Présentation/résumé de la fanfic
Entre infini et au-delà est une histoire qui met en scène une héroïne du nom de Katharina Granet. La jeune fille, après s'être perdue en forêt, découvre que toute sa famille a disparu dans un bain de sang. Agacée par l'enquête qui plafonne et par l'incompétence de la police, elle quitte Sinnoh et endosse l'identité de Cassy Rilène pour mener ses propres investigations.
Sous ses faux airs d'enquête policière, cette fic est en réalité d'une oeuvre de fantasy. Quelque temps après, alors que Cassy s'est réfugiée au Bourg-Palette, où elle trouve un soutien fidèle en la personne de Régis Chen, d'étranges glyphes, représentant chacun un type pokémon, commencent à apparaître sur certaines personnes. Cassy porte celui du dragon et elle est convaincue que tout ceci a un lien avec la disparition de sa famille, qui semble cacher beaucoup de secrets.
Généralités sur la fanfiction
Comment t’es venue l’idée de cette fanfic ?
Un peu au hasard. J'étais inscrite depuis peu sur un forum pokémon et j'avais sympathisé avec quelques lecteurs de La loi de la nature. Comme je n'avais rien de prévu après le second tome, je me suis dit que j'allais écrire une autre histoire, plus longue et plus creusée. C'est comme ça qu'est née Entre infini et au-delà. Bon, au début, elle ne devait faire qu'une cinquantaine de chapitres, puis une centaine, puis j'ai commencé à me dire que je n'en verrai jamais le bout... Au final, c'est une aventure que je suis heureuse et fière d'avoir vécu.
Quelles ont été tes inspirations ?
Moi-même. Enfin, plutôt l'un de mes romans, qui n'était même pas écrit à ce moment-là. J'avais le scénario en tête et je l'ai pris comme point de départ de cette fic. D'ailleurs, la ressemblance n'a pas manqué de frapper mes lecteurs lorsque j'ai posté le premier chapitre en extrait sur mon blog. Les similitudes sont vraiment très grandes pour tout ce qui touche à l'enquête et la disparition de la famille Granet.
Bien sûr, j'en ai eu d'autres. Le mythe de Lilith est un élément clé de cette histoire (et la mythologie en elle-même, d'ailleurs). Beaucoup ont mentionné Percy Jackson, à tort. Il y a une ressemblance, certes, mais à l'époque, je n'en avais jamais entendu parler. L'idée de faire apparaître les dieux me vient de la saga littéraire Nicolas Flamel. Scathach a d'ailleurs été l'une des premières légendaires à germer dans mon esprit.
Ceux qui ont vu la série d'animation Jackie Chan retrouveront les pouvoirs des talismans dans ceux des glyphes. Les fans des Mew Mew Power auront tôt fait d'établir un parallèle entre ma Bridget et celle de l'animé (les marques sur la peau proviennent également de là). Les circonstances de la mort d'un personnage m'ont été littéralement soufflées par le film Tomb Raider : Le berceau de la vie... J'en passe et j'en oublie, mais j'ai pioché de nombreux éléments à droite et à gauche, ne serait-ce que pour faire des clins d'oeil.
Comment décrirais-tu l’intrigue de cette fanfic ?
Aïe. Cette colle. Au début, tout porte à croire qu'il s'agit d'une enquête policière ou d'un thriller, puis ça bascule vite dans le fantastique avec l'apparition des glyphes. Et, comme à peu près les trois quarts de mes écrits, il s'agit d'un drame. En fait, c'est surtout un mélange de plusieurs genres, et c'est en quelque sorte de là que provient le titre, de cette étendue.
Au commencement, il n'y a qu'un tout petit univers, la ferme des Granet, et le village voisin. Rapidement, Kathy/Cassy va s'apercevoir que le monde est bien plus vaste que ça. Elle enquête d'abord sur la disparition de sa famille, puis sur les glyphes, et elle se retrouve finalement embarquée dans une histoire qui dépasse l'entendement. Il y a l'infinité d'un monde qu'elle croyait découvrir, et ce qui s'étend encore au-delà, puisqu'elle va bien plus loin.
Comment décrirais-tu les relations entre les (principaux) personnages ?
Déjà, c'est compliqué de définir les personnages principaux, parce que ça varie considérablement d'une partie à l'autre, et que certains arrivent beaucoup plus tardivement. Je vais donc répondre globalement.
Les relations sont très variées. J'ai essayé d'en construire le plus possible, tout en m'efforçant de les rendre toutes différentes les unes des autres, afin d'offrir aux lecteurs une plus grande diversité.
Il y a les rapports à la famille, aux amis, aux ennemis, l'amour sous plusieurs formes (classique, haine, sado-masochisme, inceste, homosexualité, poképhilie...), les mentors, la rivalité, la rancune, la soif de vengeance, la loyauté, la fraternité... Je pourrais tout énumérer (et encore, j'en oublierais sûrement), mais la liste est très longue.
Il y a aussi des relations que j'avais en tête et que je n'ai pas faites, soit parce que je n'ai pas trouvé l'occasion de les placer, soit parce qu'elles étaient incompatibles avec d'autres. Par exemple, plusieurs de mes lecteurs trouvaient que Yohanna aurait formé un joli couple avec Crios, mais je préférais garder un rapport plus "fraternel" entre eux deux. En revanche, j'ai souvent pensé qu'elle aurait été très bien avec Satan.
Mais les deux personnages que j'aurais le plus souhaité voir ensemble, aussi étonnant que cela puisse paraître tant ils étaient différents au premier abord, c'était Sven et Léa. Le jour où j'ai confié cette anecdote à mon meilleur ami, il a probablement pensé que je perdais la raison, car il avait du mal à imaginer ce que cela aurait pu donner. Finalement, j'ai pris ça comme un défi et j'ai rédigé quelque temps plus tard le film 10 (You belong with me). C'est d'ailleurs l'un de mes préférés, avec le n°12.
Quel est l’aspect de l’univers Pokémon que tu as voulu développer en premier lieu ?
Là encore, je crois que je me suis efforcée de toucher un peu à tout. La mythologie, bien sûr, puisque c'est le thème central, mais aussi les Arènes et les Champions, le dressage, les combats... J'ai toujours eu un faible pour la coordination, d'où la vocation de Léa. J'évoque le Pokéathlon, je fais apparaître certains personnages des jeux ou de l'animé... Pour faire simple, dès que j'avais l'occasion de placer quelque chose tout en demeurant cohérente, je n'hésitais pas à le faire.
Y a-t-il un message que tu as voulu faire passer au travers de cette fic ?
Il y en a beaucoup, même si le plus visible de tous est celui qui tourne autour de la religion et de la foi. C'est un sujet assez tabou, qu'il faut souvent aborder avec des pincettes, ou même ne pas aborder du tout. Je m'interroge souvent sur la logique et le sens des croyances, et j'en suis arrivée à la conclusion que l'être humain a désespérément besoin de croire en quelque chose, mais pas forcément en un dieu (en la science, au destin, en sa bonne étoile, à des lendemains meilleurs...). Beaucoup me pensent athée, mais en réalité, je suis agnostique, et je me pose beaucoup de questions, au point de ne pas hésiter à remettre en doute le pouvoir divin, s'il existe, comme le fait Cassy. Ce qui me vient à l'esprit, quand je pense à cela, c'est une réplique tirée de la série Les oiseaux se cachent pour mourir. Après que Meggie a perdu son père et son frère dans un incendie, Ralph de Bricassart déclare que Dieu a éteint les flammes, et en guise de réponse, elle lui demande qui les avait allumées. La Toute-Puissance et la bienveillance divines sont remises en cause par cette seule phrase, une remise en cause que Cassy applique à Arceus.
L'autre message principal, c'est que personne (ou presque) n'est foncièrement bon ou foncièrement mauvais, et qu'il ne faut pas avoir honte de la part de ténèbres que nous avons en nous. Même Marion, qui est la personne plus droite et la plus responsable de la Confrérie, dévoile un côté sombre dans le bonus qui lui est consacré. D'ailleurs, dans la suite que j'écris actuellement, je m'efforce de creuser ses démons et de la confronter à eux, en particulier sa crainte de ne plus réussir à faire la part des choses entre ce qu'elle juge être le bien et ce qu'elle juge être le mal, et de marcher dans les pas de Cassy.
Enfin, je dirais que j'ai aussi voulu montrer à quel point la vie était injuste. On ne retire parfois que du malheur à tenter de faire le bien (n'est-ce pas, Athéna ?), alors qu'il est parfois nécessaire de soigner le mal par le mal. Si Lilith avait accompli sa vengeance lors de la bataille de la Salle Originelle, bien des morts auraient été épargnées.
Détails sur l’écriture
Comment t’es-tu documentée au cours de l’écriture ?
Quasiment toute ma documentation concernait l'univers pokémon (Pokédex, cartes, personnages...) Pour l'essentiel, j'effectuais mes recherches sur Poképédia, et pour le reste, je faisais appel à ma mémoire. Quand j'écris, je préfère le faire sur des sujets que je maîtrise plus ou moins. Un exemple tout bête : Hoenn apparaît très peu dans ma fic, pour la simple et bonne raison qu'à ce moment-là, je n'avais jamais joué à un jeu se déroulant dans cette région, contrairement au trois autres. Elle m'était beaucoup moins familière. Pareil pour les dernières générations qui sont absentes.
Sinon, à l'occasion, il m'arrive toujours de jeter un oeil sur Google quand j'ai besoin de vérifier quelque chose. L'avantage d'Internet, c'est qu'on peut vite trouver des réponses à ses questions, en quelques clics.
Combien de temps t’a pris l’écriture ? A-t-elle été régulière ?
Très régulière, puisque j'écrivais un à deux chapitres presque tous les jours. J'ai dû mettre approximativement un an et demi pour rédiger la fic en elle-même, et une fois terminée, j'ai tout de suite enchaîné sur les bonus. Eux, en revanche, je les écris à un rythme beaucoup plus irrégulier, et depuis quelque temps, ils sont même à l'arrêt, car je me consacre à d'autres fics (dont la suite de celle-ci, d'ailleurs).
Comment as-tu élaboré les personnages ?
Beaucoup sont directement inspirés de personnages que j'ai déjà créés. J'ai des « moules », en quelque sorte, c'est à dire des personnages avec une personnalité (et parfois même un physique) sensiblement identique, que je réutilise dans différentes histoires. Pas par manque d'imagination, mais simplement parce que je les adore, et parce qu'ils m'inspirent. On peut dire que ce sont des muses, en quelque sorte.
Parmi ces personnages, on retrouve : Marion (la pragmatique), Sven (dangereux et séduisant), Yohanna (d'une loyauté indéfectible), Lilith (la femme fatale, sensuelle et venimeuse), Sandra (le mentor), Emily (le personnage secondaire surpuissant) et depuis quelque temps Michelle (la fillette aux penchants ténébreux et l'incroyable maturité).
Pour Cassy, c'est différent. Je voulais un personnage qui ne se contente pas d'évoluer, mais qui change du tout au tout au fil de l'histoire. Je tenais à ce que la Cassy des dernières pages soit une personne complètement différente de la Kathy qui se promenait dans la forêt avec son Ponyta.
Au final, pourtant, ce n'est pas l'évolution la plus marquante de la fanfic, probablement parce qu'on la suit au fur et à mesure et qu'elle survient progressivement. S'il y a un personnage qui se transforme radicalement, c'est Léa. Parfois, avec mes lecteurs, je vais jusqu'à préciser Léa 1.0 ou 2.0, en fonction du passage auquel je référence, s'il est pré ou post-Circé.
Comment as-tu élaboré l’intrigue ?
Je mentirais si je prétendais avoir eu tout ça en tête dès le début. Ma première idée, c'était de permettre à Cassy de prendre le contrôle des Dragons légendaires grâce à son glyphe et de botter avec eux les fesses de la Team Galaxie aux Colonnes Lances. Finalement, je suis partie sur une double guerre, avec la TG d'un côté et Arceus de l'autre.
Le reste, je l'ai inventé au fur et à mesure. Plus je progressais dans l'histoire et plus l'inspiration me venait. Par exemple, je n'ai eu l'idée de LA légendaire qu'aux environs du chapitre 200. Pareil pour l'intrigue concernant Pandore, qui n'a germé que très tard dans mon esprit. Pire, je n'ai envisagé de faire d'Athéna la plus puissante des divinités qu'au cours des bonus.
Le problème, c'est que ça a aussi provoqué pas mal d'incohérences dans le scénario, c'est pourquoi je suis actuellement en train de réécrire toute la fanfic, afin d'harmoniser mon propre univers.
As-tu apporté, ôté ou modifié quelque chose au canon de l’univers Pokémon ?
J'ai parfois dû faire quelques entorses à l'univers pour imbriquer toutes les pièces dans le puzzle de mon histoire. Il était difficile de conserver certains éléments, et il m'est arrivé d'en "réécrire" la plupart pour qu'ils collent à ma fanfic. La mythologie pokémon est un bon exemple, mais ces retouches pouvaient aussi concerner des détails moins importants (la clef de voûte ne renferme pas un Spiritomb ordinaire, mais l'âme des Gijinkas de Lilith ; les objectifs de la Team Galaxie ont été indirectement soufflés à Hélio par une légendaire...)
A quoi as-tu accordé le plus d’importance au cours de l’écriture de cette fic ?
Honnêtement, je ne saurais dire. À la surprise, peut-être. Chaque fois que j'écrivais une révélation ou un retournement de situation, je trépignais d'impatience à l'idée de voir les réactions de mes lecteurs. Mon but, c'était surtout que personne ne devine la suite, et en particulier la fin, de manière à les tenir en haleine jusqu'au bout.
As-tu un défaut d’écriture dont tu t’es aperçu ou que tu as tenté de corriger au cours de l’élaboration de cette fic ?
Mon principal défaut, ce sont les incohérences. Même quand je m'applique à prévoir des scénarios à l'avance, je m'apercevrai toujours de mes erreurs après coup, ce qui m'oblige à effacer et à recommencer des chapitres entiers pour tout réparer.
Après, des défauts, j'en avais beaucoup plus à l'époque où j'ai entamé cette fic. Par exemple, je faisais très peu de descriptions, je creusais très peu mes personnages, et encore moins leurs relations... Je dirais qu'elle m'a beaucoup aidé à progresser, parce que je l'ai écrite sans pression, tout m'appliquant à m'améliorer.
Je l'ai commencée fin 2012 (même si elle n'a été publiée que début 2013), donc en presque cinq ans, mon style a radicalement évolué. Quand je l'ai reprise, il y a quelque mois de ça, le chemin que j'ai parcouru en tant qu'auteur m'a sauté aux yeux. Au début, mon seul objectif était d'éliminer le plus d'incohérences possible, mais à présent, je me dis aussi que je la réécris parce que je suis capable de faire nettement mieux qu'à l'époque. Et sûrement que dans cinq autres années, je pourrais faire encore plus, mais même si j'adore cette fic, je ne me lancerai pas dans ses deux mille pages une troisième fois !
Question-Fantominus : Quelle est la chose que tu as le moins apprécié dans l'écriture de cette fanfic ?
Le trop grand nombre de personnages. Au début, j'arrivais à les gérer tant bien que mal, mais à mesure que les glyphes et les légendaires se manifestaient, j'ai été dépassée par tout ce petit monde. À cause de ça, les derniers membres de la Confrérie sont presque passés inaperçus (John, Angus et Hitaki en particulier), mais surtout, je me suis résolue à en écarter quelques-uns dans la deuxième partie (Sven, Esméralda, Marco, Léa, Lilith...). Ça m'était vraiment devenu très difficile de tous les coordonner, et je m'embrouillais parfois, surtout à partir du moment où Cassy a entrepris d'accumuler les secrets et les manipulations.
Pour ces pauvres personnages que j'ai négligés, j'ai essayé de me rattraper dans les bonus, mais aussi dans Après la fin, où j'ai un peu inversé les rôles. Des personnages-clés tels que Sylvain ou Yohanna ont moins d'importance, alors que d'autres, comme Angus, Hitaki, John ou encore Bridget apparaissent plus souvent. Ça vaut aussi pour les légendaires, d'ailleurs. Les Rénégats ayant eu la part belle dans le premier tome, je préfère me concentrer sur les autres (Aphrodite, Héra, Thor, Apollon...). J'essaye d'équilibrer, en quelque sorte.
La fanfiction elle-même
Cette fanfic compte plus de 300 chapitres, sans compter les Films présents après l’épilogue. Comment conserve-t-on sa motivation et son inspiration lors de l’écriture d’une œuvre si longue ?
L'inspiration, ce n'est pas un problème, elle est toujours au rendez-vous. Parfois même un peu trop, puisque j'ai des idées qui surviennent sans arrêt, et qui m'oblige parfois à revoir complètement la direction que je donne à l'histoire.
La motivation, par contre, n'a pas toujours été au beau fixe. Par moments, je me disais que je ne verrais jamais le bout de cette fic, or elle me prenait quand même un temps considérable au quotidien, temps que j'aurais parfois préféré consacrer à d'autres projets.
Ce qui m'a toujours incitée à poursuivre, c'est cet accord tacite qu'il y a entre un auteur et un lecteur. Je pars du principe qu'à partir du moment où l'on publie quelque chose et que quelqu'un le lit, on est tenu de terminer l'histoire, par respect pour ceux qui la suivent. C'est pourquoi il est toujours bon de recevoir un petit mot de leur part, parce que ça prouve que les gens s'intéressent, et ça nous rappelle pourquoi il faut continuer, en plus de nous encourager.
Avais-tu envisagé de morceler cette fic en plusieurs textes plus petits, plutôt que de proposer en une seule œuvre un si grand nombre de chapitres ?
Non, ça ne m'a pas effleuré l'esprit. Je n'avais aucune idée de sa longueur approximative quand je l'ai entamée, et même quand je l'écrivais, je disais souvent qu'elle ne dépasserait pas les deux cents chapitres, puis les trois cents... Quand je relis ces messages, je ris moi-même de ma naïveté.
Par contre, pour les films, je regrette presque de ne pas l'avoir fait. En regroupant tous ceux qui prennent place avant le début d'Entre infini et au-delà, j'aurais eu matière à faire une préquelle, puisque le bonus d'Athéna compte à lui seule une centaine de pages.
Après la fin était d'ailleurs censé être un film, à la base, mais j'avais tellement d'idées qu'il m'a semblé plus judicieux d'en faire une fic. Sachant que j'en suis à plus de 170 chapitres, c'était vraiment la décision adéquate.
Les titres des chapitres sont des titres de chansons, peux-tu nous expliquer ce choix ?
S'il y a eu une raison à ça, je ne m'en souviens plus. La plupart de mes choix se justifient généralement par le fait que j'en avais envie, voilà tout.
Par contre, je l'ai amèrement regretté, par la suite. Il m'arrivait parfois de passer plus de temps à trouver une chanson correspondant au chapitre qu'à écrire le chapitre lui-même. L'inverse s'est également produit. Il m'est arrivé d'en rédiger parce que certains titres me les avaient soufflés. Cela fut notamment le cas pour deux bonus. « Back to december », de Taylor Swift, m'a aussitôt fait penser à l'hiver que Cassy et Sylvain ont passé à l'Arène d'Ébènelle, et quand j'ai vu le clip de « Fire meet gasoline » (Sia), je l'ai assimilé à Seth et Inari.
Quel a été ton sentiment lorsqu’est venu le moment de rédiger l’épilogue de cette fanfic ?
Du soulagement ! Après avoir longtemps pensé que je ne terminerais jamais cette fic, j'y suis finalement parvenue. Bien sûr, je ressens toujours un pincement au coeur quand j'achève une histoire (surtout lorsqu'elle est aussi longue), mais je savais que les bonus arrivaient derrière, donc la conclusion n'a pas été si difficile que ça. D'ailleurs, j'avais même entamé les films avant d'avoir fini la fic, ce qui fait qu'il n'y a pas vraiment eu de transition. Et maintenant, il y a Après la fin, alors je ne risque pas de me défaire de cet univers avant encore un bon bout de temps.
Quel a été ton sentiment lorsque tu as vu ta fiction entrer au Panthéon, dont elle occupe actuellement la deuxième place en terme de meilleure note ?
Ce fut une immense satisfaction. J'avais beau m'y attendre, car les précédents commentaires de mon évaluatrice tendaient dans ce sens, ça ne m'a pas empêchée de sauter au plafond lorsque c'est arrivé. Cette fic doit d'ailleurs beaucoup à Kydra et je me demande souvent ce qu'elle en penserait, maintenant, si elle n'avait pas quitté Pokébip. J'espère qu'elle l'estimerait toujours autant.
Il est certain que tu abordes dans cette oeuvre des thèmes complexes, pouvant heurter certaines sensibilités, parfois de manière très frontale. Selon toi, qu'est-ce que ton lectorat doit retenir de ce parti pris ?
Mes histoires sont volontairement sombres. À une époque, je m'auto-censurais, mais voilà maintenant un moment que j'ai cessé de le faire. Ce que j'essaye de montrer à travers mes écrits, c'est que la vie est loin d'être rose (ou peut-être qu'elle l'est pour certains, mais en tout cas, moi, je n'ai jamais eu l'occasion de la percevoir de cette couleur).
La mort, la souffrance, l'abandon, la solitude, la haine... sont autant de thèmes qui méritent d'être traités, au même titre que d'autres plus joyeux. Certes, ça peut choquer les lecteurs les plus sensibles ou les plus jeunes, mais il ne faut pas oublier que certaines personnes, plus jeunes encore, sont confrontées à tout ça non pas dans ce qu'ils lisent, mais dans ce qu'ils vivent. J'aurais l'impression de mentir aux gens en dépeignant un univers plus gai que celui que je perçois, et que j'ai toujours perçu.
Certains de ces sujets sont clairement une prise de position de ma part. Le seul point sur lequel je n'ai pas été fidèle à mes convictions, c'est sur la relation entre Cassy et Sylvain. Selon mes principes, quelqu'un peut fréquenter la personne de son choix, qu'elle soit du même sexe, du même sang, plus âgée ou plus jeune... À partir du moment où c'est ce que les deux désirent et où ils ne font de mal à personne, je ne vois pas pourquoi ils n'en auraient pas le droit. Or, Cassy et Sylvain ne franchissent pas ce tabou de l'inceste. Pas parce que j'avais peur de choquer encore plus (sinon je ne serais pas en train d'écrire Fer de Lance), mais parce que je ne décelais aucune alchimie entre eux. Je n'imaginais pas du tout ces deux personnages ensemble, et je les aime finalement bien mieux séparés, à souffrir dans leur coin de cet amour qu'ils refusent de partager (même si Cassy le supporte bien plus aisément que Sylvain).
Tu m'as confié que cette fic est en révision à l'heure actuelle. Doit-on s'attendre à une histoire radicalement remaniée ?
Il y a de gros changements à prévoir, oui. La trame reste la même, naturellement, mais il a fallu que je modifie certains points par souci de cohérence, qui ont entraîné d'autres modifications, et ainsi de suite, donc au final, à part les premiers chapitres, rien ne va rester tel quel.
J'en ai aussi profité pour glisser des indices sur des éléments auxquels je n'avais pas encore songé au moment où j'écrivais ces lignes. Par exemple, toute la partie qui se déroule dans le QG de la Team Galaxie et que je suis actuellement en train de réécrire, subit de gros changements pour concorder avec un bonus que je n'ai pas encore publié, et qui retrace en fait tout le début de la fic du côté de l'organisation. Avant, Sven ne découvrait l'identité de Cassy qu'à son arrivée au QG, alors que dans la nouvelle version, il établit le lien par lui-même après lui avoir sauvé la vie.
Et je creuse également certains détails sur lesquels je trouve que je n'ai pas suffisamment insisté. Je pense notamment à la relation entre Cassy et Sylvain. Tout du long, du moins jusqu'à l'arrivée d'une certaine personne, j'ai toujours perçu Sylvain comme le grand amour (impossible) de Cassy, mais en me relisant, j'ai réalisé que ça ne transparaissait pas vraiment, surtout de son côté à elle.
Pourquoi avoir ajouté des textes tels que les "Fiches Personnages" à ta fiction, est-ce un moyen de communiquer avec ton lectorat autour de cette oeuvre ?
Il y a une explication simple et une explication plus tordue (en même temps, avec moi...). La version simple, c'est juste que je trouvais ça pratique de s'y référer, autant pour les lecteurs que pour moi, car je les consulte régulièrement en rédigeant Après la fin, en particulier pour me rappeler de quels pokémon sont constitués les équipes. Je ne les connais pas par coeur et certains apparaissent beaucoup moins souvent que d'autres.
L'explication tordue, c'est que la première chose que je fais, lorsque je lis une histoire, c'est d'aller voir le dernier chapitre. Je me spoile volontairement, parce que ce qui me plaît, en lisant, c'est de découvrir comment il est possible, depuis le point A, d'en arriver au point Z. Si j'étais une lectrice et que je découvrais cette fic, je pense que mon premier réflexe serait de consulter les fiches personnages.
Le regard de l’auteur
As-tu privilégié l’originalité pour cette fic, ou t’inscris-tu plutôt dans la lignée d’autres fics ?
Quand j'ai commencé Entre infini et au-delà, je n'étais pas encore membre du Comité de lecture, et j'avais lu très peu de fics. La plupart du temps, je me contentais de jeter des coups d'oeil de ci, de là. Il faut dire que j'ai mis beaucoup de temps à me faire à la lecture sur écran. Maintenant, j'ai pris l'habitude, mais j'adhère toujours moyennement.
Dans l'ensemble, j'ai donc privilégié l'originalité, même si ça ne m'a pas empêché de puiser des brins d'inspiration à droite et à gauche (cinéma, littérature, expérience personnelle...).
Es-tu satisfaite du début et du dénouement de ta fic ?
Dans l'ensemble, je dirais que oui, puisque mon objectif était que, une fois la fin de l'histoire atteinte, le lecteur puisse constater l'énorme chemin parcouru par les personnages depuis le début.
J'ai tout de même dû réécrire l'affrontement contre Cronos, car plusieurs personnes avaient été déçues par le manque d'action, mais après avoir modifié et rajouté quelques passages, elles ont paru mieux l'apprécier.
Y aurait-il une chose que tu voudrais désormais modifier dans cette fic si tu devais la réécrire ?
Pas mal de chose, c'est d'ailleurs pour ça que je suis en train de le faire. Comme dit plus haut, je traque les incohérences, j'améliore le niveau global, je retravaille certains points, comme la relation entre Cassy et Sylvain...
S'il y a une chose qui manque, dans cette fic, c'est peut-être un background solide pour la plupart des personnages. À part les Galaksija, Lilith, Sven et Yohanna, je donne peu d'informations sur leur passé, leur famille, leur vie en dehors de la Confrérie... Comme je me suis cependant appliquée à pallier ça dans les bonus pour certains et dans Après la fin pour d'autres, je ne pense pas m'étendre sur le sujet dans la réécriture, sinon ça pourrait être redondant avec le reste.
Quelle est la chose dont tu es la plus satisfaite au sujet de cette fic ?
Marion <3 Je l'aime, je l'adore, je la vénère ! Ce qui est très ironique, parce que mes lecteurs, dans le meilleur des cas, ne se sont jamais intéressés à elle, et dans le pire, ils ne l'aimaient pas. (Ou comment perdre la moitié de son public, puisqu'elle est le personnage principal d'Après la fin...)
À travers elle, je décris en quelque sorte la femme que je souhaiterais être. Forte, indépendante, épanouie dans sa vie professionnelle, capable de faire preuve de pragmatisme et de sang-froid quelles que soient les circonstances... Bon, et un peu (beaucoup) rancunière, mais on ne va pas chipoter pour si peu.
Cette fic marque-t-elle une modification de ton style d’écriture, ou au contraire est-elle un exemple de ce que tu écris habituellement ?
Un peu des deux. Le style évolue avec l'expérience, donc au bout d'un millier de pages, il n'est clairement plus le même qu'au début, il a forcément muri en chemin.
Par contre, je dirais que l'histoire en elle-même est un "condensé", si j'ose dire vu la longueur, de ce que j'aime écrire. Je me suis fait plaisir en abordant tous les thèmes qui me tiennent à coeur ou d'autres auxquels je veux sensibiliser les gens (l'enfance, par exemple). Pour ceux qui me lisent régulièrement, ils ne seront pas surpris de les retrouver ailleurs. Je pense notamment à mes romans, où j'ai une relation amoureuse entre cousins (Cassy/Sylvain), une relation assez particulière entre deux femmes (Cassy/Yohanna), un drame familial (dont le parallèle peut être établi avec le passé de Marion) et bien sûr celui qui a inspiré cette fanfic.
Quelle place occupe cette fanfic au sein de ton œuvre ?
Au niveau de la fanfiction, c'est mon oeuvre maîtresse, cela va sans dire. Et même en dehors, elle occupe une place très importante. On ne peut pas écrire quelque chose d'aussi long, pendant aussi longtemps, sans s'y sentir particulièrement attaché. C'est tout un univers que j'ai mis en place et parfois, j'ai même du mal à prendre du recul. Récemment, j'ai lu une fanfic qui avait Hélio pour personnage principal, et j'ai été très déstabilisée par ses réactions, parce que je ne parvenais pas à me détacher de la personnalité que je lui ai donnée dans Entre infini et au-delà. C'est dire à quel point elle ne me quitte jamais vraiment !
Pour conclure
Peut-on espérer une suite ou un prologue ?
Une partie des bonus font office de prologue. Ils retracent les évènements qui se sont produits à l'aube de la guerre entre les légendaires, et ceux qui ont suivi : l'exil de Lilith, le schisme des Renégats, Pandore, les bannissements de Némésis et de Lamia, le départ d'Athéna, l'enlèvement d'Aphrodite, l'incendie de la Tour Cendrée...
Quant à la suite, Après la fin, elle est déjà en cours de publication, et j'ai plus de cent quatre-vingt chapitres écrits. Je me fais plaisir avec le scénario, encore plus qu'avec Entre infini et au-delà, parce que cette fois, je n'ai plus les limites que m'impose un personnage unique. Il faut donc s'attendre à beaucoup plus de morts, de violence et de surprise, avec une Confrérie plus désunie que jamais, des ennemis aussi dangereux qu'Éric et Arceus... Bref, ce ne sont pas les rebondissements qui vont manquer.
Quels conseils donnerais-tu à un fanfictionneur débutant qui voudrait écrire une fic ressemblant à la tienne d’une façon ou d’une autre ?
De se lancer, de suivre son instinct et d'être fidèle à lui-même. On peut s'inspirer d'autres histoires, mais il faut être soi-même quand on écrit, suivre ses envies, ses désirs.
Le meilleur moyen de débuter, c'est de faire comme on le sent, de rédiger une histoire sans se poser de question, sans se prendre la tête. Puisque ça ne sera pas parfait, autant se lancer avec décontraction, puis ensuite essayer de voir ce qui peut être améliorer. L'expérience vient au fil des pages.
As-tu un dernier commentaire au sujet de cette fic ?
Je dirais qu'elle m'a permis de prendre confiance en moi, de laisser mes craintes au placard et d'assumer pleinement ce que j'ai envie de faire. Maintenant, aussi tordues ou malsaines que soient mes idées, je n'ai plus aucune réticence à les écrire, quel que soit le regard que les gens peuvent porter dessus. Tout comme Cassy, j'assume la part de ténèbres qu'il y a en moi.
J'espère que cette interview incitera les lecteurs à découvrir (ou redécouvrir) Entre infini et au-delà, et je remercie une fois encore Soundlowan pour son excellent travail !