal du groupe: mélodiques à souhaits (bien entendu), toujours inspirés et faisant mouches à tous les coups, chaque morceau à au moins son passage mémorable (l'intro jouissive de "
The Grenadier", "
Oracle Of The Malefic Rhizome avec son passage contemplatif, "
Swill Of The Knaves, etc...).
Les solis, enfin, sont bien plus aléatoires: certains sont bien réussis ("
Hornets Of The Pogrom, le solo morbid-angélien ouvrant l'album sur "
In Coffles They Were Lead"), d'autres se montrent plus maladroits, et c'est bien là le seul vrai défaut de l'album.
Je me dois, pour terminer ma petite critique, parler du meilleur morceau jamais composé par
Arghoslent: "
The Nubian Archer"! La forteresse a réussi à créer 6min22 de perfection: commençant de manière limite sautillante, le morceau continue dans un registre des plus hargneux avant de se ramasser deux fois d'affilée un riff magnifique, qui après un pont et un solo des plus tarabiscotés revient une ultime fois nous achever, cette fois bien plus mis en avant. Et je mets quiconque au défi de résister devant un tel final!
Arghoslent nous sert donc un Death Metal exceptionnel, unique et racé, ne laissant que peu de place à la concurrence, où seul certains solis peuvent faire défauts au groupe. Un groupe à ne pas manquer, donc, malgré leurs idées peu recommandables. Pour ceux qui douteraient encore, dites-vous que ça leur fait plaisir que vous les boycottiez à cause de leurs paroles, et qu'il serait dommage de vous priver pour ça.