[Défi] Concours "amateurs" de fics!

Discutez des fictions Pokémon, ou toutes oeuvres écrites basées sur l'univers Pokémon.
Avatar du membre
Soundlowan
Comité de Lecture
Messages : 340
Enregistré le : jeu. 12 mai 2011, 11:00
Localisation : le pays des rêves

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Soundlowan » lun. 02 avr. 2012, 10:08

Pour ma part j'ai donc reçue la participation de Raishini13, Srithanio et Domino (dans cet ordre).

Allez, je vous évalue tout ça dans la journée (de toute façon après j'aurais pas le temps). Par contre est-ce que les trois évaluateurs doivent rendre leurs évaluations en même temps, ou c'est chacun son tour ?
Interviews des auteurs de fics, que du bonheur !
Spoiler :
Mes fanfictions
J'aurais voulu être... ~ A l'aventure, Willelmina (coopération avec illapa, foncez lire ses fanfics c'est du grand art !) ~ Pocket Monster Encyclopedia Poetica

Le Sound Challenge
~ Un nuzlocke revisité avec quelques règles additionnelles, une équipe tarée, une narratrice blasée et d'autres nouveautés ~

N'hésitez pas à encourager tout cela d'un petit commentaire, cela reste la meilleure motivation du monde !

Avatar du membre
Srithanio
Membre
Messages : 1581
Enregistré le : mar. 12 avr. 2011, 21:12

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Srithanio » lun. 02 avr. 2012, 10:27

Qui sont les autres ? Dimo et Dray ? Boarf, je pense que tu peux poster, tu ne devrais pas (trop) les influencer.

Avatar du membre
DimoniaK
Membre
Messages : 6669
Enregistré le : jeu. 13 mai 2010, 09:47

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par DimoniaK » lun. 02 avr. 2012, 18:01

Srithanio a écrit :Qui sont les autres ? Dimo et Dray ? Boarf, je pense que tu peux poster, tu ne devrais pas (trop) les influencer.
Je plussoie, tu peux poster, je vais pas me laisser influencer %)

Sinon, participation de Domino reçue. Artémis et Elec, j'veux bien vous laisser un jour de sursis, donc jusqu'à demain soir, mais c'est tout!
Image

Merci à Versus :D
Spoiler :
5/04/2022. La nostalgie est insoutenable. 600 caractères, c'est bien trop court pour remercier toutes les personnes géniales que j'ai pu rencontrer ici. Merci pour la sincérité, la diversité, la confiance, l'acceptation. On a toustes beaucoup appris ensemble. Prenez soin de vous.
une bouée spatiotemporelle

♣♦♣
Membre
Messages : 2837
Enregistré le : jeu. 16 juin 2011, 16:58

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par ♣♦♣ » lun. 02 avr. 2012, 18:03

DimoniaK a écrit :Sinon, participation de Domino reçue. Artémis et Elec, j'veux bien vous laisser un jour de sursis, donc jusqu'à demain soir, mais c'est tout!
Dray ne voudras jamais. & de toutes façons, je suis absent demain, tu te souviens ?

Avatar du membre
DimoniaK
Membre
Messages : 6669
Enregistré le : jeu. 13 mai 2010, 09:47

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par DimoniaK » lun. 02 avr. 2012, 18:08

Artémis R a écrit :
DimoniaK a écrit :Sinon, participation de Domino reçue. Artémis et Elec, j'veux bien vous laisser un jour de sursis, donc jusqu'à demain soir, mais c'est tout!
Dray ne voudras jamais. & de toutes façons, je suis absent demain, tu te souviens ?
Awi, c'est vrai. Du coup, tu déclares forfait, ou tu finis ton texte maintenant?

PS: Ce serait pas mal que tu m'expliques par MP ou par MSN comment gérer le Philol, j'ai pas tout compris %)
Image

Merci à Versus :D
Spoiler :
5/04/2022. La nostalgie est insoutenable. 600 caractères, c'est bien trop court pour remercier toutes les personnes géniales que j'ai pu rencontrer ici. Merci pour la sincérité, la diversité, la confiance, l'acceptation. On a toustes beaucoup appris ensemble. Prenez soin de vous.
une bouée spatiotemporelle

Avatar du membre
Soundlowan
Comité de Lecture
Messages : 340
Enregistré le : jeu. 12 mai 2011, 11:00
Localisation : le pays des rêves

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Soundlowan » lun. 02 avr. 2012, 21:47

Voilà mes p'tits agneaux, des jolies notes et de jolis commentaires tout frais tout beaux ;)
Comme d'habitude, si quelque chose n'est pas clair ou si vous désirez une explication plus détaillée n'hésitez pas à m'envoyer un mp ^^

Raishini13
Spoiler :
Joyeusetés de la langue française : 4/5
Originalité (de l’idée globale, de l’intrigue, des persos etc) : 5/5
Rapport avec le thème : 5/5
Qualité d’écriture et de narration : 4.5/5

Alors, alors… Par où commencer ? Annonçons donc les trucs supers d’abord !
Orthographe c’est tout bon, le rapport avec le thème est évident et les nombreuses références sont très bien amenées, j’ai pris beaucoup de plaisir à toutes les trouver. La qualité d’écriture, comme celle de narration, sont excellentes et je me suis sentie immergée dans ton univers dès le premier paragraphe ^^ Tu décris très bien et développe tes actions comme il faut, embarquant facilement ton lecteur dans l’intrigue.
Quant à l’originalité, je donne un gros bonus pour les personnages et leurs relations, que j’ai trouvé tout à fait croustillantes. Particulièrement le personnage du Pokémon, simplement sensationnel. Un autre bonus pour le vocabulaire, extrêmement riche et varié.
Maintenant les petites choses qui t’ont fait perdre quelques points. D’abord pour le français, une petite erreur de conjugaison « je les aient surpris » puisqu’ici le verbe s’accorde avec le sujet. Ensuite tu as une certaine tendance à entremêler les temps, avec des passages du passé au présent par exemple, qui m’ont légèrement dérangé à la lecture. Pas trop, parce que l’expression globale est très bonne, mais cela m’a parfois fait buter sur certaines phrases.
Enfin, certains dialogues des personnages accusent un léger manque de logique au niveau des registres employés. Quelques expressions sont trop familières par rapport au reste du texte, comme lorsque Paul rentre du travail et commence avec « c'est bien ton mec préféré ». On ne dit pas « mec » à sa femme, surtout si on est marié depuis un mois et qu’on doit avoir une expression impeccable notamment pour sa clientèle.
Voilà, les erreurs ne représentent pas grand-chose mais cela peut tout de même gêner la lecture. Sinon le texte dans sa globalité est excellent, sans compter que l’idée est géniale ^^
4.625/5
Srithanio
Spoiler :
Joyeusetés de la langue française : 4.75/5
Originalité (de l’idée globale, de l’intrigue, des persos etc) : 4.5/5
Rapport avec le thème : 5/5
Qualité d’écriture et de narration : 5/5

Bon ben euh… bon.
Là pour un commentaire constructif, je crois que je vais avoir du mal. Déjà pour les joyeusetés de la langue française, c’est tout bon, en tout cas j’ai pas vu de fautes (et l’autre qui nous sort « oui, j’étais fatiguée, y’aura sûrement plein de fauuuutes… » ben le jour où je ferais si peu de fautes, surtout en étant crevée, je serais drôlement contente !) . Ah si ! Une petite faute d’inattention certainement «sa mère avait évoqué avec tendresse de sa peur du noir », sans le de en gras c’était suffisant, mais sinon rien à redire.
Le rapport avec le thème est évident et de plus bien amené, la qualité d’écriture et de narration est parfaite et m’a plongée dans ma lecture immédiatement. Les retours à la ligne sont bien dosés et m’ont bien plu également, cela ajoute à l’ambiance du récit.
Pour l’originalité, j’ai dû chipoter pour ne pas mettre la note parfaite, mais vraiment il a fallu chercher. J’ai juste enlevé un demi-point, parce que l’idée de l’enfant qui a peur des méchants monstres la nuit est vraiment exploitée dans des directions très diverses et ce, depuis un sacré paquet d’années. En revanche la direction que prend l’écrit, de suggérer qu’il vaut mieux avoir peur du jour que de la nuit, est vraiment très accrocheuse et porteuse d’un sens qui m’a personnellement marqué à la lecture et même après.
4.8125/5
Domino
Spoiler :
Joyeusetés de la langue française : 5/5
Originalité (de l’idée globale, de l’intrigue, des persos etc) : 5/5
Rapport avec le thème : 4.75/5
Qualité d’écriture et de narration : 4/5

Voyons, voyons… Je n’ai noté aucune faute de grammaire, d’orthographe, de conjugaison ou autre, un très bon point. L’originalité est bien sûr au rendez-vous, essentiellement en ce qui concerne l’écriture en rimes et sous forme de poème. C’est même un gros plus qui penche en ta faveur ^^
Pour le rapport avec le thème… je vais être honnête, j’ai hésité à te mettre tous les points mais après lecture de tous les textes envoyés, je m’aperçois que tu évoques le thème avec tant de retenue que cela peut parfois en devenir gênant. Bien sûr je n’ai pas pu t’enlever plus de points que cela dans cette rubrique, puisque l’idée de départ colle parfaitement au thème de « couette ».
Le dernier point t’a été enlevé en écriture et narration, plutôt narration pour le coup. La qualité d’écriture est impeccable, rien à redire, surtout que tu as fait l’effort d’écrire en rimes. Mais pour la narration… comment dire ? J’ai l’impression que tu t’es parfois perdu dans l’écriture de ton histoire en voulant faire de beaux vers bien rimés, et tu risques donc de perdre également certains lecteurs en cours de route qui pourraient ne pas comprendre quelques vers de ton poème.
Sinon c’était super trop bien, surtout que j’adore la poésie ^^ Enfin ça c’est un avis personnel hein
4.6875/5
Modifié en dernier par Soundlowan le lun. 02 avr. 2012, 22:44, modifié 1 fois.
Interviews des auteurs de fics, que du bonheur !
Spoiler :
Mes fanfictions
J'aurais voulu être... ~ A l'aventure, Willelmina (coopération avec illapa, foncez lire ses fanfics c'est du grand art !) ~ Pocket Monster Encyclopedia Poetica

Le Sound Challenge
~ Un nuzlocke revisité avec quelques règles additionnelles, une équipe tarée, une narratrice blasée et d'autres nouveautés ~

N'hésitez pas à encourager tout cela d'un petit commentaire, cela reste la meilleure motivation du monde !

Avatar du membre
dragibus
Légende Pokébipienne
Messages : 15800
Enregistré le : mar. 07 avr. 2009, 19:56
Localisation : 57

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » lun. 02 avr. 2012, 21:57

Mais on n'a pas les textes des participants :(

Avatar du membre
Srithanio
Membre
Messages : 1581
Enregistré le : mar. 12 avr. 2011, 21:12

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Srithanio » lun. 02 avr. 2012, 22:14

Voici mon texte (également accessible sur mon EM) et l'explication adaptée.
Pour ce qui est de Domi, son texte est accessible sur son EM, mais sans l'explication. Je le laisse donc reposter le tout ici.
Et Raishini... Pas vu. Raishi, montre nous ton oeuvre !

bref, voici mon boulot :
Cauchemars et réalités
Spoiler :
Cauchemars et réalités

Avant, il avait peur du noir.

Peur des ombres grises qui se coulaient par sa fenêtre et venaient tambouriner de leurs griffes acérées le plancher.
Peur de ses peluches si mignonnes le jour, ces douces peluches qui se transformaient en immondes épouvantails aux yeux en bouton dès que la lampe s'éteignait.
Peur de la chose tentaculaire et dentue cachée sous son lit, prête à tout moment à lui attraper une cheville et à l'attirer sous le lit, dans l'espace obscur où elle le dévorerait.
Peur du croquemitaine tapi sous son bureau qui rampait dès l'extinction des feux et venait susurrer à son oreille des choses effrayantes.
Peur du maitre de ces monstres, du darkrai qui nichait dans son placard à vêtements.

En somme, comme le disait ses parents, il avait une peur enfantine du noir.

Aussi, dès que l'heure d'éteindre la lumière se profilait, il courait jusqu'à son lit et s'enfouissait dans la couette. Il s'enroulait dedans, rentrait la tête pour que les cheveux n'en dépassent pas, se roulait en boule pour être sûr que le monstre de sous son lit n'ait aucune prise, puis se bordait tant bien que mal afin d'empêcher tout contact avec l'extérieur. Ses parents, blasés, regardaient leur fils se murer dans son cocon, puis éteignaient la lumière avant de retourner tranquillement à leurs occupations d'adulte.

Alors commençaient les heures sombres.

Il se tapissait toujours au fond de sa carapace de coton, sa seule protection contre les créatures qui voulaient le dévorer, et sentait sa chambre douillette devenir le domaine des monstres. Son matelas vibrait lorsque la chose sous son lit risquait un tentacule en dehors, les ombres tambourinaient leur rythme morbide en même temps que leurs griffes se rapprochaient de son lit, son croque mitaine murmurait tout bas des secrets à la fois horribles et séduisants...
En position foetale sous son tissu protecteur, il se bouchait les oreilles et se concentrait sur sa respiration, uniquement sur sa respiration, sur l'air qui rentrait puis ressortait, qui rentrait et gonflait ses poumons et resortait, qui rentrait et gonflait ses poumons et passait dans le sang et sortait, et...
Au bout d'un moment, quand le sommeil était plus fort que sa peur et que ses cauchemars l'attiraient au plus profond de son matelas, il entendait toujours la porte de son placard grincer et les pas légers du darkrai, impatient de savourer les sombres songes qui l'attendaient.
Et il plongeait...

Ce n'est que le lendemain matin, encore sous le coup de sa nuit passée à combattre d'affreux monstres , qu'il osait se risquer hors de son abri. Visiblement, ses visiteurs ne supportaient ni le contact du coton, ni la lumière du soleil. Il pouvait donc profiter de quelques heures d'insouciance avant de revivre son calvaire quotidien.

Mais depuis, il n'avait plus peur du noir.

Il aurait encore pu vivre longtemps avec ses colocataires involontaires, sans cette fête d'anniversaire. Un goûter entre copains, au cours duquel sa mère avait évoqué avec tendresse de sa peur du noir.
Il l'avait détestée pour ça : elle venait de leur livrer sur un plateau d'argent une raison de se moquer de lui.
Et évidemment, les autres n'avaient cessé de le plaisanter là dessus. Un de ses camarades lui avait proposé de lui offrir un spinda en peluche pour le rassurer. Pire encore, son meilleur amis l'avait pris à part pour lui expliquer qu'il n'avait pas à les écouter, que ce n'était pas honteux d'avoir peur du noir, juste un peu... hem.... juste un peu.
Il ne supportait pas que les autres s'en moquent. Comme si les créatures qui le hantaient chaque nuit n'étaient que le fruit de son imagination. Une parcelle de lui-même se posait la même question, ce qui le rendait encore plus enragé.

Alors, le soir-même, il décida d'arrêter d'avoir peur.

Les monstres ? Il étaient réels, bien sûr. Mais il pouvait les enfermer, et ne plus jamais les laisser sortir. Alors il aurait la paix.
Profitant d'une absence de sa mère, il fila dans le placard à linge de la famille et en sortit deux vieilles couettes de coton que sa mère gardait "au cas où". Et armé de ciseaux, il commença son travail de découpe.
Le soir-même, il installa ses morceaux de coton aux dimensions exactement taillées ; il ferma tout l'espace sous son lit de pans de coton, ainsi que l'espace sous son bureau. Il recouvrit ses peluches d'une épaisse couverture de coton, en calfeutra les contours de la porte de l'armoire, puis en doubla ses rideaux de fenêtre.
Ses parents, totalement indifférents, ne firent même pas attention aux nouveaux aménagements de la chambre de leur fils. Ils le regardèrent s'enfouir comme d'ordinaire dans sa couette, puis éteignirent la lumière.

Alors il écouta.
Le claquement sec de la porte qui se refermait.
L'écho des talons de sa mère qui s''éloignait de sa chambre, et celui plus étouffé des chaussures de son père.
Le bruit de leurs discussions d'adulte qui diminuait petit à petit.

Et le silence.
Le vrai silence, sans tapotement, sans grincement, sans sussurement, sans rien. Le silence, le vrai, l'épais, le lourd, comme un édredon de plumes de couaneton.

Alors pour la première fois, il sortit la tête de sa cocon
Et sa chambre était exactement telle qu'elle semblait la journée, juste plus sombre.

Cette nuit là, comme toutes les suivantes, il dormit vautré sur son lit, les jambes et les bras dépassant de sa couette. Les monstres ne se remontrèrent plus, ses cauchemars et ses rêves non plus.

Ses camarades cessèrent de se moquer de lui au bout d'un temps, mais leurs moqueries ne le touchaient plus. Il avait désormais d'autres chaffreux à fouetter.

Maintenant, il n'avait plus peur du noir.
Non, il avait peur de la lumière, de celle qui met en lumière toutes les petites horreurs du quotidien.

Il se rendit compte que plus il tenait à distance ses démons nocturnes, et plus le monde diurne lui semblait horrible. Ses monstres étaient connus et faciles à combattre ; ceux du monde extérieur étaient hideux, diffus, et s'attaquaient sans répit à son entourage.
Sa chambre n'était plus l'endroit qui le terrifiait. Au contraire. C'était devenu le seul îlot de stabilité dans cet océan d'horreur.

Toutes ces heures, dans l'obscurité, à guetter son armoire dans laquelle se tapissait le plus hideux des monstres.
Et toutes ces heures, à ses repas de famille, à observer son oncle qui se levait la nuit pour aller dissimuler ses cadavres de bouteilles d'alcool vidées par sa soif infinie, ou sa grand-mère qui, dans l'indifférence presque générale, s'enfonçait dans les affres de la sénilité.

Toutes ces nuits à attendre que cette poignée tourne, que la porte grince, et que ces yeux bleus surgissent de l'obscurité.
Et toutes ces journées à regarder dans le silence ses parents se lancer des propos aigre-doux sur l'argent qui faisait ou ferait forcément défaut, sur la solitude qu'ils ressentaient derrière la façade de leur couple, sur les oeillades appuyés de son père à la voisine ou le sourire mélancolique de sa mère quand elle parlait du facteur.

Tous ces moments à presque espérer que le darkrai se montre, et qu'il puisse enfin faire quelque chose contre ces cauchemars.
Et tous ces instants, à la fois longs et courts, où il voyait la cruauté et la méchanceté enfantine exercer leur emprise dans l'école et où il devait faire comme si de rien n'était.

Tous ces cauchemars tapis dans les coins de sa chambre et de sa vie !
Comme il regrettait sa vie, quand il n'avait qu'à se préoccuper de ceux de la première catégorie !Quelques instants d'obscurité dans une vie de lumière éclatante, c'était un marché honnête à posteriori.

L'idée finit par lui venir à l'esprit que les monstres du jour étaient arrivés uniquement quand il avait enfermé dans leur prison de coton les monstres de la nuit.
Peut-être qu'en les libérant, tout reviendrait à la normale ?

Alors un soir, après l'extinction des feux, il rejeta la couette, rampa en travers de son lit et le coeur battant, entreprit de relever doucement, très doucement, les rideaux de coton qui enfermaient sa chose. Quand ils furent relevés, il lança pendre son oreiller par dessus le rebord du lit, attendant qu'un tentacule s'en empare et l'entraine sous le lit.

Rien ne vint l'attraper.

Mais... Mais... Ou était la chose ? Pourquoi ne venait-elle pas l'attraper ? A moins que... que...
Il découvrit à ce moment là qu'il y a avait une chose plus effroyable que d'avoir peur du noir : avoir peur que rien ne se tapisse dans le noir. Découvrir que les vrais monstres supportent la lumière.

Sa vue se brouilla sous les larmes refoulées, et son coeur s'emballa : il devait être là ! Il n'avait pas pu disparaitre !
Oubliant toute prudence, il se pencha par dessus le lit et regarda sous le lit. Au lieu de l'immonde chose tentaculaire qui aurait du le saisir et le tirer jusque dans son repaire, il ne découvrit que quelques moutons de poussières et une pantoufle oubliée.

Non !

Il se jeta hors du lit, en proie à la panique. Il jeta à terre d'un geste brusque les couvertures des peluches, sans que celles-ci ne bronchent. Il arracha presque les rideaux et aucune ombre torturée ne vint chercher à l'agripper. Et sous son bureau derrière la protection de coton, rien d'autre que les lattes de plancher !

Sa dernière chance, le placard. Le darkrai devait être là !
Il arracha tout le tissu bordant la porte, attrapa à deux mains la poignée et tira, tira le plus fort possible avant de plonger presque littéralement dans le placard.

Entre deux vestes pendues à des cintres, le darkrai lui rendit son regard. Son visage disparaissait dans l'ombre, mais il distinguait ses deux yeux à facettes, d'un bleu brillant. Du même bleu que ses propres iris.

Le maitre des cauchemars qui terrifiait ses nuits, avant.
Sa dernière chance de revenir à la normale, maintenant.

-Rends moi mes monstres, Darkrai, balbutia t-il d'une voix chargée de peur et d'espoir mêlés. Ramène les. Ceux que que pouvais combattre à coups de couette, ramène les.

Le pokemon se contenta de le regarder.
Derrière lui, il entendit une voix. Ses parents revenaient le voir, ils allaient allumer la lumière et le darkrai disparaitrait pour toujours.

-Ils doivent revenir ! J'ai besoin d'eux ! Avant, quand ils étaient là, il n'y avait pas d'horreurs le jour ! Je veux avoir peur la nuit et vivre le jour, pas l'inverse !

La voix se rapprocha, les orbes lumineux ne bougèrent pas.

-S'il te plait, supplia-t-il, aide moi. S'il te plait...

Lentement, le Darkrai leva une griffe acérée et lui désigna quelque chose dans son dos.
Il se retourna.

Ses peluches lui retournèrent son regard.
Son grand spinda, celui à l'oreille déchirée, avait le même air hagard et douloureux que sa grand-mère quand elle se rendait compte qu'elle ne se souvenait plus de son prénom. Quant à la poupée voisine, elle redressa lourdement sa tête, le dardant de ses petits yeux brouillés mais méchants. Les autres commencèrent à s'agiter, leurs bras et pattes se tendant vers lui.

Il tourna lentement la tête vers la fenêtre et les ombres se déroulèrent dans sa direction. Toujours changeantes et mouvantes, elles dégageaient une impression de faim et d'avidité, celle là même que répandaient les petites brutes de son école. Leurs mains griffues rampèrent jusqu'à ses pieds dangereuses, prêtes à déchirer.

Il esquiva et sauta entre les doigts d'ombre, fuyant vers son lit. Dans son dos, il entendit la porte de l'armoire grincer, puis le clenche se refermer.

Il passa à coté de son bureau. La voix en provenait. Ce n'était pas celle de sa mère, même si elle y ressemblait d'une façon tordue, et il l'entendit lui susurrer quelque chose à propos de regrets et remords, de vieillir et partir. Une chose grisâtre surgit de l'obscurité et tenta de l'attraper, mais il fit un pas de coté pour l'éviter et sauta sur son lit, sauta le plus haut possible pour éviter les tentacules verdâtres qui voulaient lui agripper les chevilles.

Il atterrit en plein sur sa couette et d'un seul geste, se roula dedans. Il n'avait pas le temps de s'emmitoufler, mais laissa son corps retrouver ses réflexes : tête rentrée et genoux levés, orteils recroquevillés, cheveux bien cachés, l'important était d'être bien abrité. Sous sa coquille de coton, il est invulnérable.

Quelque chose palpa sa couette, doucement. Sans doute le croque-mitaine venu lui déverser ses douloureux secrets : il s'enfonça aussitôt les index dans les oreilles.
Essayant de ne pas prêter garde à son matelas tressautant, il se reconcentra sur sa respiration. L'air qui rentre et qui sort, l'air qui rentre et remplit les poumons et qui sort, l'air qui...

Et ce n'est que quand son coeur fut calmé et qu'il se sentit s'enfoncer dans les sables mouvants des cauchemars, quand il entendit la porte de l'armoire grincer et les pas légers du darkrai, seulement à ce moment là qu'il sentit son coeur s'alléger.

Les monstres étaient revenus.
Les bons vieux monstres.
Les monstres qui craignaient le coton et les rayons du soleil.

Il avait de nouveau peur du noir, plus de la lumière.

Commentaire (à lire après)
Spoiler :
Couette ? Chouette couette !

J'ai d'abord eu quelques idées un peu rigolotes (un darkrai qui rêve d'humain, ou une petite fille qui fait le tour de sa famille pour savoir comment lutter contre le croque mitaine squattant sous son lit, tout ça...), mais elles me semblaient toutes de travers. Comme décalées.
Et puis, je me suis demandé pourquoi certains dormaient avec une couette, même quand ils crevaient de chaud l'été. Pour se protéger. De quoi ? De quelque chose de réel ou d'imaginaire ?
Peut-être des deux...
Voici donc un texte portant sur la couette, cette fragile armure de coton capable de repousser les monstres. Pas tous malheureusement...

Le rapport avec Pokemon parait faible, mais il est moins anecdotique qu'il ne peut sembler. J'ai construit ce texte est centré autout d'un enfant et de ses nuits (donc bien loin de l'univers chatoyant et joyeux des pokemons), et autour de la personne du darkrai et de sa fonction. Le pourvoyeur de rêve et de cauchemars... mais est il uniquement néfaste ? Il est pour moi la personnification même de la terreur nocture, du monstre sous le placard... mais après tout, ce monstre est il vraiment imaginaire ? Et en existent ils d'autres ?
Vaste question... auquel même le héros ne pourrait pas répondre. Après tout, peut-être que tout se passe dans sa tête.
Après tout, ne vient il pas de vivre son calvaire dans la vôtre ?

En espérant que vous choisissiez bien vos monstres,

Srithanio.

Avatar du membre
Raishini
Membre
Messages : 2661
Enregistré le : dim. 19 févr. 2012, 01:35
Localisation : Dans les limbes !

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Raishini » lun. 02 avr. 2012, 22:21

Ah désolé je voudrais bien Srith mais j'ai accès à mon ordi que le week ^^'

Tout de même je suis vraiment touché de la critique de Soundlowan, ça fait toujours plaisir, surtout que je m'initie tout juste au présent et à un nouveau style ^^

Par contre Sound, tu t'es gourré sur ma note sur 5. C'est 4, 625 plutôt. Désolé, en tant que maniaque des maths j'ai pas pu m'empêcher de recompter :paf:
Code ami 1: 2036 7695 3858 ; Safari : Obalie/Grelaçon/Cochignon

Code ami 2 : 1865 1972 2115 ; Safari : Clic/Magnéton/Trousselin

Messagerie ouverte aux propositions ~
Ma fiction : A l'aube du pouvoir.

Avatar du membre
Srithanio
Membre
Messages : 1581
Enregistré le : mar. 12 avr. 2011, 21:12

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Srithanio » lun. 02 avr. 2012, 22:30

Rah, c'est dommage. Bon, le prochain jury à passer dans le coin pourra nous faire un petit copier-coller siouplait ?

Avatar du membre
Soundlowan
Comité de Lecture
Messages : 340
Enregistré le : jeu. 12 mai 2011, 11:00
Localisation : le pays des rêves

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Soundlowan » lun. 02 avr. 2012, 22:40

Ah effectivement, je n'ai pas donné les participations *se cache* Les voici donc, moins celle de Srithanio qui as donné la sienne plus haut dans la page.

Raishini13
Spoiler :
Sur les nerfs, sous la couette :


Le grincement strident du balancier effectuant ses va-et-vient retentit nettement au beau milieu du silence qui règne en maître. Seul le cliquetis des longues aiguilles noires, lorsqu'elles changent de position sur le cadran, vient briser cette monotonie. Hormis cela, rien, pas même le bruit le plus insignifiant, ne résonne.

En effet, la jeune femme assise dans un fauteuil défoncé de cuir rouge n'ose pas respirer, en proie à une attente fébrile. Elle tortille nerveusement les longues couettes de ses cheveux au roux flamboyant, pince les lèvres fines de sa bouche et sonde fixement l'horloge de ses yeux aux prunelles noisette. Son visage en amande aux multiples tâches de rousseur s'agite sous le coup de l'impatience, son petit nez rond remue, comme s'il la gratte. Elle arbore une expression amère qui donne à son visage juvénile un étrange aspect boudeur.

Inconfortablement installée, elle s'agite sur son séant, serrant les accoudoirs d'une poigne démesurée qui laisse sur leur surface des marques d'ongles. L'atmosphère est pesante et confinée, surchauffée. Elle décide d'aller prendre un verre d'eau, -non sans avoir jeté un coup d’œil subreptice à l'horloge de bois brut.

Une fois désaltérée, elle retourne dans le living-room et se laisse tomber dans le fauteuil avec un soupir. La jeune femme promène son regard sur la salle encombrée de meubles vieillots et miteux, sur la tapisserie délavée aux motifs rectangulaires, sur la table basse à la surface nue... puis le ramène invariablement sur l'horloge. C'est plus fort qu'elle, elle ne peut s'en empêcher.

Il est neuf heures moins dix, et tout est calme. Oui, mortellement calme. Rien d'intéressant à la télévision. Pas de magazine digne de ce nom à feuilleter parmi ceux que compte le panier d'osier installé à la droite de son fauteuil. Non, vraiment rien.

Seule lueur d'espoir parmi les ténèbres... lui. Sa moitié, sa raison de vivre. Celui dont elle sent le retour proche. Elle a presque l'impression d'entendre déjà le claquement de la portière de sa voiture, le bruit de ses pas contre les dalles de l'allée du jardin. Bientôt, elle l'entendra tourner les clefs dans la serrure, pousser la porte avec douceur et passer l'encadrement de sa démarche silencieuse et souple de félin. Il agitera alors les cheveux emmêlés couleur d'ambre encadrant son visage. Puis il jettera un coup d’œil inquisiteur, à la recherche de sa femme bien-aimée. Son visage anguleux s'ornera d'un sourire lorsqu'elle arrivera, et elle le lui rendra avec autant de passion.

Gourmand comme il était, il réclamera sans plus tarder de quoi satisfaire sa faim, l'embrassera affectueusement, puis ira s'asseoir dans la cuisine. Elle lui mijotera bien entendu de quoi le remonter et lui servira une bonne mesure de cognac, comme il l'aime. Il commencera alors à lui parler de sa rude journée en critiquant vertement Mr. Til, son patron, et le magasin où il travaille. Cela aura pour effet de le détendre et lui arracher un sourire. Lui sera pleinement satisfait et elle heureuse. Tout simplement.

Oui, c'était ainsi que chaque journée se terminait dans sa vie. Elle passait son temps à guetter impatiemment le retour de son tendre époux. Lui ne vivait que pour elle et réciproquement. Rien n'avait plus de valeur que cet homme qui avait donné un sens à son existence. Le voir était un vent de fraîcheur, une sorte de remède à tout ses problèmes. Elle ne s'imaginait pas vivre sans lui, ni même rester éloignée de lui plus d'une journée entière. Sans ça, elle ne tiendrait pas, elle le savait.

A vrai dire, elle n'avait jamais eu d'amis, et ne cherchait pas à s'en faire. Seul son mari la comprenait parfaitement, seul lui savait raviver la flamme de la vie en elle. Lorsqu'il était là, ses doutes, ses appréhensions et sa tristesse la quittaient. La vie coulait alors à nouveau en elle.

Enfin, elle n'a jamais eu de vrais amis, certes, mais de vrais amis humains. Car oui, elle en a néanmoins un. Une pour être exacte. Et cette amie est lovée comme un brave compagnon à ses pieds, plongée dans un sommeil paisible et profond. Son corps rond et vert se soulève doucement au rythme de sa respiration faible et régulière. Si la jeune femme ne la savait pas là, si proche, elle ne l'aurait même pas remarquée, tellement elle est silencieuse.

Avant de rencontrer son époux, c'était elle qui avait su lui redonner goût à l'existence, elle qui avait su lui faire réaliser l'importance de la vie. Ce cœur battant dans sa poitrine, ce sang affluant dans ses veines, ce cerveau charriant un flot continu de pensées... Tout cela, elle n'en avait comprit le caractère primordial que grâce à elle, à Housse. Son amie Pokémon. Celle qui partageait son quotidien depuis un peu plus de cinq ans déjà.

Voilà ce qui lui donnait les ressources pour affronter l'adversité. Son mari et Housse. Bon, il était vrai qu'en ce moment, elle avait un peu tendance à délaisser Housse au profit de son homme. Mais la jeune femme se promettait de se rattraper un de ces jours, en programmant par exemple une journée « spéciale Housse ».

Depuis toujours, la solitude avait été sa pire ennemie. Celle qui venait la prendre à la gorge lors de son sommeil. Celle qui lui arrachait en ses périodes les moins heureuses des cascades de larmes et lui étreignait cruellement le cœur. Celle qui avait été auparavant sa seule et désespérante compagne... jusqu'à ce qu'elle rencontre Housse. Ses pensées vagabondent alors, et elle se prend à penser aux circonstances qui l'ont amenées à faire la connaissance du Pokémon.

Elle avait... vingt ans à tout casser ? L'âge de la jeunesse insouciante quoi !

Elle trottinait le long d'un sentier de roche, au pied de la haute montagne qui surplombait sa ville et l'enveloppait d'une ombre rassurante. La route était plutôt large et elle la parcourait pour faire son jogging, respirant l'air frais avec plaisir. Plongée dans ses pensées, elle courait sans but. Le deuil que la mort simultanée de ses parents dans un accident de la route avait engendré en elle la lancinait, lui déchiquetait l'âme. Et malgré cette période tourmentée de sa vie, elle n'avait pas encore tout vu. Ce jour là, les choses avaient été différentes. Nettement différentes.

Alors qu'elle abordait d'un pas vif un virage du sentier, un crissement strident avait comme déchiré l'atmosphère, suivi d'un lourd fracas métallique. Naturellement intriguée, elle s'était précipitée vers la source du bruit, située non loin de là.

Elle était arrivée plutôt vite, -en courant à vrai dire-, mais déjà un bruit de moteur retentissait. Tout ce qu'elle avait eu le temps de voir se résumait à une fourgonnette blindée d'acier bleu fusant dans la direction opposée. Le véhicule n'avait laissé derrière lui qu'un nuage de poussière et un morceau de pare-choc. Manifestement, il avait été arraché par la force d'un impact, probablement après que la fourgonnette se soit encastrée dans la paroi rocheuse.

La jeune femme n'avait dans un premier temps pas compris pourquoi le véhicule accidenté était reparti précipitamment sans se soucier des dégâts occasionnés. Mais lorsqu'elle avait approché la falaise ornée d'un petit cratère, là où la fourgonnette l'avait percuté, la raison lui avait paru évidente : le conducteur ne voulait pas qu'on sache. Qu'on sache à quel genre de convoi il se livrait.

Une boîte en carton marquée d'un logo en forme de « R » rouge se trouvait devant elle. Dans l'agitation qui avait suivi la collision de l'automobile, elle avait du tomber de sa partie arrière. Par quel miracle, la jeune femme ne l'avait jamais su. Quoiqu'il en soit, elle l'avait bien trouvée là, gisant à ses pieds et remuant faiblement.

Ôtant la couverture sale et élimée qui la recouvrait, elle l'avait alors découverte. Si petite, si douce, si attendrissante, si belle et surtout... si fragile. Cette créature fantastique tout juste à l'état infantile, empêtrée dans une seconde couverture, tout aussi miteuse que la première... Cette toute, toute petite chenille au regard embué et au corps tremblant, qui avait paru l'implorer de l'arracher à ses tourments. Celle qui allait devenir... son amie.

Somme toute, cette journée n'avait pas été si horrible. Dès lors, Marie avait décidé de la baptiser Housse. Notamment parce que le Pokémon avait une nette tendance à se saisir de toutes les couvertures qui lui tombaient sous la patte pour les coudre en habits, mais aussi... pour ne pas oublier. Pour ne pas oublier comment toutes deux s'étaient rencontrées.

Dans les premiers jours qui avaient suivi cet événement, la jeune femme s'était posée une multitude de questions insolubles... Quelle organisation pouvait se livrer aussi méchamment au trafic de Pokémon, sans se soucier de l'état de ces derniers ? Housse avait en effet beaucoup de contusions, de marques faites par des coups sévères ; et elle s'était bien doutée que celui ou ceux qui conduisaient la fourgonnette n'y étaient pas étrangers. Le sigle qu'elle avait lu sur le carton lui évoquait vaguement un gang, mais elle n'était pas arrivée à mettre le doigt sur son nom très exactement...

Les années s'étaient écoulées, et tout semblait devoir rester harmonie et bonheur entre elles. Housse avait évoluée, devenant moins sujette aux crises de terreur qui la prenaient lorsqu'elle entendait un bruit métallique ou une voiture s'engager dans la rue ; et elle-même avait eu le temps de flirter avec un nombre conséquent de prétendants pour ensuite les plaquer.

De manière générale, elle avait une certaine tendance aux relations courtes et instables. Le plus souvent, celui avec qui elle sortait se justifiait en accusant Housse. Certains avaient même insinué qu'elle était à l'origine d'étranges accidents dont ils auraient été victimes. A cela, elle avait toujours répondu que c'étaient des sornettes, destinées à dissimuler la lâcheté de son interlocuteur face à la rupture. Après tout, elle ne pouvait le croire : Housse, son amie fidèle, sa confidente, briser sa vie sentimentale ? Quelles idioties !

Un cliquetis familier résonne à ses oreilles et l'arrache brusquement à son fauteuil et ses songes. C'est bien lui. Il est neuf heures pile. Ponctuel, comme toujours.

Elle accoure dans le couloir tandis que la poignée ouvragée tourne et que la porte s'ouvre en grinçant légèrement. Un courant d'air glacial s'insinue par l'ouverture et la fait frissonner. Sur le seuil, un individu en costume-cravate gris de haute taille et robustement constitué se tient, la dominant de la tête et des épaules. Malgré la nuit obscure qui masque ses traits, il est impossible de se tromper sur son identité. Des gaillards d'un mètre quatre-vingts quinze habillés en costume cravate, il n'y en a pas foule dans ce petit quartier de banlieue résidentielle.

- Chéri ? interroge-t-elle.

- Oui Marie, c'est bien ton mec préféré sur le perron ! dit l'homme en esquissant un sourire, mi content, mi surpris.

Comme prévu, il agite ses cheveux en relevant la tête et lui adresse un de ses merveilleux sourire d'Apollon. Marie le lui rend au centuple, si possible. Elle est radieuse, enveloppée d'une joie indicible. Le bonheur se tient sur la pas de sa porte...

- Dis-donc, tu m'as l'air plutôt en forme pour quelqu'un qui vient de passer toute une journée à arpenter un vaste magasin ! remarque-t-elle avec entrain. Ton boulot s'est donc si bien passé ?

- C'était parfait tu veux dire ! s'exclame son mari en l'embrassant tendrement. Le magasin n'a jamais aussi bien tourné ! Mr. Til m'a félicité pour « mon admirable travail de marketing » et tu aurais dû entendre Madame Oucette, elle ne tarissait pas d'éloges sur le magasin !

Il joint les mains dans son dos, s'arc-boute et déclame d'une petite voix aiguë et chevrotante :

- Franchement Paul, il y a du monde aujourd'hui, les ventes de matelas de Sleep & Co semblent partir en flèche ! C'est tout à fait remarquable ! En parlant de literie, vous n'auriez pas une de ces magnifiques couettes imprimées en soie et duvet ? La dernière que j'ai achetée manque, comment dire... d'épaisseur. Et vous savez très bien qu'en cette période hivernale, les petites vieilles dans mon genre ne sont plus aussi résistantes au froid qu'auparavant... Du coup, elle m'a acheté non pas une, non pas deux, mais trois couettes ! reprend-il de sa voix normale, sous l'hilarité de sa compagne.

Marie parvient tant bien que mal à cesser de rire, retrouvant progressivement son souffle. Paul imite à la perfection cette adorable Madame Oucette, c'est si drôle !

- Voilà qui promet une belle fin de mois ! dit-elle finalement en lui jetant une regard de braise. On pourra fêter Noël comme il se doit !Tu es affamé je suppose ? Viens, je vais te préparer des spaghettis bolognaise al dente, comme tu les aimes !

- Ce ne serait pas de refus ! approuve Paul en claquant de la langue et en se frottant les mains. J'ai une de ces dalles moi ! Faut pas croire, vendre de la literie, c'est plus fatiguant que reposant !

Avec un petit rire cristallin, Marie pivote et part en direction de la cuisine, ses couettes se balançant au rythme de ses pas. Elle est heureuse. Heureuse comme une petite fille a qui on a offert son jouet préféré. Et Paul est visiblement dans le même état d'esprit. C'était leur petit moment intime, leur rendez-vous du soir quotidien, et rien ne pouvait le gâcher. Absolument rien.

- Alors, pour ta part... comment était ta journée ? demande Paul au moment où il la rejoint dans la cuisine et s'attable.

- Oh, rien de bien palpitant, comme toujours quand tu n'es pas là, assure Marie en l'enlaçant. C'est à croire que les chaînes télévisées ne savent plus quoi programmer pour avoir des audiences ! Et à part faire le ménage et coudre un bonnet de Noël pour Housse, je n'ai pas vraiment fait grand chose. Mais maintenant que tu es rentré, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes, n'est-ce pas ?

- Si tu le dis chérie, je suppose que c'est vrai ! répond Paul, non sans un petit sourire d'auto-satisfaction. D'un autre côté, qui ne voudrait pas faire plaisir à un adorable bout de femme aussi affriolant que toi ?

- Grand flatteur va ! lance Marie sur un ton qui se voulait réprobateur, mais son visage dit le contraire alors qu'elle s'affaire aux fourneaux.

- Ah, mais tu sais bien que je ne dis que la vérité, ô douce lumière de ma vie, susurre Paul en se levant pour aller entortiller les couettes de sa compagne.

Marie proteste gentiment et le pousse doucement de la main, le teint rose.

- Retourne t'asseoir, chéri. Ce n'est pas le moment si tu veux que mon plat soit irréprochable. On ne déconcentre pas le chef lorsqu'il cuisine !

Elle glousse légèrement, tandis que son mari s'exécute, la contemplant avidement de son beau regard miel. Il se trémousse quelque peu sur sa chaise en signe d'impatience. Par expérience, Marie sait qu'il lui faut une distraction quelconque, car attendre n'a jamais été un de ses points forts. Elle se hâte donc de lui servir du cognac bien alcoolisé, -ainsi qu'il le préfère-, puis s'avance vers la radio posée sur une surface proche pour l'allumer.

La jeune femme cherche rapidement la fréquence que Paul suit le plus souvent. Avec contentement, elle finit par la trouver et s'écarte, pour laisser à son homme le temps de s'imprégner de la musique festive qui résonne. Voluptueusement, elle retourne à la préparation du dîner, adressant de temps à autre des œillades à Paul. Celui-ci bat la mesure de l'index sur la table, les yeux rêveurs, et sirote son cognac nonchalamment. Du poste de radio s'élèvent les paroles mélodieuses et empreintes de gaieté d'un chanteur que Paul affectionne particulièrement :

«...Cloué
Au pieu par le poids du bois qui pousse dans ma paume
Je donne des signes extérieurs de paresse
En repoussant toujours tout au lendemain je chante, je chôme
J'applique à la lettre, la méthode couette... »


Paul fredonne d'un air guilleret quelques couplets, avec des gestes de chef d'orchestre. Marie aime le voir ainsi, si détendu et posé. Elle croit à un rêve éveillé. Pourvu que tout cela dure...
* * * * * * *

Ce vacarme n'est toutefois pas au goût d'un des résidents. Pourquoi faut-il toujours que ce grand benêt mette la musique à fond, surtout en ayant des goûts si détestables ?

Housse ouvre un œil vitreux, son visage jaunâtre affichant une expression grincheuse. Elle ne peut plus feindre le sommeil maintenant. Ce crétin lui a gâché sa sieste ! Elle remue faiblement puis se traîne vers la cuisine, bien enveloppée dans sa couverture feuillue d'un vert clair. La conversation entre ce Paul et Marie semble nourrie et enjouée. Mais qu'avait-il donc de plus qu'elle aux yeux de Marie ?

Housse aperçoit les deux amoureux attablés, discutant joyeusement et échangeant des regards cajoleurs. Et ce toujours au beau milieu de cette satanée musique ! Beurk, ça lui donne envie de vomir ! Elle ne voit vraiment pas ce que Marie peut trouver à ce grand bellâtre sans intérêt qui croit faire rire son monde dès qu'il ouvre la bouche !

Voilà huit mois qu'elle est avec lui, voilà huit mois... qu'elle a commencée à l'ignorer, elle, son amie de tout les instants. Ce n'est pourtant pas ce fanfaron qui la réconfortera dans les moments difficiles ; ce n'est pas lui non plus qui sera encore à ses côtés dans quelques mois, lorsqu'il sera parti après un long divorce pour aller briser le cœur d'une autre femme... Lui, tout ce qui l'intéresse, c'est se payer un bon moment au lit avec Marie, parce qu'il est comme tout les mecs qu'elle avait côtoyée par le passé : un pervers gouverné par les hormones.

Mais aussi, quelle sottise Marie avait faite en l'épousant le mois dernier ! D'habitude, Housse arrivait à décourager les prétendants. Cette fois, cependant, celui-ci était resté. Il avait tenu. Malgré les pots de fleurs tombés par inadvertance du balcon jusque sur son crâne, malgré les savons semés sur le sol de la salle de bain lorsqu'elle savait qu'il allait prendre sa douche... Oui, malgré tout ce qu'elle avait pu mettre en œuvre pour s'en débarrasser, Paul n'avait pas abandonné. Il s'était même payé le luxe de lui offrir, à elle, un compagnon « pour qu'elle soit moins seule ». Lequel, à présent, doit bien gentiment barboter dans l'eau du fleuve bordant l'arrière de leur maison...

Housse ne voulait pas partager Marie. Elle seule méritait sa considération, le reste du monde ne pouvait qu'être malsain envers leur entente. Après tout, elle n'oubliait pas. Oui, elle n'oubliait pas... ce qu'on lui avait fait.

La forêt était pure, verdoyante, baignée ci et là par le soleil à travers la végétation clairsemée. Un véritable éden en somme. Elle était tout juste à son premier mois, et elle y coulait des jours paisibles en compagnie de ses congénères. Mais cela semblait trop idyllique pour durer, hélas...

C'était arrivé alors qu'elle s'abreuvait à une rivière en compagnie de sa famille. Le monde avait paru se refermer sur elle comme un sinistre étau lorsque, jaillissant des fourrés brusquement, une bande d'hommes en uniformes et casquettes noirs les avaient encerclés. Son espèce ne savait pas nager, tout échappatoire leur était donc ôtée. A ce moment là, elle avait senti tout ce qui faisait sa joie et son innocence s'évaporer fugitivement... pour ne plus jamais revenir.

- Regardez ça, Commandant Lance, ces Pokémon sont bizarres, je ne crois pas qu'on en ait en stock ! avait lancé un homme à un second, sa bouche se muant en un rictus.

- Tout à fait, avait répondu le dénommé Lance en rajustant sa casquette sur sa chevelure turquoise, ramenée en arrière dans une coiffure pour le moins extravagante. Maître Giovanni sera probablement ravi de nous voir revenir en compagnie d'une nouvelle espèce à ajouter à sa collection. Je suggère donc d'en attraper le plus possible...

La petite chenille n'avait jamais oubliée ce visage, certes charmeur, mais recelant une part de vice et de déséquilibre profonds. Ce visage terrifiant aux yeux turquoise obscurcis par le mal... qui l'avait marquée à jamais.

La lutte avait été âpre. Ses compagnons s'étaient démenés comme de beaux petits diables. Mais rien n'y faisait, l'opposition était trop forte. Un à un, ses amis étaient tombés sous les coups bestiaux des Pokémon envoyés par les adversaires. Ils étaient cruels, sans pitié, frappant même lorsqu'une cible était déjà à terre et incapable du moindre geste. Une peur sans précédent s'était emparée de la chenille lorsqu'elle avait compris. Compris que sa vie allait basculer.

Dès lors, elle s'était retrouvée dans un monde ténébreux, isolé et angoissant. Seuls la morsure du fouet sur sa chair et l'étau glacial de son collier d'acier lui étaient familiers. Ils étaient demeurés, en ces temps troublés, ses seuls compagnons. Cette arme longue et sinueuse comme un serpent qui la cinglait douloureusement... Ce collier qui enserrait son cou en paraissant limiter le monde à sa simple circonférence... Tel avait été son lot quotidien au milieu des cris hargneux et des coups de pieds. Telle avait été sa solitude.

Oui, telle avait été sa solitude... avant que Marie ne l'y arrache dans un éclat de lumière en la découvrant blottie dans sa boîte. Elle lui avait paru semblable à un ange divin venu la délivrer de son calvaire. Le seul humain à lui avoir témoigné un semblant d'affection et de délicatesse, c'était elle.

Voilà pourquoi elle seule pouvait la comprendre, et inversement. A présent, leur amitié se retrouvait menacée. Par cet homme, cet intrus, cet indésirable obstacle entre elle et Marie... Mais elle ne se laissera pas faire. OH NON !
* * * * * * *

Dans la cuisine, seule la radio résonne, diffusant encore et toujours des musiques diverses et variées. Paul déguste goulûment ses pâtes à la bolognaise avec de grands gestes de fourchette. Amusée, Marie essuie la sauce qui coule à la commissure de ses lèvres avec un mouchoir. Sous ses dehors de colosse, son mari est en vérité un gros bébé, quelqu'un qui a besoin d'une femme pour tout gérer dans son existence. Il est si attendrissant...

- Tu te souviens de notre rencontre, chéri ? lance-t-elle inopinément, prise d'une remontée de souvenirs.

Paul lui lance un regard étonné, comme si le simple fait d'évoquer cela le surprend. Apparemment, il en retire de surprenantes conclusions.

-Oh oui, on peut dire que c'était quelque chose ! commente-t-il finalement en se grattant le crâne avec un sourire gêné.

- Ah, ne fait pas le modeste, tu as étalé ces deux hommes en un coup de poing chacun ! Sans toi, je n'ose pas imaginer ce qui se serait passé ! ajoute-t-elle en réprimant un frisson.

- Bah, rien de difficile, ils faisaient les malins face à une femme seule, mais même bourrés, ils étaient pas inconscients au point de t'agresser devant tout le monde. C'étaient rien que des fiottes, si tu veux mon avis. Heureusement que je les aient surpris lorsqu'ils t'emmenaient dans cette ruelle... Après, vu les lâches que c'étaient, y avait qu'à frapper sans faire dans le détail... Et puis voilà, hop, une belle innocente sauvée et deux brutes de plus à mon palmarès !

- Et un amour naissant, n'oublie pas, surenchérit Marie en prenant la main de Paul dans la sienne et en faisant rouler son alliance.

- Et un amour naissant, répète l'homme en levant son verre de cognac de sa main libre. Je ne l'oublie pas. Mais une telle passion se passe de mots, hein ?

Marie opine du chef, les joues embrasées et le cœur battant à tout rompre dans ses côtes. Seul Paul a cette manière si particulière de susciter en elle toutes ces agréables émotions. Seul lui sait lui offrir cette sensation si rassurante de protection et de tendresse...

- Et si on allait dans notre chambre ? murmure Paul après avoir terminé son repas. J'ai bien envie de te montrer à quel point je t'aime...

- Petit coquin ! rigole vivement Marie en sentant ses joues s'embraser derechef.

Mais elle se laisse volontiers entraîner par la main de son compagnon qui se lève de table et l'emmène hors de la cuisine à pas bondissants. La nuit s'annonce torride ! Mais ce que les deux amoureux éconduits ignorent, c'est qu'ils sont espionnés...
* * * * * * *

Housse les épient de loin, dissimulée par la plante verte qui décore le couloir contigu à la cuisine. Elle n'aime pas ça. Pas du tout. Ce Paul, cet être qu'elle exècre presque autant que les hommes en noirs qui l'ont enlevée dans son enfance, elle ne le laissera pas profiter davantage de son amie ! Elle lui montrera ce qu'il en coûte d'abuser de la bonté d'âme de Marie !

Mais qu'à cela ne tienne, elle a plus d'un tour dans son sac... Et Paul l'apprendra à ses dépens, hi, hi, hi !
* * * * * * *

Le couple monte lentement les marches de l'escalier et arrive sur le palier de l'étage supérieur. Ils semblent prendre leur temps, se délecter de cet instant et goûter le plaisir des sens...

Marie et Paul s'enlacent et poussent sans ménagement la porte de leur chambre. Dans un concert de gloussements de collégiens, ils se jettent sur leur lit en le faisant dangereusement craquer. La tapisserie est d'un blanc immaculé et ornée de frises d'angles évoquant des vaguelettes noires. Une conque bigarrée est fixée au mur faisant face au lit des deux amoureux. Le tapis a des motifs en forme de palmier et l'ambiance est intime, capiteuse. Malgré la fenêtre fermée et le chauffage allumé, l'atmosphère semble fraîche et détendue. Tout est parfait.

Marie glousse de plus belle tandis que Paul lui baise le cou. Ses mains tâtonnent dans le noir, à la recherche d'un contact agréable et charnel...

CCCRRRRAAAACCCC !

Le silence alentour est déchiré par un craquement, sec et violent tel un coup de feu. Des oiseaux s'envolent des arbres proches en pépiant de terreur, quelques chats errants fuient de leur cachette en miaulant et quelqu'un hurle des insultes bien senties dans l'océan lointain de la nuit. Marie et Paul sursautent et desserrent leur étreinte, sur le qui-vive.

- Qu'est ce que c'était que ça ? murmure Marie d'une voix encore plus aiguë qu'à l'accoutumée, inquiète. On aurait dit que ça venait du jardin ! Tu crois que...

- Ne t'en fais pas, la coupe Paul d'un geste de la main. Je vais aller voir ce qu'il en est. Toi, reste ici.

Marie lui tient le bras, comme formulant l'ultime espoir de le voir rester à ses côtés. La peur se lit nettement sur son beau visage, et Paul ne le supporte pas. Il réglera ce problème en deux temps, trois mouvements. Ainsi, il pourra reprendre bien tranquillement son activité, là où il l'avait interrompue...

Sur ces entrefaites, il fait lâcher prise à Marie et sort de la chambre, ignorant les suppliques silencieuses de sa compagne. De toute façon, elle n'a pas à avoir peur pour lui. Il ne risque rien. C'est plutôt leur trouble-fête qui a du souci à se faire !

Dévalant d'une traite les dernières marches de l'escalier, il arrive finalement devant la porte d'entrée, mystérieusement entrouverte... Un voleur se serait donc introduit ici ? Pourtant, rien ne paraît manquer... C'est à n'y rien comprendre !

Paul avance à pas feutrés, gagnant le faible rai de lumière délimité par l’entrebâillement de la porte. Puis il l'ouvre en grand et se faufile dehors. La lune est incomplète, et l'obscurité par conséquent quasi-totale dans un ciel sans étoiles. La nuit règne en maître et le silence est revenu, donnant un tour bien plus effrayant au paysage semi-urbain qu'il contemple fixement. Là aussi, pas la moindre trace d'un passage importun. La serrure est en parfait état et le portail d'entrée haut de quatre mètres est resté fermé tout ce temps... Comment se fait-il alors qu'une épaisse branche du hêtre centenaire qui trône au beau milieu de leur jardin se soit écrasée ?

Circonspect, l'homme reprend son inspection des lieux et amorce un pas... avant de trébucher sur un fil épais, blanc et visqueux, tendu entres les deux petits murets du perron. Paul tombe lourdement et s'étale de tout son mètre quatre-vingts quinze, ayant tout juste le temps de proférer quelques uns de ses jurons préférés. Mais quel dingue avait pu se permettre de lui jouer une telle farce ?

Maugréant et massant son torse quelque peu comprimé par sa chute, il se relève péniblement. Alors qu'il reprend tout juste son souffle et qu'il s'empresse de reprendre sa marche, il sent son pied entrer en contact avec le plat d'un objet posé quelques centimètres devant lui... Trop tard. Le râteau sur lequel il vient de marcher entame son ascension et cingle son entrejambe de plein fouet, lui arrachant une grimace et un grognement de douleur... Oh, le sale enfoiré ! Il ne perd rien pour attendre ! S'il le retrouve, il en fera du steak tartare et l'enfermera dans une boîte de conserve !

La douleur est insoutenable, mais il se reprend courageusement, ignorant les morsures lancinantes avec plus ou moins de succès. Plus prudent que jamais, il arpente le jardin, à la recherche d'indices qui lui apporteraient une éventuelle piste... Intrigué par la branche du hêtre étrangement tombée, il se rapproche de l'arbre. Mais à part la piscine couverte par une vaste bâche bleue, des copeaux de bois et quelques petites fleurs téméraires, il ne relève rien d'intéressant.

Un bruissement l'interpelle brusquement et il fait volte-face. On entend le bruit caractéristique d'un projectile, le sifflement d'un objet lourd et effilé qui s'abat, puis le clapotis bien distinct de l'eau. Le tout est suivi d'un énième grognement hargneux et d'éclaboussures signifiant qu'on se débat dans l'eau. Ahanant, ruisselant et surtout furieux, Paul s'extirpe de la piscine à travers le trou qu'il a fait dans la bâche. La morsure de l'eau glaciale le parcoure comme un électrochoc et il tremblote en se massant les épaules. Cette fois, c'en est trop !

De toute évidence, quelqu'un avait relié un rondin de bois aux branches du hêtre par l'intermédiaire de deux liens perpendiculaires. Pensant alors qu'il serait désopilant de le voir tomber dans la piscine, on avait tranché un des lien pour que le rondin le percute dans un mouvement de balancier et le précipite à l'eau. Très amusant, ah, ah...

En dépit de sa haine farouche et sa volonté de coincer le fauteur de troubles, Paul ne trouve rien. Après avoir parcouru la moitié du quartier les habits mouillés, l'air dément et l'une des chaussures en moins, il doit bien s'avouer vaincu. D'autant plus qu'on risque à long terme de lui envoyer une brigade de police pour comportement suspect. Et avec tout le cognac qu'il a bu, le moment est mal choisi. Il décide donc de rentrer bredouille, partagé entre la colère et la déception. Qu'est-ce qu'il n'aurait pas fait pour Marie...

Depuis qu'il l'avait rencontrée, Paul se sentait un homme nouveau. Il se sentait enfin utile en ce monde, après tant d'années passées à intriguer dans le milieu dangereux de la drogue et des affaires mafieuses... Lui, le roublard, l'homme retors et sans cœur par excellence, celui a qui on avait par la passé confié les plus rudes missions, il avait craqué pour une simple jeune femme venue dans la boîte de nuit où il travaillait, un peu plus de huit mois en arrière. Et il l'avait sauvée d'une agression, comme un brave justicier. Si, sur le moment, son incompréhension envers son propre agissement l'avait plongée dans un climat d'incertitude, il avait finit par comprendre. Il était tombé amoureux.

Dès lors, terminée la pègre, terminés les bas-fonds du vice et de la perversion. L'individu sournois et impitoyable qu'il était, endoctriné par ses parents dès sa plus tendre enfance, il avait réussi à le chasser. C'en était fini du mauvais Paul. Il avait choisi de devenir un nouvel homme, quelqu'un de bien. La bête s'était métamorphosée en un doux agneau, s'était pliée aux volontés de sa compagne. S'il avait postulé pour un poste de vendeur dans le magasin de literie où il travaille actuellement, s'il avait radicalement changé de personnalité et fait table rase du passé, c'était bel et bien pour elle. Juste pour elle...

Horriblement frustré, Paul pousse la porte de sa maison d'un air las. Il monte avec lenteur l'escalier, faisant grincer chacune des marches sous sa démarche pesante et laissant des flaques d'eau sur le parquet de bois ciré. A son arrivée dans la chambre, il a la mauvaise surprise de retrouver Marie en compagnie de Housse, cette dernière confortablement lovée sous la couette matrimoniale.

- Mais... qu'est-ce que Housse fait dans le lit ? parvient-il à balbutier, interloqué.

- Je crois bien que le bruit de tout à l'heure l'a terrifiée parce qu'elle est venue ici quasiment cinq minutes après que tu sois parti ! explique Marie en caressant Housse avec une tendresse maternelle. Mais au fait... c'était quoi alors ? Et pourquoi es-tu mouillé ? ajoute-t-elle en écarquillant les yeux, les sourcils haussés. On dirait que tu sors d'une bataille avec un un Aligatueur !

Paul ouvre et ferme la bouche à plusieurs reprise, tiraillé entre l'envie de lui expliquer la situation et celle de ne pas apparaître ridicule à ses yeux. Mais la décision ne se fait toutefois pas attendre, il préfère mourir plutôt que de perdre ce qu'il lui reste de fierté.

- Bah, rien, finit-il par dire, dépité. Il se trouve que c'était juste une branche tombée de l'arbre, -probablement un volatile qui aurait besoin d'un bon régime, tu vois le genre. J'ai été un peu trop maladroit en fouillant dans le jardin et puis, plouf ! Voilà, quoi. Faudra juste racheter une bâche....

Sous le regard choqué et interrogateur de sa femme, il préfère ajouter :

- Non, mais ne t'en fais pas, ce n'est rien de bien méchant !

Paul ne peut s'empêcher d'être honteux en sentant le regard de Marie braqué sur lui comme deux phares. Il sait qu'elle cherche à déceler en lui une hypothétique trace de qu'elle déteste le plus : le mensonge. Mais il est bien décidé à ne rien laisser paraître, quoi que cela lui en coûte.

- Au fait, reprend-il lentement, si Housse dors cette nuit avec nous, ça signifie... pas de partie de jambes en l'air ce soir ?

- Et non, pas pour cette fois.

Devant la mine déconfite de Paul, Housse cache difficilement son hilarité. Comme quoi, un bon usage de la capacité Sécrétion et Tranch'Herbe peut faire des merveilles. Bien fait pour lui, hi, hi, hi !

L'homme la toise férocement. Housse ressent si nettement sa colère qu'elle croit pouvoir la toucher. Elle sait qu'il a deviné qui se cachait derrière toutes ces facéties. Autrement, il ne lui jetterait pas ce regard perçant à l'or voilé d'ombres malveillantes. Mais elle ne se laisse pas démonter et le fustige à son tour du regard, fermement décidée à lui pourrir la vie. Ses yeux semblent projeter le ricanement de plaisir qu'elle se retient de pousser. Un rien peut mettre l'étincelle au terrain de paille sèche...

A présent, c'est entre cet idiot et elle. Et que le meilleur gagne.
Domino
Spoiler :
BOULE DE MOI

Au milieu de moi
Petit peu, petit rien
Petite boule de moi
L’indépendante foi
Au milieu de moi, au milieu de moi

Petit Être Citron
Enrobé de Thé
Enrobé d’un temple de Thé
Petit Chose vert de papier
Petite boule de moi

Emmailloté, emmitouflé
Emballé par cet effet
Petite chose aux yeux discrets
Se balançant doucement au gré des pollens
Dodelinant intrigant, mi coton mi laine
Petite boule de moi

Hybride de rampant et d’orchidée
Hybride de paresse et de désintérêt
Enrobé délicatement dans ce doux temple de thé
Au teint parfait, au teint ouaté
A la mine rafraîchie par la rosée du matin
Qui l’abreuve, j’en suis certain

Car j’étais là, moi, petite boule de moi
Au demeurant solitaire, sans attache ni loi
Vaquant à travers les bois, je le vois
Une petite créature près d’un arbre lovée
Petit être citron enrobé de thé
Emprisonné sous une verte couverture
Je décidais alors de l’appeler Couverdure

Transi par le froid, effrayé par l’hiver
Le regard suppliant sans en avoir l’air
Je l’ai porté, il n’était pas lourd
Jusque chez moi, il faisait encore jour
Du mieux que j’ai pu j’ai pris soin de lui
Je lui ai tout offert, mon feu et mon logis

Les soirées, je les passais sous ma couette
La lampe allumée, les yeux en fête
A mes côtés mon fidèle nouvel allié
Ainsi ensemble nous aimions passer nos soirées
Des instants sans maux, sans contrariétés
Des heures de calme et de complicité

J’ai appris à l’élever, le nourrir, l’éduquer
Lui apprendre des tours pour braver le danger
Pour l’un et pour l’autre des moments précieux
Alors qu’avant j’étais timide et peu audacieux
A présent j’étais ouvert aussi bien à la vie qu’à la ville
Je sentais que lui aussi avait le sourire tranquille
De ceux qui doucement s’aventurent sans crainte
Hors des forêts de doute et de contrainte
Pour rejoindre peu à peu la place au soleil
Le temps passé ensemble faisait des merveilles

Au début d’un été sans aspérité
Entre le déchirement et la raison partagé
Je pris la décision de le relâcher
Le rendre à la vie sauvage qui lui était destinée
Me vouer à l’indépendance qui m’était assignée
Je n’avais pas vraiment le cœur à m’y résigner
Mais il le fallait, c’était sans autre procès
Cela prit un après-midi de larmes et d’adieux
Au retour, je m’assénais que c’était pour le mieux…

Sans lui, sans ce petit être à feuilles sans failles
J’en étais réduis à un homme de paille pas de taille
Sa présence me manquait
Son absence me minait
L’envie de le retrouver se fit sentir
J’abandonnais, ne souhaitant pas souffrir
Peu à peu je m’enfermais à nouveau sous mes couettes
Attendant lentement que la nuit prenne l’escampette
Et les jours passent ainsi
Sans passion, avec ennui
En regardant au fond de la nuit, je le vois presque gambader
Aurons-nous à nouveau l’occasion de nous rencontrer ?

Sous ma couette, je patientais
Sous ma couette, c’était inutile
Dans ma couette, je suis sorti
Près du pas de ma porte, dans la nuit noire, j’observais
Et je l’ai vue : La silhouette gracile
D’une mante docile
Se mouvant avec saccades et tremblements
Tout, y compris ses yeux, était différent
Mais je l’avais reconnu
Même avec sa tête cornue
Il avait tombé les barrières fragiles, les doutes et les dilemmes
J'étais ravagé par la solitude, et lui n'était plus le même

Je l'apprivoiserai de nouveau durant des jours et des mois
Et il deviendrait peu à peu boule de moi
Et pour ta note Raishini.. Oh là là, désolée ! C'est là qu'on voie que je ne suis pas une matheuse mais une littéraire dans l'âme Oo Je corrige de suite

Edit :

Srithanio
Spoiler :
Cauchemars et réalités

Avant, il avait peur du noir.

Peur des ombres grises qui se coulaient par sa fenêtre et venaient tambouriner de leurs griffes acérées le plancher.
Peur de ses peluches si mignonnes le jour, ces douces peluches qui se transformaient en immondes épouvantails aux yeux en bouton dès que la lampe s'éteignait.
Peur de la chose tentaculaire et dentue cachée sous son lit, prête à tout moment à lui attraper une cheville et à l'attirer sous le lit, dans l'espace obscur où elle le dévorerait.
Peur du croquemitaine tapi sous son bureau qui rampait dès l'extinction des feux et venait susurrer à son oreille des choses effrayantes.
Peur du maitre de ces monstres, du darkrai qui nichait dans son placard à vêtements.

En somme, comme le disait ses parents, il avait une peur enfantine du noir.

Aussi, dès que l'heure d'éteindre la lumière se profilait, il courait jusqu'à son lit et s'enfouissait dans la couette. Il s'enroulait dedans, rentrait la tête pour que les cheveux n'en dépassent pas, se roulait en boule pour être sûr que le monstre de sous son lit n'ait aucune prise, puis se bordait tant bien que mal afin d'empêcher tout contact avec l'extérieur. Ses parents, blasés, regardaient leur fils se murer dans son cocon, puis éteignaient la lumière avant de retourner tranquillement à leurs occupations d'adulte.

Alors commençaient les heures sombres.

Il se tapissait toujours au fond de sa carapace de coton, sa seule protection contre les créatures qui voulaient le dévorer, et sentait sa chambre douillette devenir le domaine des monstres. Son matelas vibrait lorsque la chose sous son lit risquait un tentacule en dehors, les ombres tambourinaient leur rythme morbide en même temps que leurs griffes se rapprochaient de son lit, son croque mitaine murmurait tout bas des secrets à la fois horribles et séduisants...
En position foetale sous son tissu protecteur, il se bouchait les oreilles et se concentrait sur sa respiration, uniquement sur sa respiration, sur l'air qui rentrait puis ressortait, qui rentrait et gonflait ses poumons et resortait, qui rentrait et gonflait ses poumons et passait dans le sang et sortait, et...
Au bout d'un moment, quand le sommeil était plus fort que sa peur et que ses cauchemars l'attiraient au plus profond de son matelas, il entendait toujours la porte de son placard grincer et les pas légers du darkrai, impatient de savourer les sombres songes qui l'attendaient.
Et il plongeait...

Ce n'est que le lendemain matin, encore sous le coup de sa nuit passée à combattre d'affreux monstres , qu'il osait se risquer hors de son abri. Visiblement, ses visiteurs ne supportaient ni le contact du coton, ni la lumière du soleil. Il pouvait donc profiter de quelques heures d'insouciance avant de revivre son calvaire quotidien.

Mais depuis, il n'avait plus peur du noir.

Il aurait encore pu vivre longtemps avec ses colocataires involontaires, sans cette fête d'anniversaire. Un goûter entre copains, au cours duquel sa mère avait évoqué avec tendresse de sa peur du noir.
Il l'avait détestée pour ça : elle venait de leur livrer sur un plateau d'argent une raison de se moquer de lui.
Et évidemment, les autres n'avaient cessé de le plaisanter là dessus. Un de ses camarades lui avait proposé de lui offrir un spinda en peluche pour le rassurer. Pire encore, son meilleur amis l'avait pris à part pour lui expliquer qu'il n'avait pas à les écouter, que ce n'était pas honteux d'avoir peur du noir, juste un peu... hem.... juste un peu.
Il ne supportait pas que les autres s'en moquent. Comme si les créatures qui le hantaient chaque nuit n'étaient que le fruit de son imagination. Une parcelle de lui-même se posait la même question, ce qui le rendait encore plus enragé.

Alors, le soir-même, il décida d'arrêter d'avoir peur.

Les monstres ? Il étaient réels, bien sûr. Mais il pouvait les enfermer, et ne plus jamais les laisser sortir. Alors il aurait la paix.
Profitant d'une absence de sa mère, il fila dans le placard à linge de la famille et en sortit deux vieilles couettes de coton que sa mère gardait "au cas où". Et armé de ciseaux, il commença son travail de découpe.
Le soir-même, il installa ses morceaux de coton aux dimensions exactement taillées ; il ferma tout l'espace sous son lit de pans de coton, ainsi que l'espace sous son bureau. Il recouvrit ses peluches d'une épaisse couverture de coton, en calfeutra les contours de la porte de l'armoire, puis en doubla ses rideaux de fenêtre.
Ses parents, totalement indifférents, ne firent même pas attention aux nouveaux aménagements de la chambre de leur fils. Ils le regardèrent s'enfouir comme d'ordinaire dans sa couette, puis éteignirent la lumière.

Alors il écouta.
Le claquement sec de la porte qui se refermait.
L'écho des talons de sa mère qui s''éloignait de sa chambre, et celui plus étouffé des chaussures de son père.
Le bruit de leurs discussions d'adulte qui diminuait petit à petit.

Et le silence.
Le vrai silence, sans tapotement, sans grincement, sans sussurement, sans rien. Le silence, le vrai, l'épais, le lourd, comme un édredon de plumes de couaneton.

Alors pour la première fois, il sortit la tête de sa cocon
Et sa chambre était exactement telle qu'elle semblait la journée, juste plus sombre.

Cette nuit là, comme toutes les suivantes, il dormit vautré sur son lit, les jambes et les bras dépassant de sa couette. Les monstres ne se remontrèrent plus, ses cauchemars et ses rêves non plus.

Ses camarades cessèrent de se moquer de lui au bout d'un temps, mais leurs moqueries ne le touchaient plus. Il avait désormais d'autres chaffreux à fouetter.

Maintenant, il n'avait plus peur du noir.
Non, il avait peur de la lumière, de celle qui met en lumière toutes les petites horreurs du quotidien.

Il se rendit compte que plus il tenait à distance ses démons nocturnes, et plus le monde diurne lui semblait horrible. Ses monstres étaient connus et faciles à combattre ; ceux du monde extérieur étaient hideux, diffus, et s'attaquaient sans répit à son entourage.
Sa chambre n'était plus l'endroit qui le terrifiait. Au contraire. C'était devenu le seul îlot de stabilité dans cet océan d'horreur.

Toutes ces heures, dans l'obscurité, à guetter son armoire dans laquelle se tapissait le plus hideux des monstres.
Et toutes ces heures, à ses repas de famille, à observer son oncle qui se levait la nuit pour aller dissimuler ses cadavres de bouteilles d'alcool vidées par sa soif infinie, ou sa grand-mère qui, dans l'indifférence presque générale, s'enfonçait dans les affres de la sénilité.

Toutes ces nuits à attendre que cette poignée tourne, que la porte grince, et que ces yeux bleus surgissent de l'obscurité.
Et toutes ces journées à regarder dans le silence ses parents se lancer des propos aigre-doux sur l'argent qui faisait ou ferait forcément défaut, sur la solitude qu'ils ressentaient derrière la façade de leur couple, sur les oeillades appuyés de son père à la voisine ou le sourire mélancolique de sa mère quand elle parlait du facteur.

Tous ces moments à presque espérer que le darkrai se montre, et qu'il puisse enfin faire quelque chose contre ces cauchemars.
Et tous ces instants, à la fois longs et courts, où il voyait la cruauté et la méchanceté enfantine exercer leur emprise dans l'école et où il devait faire comme si de rien n'était.

Tous ces cauchemars tapis dans les coins de sa chambre et de sa vie !
Comme il regrettait sa vie, quand il n'avait qu'à se préoccuper de ceux de la première catégorie !Quelques instants d'obscurité dans une vie de lumière éclatante, c'était un marché honnête à posteriori.

L'idée finit par lui venir à l'esprit que les monstres du jour étaient arrivés uniquement quand il avait enfermé dans leur prison de coton les monstres de la nuit.
Peut-être qu'en les libérant, tout reviendrait à la normale ?

Alors un soir, après l'extinction des feux, il rejeta la couette, rampa en travers de son lit et le coeur battant, entreprit de relever doucement, très doucement, les rideaux de coton qui enfermaient sa chose. Quand ils furent relevés, il lança pendre son oreiller par dessus le rebord du lit, attendant qu'un tentacule s'en empare et l'entraine sous le lit.

Rien ne vint l'attraper.

Mais... Mais... Ou était la chose ? Pourquoi ne venait-elle pas l'attraper ? A moins que... que...
Il découvrit à ce moment là qu'il y a avait une chose plus effroyable que d'avoir peur du noir : avoir peur que rien ne se tapisse dans le noir. Découvrir que les vrais monstres supportent la lumière.

Sa vue se brouilla sous les larmes refoulées, et son coeur s'emballa : il devait être là ! Il n'avait pas pu disparaitre !
Oubliant toute prudence, il se pencha par dessus le lit et regarda sous le lit. Au lieu de l'immonde chose tentaculaire qui aurait du le saisir et le tirer jusque dans son repaire, il ne découvrit que quelques moutons de poussières et une pantoufle oubliée.

Non !

Il se jeta hors du lit, en proie à la panique. Il jeta à terre d'un geste brusque les couvertures des peluches, sans que celles-ci ne bronchent. Il arracha presque les rideaux et aucune ombre torturée ne vint chercher à l'agripper. Et sous son bureau derrière la protection de coton, rien d'autre que les lattes de plancher !

Sa dernière chance, le placard. Le darkrai devait être là !
Il arracha tout le tissu bordant la porte, attrapa à deux mains la poignée et tira, tira le plus fort possible avant de plonger presque littéralement dans le placard.

Entre deux vestes pendues à des cintres, le darkrai lui rendit son regard. Son visage disparaissait dans l'ombre, mais il distinguait ses deux yeux à facettes, d'un bleu brillant. Du même bleu que ses propres iris.

Le maitre des cauchemars qui terrifiait ses nuits, avant.
Sa dernière chance de revenir à la normale, maintenant.

-Rends moi mes monstres, Darkrai, balbutia t-il d'une voix chargée de peur et d'espoir mêlés. Ramène les. Ceux que que pouvais combattre à coups de couette, ramène les.

Le pokemon se contenta de le regarder.
Derrière lui, il entendit une voix. Ses parents revenaient le voir, ils allaient allumer la lumière et le darkrai disparaitrait pour toujours.

-Ils doivent revenir ! J'ai besoin d'eux ! Avant, quand ils étaient là, il n'y avait pas d'horreurs le jour ! Je veux avoir peur la nuit et vivre le jour, pas l'inverse !

La voix se rapprocha, les orbes lumineux ne bougèrent pas.

-S'il te plait, supplia-t-il, aide moi. S'il te plait...

Lentement, le Darkrai leva une griffe acérée et lui désigna quelque chose dans son dos.
Il se retourna.

Ses peluches lui retournèrent son regard.
Son grand spinda, celui à l'oreille déchirée, avait le même air hagard et douloureux que sa grand-mère quand elle se rendait compte qu'elle ne se souvenait plus de son prénom. Quant à la poupée voisine, elle redressa lourdement sa tête, le dardant de ses petits yeux brouillés mais méchants. Les autres commencèrent à s'agiter, leurs bras et pattes se tendant vers lui.

Il tourna lentement la tête vers la fenêtre et les ombres se déroulèrent dans sa direction. Toujours changeantes et mouvantes, elles dégageaient une impression de faim et d'avidité, celle là même que répandaient les petites brutes de son école. Leurs mains griffues rampèrent jusqu'à ses pieds dangereuses, prêtes à déchirer.

Il esquiva et sauta entre les doigts d'ombre, fuyant vers son lit. Dans son dos, il entendit la porte de l'armoire grincer, puis le clenche se refermer.

Il passa à coté de son bureau. La voix en provenait. Ce n'était pas celle de sa mère, même si elle y ressemblait d'une façon tordue, et il l'entendit lui susurrer quelque chose à propos de regrets et remords, de vieillir et partir. Une chose grisâtre surgit de l'obscurité et tenta de l'attraper, mais il fit un pas de coté pour l'éviter et sauta sur son lit, sauta le plus haut possible pour éviter les tentacules verdâtres qui voulaient lui agripper les chevilles.

Il atterrit en plein sur sa couette et d'un seul geste, se roula dedans. Il n'avait pas le temps de s'emmitoufler, mais laissa son corps retrouver ses réflexes : tête rentrée et genoux levés, orteils recroquevillés, cheveux bien cachés, l'important était d'être bien abrité. Sous sa coquille de coton, il est invulnérable.

Quelque chose palpa sa couette, doucement. Sans doute le croque-mitaine venu lui déverser ses douloureux secrets : il s'enfonça aussitôt les index dans les oreilles.
Essayant de ne pas prêter garde à son matelas tressautant, il se reconcentra sur sa respiration. L'air qui rentre et qui sort, l'air qui rentre et remplit les poumons et qui sort, l'air qui...

Et ce n'est que quand son coeur fut calmé et qu'il se sentit s'enfoncer dans les sables mouvants des cauchemars, quand il entendit la porte de l'armoire grincer et les pas légers du darkrai, seulement à ce moment là qu'il sentit son coeur s'alléger.

Les monstres étaient revenus.
Les bons vieux monstres.
Les monstres qui craignaient le coton et les rayons du soleil.

Il avait de nouveau peur du noir, plus de la lumière.

=========


Commentaire (à lire après)

J'ai d'abord eu quelques idées un peu rigolotes (un darkrai qui rêve d'humain, ou une petite fille qui fait le tour de sa famille pour savoir comment lutter contre le croque mitaine squattant sous son lit, tout ça...), mais elles me semblaient toutes de travers. Comme décalées.
Et puis, je me suis demandé pourquoi certains dormaient avec une couette, même quand ils crevaient de chaud l'été. Pour se protéger. De quoi ? De quelque chose de réel ou d'imaginaire ?
Peut-être des deux...
Voici donc un texte portant sur la couette, cette fragile armure de coton capable de repousser les monstres. Pas tous malheureusement...

Le rapport avec Pokemon parait faible, mais il est moins anecdotique qu'il ne peut sembler. J'ai construit ce texte est centré autout d'un enfant et de ses nuits (donc bien loin de l'univers chatoyant et joyeux des pokemons), et autour de la personne du darkrai et de sa fonction. Le pourvoyeur de rêve et de cauchemars... mais est il uniquement néfaste ? Il est pour moi la personnification même de la terreur nocture, du monstre sous le placard... mais après tout, ce monstre est il vraiment imaginaire ? Et en existent ils d'autres ?
Vaste question... auquel même le héros ne pourrait pas répondre. Après tout, peut-être que tout se passe dans sa tête.
Après tout, ne vient il pas de vivre son calvaire dans la vôtre ?

En espérant que vous choisissiez bien vos monstres,

Srithanio
.
Interviews des auteurs de fics, que du bonheur !
Spoiler :
Mes fanfictions
J'aurais voulu être... ~ A l'aventure, Willelmina (coopération avec illapa, foncez lire ses fanfics c'est du grand art !) ~ Pocket Monster Encyclopedia Poetica

Le Sound Challenge
~ Un nuzlocke revisité avec quelques règles additionnelles, une équipe tarée, une narratrice blasée et d'autres nouveautés ~

N'hésitez pas à encourager tout cela d'un petit commentaire, cela reste la meilleure motivation du monde !

Avatar du membre
Raishini
Membre
Messages : 2661
Enregistré le : dim. 19 févr. 2012, 01:35
Localisation : Dans les limbes !

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Raishini » lun. 02 avr. 2012, 22:41

Oui et comme ça tu me donnes ton avis et corrige mes fautes de conjugaison (mon plus gros point faible en ce moment ; c'est pas une encyclopédie mais un Bescherelle que j'aurais du manger XD)

Et comme ça mon OS deuxième du nom sera tout beau tout propre pour être posté sur l'E.M ^^

Edit : enfin Sound, c'est pas impossible d'être matheux. et littéraire ! Faut juste savoir allier les deux !;)
Code ami 1: 2036 7695 3858 ; Safari : Obalie/Grelaçon/Cochignon

Code ami 2 : 1865 1972 2115 ; Safari : Clic/Magnéton/Trousselin

Messagerie ouverte aux propositions ~
Ma fiction : A l'aube du pouvoir.

Avatar du membre
Soundlowan
Comité de Lecture
Messages : 340
Enregistré le : jeu. 12 mai 2011, 11:00
Localisation : le pays des rêves

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Soundlowan » lun. 02 avr. 2012, 22:53

Hihihi ^^ En même temps corriger c'est un peu mon rôle aussi en tant qu'évaluatrice

Pour les temps, tes conjugaisons sont bonnes mais simplement on ne mélange pas présent et passé comme ça, je t'assure qu'à la lecture ça fait bizarre. Il faut juste que tu choisisses présent ou passé (là manifestement ce serait plutôt présent) et que tu accordes tous tes verbes pour qu'ils soient au même temps. Encore une fois tes terminaisons sont justes du point de vue de la conjugaison, c'est juste que les verbes au passé n'ont rien à faire ici

Sinon à part ça tu n'as fait qu'une seule erreur, c'est pas si mal (c'est même plutôt très bien). En fait à "je les aient" il fallait juste mettre "ai". Est-ce que tu as besoin de l'explication et/ou de la règle générale ou bien tu as compris où était l'erreur ?
Interviews des auteurs de fics, que du bonheur !
Spoiler :
Mes fanfictions
J'aurais voulu être... ~ A l'aventure, Willelmina (coopération avec illapa, foncez lire ses fanfics c'est du grand art !) ~ Pocket Monster Encyclopedia Poetica

Le Sound Challenge
~ Un nuzlocke revisité avec quelques règles additionnelles, une équipe tarée, une narratrice blasée et d'autres nouveautés ~

N'hésitez pas à encourager tout cela d'un petit commentaire, cela reste la meilleure motivation du monde !

Avatar du membre
Raishini
Membre
Messages : 2661
Enregistré le : dim. 19 févr. 2012, 01:35
Localisation : Dans les limbes !

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Raishini » lun. 02 avr. 2012, 23:22

C'est vrai que l'accord du verbe avoir m'a toujours posé soucis, dans la mesure où le français a proclamé des règles grammaticales compliquées (et à mon sens complètement loufoques) pour savoir si on doit ou pas l'accorder, -et éventuellement son participe passé avec. La faute du ''aient'' en l'occurrence est plus due à l'étourderie ^^'

Par contre je pense que je me suis embrouillé à cause des flash-back, qui eux ne sont pas au présent... Je suppose que tu me conseillais de rétablir le présent pour le récit au temps de l'action seulement ?

Toute façon, à force ça va rentrer ^^ Comme Srith me l'a fait comprendre par exemple, ''je ne mangerai plus d'encyclopédie'' XD
Code ami 1: 2036 7695 3858 ; Safari : Obalie/Grelaçon/Cochignon

Code ami 2 : 1865 1972 2115 ; Safari : Clic/Magnéton/Trousselin

Messagerie ouverte aux propositions ~
Ma fiction : A l'aube du pouvoir.

Avatar du membre
dragibus
Légende Pokébipienne
Messages : 15800
Enregistré le : mar. 07 avr. 2009, 19:56
Localisation : 57

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » mar. 03 avr. 2012, 09:08

Raishini13, j'ai beaucoup aimé ton texte. Tu as fait des progrès considérables dans tes tournures de phrases et le style devient de plus en plus fluide, donc de plus en plus agréable à lire. ^^

Avatar du membre
Raishini
Membre
Messages : 2661
Enregistré le : dim. 19 févr. 2012, 01:35
Localisation : Dans les limbes !

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Raishini » mar. 03 avr. 2012, 09:22

Merci ^^ Là je crois que je vole sur un petit nuage... Ça me motive encoe plus pour écrire !

D'un autre côté je vous le dois bien, à toi et Srith. Finalement, à force de critiques constructives, ça a payé ! Somme toute, tu n'as pas brisée mes élans d'écriture ;)

J'améliorerai le texte Vendredi soir, surtout au niveau des temps mal utilisés et du langage un peu trop rustre de Paul. Et pour ça, je compte bien entendu sur le soutien de mes camarades Pokébipiens ;)

Comme ça, je pourrai le poster sous son meilleur jour sur l'E.M 8)
Code ami 1: 2036 7695 3858 ; Safari : Obalie/Grelaçon/Cochignon

Code ami 2 : 1865 1972 2115 ; Safari : Clic/Magnéton/Trousselin

Messagerie ouverte aux propositions ~
Ma fiction : A l'aube du pouvoir.

Avatar du membre
dragibus
Légende Pokébipienne
Messages : 15800
Enregistré le : mar. 07 avr. 2009, 19:56
Localisation : 57

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par dragibus » mar. 03 avr. 2012, 09:40

Pas de soucis. Si tu as besoin d'aide, tu me sonnes ;)

Avatar du membre
Srithanio
Membre
Messages : 1581
Enregistré le : mar. 12 avr. 2011, 21:12

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Srithanio » mar. 03 avr. 2012, 10:45

Waouh Raishini ! Ca c'est de l'évolution !

Ton vocabulaire est toujours aussi vaste mais utilisé à meilleur escient.
Je vois aussi que tu as voulu utilisé mon conseil de varier les registres de langue/façon de parler, avec notamment les répliques de Paul. Contrairement à Sound', ça ne me choque pas tant que ça mais attention à la constance ("affriolant" et "tarissait pas d'éloge" juste après, ça sonne étrangement.)
Tu peux aussi l'utiliser dans la narration, puisque tu emploies des points de vue internes avec narrateur différents ; on sent déjà une différence de tonalité dans celui de Housse. Si tu veux un exemple de ce que peut donner ce procédé employé, je te recommande de feuilleter La Horde du Contrevent de Damasio, avec si je me souviens bien 24 narrateurs aux styles tous différents.

Bonne construction du texte aussi, en y mêlant flash-backs réguliers et avancées sur la ligne de temps actuelle. Ca donne un certain dynamisme à l'ensemble. Reste à régler ce problème des temps, mais je ne doute pas qu'avec un peu d'application et d'attention ce sera réglé.

D'ailleurs, je connaissais quelqu'un qui, quand il rédigeait le scénar de ses textes, utilisait des couleurs pour se retrouver dans les temps. Il traçait une grande ligne droite, notait schématiquement ce dont il devait parler ("attend Paul", "raconte l'accident", ...) et surlignait en bleu tout ce qui était dans la ligne de narration (présent) et en rouge ce qui était antérieur (passé). Ca lui faisait une aide pour se repérer à la relecture.
Alors, ça vaut ce que ça vaut, mais ç'est une idée comme ça.

Par contre, il reste encore quelques fautes d'accord. J'ai surtout tilté sur un "Housse les épient".
Et au fait, on utilise "fatigant" quand il s'agit d'un adjectif ("ce boulot est fatigant") et "fatiguant" pour le participe présent ("il parlait sans cesse, fatiguant tout le monde").

Bref, une petite correction et hop ! Sur ton espace membre !

Avatar du membre
Raishini
Membre
Messages : 2661
Enregistré le : dim. 19 févr. 2012, 01:35
Localisation : Dans les limbes !

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par Raishini » mar. 03 avr. 2012, 12:57

Mais que voilà de belles suggestions, et ô combien avisées de surcroît ! Promis je vais en prendre note ^^ A vrai dire, ce modèle schématique dont tu me parles pour se repérer dans le temps m'avait déjà effleuré l'esprit... Tant qu'à faire, je verrai ce qu'il vaut ^^

A l'instar de nos vénérés Pokémon, moi aussi j'évoluerai ! :jump:
Code ami 1: 2036 7695 3858 ; Safari : Obalie/Grelaçon/Cochignon

Code ami 2 : 1865 1972 2115 ; Safari : Clic/Magnéton/Trousselin

Messagerie ouverte aux propositions ~
Ma fiction : A l'aube du pouvoir.

Avatar du membre
DimoniaK
Membre
Messages : 6669
Enregistré le : jeu. 13 mai 2010, 09:47

Re: [Défi] Concours "amateurs" de fics!

Message par DimoniaK » jeu. 05 avr. 2012, 18:57

Mon jugement tant attendu (oopas) arrive. Je n'ai eu le temps que de faire celle de Raishini, les autres arriveront quand j'éditerais ce post.

Raishini13:
Spoiler :
Zyva, j'ai bien écrit en cé-fran?: 4/5
J'ai bien parlé de couette? J'ai bien parlé de couette?: 5/5
L'écriture a-t-elle été bien écrite? Quoi, cette formulation est justement mauvaise?: 4.75/5
L'origine des alités: une overdose de délires, diagnostique le médecin: 5/5

Examinons les points un par un, dans l'ordre cité ci-dessus.
Tout d'abord, la langue française et toutes ses joyeusetés: bon bilan, très peu de fautes, mais malgré tout quelques-unes par-ci par-là qui viennent un peu piquer les yeux, dommage.
Le thème, lui, est on ne peut plus respecté, et introduit de plusieurs manières, ce qui explique donc que je te mette la note maximum sur ce point.
Pour le troisième point, eh bien... les qualités d'écriture et de narration sont tout simplement excellentes, mais je ne sais si c'est dû au fait que j'ai déniché une légère imperfection coincée entre deux très belles lignes, que le fait d'écouter la musique de ma prochaine song-fic pour être dans le truc commence à devenir casse-bonbons ou tout simplement que mon café était trop froid, mais j'ai du mal à t'attribuer une note parfaite. De toute manière comme dans tous les arts, en littérature, on peut toujours faire mieux, donc les notes parfaites sur certains points sont impossibles. Je t'octroies donc un magnifique 4.75 très satisfaisant pour une pareille question. ^^
Pour l'originalité, c'est tout simplement magnifique, ça sort véritablement de l'ordinaire, je ne pouvais donc que te donner la note maximum.
Au final, on trouve un texte excellent et vraiment original. Surveille un peu les fautes par contre, petit conseil ^^

Total: 4.6875/5
Srithanio:
Spoiler :
Did I good speaké in the langue of Molière?: 4.875/5
Quelqu'un a vu une couette?: 5/5
Le Big Quality Of Narration... c'est un nouveau hamburger?: 5/5
Originalité? C'est pas ce donc je manque cruellement avec ces critères transformés débiles?: 4.5/5

Bon, alors, commençons par le commencement.
Le français est excellent, y'a quasiment pas une seule faute, sauf celle qu'a souligné Sound. Le thème est on ne peut plus respecté, les qualités d'écriture et de narration sont comme d'habitude excellente, et il n'y a plus que l'originalité... et c'est là que ça "coince" (enfin le point le plus faible par rapport aux autres, tout est relatif) : En effet, bien que l'histoire reste quand même originale, elle donner un (très léger) air de déjà-vu, je ne sais pourquoi.
Bilan: Une fic très bien écrite, parfaitement dans le thème, mais qui mériterait de sortir un peu plus de l'ordinaire ^^ Et oui, c'était pas très long, mais j'ai pas le cerveau prêt à réaliser un pavé non plus.

Total: 4.8425/5
Domino:
Spoiler :
Französisch? Habe ich gut parlé in Französisch?: 5/5
Thème, parce que y'a plus de trucs drôles où qui veulent l'être en réserve: 4.75/5
Qualités d'écriture et de narration, voir critère précédent: 4.25/5
Originalité, voir critère précédant le critère précédent (ou voir critère précédent tout court, en fait): 5/5

Voyons voir. Aucune faute de français, bon point déjà. Ensuite, le respect du thème, c'est bon dans l'ensemble, mais l'histoire ne semble pas tant axée dessus que ça, ce qui explique les 0.25 en moins.
L'écriture, c'est imppec', la narration, moins. Parfois, on s'y perd un peu avec les rimes parfois dures à comprendre, ce qui rend le texte parfois dur à suivre. Enfin, l'originalité, très bien, j'apprécie surtout la forme de poème.
En clair, très bon français, mais essaie de faire de rimes peut-être un peu plus simples, pour ne pas non plus qu'on s'y perde.

Total: 4.75/5 (ouf, enfin un score sans une avalanche de virgules)
Modifié en dernier par DimoniaK le dim. 08 avr. 2012, 17:31, modifié 3 fois.
Image

Merci à Versus :D
Spoiler :
5/04/2022. La nostalgie est insoutenable. 600 caractères, c'est bien trop court pour remercier toutes les personnes géniales que j'ai pu rencontrer ici. Merci pour la sincérité, la diversité, la confiance, l'acceptation. On a toustes beaucoup appris ensemble. Prenez soin de vous.
une bouée spatiotemporelle

Répondre